NUTRITION – Régulation physiologique du comportement alimentaire
17/04/2015
GEOFFROY Mathilde L2
CR : Hamza Berguigua
NUTRITION
S. BELIARD
18 pages
Régulation physiologique du comportement alimentaire
A. Définition du comportement alimentaire
Le comportement alimentaire est l'ensemble des conduites intégrées déclenchées par des stimulations internes
ou externes et concourant à la réalisation d'un but : l'alimentation.
Un exemple de stimulus interne : « j'ai faim », « j'ai de l'appétit », « j'ai envie de manger du chocolat ».
Un exemple de stimulus externe : « je suis invité chez des amis à manger », « j'ai un buffet prévu ».
L'ensemble de ces stimuli aboutit à la consommation d'aliments.
Dans le règne animal la fonction primordiale de l'ingestion d'aliments est une fonction physiologique et
biologique : apporter des substrats énergétiques à toutes les cellules : c'est la fonction principale.
De plus, en fonction du degré de sophistication des animaux, par exemple chez l'homme, on rajoute une
fonction hédonique liée à l'affectif : on ne mange pas de la même façon selon son humeur. (ex : quand on
s'ennuie on grignote).
Il y a également une fonction symbolique liée à la culture : en France, on invite ses amis autour d'un repas,
alors qu'en Grande Bretagne, on se réunit plutôt autour d'une bière.
Il existe enfin des facteurs psychologiques qui vont influencer le comportement alimentaire.
En résumé :
Triple fonction du comportement alimentaire :
énergétique et nutritionnelle (biologie) → fonction physiologique
hédonique (affectif, émotion)
symbolique (culturel, relationnel)
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Plan :
A. Définition du comportement alimentaire
B. Description du comportement alimentaire
C. Les centres de régulation de la prise alimentaire
D. Les signaux périphériques de régulation
E. Facteurs exogènes modulant la régulation homéostatique du comportement alimentaire
F. Régulation de la dépense énergétique
G. Notions sur les troubles du comportement alimentaire
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Régulation du poids/homéostasie énergétique :
Il y a une régulation extrêmement fine de l'homéostasie énergétique : les apports énergétiques quotidiens sont
variables et pourtant le poids reste fixe (c'est pourquoi on parle d'homéostasie).
Les dépenses énergétiques sont constituées surtout par la dépense énergétique de repos (DER) qui représente
60% de la dépense énergétique totale (DET) : la DER est liée principalement à l'entretien de la masse maigre
(muscles) qui consomme de l'énergie (plus on a de muscle, plus la DER est élevée).
La DET comprend aussi une part liée à la thermogenèse alimentaire (10%) : quand on mange, on dépense de
l'énergie pour digérer les aliments.
Enfin, l'activité physique est responsable de environ 30% de la DET (facteur variable).
Le comportement alimentaire est régulé par le SNC, son centre principal étant situé dans l'hypothalamus
(découvert dans les années 60).
Une croyance assez simpliste, liée à une étude animale, mettait en scène 2 centres : un centre de régulation de
la faim et un centre de régulation de la satiété.
Depuis, nous savons que le procédé est beaucoup plus complexe : il y a en réalité beaucoup de noyaux
impliqués dans l'hypothalamus avec des rôles dans la faim et dans la satiété, impliquant de nombreuses
hormones orexigènes et anorexigènes.
L'hypothalamus reçoit toutes les informations sur le statut énergétique, par voie nerveuse et hormonale. Il
envoie en réponse des signaux de satiété ou des signaux de faim.
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B. Description du comportement alimentaire
Le comportement alimentaire est caractérisé par différentes phases. Il y a un rythme circadien (on mange le
jour),c'est à dire une rythmicité dans nos prises alimentaires. Les personnes travaillant la nuit peuvent donc
troubler ce rythme ce qui favorise l'obésité.
Chez l'homme, la prise alimentaire se fait par épisodes discontinus (1, 2 ou 3 repas par jour) alors que les
cellules de l'organisme ont besoin d'apports continus de nutriments. L'organisme va devoir stocker les
nutriments pendant les repas pour les redistribuer pendant les périodes de jeûne.
Il faut bien distinguer la rythmicité de la prise alimentaire par rapport à l'utilisation continue des réserves.
→ Utilisation continue de substrats énergétiques : stockage ou libération de substrats en fonction des phases.
Il y a 3 grandes phases du comportement alimentaire :
phase pré-ingestive : phase d'éveil où on recherche de la nourriture (ex: on fait les courses, on stocke
les aliments, on prépare à manger.). Associé a une sensation de faim qui est un besoin de manger, et/ou
une sensation d'appétit qui est une envie de manger (souvent un aliment spécifique. Ex : chocolat).
phase ingestive : phase de la prise alimentaire , avec un début (choix des aliments) et une fin (arrêt de la
prise alimentaire) régulée par différents signaux.
phase post-ingestive : état de bien être, somnolence. On éprouve une sensation de plénitude, de satiété,
de satisfaction.
