18.Mission de chef de projet développement urbain de la Ville de Charleroi Question de Monsieur le Conseiller communal Luc Parmentier Le Conseil Communal du 4 mars 2013 a décidé de lancer un Marché public de services par Procédure négociée avec publicité pour la désignation d’un chef de projet « développement urbain de la Ville de Charleroi » sur les budgets ordinaires : 2013-2014-2015-2016 pour un montant estimé du marché à titre purement indicatif pour 36 mois de 400.000 euros HTVA. Lors de la discussion de ce point voté « en urgence », vous nous aviez signalé que ce cahier des charges était un « copier-coller » de deux marchés « semblables » passés par la Ville d’Anvers et la Région Bruxelloise. Le marché public bruxellois concernait la désignation pour cinq ans du Maître architecte de la Région de Bruxelles Capitale par procédure négociée avec publicité avec les critères d’attribution suivants : - Qualité de la méthodologie 80 points Prix 20 points Le cahier spécial des charges faisait état d’une sélection qualitative préalable et du fait que seuls les candidats sélectionnés à l’issue de cette première phase pouvaient participer. A contrario, on peut s'étonner du peu de conditions de participation dans la procédure négociée carolorégienne sans aucune condition particulière en matière de capacités techniques, économiques et financières pour une Mission de Chef de projet Développement urbain de la Ville de Charleroi ! Monsieur le Bourgmestre pourrait-il me faire connaître les motivations du collège de procéder de la sorte ? Ne serait-il pas temps d’arrêter de passer des points en urgence en « employant » des propos fallacieux ne permettant pas un contrôle démocratique de l’exécutif communal ? Monsieur le Bourgmestre pourrait-il me faire connaître l’état d’avancement de ce dossier : nombre et identité des différents candidats, critères d’attribution, etc… ? Réponse de Monsieur le Bourgmestre Paul Magnette En séance du 4 mars 2013, le Conseil communal a marqué son accord sur le lancement et les conditions d’un marché portant sur la désignation d’un chef de projet pour le développement urbain de la Ville de Charleroi. Ce Chef de projet veillera également à s’entourer d’une équipe dont les membres pourront témoigner de hautes compétences en matière d’architecture, d’urbanisme, de design urbain, de paysagisme et de sociologie urbaine. Cette équipe aura pour mission, à l’instar des services équivalents institués au sein des régions flamande et bruxelloise et de la Ville d’Anvers, de définir les lignes stratégiques et pratiques d’intervention, afin de promouvoir la qualité et la diversité des architectures et leur intégration dans l’environnement sur le territoire de la Ville de Charleroi. Selon l’objet de la mission du chef de projet telle que définie dans les documents du marché, il aura les responsabilités suivantes: • le développement d’une vision à long terme ; • l’entretien et le développement d’un réseau de contacts étendu ; Un réseau de contacts étroits et efficaces avec le monde académique et les médias spécialisés devra être constitué afin de diffuser un message de volonté d'amélioration de la qualité architecturale. Devront également être entretenus et développés par le prestataire des contacts avec les organisations professionnelles concernées, notamment l'Ordre des Architectes et la Chambre des urbanistes. Des échanges avec les écoles et les instituts d'architecture et d'urbanisme pourraient être organisés, échanges qui permettraient un accompagnement d'étudiants dans un environnement expérimenté et une réflexion de ceux-ci sur certains projets. • la définition des lignes stratégiques et pratiques d'intervention ; • la stimulation de la prise de conscience architecturale générale, tant vis-à-vis des maîtres d'ouvrage (publics ou privés) et des fonctionnaires que du grand public ; • la sélection des projets prioritaires ; • la mise en place des processus d'assistance aux maîtres d'ouvrage • le conseil des maîtres d'ouvrage en ce qui concerne les auteurs de projet, les procédures, les bonnes pratiques… ; • la participation aux procédures de sélection des auteurs de projets ; • le conseil au Collège communal sur les options à prendre en matière architecturale et urbanistique ; Le Chef de projet contribuera à l'élaboration de propositions au Collège notamment en faisant des propositions concernant les bâtiments ou l'espace public quant aux orientations à prendre ou encore quant aux adaptations réglementaires à entreprendre pour optimaliser les processus de développement des projets. L’un des objectifs poursuivis au travers de