PORTRAITS DE SPECTATEURS DE THÉÂTRE:

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COLLOQUE ORGANISÉ PAR LA SECTION DE
FRANÇAIS DE L’UNIVERSITÉ DE LAUSANNE,
EN COLLABORATION AVEC LE CENTRE DES
SCIENCES HISTORIQUES DE LA CULTURE
(SHC), LA SOCIÉTÉ SUISSE DU THÉÂTRE (SST),
L’ACADÉMIE SUISSE DES SCIENCES HUMAINES
ET SOCIALES (ASSH), DANS LE CADRE DU
PROJET FNS «NAISSANCE DE LA CRITIQUE
DRAMATIQUE» (2013-2016, UNIL ET UNIFR) ET
DU PROGRAMME DE MASTER «DRAMATURGIE
ET HISTOIRE DU THÉÂTRE», COMMUN AUX
QUATRE UNIVERSITÉS DE SUISSE ROMANDE.
UNIL, AMPHIMAX, SALLE 414
PORTRAITS DE
SPECTATEURS DE THÉÂTRE:
FAIRE OEUVRE D’UNE RÉCEPTION
(TEXTES, IMAGES, FILMS, SPECTACLES)
14 - 15 avril 2016
SPEC Dramaturgie
et histoire du théâtre
Centre des sciences
historiques de la culture
Section de français
Faculté des lettres
www.unil.ch/shc
www.unil.ch/fra
www.unil.ch/ lettres
Projet Naissance de la critique
dramatique, soutenu par le FNS
Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
Programme
Jeudi 14 avril 2016
Université de Lausanne, Amphimax, salle 414
09h30
Accueil avec café et croissants
10h00-10h25 Delphine Abrecht, Lise Michel et Coline Piot, Université de Lausanne
Présentation des journées
Présidence : Lise Michel, UNIL
10h25-11h00 Clotilde Thouret, Université Paris-Sorbonne
La société des spectateurs (Shakespeare, Jonson, Molière, Brown)
p. 6
11h00-11h35 Lise Forment, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
La Folle Querelle ou la Critique d’Andromaque :
quand la comédie de spectateurs extravague
p. 7
11h35-12h10 Véronique Lochert, Université de Haute-Alsace
Portraits de spectatrices dans les théâtres français et anglais
au XVIIe siècle
12h15
p. 7
Pause
Présidence : Marc Escola, UNIL
14h30-15h05 Fabien Cavaillé, Université de Caen
Regarder le spectacle en étranger : deux portraits du spectateur
en voyageur (Jean Chardin ; Montesquieu)
p. 8
15h05-15h40 Sophie Marchand, Université Paris-Sorbonne
Le spectateur en vedette dans les anecdotes dramatiques
du XVIIIe siècle
p. 8
15h40-16h00 Pause
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Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
Présidence : Marta Caraion, UNIL
16h00-16h35 Cyril Lécosse, Université de Lausanne
L’Effet du mélodrame : le public en représentation dans
l’œuvre de Louis-Léopold Boilly
p. 9
16h35-17h10 Christophe Imperiali, Université de Lausanne
Le spectacle de Bayreuth : de la scène à la rue
p. 10
18h00-18h45 Conférence-spectacle interactive d’applaudissements,
proposée par le collectif CLAP (durée : 45 mn)
Bâtiment Amphipôle, salle 340.1
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p. 11
Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
Vendredi 15 avril 2016
Université de Lausanne, Amphimax, salle 414
09h30-09h40 Ouverture de la journée par Anne Fournier, co-présidente de la SST
Présidence : Danielle Chaperon, UNIL
9h40-10h15
Olivier Neveux, Université Lyon 2
Le spectateur idéel brechtien
p. 11
10h15-10h50 Romain Bionda, Université de Lausanne
Spectator in fabula. Le théâtre fantastique mode d’emploi (Hamlet) p. 11
10h50-11h10 Pause
Présidence : Eric Eigenmann, UNIGE
11h10-11h45 Christophe Kihm, HEAD Genève
Réflexion – A propos de Performer / Audience /
Mirror de Dan Graham (1975)
p. 12
11h45-12h20 Marie-Madeleine Mervant-Roux, CNRS, UMR THALIM
« On va dire que le public, il est là. » Genèse du théâtre
dans L’Esquive (Abdellatif Kechiche, France, 2004)
12h20
p. 13
Pause
Présidence : Anne Fournier, SST
14h00-14h35 Delphine Abrecht, Université de Lausanne
Portraits de spectateurs en artistes
p. 13
14h35-15h10 Eric Vautrin, Théâtre de Vidy
Entre représentation du spectateur et récit de sa réception :
quelques exemples de spectateurs dans le théâtre contemporain
p. 14
15h10-15h45 Clôture du colloque et café
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Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
Colloque organisé par la section de français de l’Université de Lausanne,
en collaboration avec le Centre des sciences historiques de la culture
(SHC), la Société suisse du théâtre (SST), l’Académie suisse des sciences
humaines et sociales (ASSH), et dans le cadre du projet FNS « Naissance
de la critique dramatique » (2013-2016, Université de Lausanne et
Université de Fribourg) et du programme de Master « Dramaturgie et
histoire du théâtre », commun aux quatre universités de Suisse romande
(Fribourg, Genève, Lausanne, Neuchâtel).