Les facteurs qui influencent ces phases (psychologique, sociaux, environnementaux etc.) peuvent entraîner un
trouble du comportement alimentaire, pouvant déboucher sur un déséquilibre et des problèmes de santé.
Définitions :
Faim : correspond à l'état de motivation interne qui préside à l'initiation de l'ingestion alimentaire. C'est un
besoin de manger sans spécificité. Le principal signal de la faim est une baisse de la glycémie de 10 à 12%.
Appétit : caractérise l'attrait d'un sujet pour un aliment particulier, qu'il soit ou non en état de faim.
Ex : dans l'anorexie mentale, les anorexiques, qui ont des apports énergétiques très bas, ont toujours faim. Elles
vont lutter contre cette faim (souvent en ressentant du plaisir). Par contre, elles n'ont pas d'appétit.
chez les patients très malades (cancer etc.), c'est pareil : ils ont faim, mais n'ont pas d'appétit.
En revanche, on peut avoir de l'appétit pour un aliment alors qu'on n'a pas faim (quand on sort de table par
exemple).
Satiété : c'est la période de non-faim. Elle est caractéristique de la période interprandiale, lorsque le sujet
n'éprouve aucune motivation pour la nourriture.
Rassasiement : mécanismes et signaux qui mettent fin à l'ingestion alimentaire et qui donc terminent le repas.
Cet état marque le début de la satiété.
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C. Les centres de régulation de la prise alimentaire
Ils se situent au niveau de l'hypothalamus (structure qui fait partie du diencéphale).
Ancien concept : depuis les années 60 jusqu'à il y a 15 ans, on croyait qu'il y avait 2 centres dans
l'hypothalamus : un centre dédié à la faim, et un autre dédié a la satiété. Des études anatomiques sur les rats
dans les années 60 où les chercheurs avaient lésé soit le centre inférieur médial de l'hypothalamus, soit les
régions latéro-ventrale de l'hypothalamus (décharge électrique, chirurgie).
En lésant la partie ventromédiane de l'hypothalamus, les souris devenaient obèses car elles ne
ressentaient plus le sentiment de rassasiement, et le sentiment de satiété et mangeaient tout le temps →
les chercheurs ont appelé cette partie le « centre de la satiété ».
En lésant les parties latérales, les souris au contraire ne mangeaient plus rien, devenaient anorexiques
et maigres → cette partie fut appelée « centre de faim ».
Aujourd'hui : le concept a évolué : on sait qu'il y a environ 20 noyaux hypothalamiques dont 6 au moins
clairement identifiés comme participant de façon majeure à la régulation du comportement alimentaire :
4 noyaux sont pairs et situés de part et d'autre du 3ème ventricule :
ventromédian
latéral
paraventriculaire
dorsomédian
2 noyaux sont impairs et situés à la base du 3ème ventricule :
suprachiasmatique
arq
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Ces noyaux reçoivent des signaux hormonaux, mais aussi des signaux avec des neurotransmetteurs. On classe
ces derniers en 2 grandes familles.
Principaux neurotransmetteurs de SNC impliqués dans le contrôle de l'appétit :
Neurotransmetteurs orexigènes (déclenchent la faim) Neurotransmetteurs anorexigènes (qui déclenchent
l'arrêt de la prise alimentaire)
Neuropeptide Y (NPY)
AGRP (agouti relatead peptid)
Endocannabinoïdes (présent dans le cannabis)
Orexines A et B
Galanine
MCHj
Noradrénaline
α-MSH
CART (cocaïne amphetamin relatead transcript)
GLP-1 (utilisé aussi comme antidiabétique)
Sérotonine (utilisé aussi en psychiatrie comme
antidépresseur)
CRF
Cholecystokinine (CKK)
Ocytocine
Neurotensine
L'hypothalamus est le centre qui contient les noyaux régulant les comportements alimentaires.
Il communique avec d'autres régions du SNC :
le noyau du tractus solitaire (NTS) au niveau du tronc cérébral : c'est le premier relai des informations
d'origine vagale provenant du tube digestif.
Le thalamus : en lien avec des perceptions hédoniques (perceptions de plaisir quand on mange)
le cortex et le système limbique : ils interviennent dans les processus de conditionnement et
d'apprentissage (ex : si dans l'enfance, on est soumis à un aliment auquel on associe du plaisir, il se
produit un conditionnement : on retrouve du plaisir à l'age adulte quand on consomme cet aliment).
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