DÉTERMINATION DE
L'ÉQUATION
SÉCULAIRE DE LA TERRE
DANS LA THÉORIE D'ARRHENIUS
PAR
EMILE
SCHWOERER
Correspondant
de
l'Institut
de France.
(COLMAR)
-s«se-
D'après la théorie
d'ARRHENius,
la lumière
exerce
sur les surfaces situées dans
son champ d'action une pression, dite pression de radiation, qui est due au choc
de cet agent, considéré comme un fluide fictif frappant normalement ces surfaces.
Ce fluide recevant une quantité de mouvement de la
source.dont
il émane, trans-
porte cette quantité de mouvement à travers l'espace et la communique aux obsta-
cles qu'il rencontre. Autrement dit, les corps qui reçoivent de la lumière, de la
chaleur rayonnante, sont comme
repoussés
par elles.
Il m'a semblé qu'il serait intéressant d'étudier l'action de cette pression sur le
mouvement
de la Terre.
I.
RÉSULTATS
DE
L'ANALYSE.
On sait que la pression qu'exercent,
.en
tous sens, les atomes d'un gaz est en
raison inverse du volume et en raison directe de la température absolue. Si, donc,
nous désignons par D la distance moyenne inconnue des atomes correspondant à
un volume
Va,
on a, pour un autre volume V et pour la
dislance
atomique
r,
la'
relation
=<ï)
La combinaison de cette formule avec celle des gaz parfaits donne
/Ì92
É.
SCHWOERER.
équation
qui nous montre que l'intensité
de la
répulsion calorifique, considérée
comme une force
interalomique,
est
inversement
proportionnelle
au
cube de
la
distance des atomes, quelle qu'elle soit d'ailleurs. C'est ce que HIRN
a
développé
s
la
première édition (1862)
de
son Exposition analytique
et
expérimentale de
la
Théorie mécanique de la chaleur. On peut donc admettre que, si la chaleur agit aussi
répulsivement
sur les corps se trouvant dans l'espace, cette répulsion suit la même
loi,
mais que son intensité,
à
égalité de distance, dépend non de la masse des corps,
comme dans l'attraction
nevvtonienne,
mais de leur
température
et de leur surface.
La température spécifique des rayons solaires
est, à
toutes dislances,
la
même
que celle de la photosphère, et, pendant un temps
limité,
nous pouvons considérer
cette température comme invariable.
Gela
posé, l'action totale
du
Soleil sur
un
corps M peut être exprimée par une
équation de la forme
P__o(2)-(.-,£
G désignant l'intensité
de
l'attraction rapportée
à
l'unité
de
masse
et à la
dis-
tance
D,
r
le
rayon vecteur
à
l'instant dt,
et
7)
un
coefficient égal
à la
valeur absolue
du
rapport de
la
répulsion
et
de l'attrac-
tion.
Soit
ds
l'élément
de la trajectoire décrit par
M
pendant l'instant dt. La compo-
sante tangentielle de la force
accélératrice
est
d's
/D\V
D\dr
et, par conséquent,
fds\*
C
~T*(
D\
cfr DV
D\
(lt)=-J2G»\l-r>T)-
= G-^
Supposons que le point
P
où
se trouve M, correspondant
à
la valeur D du rayon
vecteur, soit précisément le périhélie
et
mesurons les angles décrits
à
partir de
ce
rayon vecteur. Soit
V la
vitesse
en ce
point.
Il en
résulte, pour
la
valeur
de la
constante,
c
=
Vf
GD(2
r,),
DÉTERMINATION
DE
L'ÉQUATION
SÉCULAIRE DE LA TERRE.
^3
•et
l'on a, par suite, pour la vitesse à une distance quelconque,
La force dont il
s'agit
étant centrale, nous avons, d'autre part, l'équation des
aires
dans laquelle G désigne le double de l'aire décrite dans l'unité de temps.
Éliminons
dt entre les
équations (i)
et (2), posons
Vs=2aGD,
et remarquons que
d'où
G
=
VD,
C*
=
2aGD\
Il vient, en intégrant,
/
7) f D(2a
+
7))
r
1
i /1
+
-L
arc cos
I v u
I
v *
L'vKi+£/-('+i)+-J
et, par suite,
•(3)
cosföV/r^u^a+^":.
w \ V
2a/
r(2z +
n—
1)
L'équation polaire des courbes du second degré, rapportées à leur foyer, est
a(i -h
e)
r
(4) cos
ô
=
er
et la courbe est une ellipse, une parabole ou une hyperbole, selon que l'excentri-
cité e est
<,=
ou
>i.
4g4
E. SCHWOERER.
On voit que les seconds
membres
des équations (3) et (4) sont semblables etr.
qu'on peut poser
D(ax
+
7))
=
a(i
+e),
(2a + 7) i)
= e,
d'où
(5)
cos
(•\A^)=^
+
e)
r
er
Les premiers membres des
équations
(3) et (4) diffèrent, par contre, entre eux,
et d'autant plus que le radical de l'équation (3) est plus grand; en d'autres termes,
d'autant plus que la valeur de
TJ
est plus grande. Si, comme il en est dans le cas
particulier de nos planètes, la somme
(aa
+
7]--i)
est très petite, le premier membre de l'équation (3) correspond à une ellipse
peu
excentrique; si, en même temps, le terme
TJ
est aussi très petit, nous pouvons
représenter la courbe lieu de M par une ellipse (fig.
1)
dont le grand axe
tourne-
lentement autour du foyer
O.
FlG.
I.
On voit, en effet, que les valeurs minima et maxima de r correspondent à.
cos[0i/i
+] = +
i,
cos
(VI+ä)=-
DÉTERMINATION
DE
L'ÉQUATION
SÉCULAIRE DE LA TERRE.
l^QO
c'est-à-dire aux valeurs
N*
y/
2a
N représentant les demi révolutions de M autour du point de départ initial P.
Après une première et une deuxième demi révolution, on a :
y aa
/
2a
après une troisième et une quatrième demi révolution, on a
3*
y
aa
la
4*
\A+-'
II. APPLICATION AU MOUVEMENT DE LA TERRE.
Pour rendre ces résultats de l'analyse plus frappants, faisons-en une application
au mouvement de la Terre, en posant d'abord, arbitrairement,
vj r=
o,oooo5,
c'est-à-dire en supposant la répulsion solaire égale au vingt-millième de l'attraction.
Nous avons ici
e =
0,01675
= (2a +
vj
1),
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