du 14 au 15 avril 2016
Delphine Abrecht (UNIL)
Lise Michel (UNIL)
Coline Piot (UNIL)
Université de Lausanne (bâtiment Amphimax, salle 414
et bâtiment Amphipôle, salle 340.1 le jeudi 14 avril à 18h00 )
Portraits de spectateurs de théâtre :
faire œuvre d’une réception
(Textes, images, films, spectacles)
Des « comédies de spectateurs » du siècle de Molière (La Critique de l’École des
femmes, 1663) aux « spectacles sur les spectateurs » contemporains (Cour
d’honneur de Jérôme Bel, 2013) en passant par les caricatures, les scènes de
romans ou de films, l’expérience du spectateur de théâtre n’a cessé d’informer les
arts. L’objectif du colloque est d’interroger le geste qui consiste à créer une œuvre
artistique à partir de l’expérience de réception d’une pièce. En quoi des spectateurs
de théâtre réagissant à un spectacle constituent-ils un matériau productif, voire
une source pour la création ? En quoi les fictions ou les représentations
permettent-elles, à l’inverse, d’élaborer un discours critique spécifique sur des
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Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
spectacles, potentiellement différent de celui qu’on peut lire dans des comptesrendus ou dans des critiques plus traditionnelles ?
Dans une perspective transhistorique, on cherchera à décrire et à comprendre ces
œuvres singulières qui, en représentant les spectateurs dans leur réaction affective
ou dans l’exercice de leur jugement, font de la réception ou de la critique leur
objet, voire leur substance.
Lorsque la réception théâtrale se fait elle-même spectacle, des questions s’ouvrent
quant à ce que le théâtre dit de lui-même, de ses effets, de ses modèles ou normes
d’appréhension et d’appréciation. Lorsque la réception théâtrale inspire d’autres
formes d’art, des perspectives différentes émergent peut-être.
La notion de critique théâtrale et celle d’œuvre seront notamment amenées à être
mises en question de façon corrélative : à partir de quand une œuvre s’apparentet-elle à de la critique théâtrale ? Faut-il qu’y apparaissent explicitement des critères
d’appréciation ou d’évaluation ? À l’inverse, à partir de quand – de quel degré de
fictionnalisation ou d’élaboration formelle – la mise en forme d’une réception
théâtrale relève-t-elle aussi de la création, voire d’une invention poétique ou
artistique ?
Différents supports et types d’œuvres sont concernés par la démarche : théâtre,
littérature,
cinéma,
bande
dessinée,
danse,
caricature,
peinture,
vidéo,
photographie pourront être examinés. On prendra en compte les intentions et les
traitements les plus divers de ces portraits de spectateurs en acte, qui ouvrent au
questionnement sur le lien entre création et critique théâtrale.
Dans
le
cadre
du
colloque,
une
conférence-spectacle
interactive
d’applaudissements sera proposée par le collectif CLAP le jeudi 14 avril à
18h00 (durée : 45 mn).
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Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
Jeudi 14 avril 2016
UNIL, Amphimax, salle 414
9h30
Accueil avec café et croissants
10h00-10h25 Delphine ABRECHT, Lise MICHEL et Coline PIOT, Université de Lausanne
Présentation des journées
Présidence : Lise Michel, UNIL
10h25-11h00 Clotilde THOURET, Université Paris-Sorbonne
La société des spectateurs (Shakespeare, Jonson, Molière, Brown)
Je m’intéresserai à la manière dont les spectateurs « dramatiques » de la première
modernité font société, à partir du corpus suivant : Shakespeare, Le Songe d’une nuit
d’été et Hamlet ; Ben Jonson, The Staple of News ; Molière, La Critique de L’École des
femmes ; Thomas Brown, The Stage-Beaux toss’d in a Blanket (réécriture anglaise de 1704
de La Critique de L’Ecole des femmes dans le contexte de la « Collier controversy »). Mon
interrogation se situe à la croisée de l’histoire littéraire et culturelle d’une part, et d’une
réflexion théorique sur l’expérience esthétique inspirée du pragmatisme d’autre part.
Celle-ci envisage en effet l’œuvre d’art du point de vue de ce qu’elle fait plutôt que de ce
qu’elle est, et s’intéresse à la façon dont l’objet fonctionne, éventuellement
symboliquement, dans l’expérience dynamique qu’en ont ses récepteurs.
