Exercice 2. Montrer que la d´efinition ci-dessus ne d´epend pas du choix des rep`eres φet ψ(Ind.
Un changement de rep`eres affine est affine).
Montrer que l’ensemble des homographies de P1(K)sur P1(K)est un groupe, not´e GP1(D)
isomorphe `a GP1(K).
Exercice 3. Une homographie h:P1(D)→P1(D0)envoie ∞Dsur ∞D0ssi h|Dest affine (Ind.
ψ◦h|D◦φ−1:K→Kest une homographie qui est partout d´efinie, donc une application affine).
L’exercice 3 montre que les homographies g´en´eralisent aux droites projectives les applications
affines, en ce sens que les homographies qui “fixent” ∞(ie qui envoient ∞Dsur ∞D0), donnent par
restriction des applications affines.
3. Birapport.
D´efinition. Soient M, N, A, B quatre points d’une droite projective P1(D). On suppose D
munie d’une rep`ere affine et on note x, y, s, t les coordonn´ees de M, N, A, B dans ce rep`ere, lorsque
nos quatre points sont 6=∞D. On d´efinit le birapport [M, N, A, B]∈P1(K)de M, N, A, B par :
•[M, N, A, B] = M A
MB :N A
NB =x−s
x−t:y−s
y−t, si M, N, A, B sont distincts dans D.
•[∞D, N, A, B] = y−s
y−t, [M, ∞D, A, B] = x−s
x−t, [M, N, ∞D, B] = y−t
x−t, [M, N, A, ∞D] =
x−s
y−s, lorsque les d´enominateurs sont non nuls.
•[M, M, A, B] = [M, N, A, A] = 1, [A, N, A, B] = [M, N, A, N] = 0, [M, A, A, B] =
[B, N, A, B] = ∞.
Remarque. La d´efinition ci-dessus est ind´ependante du choix du rep`ere affine sur D.
On peut d´efinir le birapport [M, N, A, B] par MA
MB :N A
NB =x−s
x−t:y−s
y−t, en convenant que si
un des points est ∞D, son abscisse est le symbole ∞et que 1/0 = ∞, (∞ − a)/(∞ − b) = 1, pour
tout a, b ∈K.
Exercice 4. Montrer que [M, N, A, B] = [M, N, B, A]−1= [A, B, M, N].
Fixons maintenant N, A, B trois points distincts sur P1(D). L’application h:P1(D)→P1(K)
d´efinie par h(M) = [M, N, A, B] est une homographie, puisque l’abscisse de M(resp. de N, A, B)
dans un rep`ere de D´etant x(resp. y, s, t) (ou le symbole ∞si M=∞D(resp. si N, A, B =∞)),
h(M) est x−s
x−t:y−s
y−t.
On voit de plus que toute homographie s’obtient comme un birapport M7→ [M, N, A, B], pour
un choix convenable de N, A, B.
Exercice 5. Montrer que [M, N, A, B] = [M0, N, B, A] =⇒M=M0.
Th´eor`eme 1. — Soient Det D0deux droites affines.
(i)Soient N, A, B trois points distincts sur P1(D). L’application h:P1(D)→P1(K)d´efinie par
h(M) = [M, N, A, B]est l’unique homographie qui envoie (N, A, B)sur (1,0,∞).
(ii)Il existe une unique homographie qui envoie un triplet donn´e de P1(D)sur un triplet donn´e
de P1(D0).
(iii)Deux quadruplets de P1(D)et P1(D0)respectivement se correspondent par une homographie
ssi ils ont le mˆeme birapport.
Preuve. (i) Soient h0une autre homographie ayant cette propri´et´e. Alors h0◦h−1est une
homographie de P1(K) qui fixe ∞(il s’agit d’une application affine), et qui poss`ede deux points fixes
(1 et 0). Il s’ensuit que h0◦h−1est l’identit´e de P1(K).
(ii) Soit h:P1(D)→P1(K) l’homographie qui envoie le triplet (N, A, B) sur (1,0,∞),
h0:P1(D0)→P1(K) l’homographie qui envoie le triplet (N0, A0, B0) sur (1,0,∞). L’homographie
h0−1◦henvoie alors le le triplet (N, A, B) sur le triplet (N0, A0, B0). L’unicit´e r´esulte aussi de (i).
(iii) Par (ii), soit Hl’homographie qui envoie le triplet (N, A, B) sur le triplet (N0, A0, B0). Avec
les notations qui pr´ec`edent, on a H=h0−1◦ho`u h(M) = [M, N, A, B], h0(M0) = [M0, N0, A0, B0].
On a ainsi H(M) = M0ssi h(M) = h0(M0) ssi [M, N, A, B] = [M0, N 0, A0, B0]. 2
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