JULIE LAFERRIÈRE INTERACTION DES CELLULES CANCÉREUSES AVEC L’ENDOTHÉLIUM VASCULAIRE DANS LE PROCESSUS MÉTASTATIQUE Thèse présentée à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval pour l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.) Biologie cellulaire et moléculaire FACULTÉ DE MÉDECINE UNIVERSITÉ LAVAL JUILLET 2003 © Julie Laferrière, 2003 i Résumé Les métastases sont une complication souvent irréversibles et fatales du cancer. L'adhérence et la migration des cellules cancéreuses sur et à travers l'endothélium vasculaire sont des étapes critiques du processus métastatique. Nous avons étudié le rôle des molécules d'adhérence, E-sélectine et intégrines, ainsi que celui de la kinase SAPK2/p38 dans la régulation de l'adhérence et la migration transendothéliale des cellules HT-29 provenant d’un carcinome du colon. Le TNFα augmente fortement l'expression de la E-sélectine par les cellules endothéliales humaine HUVEC. Cet effet est indépendant de l'activation de SAPK2/p38 induit par le TNFα. L'adhérence des cellules HT-29 sur une monocouche de cellules HUVEC prétraitées au TNFα dépend de l'expression de la E-sélectine mais est indépendante de l'activité de SAPK2/p38 des cellules HUVEC et des cellules cancéreuses. Le blocage par des anticorps spécifiques des intégrines des cellules HT-29 révèle aussi la participation de l'intégrine β4 dans leur adhérence aux cellules HUVEC activées par le TNFα. L'adhérence par l’intégrine β4 est impliquée plus tardivement que l’adhérence par la E-sélectine. L'adhérence des cellules HT-29 aux cellules HUVEC activées mène à l'activation de SAPK2/p38 dans les cellules cancéreuses. De plus, une protéine chimérique de E-sélectine/Fc induit l'activation spécifique des kinases SAPK2/p38 et ERK des cellules HT-29. Ceci suggère que l'attachement des cellules HT-29 à la E-sélectine implique un récepteur fonctionnel et signalétique. Cependant, la liaison de la E-sélectine aux cellules HT-29 n’a pas conduit à la phosphorylation de l’intégrine β4, suggérant que ces deux événements ne sont pas liés signalétiquement. L’adhérence des cellules HT-29 aux cellules HUVEC activées implique également un facteur soluble non identifié. Ceci suggère que l’adhérence des cellules cancéreuses à l’endothélium est comparable à celle des lymphocytes, c’est-à-dire qu’elle implique l’utilisation séquentielle de sélectines, chimiokines et intégrines. Le blocage de l'augmentation de l'activité de SAPK2/p38 induite par l’adhérence des cellules HT-29 empêche leur migration transendothéliale. Nos résultats suggèrent que la régulation de la migration transendothéliale des cellules cancéreuses implique deux étapes essentielles: une interaction spécifique avec l'endothélium par l'utilisation séquentielle de molécules d'adhérence, telles que la E-sélectine et l’intégrine β4, et une augmentation du potentiel migratoire par l'activation médiée par l’adhérence de la voie SAPK2/p38. ii Abstract Metastasis is a dreadful complication of cancer. Adhesion and migration of tumor cells on and through the vascular endothelium are critical steps of the metastatic process. We investigated the roles of the adhesion molecules E-selectin and integrins, as well as the role of the MAP kinase SAPK2/p38 (stress-activated protein kinase-2/p38), in modulating endothelial adhesion and transendothelial migration of HT-29 colon carcinoma cells. TNFα strongly increases the expression of E-selectin in human endothelial cells HUVEC. This effect is independent of the activation of SAPK2/p38 induced by TNFα. Adhesion of HT-29 cells on a monolayer of HUVEC pre-treated with TNFα is dependent on E-selectin expression but is independent of SAPK2/p38 activity of both HUVEC and tumor cells. Blocking the integrins from HT-29 cells (α2, α3, α6, αvβ5, β1 and β4) with specific antibodies reveals a role for β4 integrin in their adhesion to TNFα-treated HUVEC. The sequence of events showed that β4 integrin adhesion is involved later then E-selectin adhesion. The adhesion of HT-29 cells to TNFαtreated HUVEC leads to the activation of SAPK2/p38 in the tumor cells, as reflected by the increased phosphorylation of its downstream target, the actin polymerizing factor HSP27. Moreover, a recombinant E-selectin/Fc chimera induces the specific activation of SAPK2/p38 and ERK (extracellular signal-regulated kinases) in HT-29 cells, suggesting that the binding of E-selectin to HT-29 cells involves a functional and signaling receptor. However, the binding of E-selectin to HT-29 cells does not lead to phosphorylation of β4 integrin suggesting that the two adhesion events are not signalingly linked. The adhesion of HT-29 cells to TNFα-treated HUVEC also implicates a soluble unidentified factor. This indicates that the adhesion of cancer cells to the endothelium uses the same sequence as lymphocytes namely, selectins, chemokines and integrins. Blocking the adhesion-mediated increase of SAPK2/p38 activity of HT-29 cells inhibits their transendothelial migration. Overall, our results suggest that the specific regulation of transendothelial migration of tumor cells involves two essential steps: 1) adhesion to the endothelium by the sequential use of adhesion molecules, such as E-selectin and β4 integrin, 2) increased motogenic potential through adhesion-mediated activation of the SAPK2p38 pathway. iii Avant-propos J’ai reporté l’écriture de cette section jusqu’à la toute fin. Elle se veut le point final de cette aventure qui a été pour moi les études graduées. Je crois qu’il faut une certaine naïveté pour débuter un doctorat. Cette innocence se perd tranquillement au fil du temps, pour faire place à la détermination et à l’endurance, les deux composantes nécessaires pour terminer de telles études. Au cours des années passées à l’Université Laval et au centre de recherche de