Ces cinq pièces présentent un public rassemblé pour voir une pièce, ou des conversations
de spectateurs après la représentation. Elles s’inscrivent toutes les cinq dans un contexte
polémique, alors que le théâtre s’affirme ou se revendique comme une pratique culturelle
autonome et spécifique, dissociée de l’espace-temps religieux. Il s’agira alors de considérer
ces groupes de spectateurs comme tels et la façon dont le théâtre intervient dans leur
fonctionnement : quelle société se dessine à travers leurs échanges ? quelles relations se
nouent entre les spectateurs à la faveur du spectacle ? quels usages sociaux lui sont
attribués ? quelles sont les appropriations « sociales » du théâtre par les spectateurs ?
Bibliographie
BROWN, Thomas, The Stage-Beaux Toss’d in a Blanket, or Hypocrisie Alamode ; Expos’d in a True Picture of
Jerry ----- A Pretending Scourge to the English Stage, Londres, J. Nutt, 1704.
JONSON, Ben, The Staple of News [1625, publ. 1640], éd. Joseph Loewenstein, dans The Cambridge Edition
of the Works of Ben Jonson, éd. David Bevington, Martin Butler et Ian Donaldson, Cambridge, Cambridge
University Press, vol. 6, 2012.
MOLIÈRE, La Critique de L’École des femmes [1663], dans Œuvres complètes, éd. Georges Forestier et Claude
Bourqui, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », t. I, 2010.
SHAKESPEARE, William, A Midsummer Night’s Dream [1595], dans Comédies, t. I, éd. Michel Grivelet et Gilles
Montsarrat, Paris, Robert Laffont, 2000.
SHAKESPEARE, William, Hamlet [?1600], dans Tragédies, t. I, éd. Michel Grivelet et Gilles Montsarrat, Paris,
Robert Laffont, 1995.
BIET, Christian, « Séance, performance, assemblée et représentation : les jeux de regards au théâtre (XVIIe-XXIe
siècle) », Littératures classiques, n° 82, L’œil classique. Regards croisés sur le XVIIe siècle, dir. Sylvaine Guyot et
Tom Conley, automne 2013, p. 79-97.
MARSDEN, Jean, « Female Spectatorship, Jeremy Collier and the Anti-Theatrical Debate », ELH, n° 65, 4,
1998, p. 877-898.
NORMAN, Larry, The Public Mirror. Molière and the Social Commerce of Depiction, Chicago-Londres, The
University of Chicago Press, 1999.
RANCIÈRE, Jacques, Le Spectateur émancipé, Paris, La Fabrique, 2008.
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Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
11h00-11h35 Lise FORMENT, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
La Folle Querelle ou la Critique d’Andromaque :
quand la comédie de spectateurs extravague
Montée par la troupe de Molière le 25 mai 1668, La Critique d’Andromaque par Subligny
prend la forme d’une comédie de spectateurs, où les personnages « dissertent » en lieu et
place du gazetier. Par l’intermédiaire de leur querelle, Subligny résume « ce qu’on a dit
contre » la pièce et « ce qu’on a dit pour » : prenant le parti des adversaires
d’Andromaque, il critique la composition, la construction des caractères et l’obscurité de
l’expression.
La critique actuelle s’accorde pour souligner la médiocrité de La Folle Querelle et pour
affirmer que Racine n’a aucunement cédé aux attaques de Subligny. Georges Forestier,
notamment, estime que le dramaturge débutant a commis l’erreur de reprendre à Molière
le principe de la mise en abyme, sans en saisir l’élément moteur essentiel. En effet,
Subligny a inscrit sa satire dans un autre cadre que celui de La Critique de L’École des
femmes : La Folle Querelle est une comédie de spectateurs, certes, mais ce n’est pas une
comédie de salon. En optant pour le modèle plus traditionnel de la comédie d’intrigue (un
couple d’amoureux et un rival favorisé par la mère de la jeune fille), sur lequel il a greffé le
commentaire d’Andromaque, Subligny a mélangé les genres et n’a pas réussi à les
concilier.
C’est pourtant ce dispositif un peu « fou » (et un peu raté) qui révèle le mieux ce
qu’Andromaque suscite, d’après Subligny, chez les spectateurs : en littérarisant jusqu’à
l’excès une forme de critique déjà « littéraire », Subligny démontre sans le vouloir la
réussite proprement littéraire de la tragédie racinienne, irrecevable à ses yeux.
Bibliographie
RACINE, Jean, Andromaque [Claude Barbin, 1668], dans Œuvres complètes, t. I, Théâtre-Poésie,
éd. G. Forestier, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1999, p. 193-256.
SUBLIGNY, Adrien-Thomas Perdou de, La Folle Querelle ou la Critique d’Andromaque [Thomas Jolly, 1668],
reproduit dans Jean Racine, Œuvres complètes, éd. cit., p. 258-295.
COLLINET, Jean-Pierre, « Subligny, Molière et La Folle Querelle, un dossier qui n’est pas clos », dans Hommage
à Jacques Landrin, Dijon, Association bourguignonne de dialectologie et d’onomastique, 1992, p. 129-151.
FORESTIER, Georges, notices d’Andromaque et de La Folle Querelle, dans Jean Racine, Œuvres complètes,
éd. cit., p. 1318-1343 et 1371-1373.
