
Santé-Mag
- N° 03 Février 2012 29
< 1 cm de diamètre n’ont pas un risque
de CCR supérieur à celui de la popula-
tion générale. Dans les autres cas, une sur-
veillance coloscopique, tous les 3 ans
suffit (sauf si la qualité de préparation co-
lique et/ou de l’exérèse coloscopique est
douteuse). Après une coloscopie nor-
male, la surveillance peut être espacée à 5
ans. Personnels d’adénome ou de cancer
colorectal chez les sujets atteints d’adé-
nomes colorectaux, le risque de cancer
colorectal dépend des caractéristiques des
adénomes découverts, initialement. Le
risque est multiplié par 4, chez les sujets
atteints d’un adénome avec structures vil-
leuses ou de plus d’un centimètre de dia-
mètre et multiplié par 7, si ces adénomes
sont multiples. Chez les sujets, atteints
d’un ou plusieurs adénomes de moins de
1 cm de diamètre, le risque de cancer co-
lorectal ne diffère pas, significativement,
de celui de la population générale. Dans 2
à 5 % des cas, le CCR survient dans un
contexte d’agrégation familiale, évoquant
le rôle d’un facteur génétique. Les mala-
dies, prédisposant au CCR, sont des ma-
ladies héréditaires, dont la transmission
est autosomique, à forte pénétrance (plus
de 90% des sujets, atteints d’une muta-
tion constitutionnelle, présentent un
CCR et à expressivité variable). Actuel-
lement, trois maladies, associées aux gènes
majeurs de susceptibilité du CCR, ont
été identifiées : Polypose adénomateuse
familiale (PAF) ; la polypose associée au
gène MYH(MAP).
Outre les facteurs génétiques, la res-
ponsabilité de l’environnement et des fac-
teurs alimentaires, dans le développement
des CCR est, maintenant, un fait établi.
Le colon est subdivisé en deux parties :
Le colon droit, sous la dépendance du pé-
dicule mésentérique supérieur, com-
prend : le caecum, le colon ascendant,
l’angle colique droit et les 2/3 droits du
colon transverse. Le colon gauche, sous la
dépendance du pédicule mésentérique
inférieur, comprend : le 1/3 gauche du
colon transverse, l’angle colique gauche,
le colon descendant et sigmoïde. Le Rec-
tum est le segment terminal du tube di-
gestif qui fait suite au colon sigmoïde. Il
comporte deux parties : le rectum pel-
vien, qui mesure 12 à 15 cm, dérivé de
l’intestin primitif, ayant un méso dorsal
(méso rectum) et le rectum périnéal, ou
canal anal, qui mesure 3- 4 cm, corres-
pondant aux sphincters ; repérable par le
toucher rectal. Le Rectum est divisé en
trois parties de 5 cm, chacune : le haut
rectum qui fait suite au sigmoïde, le
moyen et le bas rectum.
Le plus souvent atypique, vague ou lo-
calisée au cadre colique ou évoluant par
crise d’aggravation progressive et cédant
par une débâcle de selles ou de gaz ; trou-
vée, dans 50% à 60%, dans le cancer du
côlon droit et 60 à 80%, dans le cancer du
côlon gauche ; parfois sous forme de té-
nesme ou d’épreinte pour les tumeurs
rectales. Les troubles du transit sont fré-
quents, sous la forme d’une diarrhée re-
belle, constipation inhabituelle ou d’une
alternance des deux même ; un syndrome
dysentérique avec glaires muco-purulente
(tumeur villeuse). Ils sont trouvés dans
50 à 80% de tumeurs coliques gauches,
20 à 40 % de tumeurs coliques droites et
16% dans les tumeurs rectales.
Hémorragies : Révélées, soit par des
rectorragies dans 75% des tumeurs rec-
tales ou méléna, surtout dans les cancers
caecal ou coliques droits et parfois, des
anémies, chroniques, dans 5 à 20 % des
cas.
