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stockage. Par contre, si les lettres sont réunies pour former le mot « VENT », une seule place est
nécessaire.
Quelques informations sont gardées en mémoire durant toute la vie : les mots de la langue maternelle,
les souvenirs d’enfance. Ces informations sont conservées dans la mémoire à long terme. Des
répétitions multiples, ainsi que de l’exercice, sont nécessaires pour transférer les nouvelles
informations dans la mémoire à long terme et les conserver. Le degré d’ancrage dans la mémoire
augmente avec la signification des informations et la possibilité de les relier aux autres informations
déjà sauvegardées.
Le type de stockage est modifié lors du transfert à la mémoire à long terme. Alors que les informations
de la mémoire de travail consistent en influx nerveux, ou activité cérébral, les informations de la
mémoire à long terme sont stockées sous forme de connexions nerveuses, ou de structures
cérébrales. Le transfert entre ces formes de stockage nécessite du temps et du repos. Il a lieu de
préférence lors du sommeil. Le stress rend plus difficile le stockage des informations dans la mémoire
à long terme.
Il existe différents types de mémoire à long terme en fonction des différents contenus : la mémoire
déclarative, aussi appelée la mémoire explicite, contient des informations qui peuvent être rappelées
consciemment et être exprimées avec des mots. On la divise en mémoire épisodique, qui stocke des
souvenirs individuels, et en mémoire sémantique, qui contient des connaissances théoriques ou
factuelles.
La mémoire non déclarative, ou mémoire implicite, est largement utilisée de manière inconsciente.
On distingue la mémoire procédurale, qui concerne principalement des séquences de gestes, par
exemple faire du vélo, et la mémoire émotionnelle, qui peut exercer une influence inconsciente
considérable sur le comportement de l’individu concerné, comme la peur « apprise » au cours
d’expériences désagréables.
Depuis longtemps, on s’est aperçu qu’il n’y avait par une aire bien délimitée du cerveau responsable
de la mémoire. Les analyses des personnes ayant des lésions cérébrales en ont fourni les premières
preuves. Elles ont montré qu’une perte de mémoire était toujours partielle et dépendait de la région
cérébrale atteinte.
Les hippocampes sont des structures essentielles pour le stockage des connaissances. Un patient qui
souffrait de crises d’épilepsie sévères a été traité par l’ablation d’une partie du cerveau, dont les deux
hippocampes. Après l’opération, plus aucune crise d’épilepsie n’apparut chez ce patient et il ne
présentait aucun déficit dans les tests intellectuels. Cependant, il n’était plus en mesure de stocker des
informations déclaratives. Il ne pouvait par exemple retenir un nombre à trois chiffres quand le récitant
constamment. S’il était dérangé, il oubliait non seulement le nombre, mais aussi l’exercice. En
revanche, il était resté capable d’améliorer sa dextérité manuelle par l’exercice. Sa mémoire
procédurale n’était pas atteinte.
Les hippocampes sont reliés avec les diverses aires associatives sensorielles dans les deux directions
par des circuits nerveux, indiquant leur importance pour la mémoire déclarative. On assume
aujourd’hui que les informations déclaratives sont stockées dans les hippocampes durant la journée à
l’état éveillé et qu’ensuite, durant le sommeil, elles sont stockées définitivement dans les différentes
aires associatives.
Le cervelet et les ganglions de la base jouent un rôle important pour la mémoire procédurale, et les
amygdales pour la mémoire émotionnelle.