MODULE D’ÉVALUATION LIAISON
CATÉGORIE : SOINS PARTAGÉS
SENIORAT OBLIGAOIRE 2 À 4 PÉRIODES
Responsable :
Dr Marc Sasseville, professeur adjoint de clinique
Membre de l’équipe professorale:
Dr Lyne Dumoulin, chargée d’enseignement de clinique
Dr Jose-Luis Fabian, professeur adjoint de clinique
Dr Sylvie Lortie, chargée d’enseignement de clinique
Dr Marc Sasseville, professeur adjoint de clinique
Dr Manuel Serrano, professeur agrégé
Autres professionnels impliqués :
L’organisation des soins dans un contexte interdisciplinaire amènera le résident à effectuer son
stage sous la supervision de l’un des patrons ci-haut mentionné et en collaboration avec d’autres
professionnels œuvrant au sein de l’équipe ou dans des services connexes.
Brève présentation du programme
La clientèle du Module d’évaluation-liaison (MEL) est référée principalement par les omnipraticiens.
Un certain nombre de personnes sont également référées à partir du service des urgences. Le
MEL traite en moyenne une centaine de demandes par mois. De ce nombre, 76% des personnes
évaluées sont réorientées vers la 1e ligne et plus spécifiquement vers leur omnipraticien. Un
soutien est offert à ce dernier dans le cadre des soins partagés. Conséquemment, les autres
personnes évaluées sont orientées vers nos services de 2e ligne. Le MEL situe son offre de
services en deuxième ligne dans le cadre du développement des soins partagés. Un psychiatre
procède à l’évaluation médicale psychiatrique et détermine l’orientation à donner à la demande.
Trois options sont possibles :
1. Retour au référent avec recommandations et soutien;
2. Orientation vers les services ambulatoires d’un programme de 2e ligne;
3. Orientation vers le service des urgences si la condition psychiatrique est urgente.
Un soutien est offert par l'équipe du MEL dans la logique des soins partagés à l'omnipraticien
référent et à l'équipe de santé mentale de 1re ligne.
Objectifs CanMEDS
Préambule
Le médecin de famille joue depuis toujours un rôle essentiel, voire même primordial, dans la
prestation de soins en santé mentale. En principe, le médecin de famille, tout comme le psychiatre,
alliés naturels, ne peuvent répondre à l’ensemble des besoins d’un patient souffrant de troubles
mentaux. Il était donc nécessaire de changer nos habitudes de pratique, de créer un meilleur
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partenariat, de collaborer davantage avec les acteurs de la première ligne, dont le rôle a été
reconnu et renforcé par la nouvelle réforme en santé mentale. Les soins partagés sont un modèle
de dispensation de soins qui tient compte de l’expertise de chacun des acteurs dans le traitement
du patient, et qui se veut un travail de collaboration et de partenariat entre le médecin de famille et
le psychiatre.
OBJECTIFS GÉNÉRAUX
Le psychiatre de demain, c’est-à-dire le résident en psychiatrie, doit au cours de sa formation se
familiariser avec les besoins, les demandes des médecins de famille et les difficultés auxquelles
ceux-ci font face, développer des compétences pratiques en consultation de soins primaires et
développer une meilleure connaissance des ressources, et de relations d’aide dans la
communauté, développer des habiletés pédagogiques appropriées à la première ligne. Ce stage
électif d’une durée de trois à six mois, sera offert aux résidents qui auront minimalement répondu
aux objectifs de stage obligatoire de psychiatrie générale adulte.
Au terme de son stage de soins partagés, le résident aura acquis :
Une compréhension du modèle de soins partagés, du rôle, des attentes et des besoins du
médecin de famille dans le traitement des troubles mentaux;
Une capacité à travailler en complémentarité et dans le respect, en partenariat avec le
médecin de famille, allié naturel dans un système de soins en santé mentale;
Une expertise à titre de consultant auprès de la première ligne;
De bonnes aptitudes diagnostiques et thérapeutiques et ce, plus souvent qu’autrement dans le
cadre d’une rencontre unique avec le patient;
De bonnes habiletés de communication avec le patient, la famille, le médecin référant, les
membres de l’équipe multidisciplinaire et aussi des intervenants paramédicaux dans la
communauté;
Un rôle actif dans l’élaboration de plans de traitement, notamment en ce qui a trait à l’usage de
psychotropes, et ce particulièrement chez les patients souffrant de maladies affectives ou de
troubles anxieux (conditions plus fréquemment rencontrées dans le cadre des soins partagés),
une connaissance pratique pour la gestion des urgences en première ligne et la gestion
d’invalidités;
Une capacité, à travers les rapports écrits de consultation, à bien communiquer ses
impressions et recommandations, de façon à ce que le tout soit « formateur » pour le médecin
référent;
Des habiletés pédagogiques pour former les médecins au moyen d’activités variées
(préceptorat, ateliers de cas cliniques, etc.).
OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
Expertise médicale (rôle central)
Un stage en soins partagés est l’occasion pour le résident « senior » qui a déjà acquis
beaucoup de nouvelles connaissances scientifiques et cliniques à l’intérieur de ses stages
précédents, de les mettre à l’épreuve dans un contexte bien défini de consultation auprès de
médecins de famille. Ce sera une « expérience de terrain » où se multiplient les situations
cliniques qui sont tantôt des défis diagnostiques, des impasses thérapeutiques et à d’autres
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instants, des situations cliniques associées à des questions médico-légales, d’invalidité, d’arrêt
de travail.
Connaissances
À la fin de son stage en soins partagés, le résident aura affiné ses connaissances et sa
compréhension des sujets suivants :
Les techniques d’entrevue à des fins diagnostiques;
Le modèle biopsychosocial, en tenant compte, dans une perspective multidimensionnelle, des
facteurs prédisposants, précipitants et perpétuants ou aggravants;
L’impact direct ou indirect des problèmes de santé (conditions médicales diverses) sur la santé
mentale en général, ou sur l’éclosion d’une psychopathologie plus spécifique;
L’importance des conditions comorbides dans la pratique de tous les jours;
L’ensemble des facteurs pouvant influencer le pronostic;
Les critères diagnostiques distinguant l’ensemble des troubles anxieux et des maladies
affectives unipolaires ou bipolaires, et l’impact ou le lien avec un trouble de personnalité sous-
jacent;
Les facteurs cliniques à considérer dans l’évaluation de patients où la question d’invalidité à
court terme, long terme, voire même permanente (RRQ) se pose;
L’interaction des approches biologiques, psychologiques et sociales dans le traitement;
Stratégies pharmacologiques de pointe, particulièrement pour les cas de dépression réfractaire
et de troubles anxieux;
Psychoéducation auprès du patient, de la famille et auprès des autres intervenants ou
professionnels;
Considérations ethnopsychiatriques;
Une meilleure compréhension du rôle des intervenants, paramédicaux,
Ressources diverses, rôle de l’équipe multidisciplinaire autour du patient;
Une meilleure connaissance des approches psychologiques ou
psychothérapeutiques avec leurs indications, leur utilité, les contre-indications.
Habiletés
À la fin de son stage de soins partagés, le résident aura démontré les habiletés générales afin
d’évaluer, diagnostiquer et élaborer un plan de traitement (en tenant compte des ressources
disponibles) pour différents troubles mentaux. Il devra alors pouvoir :
Compter sur de bonnes techniques d’entrevue, établir une bonne relation empathique,
respectueuse, une communication ouverte et optimale;
Distinguer et mieux définir les demandes originales du médecin référant de celles du patient;
Faire une anamnèse pertinente, en ayant comme focus principal la demande spécifique du
médecin référant;
Effectuer un examen mental formel;
Établir un diagnostic différentiel et élaborer un diagnostic multiaxial;
Élaborer et transmettre au médecin référant un plan d’investigation et de traitement structuré et
adapté;
Communiquer ses impressions et recommandations au patient et au médecin traitant;
Évaluer la médication actuelle et/ou suggérer des façons d’effectuer le ou les changements de
la manière la plus sécuritaire possible pour la santé du patient;
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Intégrer un volet éducatif, formatif à l’intérieur du plan de traitement, en ne perdant pas de vue
l’objectif d’améliorer les connaissances, l’expertise, la compétence du médecin de famille
référant.
Communication
Cet objectif est essentiel dans le cadre des soins partagés. On ne le répétera jamais assez qu’une
meilleure communication entre le médecin de famille et le psychiatre est au cœur de la prestation
en soins partagés. Pour chaque personne adressée à un psychiatre, il faut définir avec précision
les responsabilités et les rôles respectifs du médecin de famille, du psychiatre et, à la limite, des
autres intervenants en santé mentale. À la fin de son stage, le résident sera capable de :
Discuter avec l’infirmière de liaison, qui a un contact privilégié avec le médecin référant pour
améliorer le transfert d’informations;
Bien définir, avec précision, les responsabilités et rôles respectifs des différents acteurs
entourant le patient dans son traitement;
Écouter efficacement et de communiquer avec la clientèle référée, de façon ouverte, sans
préjugé, et tout en tenant compte des différences culturelles;
Transmettre efficacement l’information, ses impressions, ses conclusions pertinentes aux
personnes concernées;
Communiquer de façon respectueuse avec le médecin de famille, en tenant compte de son
niveau de connaissances et de compétence;
Rédiger rapidement les rapports de consultation, en moins de 24 heures, afin que l’information
soit disponible le plus rapidement possible;
Répondre aux demandes téléphoniques diverses du médecin de famille;
Faire preuve de bonnes aptitudes, non pas seulement de communication, mais aussi
d’enseignement;
Participer selon la demande, à des discussions de cas dans les cliniques médicales.