11h35-12h10 Véronique LOCHERT, Université de Haute-Alsace
Portraits de spectatrices dans les théâtres français et anglais au XVIIe siècle
Des dernières décennies du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle, le théâtre devient une
activité professionnelle stable, attirant un large public, qui donne lieu à une intense
entreprise de théorisation et suscite de vives polémiques concernant sa moralité. S’il
n’existe pas encore de « critique dramatique » au sens propre du terme, un discours sur le
théâtre et sur les enjeux de la réception s’élabore à la fois dans les traités et dans les
pièces. Ce discours s’appuie fréquemment sur la figure de la spectatrice, qui offre un cas
exemplaire pour penser la puissance, positive ou négative, des effets du théâtre. Je
propose de comparer l’analyse de la réception élaborée dans les textes théoriques et
polémiques à celle que proposent les pièces métathéâtrales pour interroger l’efficacité des
fictions de réception par rapport à l’argumentation abstraite. De nombreux échos
apparaissent par exemple entre les pamphlets anti-théâtraux de la fin du XVIe siècle en
Angleterre et des pièces comme A Midsummer Night’s Dream de Shakespeare et The
Roman Actor de Massinger, qui esquissent une apologie ambiguë du théâtre, assimilé à
7
Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
une forme de viol dans la première et à l’origine de la passion destructrice de l’impératrice
pour un acteur, dans la seconde. Beaucoup plus complexes et polysémiques que les
traités, les scénarios fictionnels de réception mettent l’accent sur la liberté interprétative
du public et la puissance subversive du théâtre.
12h15
Pause
Présidence : Marc Escola, UNIL
14h30-15h05 Fabien CAVAILLÉ, Université de Caen
Regarder le spectacle en étranger : deux portraits du spectateur en voyageur
(Jean Chardin ; Montesquieu)
Comment parler d’un spectacle qu’on ne comprend pas, dont on ne maîtrise ni la langue,
ni les codes ? Avec la multiplication des voyages à l’époque moderne, la découverte du
divertissement des autres est une surprise que les Indes, la Perse, le Nouveau Monde
réservent au voyageur. Nous proposons de regarder comment a pu se dire et se penser
l’étrangeté réciproque du spectacle et du spectateur, la réception à la fois tâtonnante,
maladroite et excitante de ce que l’on regarde sans vraiment comprendre.
Deux textes se prêtent à une telle analyse : nous comparerons le récit que Jean Chardin,
célèbre voyageur, fait des spectacles chantés et dansés en Perse (Voyages de M. le
chevalier Chardin en Perse et autres lieux de l’Orient, 1686) et la lettre où Rica, le jeune
Persan de Montesquieu, raconte son expérience du théâtre parisien (Lettres persanes, «
Lettre XXX de Rica à * ». Loin d’une critique des œuvres, ces récits de réception
interrogent le fait spectaculaire lui-même sous l’angle de l’anthropologie.
15h05-15h40 Sophie MARCHAND, Université Paris-Sorbonne
Le spectateur en vedette dans les anecdotes dramatiques du XVIIIe siècle
La vogue éditoriale des anecdotes dramatiques au XVIIIe siècle, qui, extirpées des
correspondances et des comptes rendus de représentations publiés dans les gazettes, se
voient réunies en recueils et diffusées largement auprès d’un public d’amateurs des
spectacles, contribue à décentrer le discours sur le théâtre en le focalisant sur la figure du
spectateur. L’anecdote, non contente de construire, contre le discours des spécialistes et le
règne des poétiques, une pensée de l’événement théâtral fondée sur l’ancrage historique
et social des spectacles, met au premier plan des figures de spectateurs à partir desquelles
est envisagée la proposition scénique et qui, toujours, apparaissent comme décisives pour
la réussite d’une séance conçue comme affrontement. Le champ s’élargit au-delà de la
scène et de la fiction, à l’espace social de la salle, et privilégie les échanges entre les deux
univers. De là à ce que ces spectateurs volent la vedette aux agents de la représentation, il
n’y a qu’un pas, vite franchi par ces récits paradigmatiques qui, au gré de leur circulation,
érigent une figure idéale de spectateur, à la fois arbitre esthétique légitime, instance
politique reconnue et homme à talents, capable de concurrencer les comédiens et les
auteurs sur leur propre terrain.
Sources principales
CLEMENT, Jean Marie Bernard et LAPORTE, Joseph de, Anecdotes dramatiques, Paris, Veuve Duchesne, 1775.
Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des Lettres (1762-1787).
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Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
15h40-16h00 Pause
Présidence : Marta Caraion, UNIL
16h00-16h35 Cyril LÉCOSSE, Université de Lausanne
L’Effet du mélodrame : le public en représentation
dans l’œuvre de Louis-Léopold Boilly
Boilly, L'Effet du mélodrame, 1830, musée Lambinet, Versailles
En juillet 1765, Diderot témoigne de son admiration pour le « grand art » du comédien
David Garrick, lequel consiste à ne faire usage ni « de la grimace ni [de] la charge » et à ne
jamais « outrer la vérité ». Cet idéal de la mesure s’oppose en tous points à l’attitude des
amateurs de coups de théâtre qui viennent se distraire bruyamment dans les salles
parisiennes entre 1789 et 1830. En favorisant l’épanchement des émotions par
l’exubérance du jeu et de la mise en scène, le mélodrame séduit un public toujours plus
vaste qui passe, en l’espace d’un instant, du rire aux larmes et d’une sensation à l’autre.
