Concepts de base de probabilités Chapitre 1 Expérience Aléatoire Une expérience aléatoire (notée E ) est une expérience dont on connaît tous les résultats possibles mais dont on ne peut prévoir le résultat avec certitude. On est dans un univers incertain ou risqué. Exemple 1 : Le lancer d'un dé (on sait que le résultat sera un entier compris entre 1 et 6 mais on ne connaît pas le résultat à l'avance) Exemple 2: La réalisation de la conjoncture économique pour l'année à venir. On sait qu'on sera en situation de croissance ou de récession avec probabilités respectives p et 1-p. Chapitre 1 Expérience Aléatoire L'ensemble des résultats possibles d'une expérience aléatoire est appelé l'univers (noté Ω) Exemple 1 : Ω = {1, 2, 3, 4, 5, 6} Exemple 2: Ω = {”croissance ”, ”recession”} Pour des expériences aléatoires un peu plus complexes, on utilisera la notion de produit cartésien: Lancer deux fois de suite d'un dé. L'espace des possibles associé à un lancer est L = {1, 2, 3, 4, 5, 6}. L'expérience produit un couple de résultats (2 lancers), c'est-à-dire un élément du produit cartésien L × L . L'univers de l'expérience est donc {1, 2, 3, 4, 5, 6}2 . Réalisation de la conjoncture économique pour chacune des deux années à venir. L'univers de l'expérience est {”croissance ”, ”recession”} × {”croissance ”, ”recession”} = {("croissance","recession"), ("recession", "croissance"), ("croissance", "croissance"), ("recession", "recession")} A noter : parfois l'univers ne peut pas se formuler sous forme d'un produit cartésien. Chapitre 1 Evénements Soit une expérience aléatoire E et son univers Ω. On appelle événement un sous-ensemble de de Ω, c'est-à-dire un sous-ensemble de tous les résultats possibles. On appelle événement élémentaire (noté ω ) les ensembles réduits à un seul élément. Ensemble P(Ω) des parties de Ω: ensemble constitué de tous les sous-ensembles (parties) de Ω Soit A un événement de Ω, Soit ω le résultat de l'expérience: A se réalise ⇐⇒ ω ∈ A A=Ω se réalise toujours. On l'appelle événement certain. Dans le cas du lancer de dé, c'est l'événement {1, 2, 3, 4, 5, 6} A=∅ ne se réalise jamais. On l'appelle événement impossible. Chapitre 1 Evénements (2) Complémentaire de A: événement constitué des résultats élémentaires de Ω qui ne sont pas dans A. Soit ω le résultat de l'expérience: A = {ω ∈ Ω, ω ∈/ A} (A se réalise ssi A ne se réalise pas) Réunion de A et B: événement constitué des résultats élémentaires de Ω qui appartiennent à A ou à B (ou aux 2). Soit ω le résultat de l'expérience: A ∪ B = {ω ∈ Ω, ω ∈ Aou ω ∈ B } A ∪ B se réalise ssi A se réalise ou B se réalise: "A ou B" Intersection de A et B: événement constitué des résultats élémentaires de Ω qui appartiennent à la fois à A et à B. Soit ω le résultat de l'expérience: A ∩ B = {ω ∈ Ω, ω ∈ Aet ω ∈ B } A ∩ B se réalise ssi A se réalise et B se réalise: "A et B" Chapitre 1 Evénements (3) Inclusion: A est inclus dans B ssi tout élément de A appartient à B: A ⊂ B ⇐⇒ (ω ∈ A ⇒ ω ∈ B ) Si A est réalisé, alors B est réalisé Exemple l'événement "Le lancer de dé donne un résultat égal à 2 ou 4" est inclus dans l'évenement "Le lancer de dé donne un résultat pair" Disjonction ou incompatibilité: A et B sont disjoints ssi A et B n'ont pas d'éléments communs: A et B disjoints ⇐⇒ A ∩ B = ∅ Exemple: les événements "Le lancer de dé donne un résultat pair" et "Le lancer de dé donne un résultat impair" sont disjoints Chapitre 1 