l’HôtelDieu de Québec (CRHDQ), j’ai eu l’occasion de côtoyer plusieurs personnes qui ont eu sur moi une influence importante. Je tiens à les remercier ici. Je commence par mon directeur de recherche, le Dr Jacques Huot. Cet homme a été pour moi un mentor. C’est un scientifique passionné, toujours motivé par de nouveaux résultats et qui sait apporter de l’originalité à un projet. Il m’a permis d’apprendre que pour rester concurrentiel dans un monde où les moyens sont parfois inégaux entre les différents groupes, il suffisait d’une approche nouvelle et originale. C’est également un excellent pédagogue et superviseur. Il m’a offert une grande liberté de pensée tout en étant présent pour me diriger au quotidien. Il possède surtout de grandes qualités humaines, dont le souci du bien-être de ceux qui l’entoure. En sa compagnie, j’ai pu cheminer scientifiquement ainsi que personnellement. Merci Dr Huot! Dans le laboratoire du Dr Huot, j’ai eu le privilège de développer le projet de recherche qui fait l’objet de cette thèse. Cette opportunité m’a permis d’apprendre comment débuter un projet, l’orienter selon les objectifs du laboratoire ainsi que de mettre au point différentes techniques. Au cours de mon séjour dans cette équipe, j’ai côtoyé plusieurs personnes. Je tiens ici à remercier particulièrement Simon Rousseau, qui a été pour moi un modèle à suivre; François Houle, l’assistant de recherche du Dr Huot, qui m’a appris comment travailler dans un laboratoire ainsi que Laurent Lamalice, un compère de paillasse qui a rendu le quotidien agréable. Au cours de mes sept années passées au centre de recherche, j’ai également rencontrer des gens qui ont transcendé le milieu du travail. Leur présence dans mon entourage est encore bien vivante; je parle de Genevière Gingras-Breton, d’Olivier Larochelle et de Réna Deschesnes. Leur présence a été très enrichissante. Également, je ne peux passer sous silence iv tous les différents chercheurs, personnel et étudiants que j’ai côtoyés au cours du temps qui ont permis de rendre le séjour intéressant. Je crois sincèrement que le milieu est tout aussi important que le travail qu’on y fait. Évidemment, les études graduées sont rendues possible financièrement grâce à l’aide des organismes subventionnaires. J’ai reçu des bourses du CRHDQ, du Fonds pour la formation des Chercheurs et l’Aide à la Recherche-Fond de Recherche en Santé du Québec (FCARFRSQ), du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), et de la Société de Recherche sur le Cancer Inc (SRC). Je dois également mentionner l’octroi d’une bourse de congrès de l’Institut National du Cancer du Canada (INCC) et les subventions des Instituts de Recherches en Santé du Canada (IRSC, anciennement le CRM, le Conseil de Recherche médical du Canada) ainsi qu’une subvention et son renouvellement de la SRC sur la base de mes travaux. Ces différentes sources financières m’ont également permis d’aller présenter mes travaux à différents congrès nationaux et internationaux et ce, à toutes les années de mes études graduées. Cette expérience m’a permis de mettre en perspectives tous mes résultats ainsi que de rencontrer des gens fascinants et d’entendre parler de science de manière inouïe. Je crois que tout étudiant devrait pouvoir aller en congrès au moins une fois au cours de son doctorat. La motivation de base pour aller en science était pour moi aussi forte qu’un battement de coeur. Le soutien constant est venu de mes parents. Ils m’ont appris que les limites que l’on possède sont celle que l’on s’impose et m’ont offert comme cadeau depuis le berceau la curiosité, leur support inconditionnel et leur conviction en mon potentiel. Ils m’ont donné des ailes pour voler. De manière plus large, je suis entouré de gens fiers de moi, qui me donnent sans cesse l’énergie de continuer. Je pense ici à mon frère André, à mes oncles, tantes, cousins et cousines qui m’ont tous suivi d’une manière ou d’une autre au cours de cette aventure. Plus récemment, au cours de mes études graduées s’est également ajoutée une bellefamille, également une source de support importante. J’ajoute ici aussi mes amies, particulièrement Mélanie Kavanagh, qui est une complice du baccalauréat et qui termine son doctorat également cette année, sa présence a été rassurante, agréable et stimulante. Finalement, l’homme de ma vie, mon conjoint Eric Trottier. C’est le plus beau souvenir du centre du recherche que je garde avec moi. Eric m’a encouragée, dirigée, stimulée, consolée, v félicitée et permis de vivre pleinement cette aventure. Il est ma source de motivation, mon premier critique et mon réconfort. Si je termine aujourd’hui, c’est qu’il m’a encouragé dans les doutes et les moments plus difficile et applaudi dans les moments de réussite. Il est une partie intégrante de tout ce travail. Voilà, mes travaux tendent à démontrer que le processus métastatique est dynamique et articulé. J’ai aimé travailler sur mon projet, je souhaite qu’il puisse continuer et que la lecture de cette thèse soit agréable et stimulante. À Alice, Pierrette, Maurice et Raymond, Qui ont donné un visage au cancer et À Eric, mon guide dans cette aventure vii Table des matières Résumé........................................................................................................................................ i Abstract...................................................................................................................................... ii Avant-propos............................................................................................................................ iii Table des matières .................................................................................................................. vii Liste des tableaux...................................................................................................................... x Liste des figures........................................................................................................................ xi Liste des abréviations ............................................................................................................ xiii 1 Introduction....................................................................................................................... 