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Point de pratique de la SCP
Paediatr Child Health Vol 18 No 3 March 2013
immunosuppresseurs figure au tableau 4, tandis que les interactions
potentielles entre les médicaments sont exposées au tableau 5.
LES VACCINS APRÈS LA TRANSPLANTATION
Le moment et le calendrier
La plupart des centres de transplantation fournissent des calen-
driers de vaccination des patients d’âge pédiatrique qui ont récem-
ment reçu une transplantation (tableau 1). En général, on
n’administre pas de vaccins dans les six à 12 mois suivant une
transplantation,(7) à l’exception du vaccin inactivé contre
l’influenza saisonnière, qu’on évite d’administrer moins d’un mois
après la transplantation, puis tous les ans par la suite. Les cliniciens
devraient se familiariser avec les calendriers de vaccination pertinents.
De plus, il est essentiel de vacciner les contacts familiaux pour
protéger le receveur d’organe vulnérable.
Les vaccins contre-indiqués
Les vaccins contre-indiqués chez les receveurs d’organe immuno-
déprimés sont exposés au tableau 3. Certains groupes recom-
mandent l’administration des vaccins contre la rougeole, la rubéole
et les oreillons à un groupe sélectionné de patients à faible risque
chez qui l’immunosuppression est minime.(3,8-9) Il existe des don-
nées limitées sur l’administration du vaccin contre la varicelle
après une transplantation.(10-11) Cependant, la plupart des
experts considèrent la transplantation d’organe comme une
contre-indication à l’administration du vaccin contre la varicelle
et, en cas d’exposition, les personnes susceptibles sont candidates à
l’administration d’immunoglobuline varicelle-zona. Ce problème
fait ressortir l’importance de la vaccination avant la transplanta-
tion. Il est démontré que la vaccination des candidats à la trans-
plantation d’âge pédiatrique maintient l’immunité humorale
pendant au moins deux ans, soit bien après la période
d’immunosuppression la plus marquée.(12)
Quelques vaccins indiqués
Vaccins contre le pneumocoque : Les receveurs d’organe, particu-
lièrement les transplantés cardiaques, sont considérés comme très
vulnérables à une maladie pneumococcique invasive.(13-14) Par
conséquent, le vaccin contre le pneumocoque est l’un des vaccins
les plus importants à administrer aux receveurs d’organe. Selon les
recommandations actuelles, il faut favoriser l’administration
séquentielle du vaccin conjugué contre le pneumocoque 13-valent
(le nombre de doses dépendant de l’âge de l’enfant) suivi du vaccin
23-valent huit semaines plus tard.(15-16) Quelques receveurs
d’organe ayant une asplénie fonctionnelle ou anatomique sont
candidats à la prophylaxie à la pénicilline à long terme pour
prévenir la pneumococcie invasive.
Vaccins contre le méningocoque : Ces vaccins peuvent être administrés
en toute sécurité conformément au calendrier systématique pour
enfant. Il faut utiliser le vaccin quadrivalent conjugué contre le
méningocoque (VCM) de préférence au vaccin polysaccharidique
quadrivalent. La plupart des experts s’entendent pour affirmer que le
TABLEAU 4
Les immunosuppresseurs utilisés en cas de transplantation d’organe
Médicament
Marque de
commerce ou
nom courant Mécanisme d’action
et type de médicament Effets secondaires à souligner
Anticorps polyclonaux
Globuline antithymocyte du lapin Thymoglobuline Anticorps contre les épitopes dérivés du
thymus (foyers protéiques que reconnaît le
système immunitaire)
Anaphylaxie, effets liés à l’infusion (p. ex., fièvre,
frissons, tachycardie, hypertension)
Globuline antithymocyte du cheval Atgam*
Anticorps monoclonaux
Basiliximab Simulect†Anticorps contre les récepteurs de l’IL2
(CD25)Hypersensibilité
Rituximab Rituxan‡Anticorps anti-CD20 Réactions liées à l’infusion (p. ex., fièvre, frissons,
hypotension), angiœdème, pancytopénie
Corticoïdes
Prednisone Stéroïdes Inhibition de la protéine activatrice 1 et
NF-κB
Hypertension, diabète, rétention de sel et d’eau,
ostéopénie, hyperlipidémie, traits cushingoïdes,
hirsutisme, acné, retard de croissance
Méthylprednisolone Stéroïdes
Inhibiteurs de la calcineurine
Cyclosporine A Neoral†Inhibiteur de la calcineurine Hirsutisme, hyperplasie gingivale, néphrotoxicité,
hypertension
Tacrolimus Prograf§
Advagraf§Inhibiteur de la calcineurine Tremblements, neuropathie liée à la dose,
néphrotoxicité, hypertension, hyperglycémie
Agents antiprolifératifs
Mofétilmycophénolate (MMF) CellCept‡ Inhibition de la biosynthèse de la purine et
de la synthèse de l’ADN Leucopénie, anémie, thrombocypénie, symptômes
gastro-intestinaux
Mycophénolate sodique
entérosoluble (EC-MPA) Myfortic†
Azathioprine Imuran¶Analogue de la purine; inhibiteur de la
synthèse de l’ADN Leucopénie, anémie, thrombocypénie
Inhibiteurs de la mTOR
Sirolimus Rapamycine Arrêt du cycle et de la différenciation
cellulaires Retard de guérison des plaies, ulcères aphteux,
hyperlipidémie, aplasie médullaire, pneumonite
Rapamune*
Évérolimus Afinitor†
*Pfizer, États-Unis; †Novartis, États-Unis; ‡Genentech, États-Unis; §Astellas Pharma US Inc., États-Unis; ¶Triton Pharma Inc., Canada. mTOR Une protéine sérine-
thréonine kinase qui exerce un contrôle direct sur la synthèse de protéines