
pulmonaire idiopathique sont les
polluants atmosphériques, les gaz
toxiques, les produits chimiques, le ta-
bagisme passif et actif, le narguilé, les
poussières de maison et les tempêtes
de sable.
Comment se manifeste l’asthme ?
L’asthme est une inflammation des
bronches persistante, qui se manifeste
par des symptômes, comme la toux et
une diculté respiratoire. Mal pris en
charge, l’asthme peut aboutir, avec le
temps, à une occlusion des bronches.
Cette pathologie devient de plus en
plus fréquente, parce que les bronches
sont de plus en plus agressées, par la
pollution de l’environnement. Cette
maladie peut-être contrôlée par des
traitements d’inhalation; mais, si on ne
la traite pas, elle peut provoquer des
conséquences graves.
Quelles sont les causes d’un asthme ?
Les causes de l’asthme sont, principale-
ment, dues à la pollution de l’environne-
ment. Par ailleurs, la maladie peut être
engendrée par des facteurs allergiques,
ou non allergiques, appelés, également,
facteurs non spécifiques.
Cela touche aussi bien les hommes que
les femmes adultes et les enfants. Donc,
toute la population est susceptible de
faire un asthme, dans les conditions
que nous avons décrites plus haut.
Lors de votre intervention, vous avez
fait remarquer que les allergies favo-
risent la survenue de l’asthme. Pou-
vez-vous nous expliquer ce qu’est une
allergie ?
L’asthme, au fond, est une bronche qui
a souert; alors, elle devient hyper-
réactive. Ainsi, parmi les facteurs, qui
agressent les bronches, on retrouve
l’allergie, alors qu’en principe l’orga-
nisme tolère les choses qui ne lui sont
pas dangereuses. Par contre, face à
une bactérie, qui risque d’entraîner une
infection, le corps réagit automatique-
ment. En revanche et j’insiste, il ne réa-
git pas face à des éléments que nous
inhalons et qui ne représentent pas, for-
cément, de danger. A contrario, la per-
sonne allergique réagit à des facteurs
nullement dangereux; ce qui provoque,
chez elle, des inflammations.
L’allergie est, donc, une déviation du
fonctionnement de l’organisme. L’in-
flammation de la bronche entraîne son
obstruction, avec des dicultés à res-
pirer normalement; ce qui génère, par
conséquent, la crise d’asthme.
En plus des causes liées à la pollution,
y a-t-il un terrain génétique, dans la
pathologie de l’asthme ?
Il faut dire que l’asthme est une mala-
die multifactorielle et chez certains
asthmatiques, un gène responsable
de cette pathologie existe, en eet.
Des études ont démontré, d’ailleurs,
que des endroits précis du gène (épi-
tope), associés à l’hyperréactivité de
la bronche, entraînent l’asthme.
Tout comme, au demeurant, il a été
découvert que d’autres facteurs sont
responsables de l’allergie; bien enten-
du, chez certains malades et pas tous.
En tout état de cause, le problème des
gènes responsables de ces maladies
sont proches les uns des autres; donc,
sur le même terrain.
Comment établir un diagnostic de
l’asthme ? Est-ce dès la première crise ?
C’est dicile de se prononcer, en ef-
fet, dès la première crise, parce que
d’autres maladies respiratoires ont des
symptômes similaires et on peut faire
une crise qui ressemble à une crise
d’asthme; par exemple, au cours d’une
virose, ou bronchite virale. Aussi, pour
établir un diagnostic de l’asthme, il
faut écouter, d’abord, lors de l’inter-
rogatoire, l’histoire du patient. Ainsi,
à l’anamnèse on retrouve cette notion
de récidive des crises.
En plus il y a une unicité de temps;
c'est-à-dire, à un moment précis de
la journée et toujours le même, ce
type de crise survient. Ainsi, pour les
femmes, par exemple, c’est au mo-
ment de la pré-menstruation.
Aussi, il est constaté, toujours, des
indices qui se répètent au même
moment, ou à la même saison, ou au
même endroit (unicité de lieu).
D’autres personnes, qui sourent d’un
asthme, lié à la profession qu’elles
exercent, disent ressentir ces crises
lorsqu’elles sont au travail. Par consé-
quent, il est clair que cette unicité de
lieu et de temps s’impose.
Ceci étant, par delà le facteur géné-
tique, dont nous en avons parlé tantôt,
l’asthme a, donc, pour origine, égale-
ment, un facteur favorisant, comme le
tabagisme chez le jeune, par exemple
et le facteur déclenchant en serait
aussi bien la poussière, les produits
caustiques…
Quels sont les traitements de l’asthme ?
Ce qui est prouvé, maintenant, est que
le traitement de l’asthme repose sur
un traitement de corticoïdes inhalés;
car, ce traitement est local et ne passe
pas dans le sang. Il est, en outre, sans
eets secondaires. Ces médicaments
réduisent l’inflammation des bronches
contribuant, ainsi, à améliorer le pas-
sage de l’air dans les poumons. C’est,
donc, un traitement de base, auquel on
ajoute des bêta 2 mimétiques d’action
de longue durée et ce traitement as-
socié, alors, aura un eet synergique,
contre la maladie.
Nous noterons, également, que lorsque
les crises d’asthme sont espacées,
il n'y a pas lieu de traiter.
Qu’appelle-t-on, au juste, alors, la no-
tion de contrôle de l’asthme ?
On dit que l’asthme est sous contrôle,
lorsque cette pathologie ne nécessite
pas de traitement de base; mais, seule
sa crise est traitée. Cette notion, donc,
de contrôle de l’asthme est impor-
tante.
Comment savoir, alors, si un asthme
est bien contrôlé ?
L’asthme est bien contrôlé, si le sujet
ne se réveille pas la nuit et fait moins
de deux petites crises, par semaine.
Ainsi, il n’est pas gêné dans ses activi-
tés quotidiennes.
Ce patient ne nécessite pas, donc, de
traitement de fond; il lui est prescrit,
seulement, de la ventoline, en cas de
crise. Par contre, si cet asthme n’est
pas contrôlé, on introduit le traitement
de base, par paliers.
Quel est la place du médecin géné-
raliste, dans la prise en charge du
patient, dans votre pays, qui est la
Tunisie ?
Le médecin généraliste, en Tunisie,
occupe une place importante, dans la
prise en charge du patient. En eet, le
médecin généraliste est plus proche
du malade.
Théoriquement, c’est lui qui va détec-
ter une pathologie, chez son patient.
Généralement, s’il s’agit d’un asthme,
il oriente la personne chez un pneu-
mologue, lequel confirmera l’asthme,
après des examens plus approfondis
et prescrira un traitement adéquat.
Enfin, le médecin généraliste suivra
le malade
* Docteur Habib Ghedira,
chef de service de pneumologie,
à l’hôpital Abderrahmane Mamid’Ariana,
Tunisie - Professeur à l’Université
de médecine.
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
ACTUALITÉ
5