Autres Symptômes :
– Stade de complication : occlusion
aigue:
Le cancer est la première cause d’oc-
clusion ; observée dans 10 à 20 % des
cancers coliques gauches ; avec dilata-
tion colique; en amont.
•perforation colique : Elle survient dans 1
à 8% des cas, faite de brèche unique, sou-
vent située dans le caecum, parfois le
transverse ou les angles coliques.
• Fistules : Les fistules entéro cutanées,
par envahissement pariétal, sont excep-
tionnelles ; les fistules internes se font par
extension aux organes de voisinage.
•Révélation par des métastases – Lym-
phatiques : la palpation peut trouver un
ganglion sus claviculaire gauche (ganglion
de Troisier).
• Hépatiques : l’examen peut trouver une
hépatomégalie douloureuse.
• Péritonéale : avec une ascite, témoi-
gnant d’une carcinose péritonéale.
L’examen physique est, le plus souvent,
normal.
• On découvre, rarement, une masse ab-
dominale : il s’agit d’une masse ferme, ir-
régulière, peu sensible et bien limitée.
L’appréciation de la mobilité est une
étape, importante, de l’examen. Cepen-
dant, la palpation de cette masse est, sou-
vent, laborieuse, en raison de l’adiposité,
importante, de la paroi abdominale, chez
beaucoup de patients ; surtout si la tu-
meur est de siège colique droit.
• L’examen est complété par la mesure de
la flèche hépatique, à la recherche d’une
éventuelle hépatomégalie, dont il faut ap-
précier la surface et la consistance. – Tou-
cher rectal (TR) : Il permet le diagnostic
des tumeurs du bas rectum et apprécie ses
caractères : dure ou friable à base indurée,
irrégulière et le doigtier souillé de sang. Il
est combiné au toucher vaginal chez la
femme pour apprécier la cloison recto-va-
ginale.
• L’examen général : L’interrogatoire pré-
cise les antécédents carcinologiques per-
sonnels et familiaux, à la recherche d’une
maladie héréditaire et permet la réalisa-
tion d’un arbre généalogique. Il faudra re-
chercher, systématiquement, une
adénopathie sus claviculaire (Ganglion
de Troisier). La tumeur est, rarement, ac-
cessible à la palpation. Une hépatoméga-
lie avec hépatalgie et ictère évoque des
métastases hépatiques ; une ascite peut
évoquer une carcinose péritonéale. L’ex-
ploration d’une anémie microcytaire est
le mode de diagnostic de 10% des cancers
du côlon. Rechercher un amaigrissement
et apprécier son importance ; évaluer
l’état cardio-vasculaire, pulmonaire et
rénal du patient.
Coloscopie : C’est l’examen diagnostic
de référence ; il permet l’évaluation, cli-
nique, de la lésion, de faire des biopsies et
de rechercher des lésions associées. Avec
une sensibilité de 96,7 % et une spécifi-
cité de 98 %, explore la totalité du recto-
colon : Le colon ascendant et le Cæcum
sont atteints, dans 78% des examens; ses
complications diminuent, avec l’expé-
rience : 0.1 à 0.2% de perforations et
0.04% de mortalité. L’aspect macrosco-
pique, le plus souvent trouvé, est une lé-
sion ulcéro-végétante, hémorragique, au
contact de l’endoscope, obstruant, le plus
souvent, la lumière digestive. L’examen
permet, également, de réaliser des biop-
sies, dont le nombre doit être supérieur à
3, afin de réduire les faux négatifs - dont
le taux reste de l’ordre de 16%-, de préci-
ser les limites, supérieures et inférieures,
de la tumeur, par rapport à la marge anale,
L’aspect macroscopique, le plus
souvent trouvé, est une lésion ul-
céro-végétante hémorragique,
au contact de l’endoscope, obs-
truant, le plus souvent, la lu-
mière digestive.
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