Collaboration
L’un des aspects importants d’un service de soins partagés est la collaboration. La réforme des
soins primaires au pays renforce la position clé du médecin de famille dans la prestation des soins,
et souligne son rôle primordial dans la prestation des services en santé mentale. Le psychiatre et
le médecin de famille offrent des services complémentaires, leur permettant de jouer un rôle clé à
différentes étapes de la maladie du patient. Le psychiatre est aussi appelé, de par son rôle, à
interagir (à titre de consultant, référant ou partenaire) avec d’autres acteurs du réseau, qui
prodiguent des soins et services en santé mentale. À la fin de son stage, le résident sera capable
de :
Dispenser des traitements en collaboration avec le médecin de première ligne;
Répondre de façon ponctuelle à des demandes (conseils, éclairage clinique,
recommandations) de professionnels impliqués dans le suivi du patient;
Travailler en tenant compte de modèles de collaboration, plus collégiaux et interactifs, où les
responsabilités et les rôles de chacun sont clairement définis afin de favoriser une approche
globale et intégrée des problèmes de santé physique et mentale;
Ajuster son niveau de collaboration, en tenant compte des compétences du médecin de
famille;
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Enseigner, de transmettre, de partager, de favoriser l’acquisition de nouvelles connaissances
au médecin de famille et aux membres de l’équipe;
Reconnaître le rôle, les responsabilités, l’implication, la compétence des autres intervenants
impliqués dans le suivi du patient;
Travailler dans certains dossiers de façon plus étroite, en collaboration avec différentes
ressources communautaires;
S’ouvrir à l’ensemble des informations portées à son attention, et ainsi s’enrichir, apprendre
aussi du médecin de famille, des autres intervenants du réseau, de même que du patient;
Côtoyer les résidents de médecine familiale pendant leurs stages : évaluation commune,
formation, etc.
Gestion
Le travail du psychiatre en soins partagés, du moins face à la clientèle qui lui est référée, se limite
pratiquement chaque fois à une seule rencontre. Cependant, les décisions cliniques qui en
découlent, le plan de traitement élaboré, les recommandations qui sont faites, mettent en cause,
en plus du médecin référant, des intervenants, des ressources et des collègues dans certains cas.
Au terme de son stage, le résident sera capable de :
Organiser son horaire de travail en tenant compte des obligations, tant personnelles que
professionnelles, du volume d’activité, du nombre de demandes, des besoins du service, des
tâches d’enseignement…
Prioriser les demandes, en tenant compte de l’urgence de la situation;
Établir un plan de traitement qui tiendra compte des ressources disponibles et judicieusement
utiles;
Tenir compte du cadre organisationnel du système de santé;
Aider à la référence du patient vers les services ou les ressources appropriés.
Promotion de la santé
Le psychiatre en soins partagés agit essentiellement à titre d’expert, de consultant, livrant ses
conclusions à la fois au patient, au médecin traitant et aux intervenants qui gravitent autour de ce
même patient. Il est donc possible d’y faire la promotion de la santé. À la fin de son stage, le
résident sera capable de :
Identifier, comprendre et suggérer les actions sur l’ensemble des facteurs biologiques,
psychologiques, culturels, socio-économiques, qui affectent la santé du patient en général;
Suggérer des interventions préventives, visant à corriger, améliorer des conditions qui, avec le
temps, pourraient devenir davantage problématiques, nuisibles avec impact sur la qualité de
vie;
Connaître les organismes d’entraide à la fois pour le patient et pour sa famille;
Connaître les grandes lignes du projet de réforme en santé mentale.
Érudition
À l’intérieur de son stage en soins partagés, on s’attend à ce que le résident profite des situations
cliniques nouvelles, des questions soulevées au terme d’une évaluation, pour parfaire sa
formation, consulter la littérature au besoin, trouver réponse dans des articles scientifiques… À la
fin de son stage, le résident aura donc démontré :
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