Evénements (4) Soient A1 , A2 , ..., An n évenements. On dit que (A1 , A2 , ..., An ) constitue un système complet d'événements si ils forment une partition de Ω: Ils sont deux à deux incompatibles: ∀p 6=Sq , A ∩ A = ∅ Leur réunion est l'événement certain Ω : =1 A = Ω p q n p Chapitre 1 p Probabilité Probabilité= fonction permettant de "mesurer" la chance de réalisation d'un événement de P(Ω) Une probabilité est une application P: P(Ω) → [0, 1] satisfaisant les 3 axiomes suivants: 0 ≤ P (A) ≤ 1∀A ∈ P(Ω) P (Ω) S =1 P P ( ∈N A ) = ∈N P (A ), ∀(A ) ∈N ensemble dénombrable d'événements disjoints i i i i i i Opérations sur les probabilités: P (∅) = 0 P (A) = 1 − P (A) P (A) ≤ P (B ) si A ⊂ B P (AS ∪ B ) =PP (A) + P (B ) − P (A ∩ B ) P ( A ) ≤ P (A ) 0 ≤ P (A ) ≤ 1 i i i Chapitre 1 Probabilité (2) Axiome des probabilités totales: Soit (Ai )1≤i ≤n un système complet d'événements:P ∀B ∈ P(Ω), P (B ) = n P (B ∩ A ) i i =1 P (B ) = P (B ∩ A) + P (B ∩ A) Chapitre 1 Construction pratique d'une probabilité On suppose que l'ensemble des événements possibles est ni ou dénombrable. On note Ω = {ω1 , ..., ωn , ...} l'ensemble des résultats possibles On dénit la probabilité pi de chaque événement élémentaire ωi . On a alorsP une suite de nombres (p1 , ..., pn , ...) tels que 0 ≤ pi ≤ 1 et ni=1 pi = 1 La probabilité P d'un événement quelconque A est donnée par: P (A) = ωi ∈A pi Chapitre 1 Construction pratique d'une probabilité (2) Dans le cas particulier d'un univers équiprobable (cas par exemple du lancer d'un dé non pipé), on a pour tout ωi , pi = p Lorsque l'univers est ni, on a pour tout ωi , pi = p = card1(Ω) , où on note card (Ω), le cardinal de Ω càd le nombre d'éléments qui le compose (soit 6 dans l'exemple du lancer de dé) Alors, pour un événement quelconque A, on a: card (A) P (A) = card (Ω) Soit, intuitivement: P (A) = Nombre de cas favorables Nombre de cas possibles Chapitre 1 Probabilité conditionnelle et indépendance Probabilité conditionnelle de A sachant B: P (A/B ) = PP(A(∩BB) ) Proabilité que A se réalise sachant que B se réalise Deux événements A et B sont dits indépendants ssi: P (A ∩ B ) = P (A) × P (B ) P (A/B ) = P (A) P (B /A) = P (B ) Autrement dit, A est dit indépendant de B si notre pronostic sur l'événement A n'est aecté par aucune information concernant B, ni par l'absence d'information concernant B Formule de Bayes: Soit (Ai )1≤i ≤n un système complet d'événements, P (B /A ) P (Aj /B ) = P (PA(B∩)B ) = P P=1(AP (∩BB∩)A ) = P P=1(AP ()× B /A )×P (A ) j j j n i j n i Chapitre 1 i i i Formules de dénombrement Arrangement: Apn = (n−n!p)! Nombre de manières de choisir p éléments parmi n quand l'ordre est important Ex: A23 = 6 car il existe 6 manières de choisir 2 éléments parmi 3 "avec ordre": (1,2), (2,1), (1,3), (3,1), (2,3), (3,2) Permutation: Ann = n! Cas particulier d'arrangement: nombre de manières de choisir n éléments parmi n quand l'ordre importe Ex: A33 = 6 car il existe 6 manières de choisir 3 éléments parmi 3 "avec ordre" (ou de classer 3 éléments): (1,2,3), (1,3,2), (2,1,3), (2,3,1), (3,1,2), (3,2,1) Combinaison: Cnp = p!(nn−! p)! Nombre de manières de choisir p éléments parmi n quand l'ordre n'est pas important Ex: C32 = 3 car il existe 3 manières de choisir 2 éléments parmi 3 "sans ordre": (1,2), (1,3), (2,3). (2,1), (3,1) et (2,3) sont respectivement indissociables de (1,2), (1,3) et (2,3). Il est logique de constater que Apn ≥ Cnp Chapitre 1