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L’aire auditive primaire se situe dans le lobe temporal. Elle reçoit les influx en provenance de la
cochlée par le nerf auditif. L’aire auditive secondaire est située autour de l’aire primaire ; elle est
responsable de l’identification des sons. Si une lésion de l’aire auditive primaire rend partiellement
sourd à certains sons, une lésion de l’aire secondaire entraîne une surdité verbale : le patient entend
les sons, mais est incapable de les identifier.
L’aire visuelle primaire est située dans le
lobe occipital. Du fait du croisement partiel
des voies visuelles, les influx en provenance
de la partie gauche de la rétine de chaque œil
aboutissent dans l’aire visuelle gauche.
L’hémisphère gauche « voit » donc le champ
visuel droit, et vice versa.
Une lésion de l’aire visuelle produit une cécité
neurologique : une partie du champ de vision
n’est plus perceptible. L’aire visuelle
secondaire, où l’information visuelle est
traitée, est située juste devant. C’est là que
s’effectue la reconnaissance des objets ou de
l’écriture. Une lésion de l’aire secondaire
produit une agnosie visuelle : le patient voit
les objets autour de lui, mais ne les reconnaît
pas. Il voit une page imprimée sans pouvoir la
lire, car les lettres n’ont plus de sens pour lui
(cécité verbale).
L’aire motrice primaire qui pilote les
motoneurones, est située à l’arrière du lobe frontal. Parallèle à celle-ci, l’aire motrice secondaire
permet l’organisation et la coordination des mouvements. Une lésion dans l’aire motrice primaire
entraîne une paralysie, alors qu’une lésion dans l’aire secondaire entraîne une apraxie : le patient est
incapable d’effectuer un mouvement complexe.
Les axones des neurones sensoriels provenant des diverses régions corporelles aboutissent à l’aire
somesthésique primaire, adjacente à l’aire motrice, à l’avant du lobe pariétal. Le corps entier se
projette sur ces deux aires primaires, mais proportionnellement à l’importance neurologique de chaque
partie du corps, et non pas en fonction de sa surface. Les formes de la projection du corps sur les aires
du cortex s’appellent l’homunculus moteur et l’homunculus sensoriel, respectivement. La face et la
main y occupent une place prépondérante. L’aire somesthésique secondaire, parallèle à l’aire
primaire, joue un rôle essentiel pour la perception du schéma corporel et des relations spatiales entre
les objets touchés. Des lésions dans cette aire peuvent entraîner l’incapacité de reconnaître un objet
pris dans la main, alors qu’on le reconnaît lorsqu’on le voit.
De grandes parties du cortex cérébral n’ont pas de fonction motrice ou sensorielle immédiate. Ce sont
les aires associatives, qui combinent les informations sensorielles avec celles provenant d’autres
parties du cerveau et les comparent avec les informations mémorisées. Cette intégration permet la
prise de décision. La pensée logique ou analytique, la conceptualisation, la capacité de conférer un
sens aux choses ou aux actions, les capacités artistiques, toutes les fonctions supérieures du cerveau
humain seraient inopérantes sans la référence incessante aux informations mémorisées.
Plusieurs fonctions sont latéralisées. Le centre de la parole se trouve dans le cortex frontal gauche,
tandis que la perception de l’intonation est effectuée dans l’hémisphère droit. En règle générale,
l’hémisphère gauche est responsable de la pensée logique et analytique, et l’hémisphère droit de la
musicalité, de la créativité et de la représentation spatiale. Les deux hémisphères sont
complémentaires, car ils communiquent par le corps calleux. Pour soulager des individus atteints
d’épilepsie sévère, on a dû procéder à la section du corps calleux. Dans la vie courant, ces patients au
cerveau divisé (angl. split brain) ne présentent étonnamment pas de symptômes. Mais l’absence de
connexion entre les hémisphères a pu être mise en évidence par des tests : lorsqu’on projette
Figure 37 : Le système visuel humain