2 1.1 Vue d’ensemble .......................................................................................................... 2 1.2 Le processus inflammatoire ........................................................................................ 4 1.2.1 Inflammation et cancer ....................................................................................... 9 1.3 Les cytokines ............................................................................................................ 10 1.3.1 Le facteur de nécrose tumorale, TNF (Tumor-Necrosis Factor) ...................... 12 1.3.2 Chimioattractants / Chimiokines....................................................................... 16 1.4 Les molécules d’adhérence....................................................................................... 20 1.4.1 Les sélectines..................................................................................................... 22 1.4.2 Les intégrines .................................................................................................... 27 1.4.3 Les cadhérines................................................................................................... 31 1.4.4 La superfamille des Immunoglobulines – Molécules d’adhérence cellulaires (Ig–CAM) .......................................................................................................... 33 1.5 Les voies MAP kinases............................................................................................. 36 1.5.1 ERK (extracellular signal-regulated kinase) .................................................... 41 1.5.2 p38..................................................................................................................... 42 1.6 La migration cellulaire.............................................................................................. 45 1.6.1 Les points focaux d’adhérence et le cytosquelette ............................................ 45 1.6.2 L’invasion.......................................................................................................... 47 1.6.3 La migration transendothéliale......................................................................... 51 1.7 Les métastases .......................................................................................................... 52 1.7.1 Spécificité du processus métastatique............................................................... 53 1.7.2 Approche thérapeutique .................................................................................... 56 1.8 Objectifs du projet de recherche ............................................................................... 59 1.8.1 Aperçu de la thèse ............................................................................................. 60 viii 2 La migration transendothéliale des cellules de carcinome de côlon nécessite l’expression de la E-sélectine par les cellules endothéliales et l’activation de SAPK2/p38 (stress-activated protein kinase-2) dans la cellule tumorale. ................... 62 2.1 Résumé ..................................................................................................................... 63 2.2 Article ....................................................................................................................... 64 2.2.1 Summary............................................................................................................ 65 2.2.2 Footnotes........................................................................................................... 65 2.2.3 Introduction....................................................................................................... 66 2.2.4 Experimental procedures .................................................................................. 67 2.2.5 Results ............................................................................................................... 72 2.2.6 Discussion ......................................................................................................... 91 2.2.7 Acknowledgments .............................................................................................. 94 2.2.8 References ......................................................................................................... 94 3 Régulation du processus métastatique par la E-sélectine et SAPK2/p38 ................ 100 3.1 Résumé ................................................................................................................... 101 3.2 Article ..................................................................................................................... 102 3.2.1 Abstract ........................................................................................................... 103 3.2.2 Selectins: classification, structure and binding .............................................. 103 3.2.3 E-Selectin and cell signaling........................................................................... 105 3.2.4 Stress-activated protein kinase-2/p38 (SAPK2/p38)....................................... 107 3.2.5 Joint role of E-selectin and SAPK2/p38 in metastasis.................................... 110 3.2.6 Conclusions and future directions .................................................................. 