Avant que Daumier n’entame sa compilation des Physionomies de spectateurs vers le
milieu du siècle, plusieurs chroniqueurs du quotidien ont immortalisé, souvent avec
humour, les comportements et les attitudes des amateurs de loisirs scéniques. C’est le cas
notamment du peintre Louis-Léopold Boilly qui scrute les réactions du public dans une
suite d’œuvres où il se fait tour à tour « peintre d’expression », « grimacier » et
chroniqueur social. Il s’agira ici de mettre en relation ces œuvres avec certains éléments de
l’actualité théâtrale et sociale de l’époque, mais également de les replacer dans une
réflexion plus générale sur la représentation des caractères et des types sociaux dans les
arts au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. Dans la mesure où certaines toiles de Boilly –
L’Effet du mélodrame et Une loge, un jour de spectacle gratuit (c. 1828-1830) – sont
conçues à un moment où la scène acquiert une vaste portée politique et où des opinions
diverses, notamment opposées au gouvernement, se font distinctement entendre, nous
chercherons aussi à voir si ces images peuvent être le reflet de préoccupations politiques
particulières.
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Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
Bibliographie
DANIELS, Barry et RAZGONNIKOFF, Jacqueline, Patriotes en scène : le théâtre de la République (1790-1799).
Un épisode méconnu de l’histoire de la Comédie-Française, Paris, Éditions Atlas, 2007.
Boilly (1761-1845), catalogue de l’exposition du musée des beaux-arts de Lille, Lassay-Les-Châteaux, éd.
Nicolas Chaudun, 2011.
BONNET, J.-C. (dir.), La Carmagnole des Muses. L’homme de lettres et l’artiste dans la Révolution, Paris, A.
Colin, 1988.
BOURDIN, Philippe et LOUBINOUX Gérard (dir.), La Révolution française et les arts de la scène, ClermontFerrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2004.
BOURDIN, Philippe et LOUBINOUX Gérard (dir.), La scène bâtarde, des Lumières au romantisme, ClermontFerrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2004.
FIX, Florence, Le mélodrame : la tentation des larmes, Paris, Klincksieck, 2011.
FUREX, Emmanuelle, La France des larmes. Deuils politiques à l’âge romantique (1814-1840), Paris, Champ
Vallon, 2009.
GILMORE, Jeanne, La république clandestine (1818-1848), Paris, Aubier, 1997.
KROEN, Sheryl, Politics and theater: the crisis of legitimacy in Restoration France (1815-1830), Berkeley,
University of California Press, 2000.
MERCIER, Louis-Sébastien, Le Nouveau Paris [1794], Paris, Poulet-Malassis, 1862.
MOLLIER, Jean-Yves, REID Martin et YON Jean-Claude (dir.), (Re)penser la Restauration, Paris, Nouveau monde
éditions, 2005.
SIEGFRIED, Susan, The art of Louis-Leopold Boilly. Modern Life in Napoleonic France, New Haven and London,
Yale University Press, 1995.
16h35-17h10 Christophe IMPERIALI, Université de Lausanne
Le spectacle de Bayreuth : de la scène à la rue
Peu après sa création, en 1876, le festival de Bayreuth a été investi d’une aura particulière.
En France, on parlait volontiers du « pèlerinage de Bayreuth », et ceux qui avaient eu la
chance de se compter parmi les « pèlerins » s’en trouvaient auréolés d’un prestige
singulier, volontiers entretenu par des récits plus ou moins romancés. Dans ce contexte, il
n’est guère surprenant que le festival ait été choisi comme cadre par plusieurs romanciers,
qui organisent l’action de leurs récits autour du théâtre de Bayreuth, mettant ainsi en
scène des spectateurs cueillis à la sortie du spectacle.
Le cas le plus caractéristique concerne Parsifal : cet opéra, dont la représentation était
réservée au seul théâtre de Bayreuth, a rapidement été perçu par beaucoup comme une
œuvre rédemptrice. Le geste rédempteur produit dans la diégèse se répandant de la scène
à la salle, il fallait que les spectateurs sortissent du théâtre transformés.
J’essaierai d’illustrer cette posture de spectateur, en la mettant en lien avec l’idée de
« religion de l’art », théorisée par Wagner et largement diffusée dans les années 1880. En
repensant radicalement la notion même de spectacle, cette conception redessine
implicitement les contours d’un spectateur idéal, dont la littérature offre quelques
modèles prototypiques.
Sources principales
PELADAN, Joséphin, La Victoire du mari, Paris, Dentu, 1889.