la passation de ce marché de services porte sur l’intégration, au terme des 36 mois que durera la mission, du know-how du prestataire au sein de l’administration communale et ainsi en pérenniser son action. Ce marché a été lancé selon la procédure négociée avec publicité. S’agissant d’une procédure restreinte, il est divisé en deux phases : une première phase de sélection des candidatures sur base d’un avis de marché et une deuxième phase de réception des offres. Cette procédure permet au pouvoir adjudicateur de négocier avec les soumissionnaires le contenu de leur offre et les conditions d’exécution du marché tout au long de la procédure de passation. La sélection qualitative des candidats a été opérée conformément aux conditions de participation et aux critères de sélection fixés dans l’avis de marché publié au Bulletin des adjudications le 12 mars 2013 et au JOCE le 16 mars 2013, rectifié par un premier avis rectificatif publié le 29 mars 2013 au BDA et au JOCE le 3 avril 2013. L’avis de marché publié le 12 mars 2013 sur base du Cahier spécial des charges a été rectifié sur base d’une décision du Conseil communal du 26 mars 2013. L’avis rectificatif du marché publié suite à la décision du Conseil du 26 mars 2013 a précisé des critères de sélection qualitative afin de limiter le nombre de candidatures à sélectionner pour la deuxième phase du marché. Selon l’avis de marché initial, les candidatures devaient contenir les documents suivants permettant d’examiner si le candidat peut participer au marché; • • • • • une attestation récente du greffe du tribunal de commerce compétent de laquelle il ressort qu’il n’est pas en situation de faillite, de concordat judiciaire ou de liquidation ; un extrait récent du casier judiciaire de l’entreprise ou à défaut du prestataire individuel ; une attestation récente émanant de l’administration des contributions directes ; une attestation récente émanant de l’administration de la TVA. une attestation de l’ONSS avec cachet sec, relative à l’avant-dernier trimestre précédant la date de remise des offres ou une attestation de non identification si le candidat n’est pas un employeur. Selon l’avis de marché publié le 29 mars 2013 au BDA et au J.O.C.E, le 27 avril 2013 rectifiant l’avis initial et conformément aux articles 70 et 71 de l’AR du 8 janvier 1996, les candidats devaient pour être sélectionnés apporter la preuve de leur capacité économique et financière et de leur capacité technique selon les conditions suivantes: Pour analyser la capacité financière et économique , le candidat doit joindre: • Une déclaration bancaire (article 70, §1er, alinéa 1er de l’AR du 8 janvier 1996) La déclaration bancaire tend à certifier la capacité financière et économique du prestataire de services à mener à bonne fin les services définissant l’objet du marché. Pour analyser la capacité technique du candidat (article 71, §2, alinéas 1, 2 et 8 de l’AR du 8 janvier 1996): • le candidat doit démontrer qu’il dispose des compétences requises et d’une expérience probante dans des activités similaires à l’objet du marché. Ces compétences et expériences requises devront être établies par : - la liste des principaux services, de même nature que ceux demandés dans le cadre du présent marché, exécutés au cours des trois dernières années, d’un montant d’au moins 30.000 euros. Cette liste doit reprendre leur montant, la date et leurs destinataires publics ou privés. La remise de certificats de bonne fin établis ou visés par le bénéficiaire du service constitue un plus. - une déclaration présentant les personnes qualifiées qui seront appelées à intervenir réellement dans l’exécution du marché, y compris les soustraitants, (titres d’études et professionnels, spécialisations, C.V…). Dans cette déclaration, le candidat doit désigner la personne qui se chargera de coordonner l’ensemble des personnes ou sous-traitants appelés à intervenir. Cette personne devra disposer du titre professionnel d’architecte. Cette déclaration doit également indiquer la part du marché que le prestataire de service a éventuellement l’intention de sous-traiter. L’envoi des candidatures s’est clôturé le 8 mai 2013. A cette date, le pouvoir adjudicateur avait reçu 9 demandes de participation déposées ou envoyées par les candidats suivants : 1. SPRL Architectes urbanistes et paysagistes associés SPRL ( en abrégé SPRL AUPA) 2. VZW Architecture Workroom Brussels 3. SA AGORA 4. Association de fait constituée par la SARL Profile et la SARL Architecture Plus 5. Jean-Philippe De Visccher 6. Georgios Maillis 7. SA Egis Conseil 8. ULG Demeter 9. Association de fait