113 3.2.7 Acknowledgments ............................................................................................ 114 3.2.8 References ....................................................................................................... 116 4 L'adhérence E-sélectine-dépendante des cellules cancéreuses HT-29 aux cellules endothéliales médie l'adhérence intégrine β4-dépendante des cellules cancéreuses ........................................................................................................................................ 122 4.1 Résumé ................................................................................................................... 123 4.2 Article ..................................................................................................................... 124 4.2.1 Summary.......................................................................................................... 126 4.2.2 Introduction..................................................................................................... 126 4.2.3 Experimental procedures ................................................................................ 128 4.2.4 Results ............................................................................................................. 130 4.2.5 Discussion ....................................................................................................... 138 4.2.6 References ....................................................................................................... 141 5 Résultats complémentaires........................................................................................... 148 5.1 Rôle d’un médiateur soluble d’origine endothéliale dans l’adhérence des cellules HT-29 aux cellules endothéliales............................................................................ 148 5.2 Identification du ligand de la E-sélectine ............................................................... 151 5.3 Adhérence des cellules HT-29 à des cellules endothéliales d’origine différentes.. 156 ix 6 7 Discussion générale ....................................................................................................... 164 6.1 L’adhérence des cellules cancéreuses à l’endothélium est séquentielle ................. 165 6.2 L’adhérence des cellules cancéreuses à l’endothélium est spécifique.................... 167 6.3 L’adhérence des cellules cancéreuses à l’endothélium est signalétique................. 168 Conclusions et perspectives.......................................................................................... 170 7.1 Conclusions générales ............................................................................................ 170 7.2 Perspectives et orientation future............................................................................ 170 7.2.1 Identification du ligand de la E-sélectine ....................................................... 171 7.2.2 Caractérisation du facteur soluble.................................................................. 171 7.2.3 Caractérisation de la spécificité de l’interaction selon l’origine des cellules endothéliales et cancéreuses. .......................................................................... 173 7.2.4 Développement d’un modèle d’adhérence en condition de flux ..................... 173 7.3 Applications ............................................................................................................ 174 A B Statistiques canadiennes du cancer ............................................................................. 178 A.1 Nomenclature.......................................................................................................... 178 A.2 Métastases selon l’origine du cancer ...................................................................... 179 CV - Curriculum Vitae .................................................................................................. 193 B.1 Publications............................................................................................................. 193 B.2 Communications ..................................................................................................... 194 Bibliographie ......................................................................................................................... 196 x Liste des tableaux Tableau 1-1 Les familles de chimiokines et leurs récepteurs............................................... 19 Tableau 1-2 Nomenclature des MAP kinases........................................................................ 37 Tableau 1-3 Nomenclature des MKK .................................................................................... 39 Tableau 1-4 Nomenclature des MAP3K ................................................................................ 39 Tableau 1-5 Gènes suppresseur de métastases...................................................................... 55 Tableau 1-6 Phénotype métastatique de cancer humains .................................................... 56 Tableau 1-7 Approche thérapeutique contre la cascade métastatique ............................... 58 Tableau A-1 Incidence des métastases dans les organes principaux................................. 191 xi Liste des figures Figure 1-1 Paradigme du recrutement leucocytaire............................................................... 5 Figure 1-2 Modèle de spécificité d’interaction........................................................................ 8 Figure 1-3 Cibles moléculaires des AINS et des drogues anticancéreuses dans la cellule cancéreuse du côlon............................................................................................... 11 Figure 1-4 Modèle d’interactions entre cytokines ................................................................ 