WYZEWA, Teodor de, Valbert ou les récits d'un jeune homme, Paris: Librairie Académique Didier, 1893.
BARRÈS, Maurice "Le Regard sur la prairie", dans Du sang, de la volupté et de la mort, Paris, Charpentier et
Fasquelle, 1894.
LAVIGNAC, Albert, Le Voyage artistique à Bayreuth, Paris, Delagrave, 1897.
MORSIER, Émilie de, Parsifal de Richard Wagner ou l’idée de la rédemption, Paris, Fischbacher, 1914.
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Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
18h00-18h45 Conférence-spectacle interactive d’applaudissements,
proposée par le collectif CLAP (durée : 45 mn)
Bâtiment Amphipôle, salle 340.1
Vendredi 15 avril 2016
Université de Lausanne, Amphimax, salle 414
09h30-09h40 Ouverture de la journée par Anne Fournier, co-présidente de la SST
Présidence : Danielle Chaperon, UNIL
09h40-10h15 Olivier NEVEUX, Université Lyon 2
Le spectateur idéel brechtien
Une hypothèse : l'œuvre produit une politique du spectateur qui, en retour, la détermine.
Elle produit un spectateur. Mais ce dernier est, en quelque sorte, sans sujet : cette
fonction est vide, abstraite. Elle est "idéale" et "idéelle". Elle désigne une place, la qualité
d'un rapport. Il s'agira de poursuivre l'exploration de cette hypothèse en revenant,
principalement, sur les écrits de Brecht, le portrait qu'il en dessine : la conception qu'il
construit de cet "art du spectateur", sa postérité, mais aussi les critiques apportées,
ultérieures, à ce modèle et à ses présupposés (Aillaud, Rancière, etc.).
10h15-10h50 Romain BIONDA, Université de Lausanne
Spectator in fabula. Le théâtre fantastique mode d’emploi (Hamlet)
Les textes dramatiques ne manquent pas dans lesquels le fantastique effleure sans
affleurer : c’est le cas, pour des raisons différentes, de Macbeth, de Dom Juan, de Faust,
des Aveugles et, plus récemment, de Münchhausen? de Fabrice Melquiot. Si ces textes (et
d’autres moins lus, comme la « pièce fantastique » Voyage à travers l’impossible de Jules
Verne et Adolphe d’Ennery, dont est tiré le film du même nom de Georges Méliès) ne sont
pas reconnus aujourd’hui comme relevant du fantastique, c’est sans doute en raison de la
redéfinition de la notion opérée autour des années 1960-1970 en France ; entre autres
parce que l’hésitation fantastique de Tzvetan Todorov fonctionne sur la base d’une
« intégration du lecteur au monde des personnages » :
Qui hésite dans cette histoire ? On le voit tout de suite : c’est [...] le personnage. C’est lui qui, tout au
long de l’intrigue, aura à choisir entre deux interprétations. Mais si le lecteur était prévenu de la
« vérité », s’il savait dans quel sens il faut trancher, la situation serait toute différente. Le fantastique
implique donc une intégration du lecteur au monde des personnages ; il se définit par la perception
ambiguë qu’a le lecteur même des événements rapportés. [...] L’hésitation du lecteur est donc la
première condition du fantastique.
(Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique, Paris, Seuil, 1970, p. 35-36.)
Si, à la place du lecteur, nous mettons un spectateur, que se passe-t-il ? L’expérience de
pensée que je propose consiste alors en la mise en scène d’un spectacle fantastique –
essayons – spectacle qui exige que soient résolues sur le plan pratique quelques questions
théoriques en lien notamment avec la focalisation de la représentation théâtrale. Il s’agit
donc de lire les lignes qui précèdent à la manière d’un préambule à un mode
d’emploi dont le but serait de faire œuvre, pour reprendre la formule proposée par
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Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
Delphine Abrecht, Lise Michel et Coline Piot, ou plutôt de faire genre de l’hésitation d’un
personnage.
Bibliographie
BACKÈS, Jean-Louis, « L’opéra, la musique et l’au-delà », dans Hervé Lacombe et Timothée Picard (dir.), Opéra
et fantastique, Rennes, PUR, 2011, p. 19-26.
BARA, Olivier, « D’un théâtre romantique fantastique : réflexions sur une trop visible absence », Revue
d’Histoire du Théâtre 257, « L’autre théâtre romantique », dir. Olivier Bara et Barbara T. Cooper, 2013, p. 6986.
BAYARD, Pierre, Enquête sur Hamlet. Le dialogue de sourds, Paris, Minuit, 2002.
BIONDA, Romain, « Le fantastique hante-t-il les études théâtrales ? Histoire et théorie d’une disparition »,
Fabula-LhT 13, en ligne, 2014. URL : http://www.fabula.org/lht/13/bionda.html.
EVREINOV, Nicolas, Introduction au monodrame (1913), trad. Danielle Konopnicki Miot, Registres 4,
« Grotowski. Lecoq. Ecrire le réel », dir. Joseph Danan, 1999, p. 149-167.