constituée par Studio 013 /SCRL Karbon / CREAT /SPRL Dessin et construction Par décision du Collège communal du 14 mai 2013, sur proposition de l’Administration, sur les 9 candidatures présentées, 4 ont été sélectionnées au regard des critères de sélection qualitative. Par courrier du 17 mai 2013, ces quatre candidats ont été invités à remettre offre pour le 1er juillet 2013 à 14h au plus tard. Trois des quatre candidats sélectionnés ont déposé une offre le 1er juillet 2013 : 1. SPRL Architectes urbanistes et paysagistes associés SPRL ( en abrégé SPRL AUPA) 2. SA AGORA 3. Georgios Maillis Pour la seconde phase, celle de l’analyse des offres, vu la spécificité du marché, le Collège a décidé le 17 mai 2013 conformément au cahier spécial des charges, de mandater un comité d’avis pour l’assister dans l’analyse des offres et les négociations aves les différents soumissionnaires. Les membres de ce comité d’avis, extérieurs à l’Administration communale, seront rétribués par la voie de jeton de présence. Le montant du jeton sera égal à celui d’un jeton de présence de Conseiller communal. Les experts proposés par le Collège pour faire partie du comité d’avis sont les suivants : • Peter SWINNEN : Maître Architecte de la Région flamande ; • Benoît MORITZ : Architecte et professeur à la Cambre-Horta ; • Raphael STOKIS : Fonctionnaire délégué de la Région Wallonne en matière d’urbanisme et de logement ; • Jean-Marc LUYPAERT: Président du Conseil National de l’Ordre des Architectes ; • Kristiaan BORRET : Maître Architecte de la Ville d’Anvers ; • Olivier BASTIN : Maître Architecte de la Région de Bruxelles-Capitale ; • Marie VANHAMME : Présidente du CIVA A ce stade, nous avons reçu la confirmation de la participation de Mme Vanhamme, M. Luypaert, M. Moritz , M. Bastin et M. Borret. M. Swinnen analysera les offres et remettra son avis par écrit car il ne pourra être présent à la réunion du comité d’avis et ne participera pas à l’attribution de la cotation. Nous attendons la réponse de M. Stokis. Dans un premier temps, les différentes offres leur seront envoyées pour que chaque expert dispose du temps nécessaire pour procéder à l’analyse de chaque offre. Dans un second temps, sur base des remarques émises par les experts, le pouvoir adjudicateur pourra s’il le souhaite procéder aux négociations afin de proposer aux soumissionnaires d’adapter leurs offres aux exigences du cahier spécial des charges. Ensuite, les experts et le Secrétaire communal se réuniront pour délibérer et attribuer une cote pour chaque critère d’attribution. Si les membres ne parviennent pas à se mettre d’accord sur une cote, chacun pourra attribuer une cote. La cote finale du comité d’avis sera calculée par la moyenne des cotes attribuées par les membres du comité d’avis. Il est possible que si les experts l’estiment indispensable, que les trois soumissionnaires soient invités à présenter leur offre. Le Secrétaire communal, désigné par le Collège comme membre du comité d’avis, rédigera un procès-verbal retraçant les conclusions du comité et reprenant la cotation attribuée au regard des critères d’attribution. Selon décision du Collège communal, s’agissant d’un comité d’avis, le pouvoir adjudicateur ne sera pas tenu par les conclusions du comité et pourra toujours s’en écarter moyennant une décision motivée en droit et en fait. Dans un souci de transparence et de garantie d’égalité entre les soumissionnaires, nous avons demandé à chaque expert confronté à un éventuel conflit d’intérêt qui ne lui permettrait pas de rendre un avis objectif et impartial, de déclarer ce conflit d’intérêt au pouvoir adjudicateur et de s’abstenir d’exercer sa mission d’expert. Pour rappel, conformément au cahier spécial des charges arrêté par le Conseil communal en séance du 4 mars 2013, les critères d’attribution prévus sont : Qualité de la méthodologie proposée Prix 80 points 20 points Quant à l’urgence du point du Conseil communal du 4 mars 2013 pour le lancement du marché et l’approbation de ses conditions, elle s’explique par le fait que l’Administration ne pouvait attendre le Conseil du mois d’avril car les délais de publicité nécessaires pour un marché en procédure restreinte soumis à publicité européenne étaient de 37 jours pour la remise des candidatures et 40 jours pour la remise des offres à compter de la sélection. Si on ajoute à ce délai le temps nécessaire d’analyse des offres, celui de la réunion du comité d’avis et le délai de standstill à compter de l’attribution, il fallait lancer ce marché le plus rapidement possible pour disposer dès le mois d’octobre d’un chef de projet en place.