MANNONI, Octave, Clefs pour l’Imaginaire ou l’Autre Scène, Paris, Seuil, 1969, p. 168.
OSTROVSKY, Arkady, « Craig monte Hamlet à Moscou », dans Marie-Christine Autant-Mathieu (dir.), Le
Théâtre d’Art de Moscou. Ramifications, voyages, Paris, CNRS, 2005, p. 19-61.
SANGSUE, Daniel, Fantômes, esprits et autres morts-vivants. Essai de pneumatologie littéraire, Paris, José
Corti, 2011.
SENELICK, Laurence, Gordon Craig’s Moscow Hamlet. A Reconstruction, Westport, London, Greenwood Press,
1982.
SHAKESPEARE, The Tragical History of Hamlet, Prince of Danemark, dans Tragédies, éd. Jean-Michel Déprats
(dir.), trad. Jean-Michel Déprats, Paris, Gallimard, 2002, p. 671-991.
TODOROV, Tzvetan, Introduction à la littérature fantastique, Paris, Seuil, 1970.
10h50-11h10 Pause
Présidence : Eric Eigenmann, UNIGE
11h10-11h45 Christophe KIHM, HEAD Genève
Réflexion – A propos de Performer / Audience / Mirror de Dan Graham (1975)
Les performances et installations vidéo réalisées par Dan Graham au début des années
1970 se sont attachées à mettre au travail le spectateur dans des dispositifs où il pouvait
faire l’expérience de sa propre présence.
Nous consacrerons notre intervention à l’étude de Performer/ Audience/ Mirror, créée en
1975. Cette expérience met en scène le performer face à une audience dont l’image
inversée se reflète dans un vaste miroir, son attention conduite par la parole et par les
gestes de l’artiste qui décrit minutieusement ce qu’il fait comme ce qu’il voit. Plus proche
du théâtre par son recours à la présence scénique et au langage, cette performance est
postérieure à l’une des installations vidéo les plus célèbres de l’artiste, Present continuous
past(s), créée en 1974. Comme cette dernière, elle explore la matérialité du présent en
train de se faire, à travers les micros écarts et décalages de temps qui permettent d’en
rendre l’épaisseur. Mais elle engage aussi une réflexion sur le public comme assemblée, à
travers sa représentation et la perception qu’il peut avoir de lui-même dans une image en
miroir.
Bibliographie
Christophe Kihm a dirigé les numéros d’art press2 « Performances contemporaines » 1 & 2, publiés en 2007
et 2010.
12
Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
11h45-12h20 Marie-Madeleine MERVANT-ROUX, CNRS, UMR THALIM
« On va dire que le public, il est là. » Genèse du théâtre dans L’Esquive
(Abdellatif Kechiche, France, 2004)
Faisons l’hypothèse que si le film d’Abdellatif Kechiche a dès sa sortie tant fait parler et
écrire (« dans les journaux, à l’école, partout » F. Bégaudeau, Cahiers du cinéma, été
2004) et semble, une décennie plus tard, s’être durablement installé dans l’histoire du
cinéma français récent, c’est qu’à la façon de nombreuses productions
cinématographiques dites « populaires », il porte en lui sans l’afficher comme telle une
question culturelle majeure, perçue par les spectateurs « ordinaires », avant d’être
éventuellement identifiée par ceux dont c’est le métier.
Faisons l’hypothèse que cette question est celle de la place du jeu théâtral dans la France
contemporaine, et à travers elle, celle de la puissance de séduction – toujours active ou
épuisée ? – du modèle social des Lumières : esprit, langue inventive et « théâtromanie ».
Intéressons-nous, dans cette perspective, à la figure dont nous savons qu’elle est aussi
indispensable que la figure de l’acteur pour qu’il puisse y avoir théâtre : la figure du
spectateur. Revoyons L’Esquive dans cette perspective.
Bibliographie/filmographie
L’Esquive, film d’Abdellatif Kechiche, DVD vidéo, France, 2004.
KONIGSON, Elie, « Diviser pour jouer », Les Cahiers de la Comédie-Française, n° 11, Paris, P. O. L, printemps
1994, p. 42-49.
LEVERATTO, Jean-Marc et JULLIER, Laurent, « L’expérience du spectateur », Degrés, vol. 38, n° 142,
« L’expérience du spectateur », dir. J.-M. Leveratto et Laurent Jullier, Bruxelles, été 2010.
LOUVAT-MOLOZAY Bénédicte et SALAÜN, Franck (dir.), Le spectateur de théâtre à l’âge classique (XVIIe-XVIIIe
siècles), Paris, L’Entretemps, « Champ théâtral », 2008.
MERVANT-ROUX, Marie-Madeleine, « Théâtre d’amateurs [les femmes dans le] », in Dictionnaire universel des
femmes créatrices, volume 3, dir. Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber, Edition Des
femmes-Antoinette Fouque, 2013, p. 4296-4297.
ROUGEMONT, Martine de, La vie théâtrale en France au XVIIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 1988.
12h20
Pause
Présidence : Anne Fournier, SST
14h00-14h35 Delphine ABRECHT, Université de Lausanne
Portraits de spectateurs en artistes
Dans cet extrait bien connu du Spectateur émancipé (2008), le philosophe Jacques
Rancière appelle à considérer le spectateur comme un artiste en puissance :
Le spectateur […] lie ce qu’il voit à bien d’autres choses qu’il a vues sur d’autres scènes, en d’autres
sortes de lieux. Il compose son propre poème avec les éléments du poème en face de lui. […] C’est là
le point essentiel : les spectateurs voient, ressentent et comprennent quelque chose pour autant
qu’ils composent leur propre poème, comme le font à leur manière acteurs ou dramaturges,
metteurs en scène, danseurs ou performers. (p. 19)
C’est la mise en scène de ce « devenir-artiste du spectateur » que je désire observer dans
les spectacles du Suisse Guillaume Béguin (Le Théâtre sauvage, 2015) et du Français
Jérôme Bel (Cour d’honneur, 2013), qui mettent en abyme – chacun très différemment –
la possible créativité du spectateur.
13
Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
À partir de ces représentations de nouveaux modèles d’appréhension de l’œuvre, je
m’interrogerai sur la mutation actuelle du rôle du spectateur, posant l’hypothèse qu’il est
possible d’établir un parallèle théorique entre l’évolution historique du statut de l’artiste
jusqu’à nos jours, et l’évolution que connaît celui du spectateur aujourd’hui.
Je m’intéresserai également à la mise en question corrélative de la notion de critique
théâtrale : le devenir-artiste du spectateur appelle-t-il, si l’on pousse le raisonnement
jusqu’au bout, à un devenir-artiste du critique ?
Bibliographie
BAYARD, Pierre, Enquête sur Hamlet. Le Dialogue de sourds, Paris, Minuit, 2002.
DELHALLE, Nancy (dir.), Le théâtre et ses publics. La création partagée, Actes du colloque de Liège, Besançon,
Les Solitaires Intempestifs, 2013.
DESCOTES, Maurice, Histoire de la critique dramatique en France, Tübingen/Paris, Gunter Narr Verlag/JeanMichel Place, 1980.
DORT, Bernard, La représentation émancipée, Arles, Actes Sud, « Le Temps du théâtre », 1988.
HEINICH, Nathalie, Être artiste. Les transformations du statut des peintres et des sculpteurs, Paris, Klincksieck,
1996.
MOLIÈRE, La Critique de L’École des femmes [1663], dans Œuvres complètes, éd. Georges Forestier et Claude
Bourqui, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », t. I, 2010.
PAVIS Patrice, « Le point de vue du spectateur », Critical Stages : revue web de l’AICT n°7, décembre 2012,
[en ligne], URL : http://archive.criticalstages.org/criticalstages7/plugin/print/?id=30
RANCIÈRE, Jacques, Le Spectateur émancipé, Paris, La Fabrique, 2008.
TACKELS, Bruno, Les Écritures de plateau. État des lieux, Besançon, Les Solitaires Intempestifs, 2015.
TALON-HUGON, Carole, Avignon 2005 : le conflit des héritages, Paris, Actes Sud, 2006.
14h35-15h10 Eric VAUTRIN, Théâtre de Vidy
Entre représentation du spectateur et récit de sa réception :
quelques exemples de spectateurs dans le théâtre contemporain
15h10-15h45 Clôture du colloque et café
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Portraits de spectateurs de théâtre : faire œuvre d’une réception (textes, images, films, spectacles)
Organisation et renseignements
Organisation :
Delphine Abrecht, assistante doctorante à la section de Français et au Centre SHC,
Faculté des lettres, UNIL, et membre du comité directeur de la SST
Prof. Lise Michel, section de Français, Faculté des lettres, UNIL
Coline Piot, Doctorante FNS, Faculté des lettres, UNIL
Adresses des Responsables :
Prof. Lise Michel
Université de Lausanne
Faculté des lettres
Section de Français
CH-1015 Lausanne
Tél. : ++41 21 692 47 39
E-mail : [email protected]
Coline Piot
Université de Lausanne
Faculté des lettres
Section de Français
CH-1015 Lausanne
Delphine Abrecht
Université de Lausanne
Faculté des lettres
Section de Français
Centre SHC
CH-1015 Lausanne
Tél. : ++41 21 692 29 44
et ++41 76 368 29 20
E-mail : [email protected]
Tél. : ++41 21 692 47 32
E-mail : [email protected]
Renseignements et informations pratiques :
Université de Lausanne
Faculté des lettres
Secrétariat SHC-FDi-CLSL
Patricia Saugeon Schmid
Anthropole, bureau 4134.1
CH-1015 Lausanne
Tél. : ++41 21 692 38 34
Fax : ++41 21 692 38 35
E-mail : [email protected]
Site web : www.unil.ch/shc
Accès depuis Lausanne :
Métro M1, arrêt UNIL-Sorge.
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