13 Figure 1-5 Famille des récepteurs d’adhérence .................................................................... 21 Figure 1-6 Les différents hétérodimères d’intégrines et leurs substrats ............................ 29 Figure 1-7 Représentation schématique des sentiers signalétiques induit par VCAM-1.. 35 Figure 1-8 Le coeur du module MAP kinase......................................................................... 38 Figure 1-9 Représentation schématique de la cascade ERK ............................................... 43 Figure 1-10 La migration cellulaire ....................................................................................... 49 Figure 1-11 Plasticité de la migration tumorale.................................................................... 50 Figure 1-12 La cascade métastatique..................................................................................... 54 Figure 2-1 TNFα-induced de novo expression of E-selectin is not mediated by activation of SAPK2/p38......................................................................................................... 74 Figure 2-2 E-selectin-dependent adhesion of tumor cells to endothelial cells does not require activation of SAPK2/p38. ........................................................................ 76 Figure 2-3 Dose- and time-dependent activation of SAPK2/p38 induced by TNFα in HUVEC................................................................................................................... 79 Figure 2-4 Transendothelial migration of HT-29 tumor cells requires E-selectin expression by endothelial cells and increased SAPK2/p38 activity in the tumor cells.......................................................................................................................... 81 Figure 2-5 Inducibility of the SAPK2/p38 pathway in HT-29 tumor cells......................... 84 Figure 2-6 E-selectin-mediated adhesion of HT-29 tumor cells to endothelial cells activates the phosphorylation of HSP27 in the tumor cells. .............................. 86 Figure 2-7 Time-dependent activation of SAPK2/p38 by E-Selectin.................................. 87 Figure 2-8 Migration of HeLa cells through but not adhesion on endothelial cells depends on SAPK2/p38 activity. ......................................................................................... 90 xii Figure 3-1 Selectins and their counterreceptors/ligands.................................................... 106 Figure 3-2 The SAPK2/p38 pathway. .................................................................................. 109 Figure 3-3 Activation of SAPK2/p38 by E-selectin and regulation of transedothelial migration by E-selectin-mediated activation of SAPK2/p38 in cancer cells.. 112 Figure 3-4 A working model to explain the regulation of transendothelial migration of cancer cells. .......................................................................................................... 115 Figure 4-1 HT-29 cells adhesion to E-selectin/Fc chimera................................................. 133 Figure 4-2 Adhesion of HT-29 cells to by TNFα-activated HUVEC is mediated sequentially by E-selectin and β4 integrin. ....................................................... 135 Figure 4-3 Time-dependent activation of p38 and ERK induced by the binding of HT-29 cells to E-selectin/Fc. ........................................................................................... 136 Figure 4-4 Binding of E-selectin/Fc to HT-29 cells does not lead to phosphorylation of integrin β4. ........................................................................................................... 137 Figure 5-1 Influence du milieu conditionné par un prétraitement au TNF sur l’adhérence des cellules HT-29................................................................................................ 150 Figure 5-2 Mise en évidence sur les cellules HT-29 d’un candidat potentiel d’un ligand de la E-sélectine ........................................................................................................ 154 Figure 5-3 L’isolation du candidat comme ligand de la E-sélectine est sensible au calcium ............................................................................................................................... 155 Figure 5-4 Réponse de la kinase p38 de différentes lignées endothéliales à un stress ..... 158 Figure 5-5 Adhérence des cellules HT-29 aux HUVEC et aux HBrMEC ........................ 160 Figure 5-6 La E-sélectine est exprimée uniquement sur les cellules HUVEC.................. 161 Figure 7-1 Chambre de flux parallèle.................................................................................. 175 xiii Liste des abréviations GÉNÉRALES 5-FU 5-Fluorouracile ADN Acide désoxyribonucléique AINS Anti-inflammatoires non-stéroïdiens AMFR Autocrine Motility Factor Receptor AMPc Adénosine Monophosphate cyclique AP Protéine activatrice (Activator Protein) APC Adenomatous polyposis coli ATF-2 Facteur de transcription d'activation-2 (Activation Transcription Factor) CAM Molécule d'adhérence cellulaire (Cellular Adhesion Molecule) CDKs Kinases dépendantes des cyclines (Cyclin-Dependent Kinases) COX Cyclooxygénase CPT-11 Irinotecan CRP Complement Regulatory Protein DD Domaine de la mort (Death Domain) E-cadhérine Cadhérine de l'épithélium (Epithelilal-cadherin) EGF Facteur de croissance épidermique (Epidermal Growth Factor) EGFR Récepteur du facteur de croissance épidermal (Epidermal Growth Factor Receptor) ERM Ezrin-Radixin-Moesin ERK Kinase régulée par un signal extracellulaire (Extracellular signal-Regulated Kinase) ESL-1 Ligand 1 de la E-selectine (E-selectin ligand-1) FADD Protéine associée au domaine de la mort de FAS (FAS-Associated Death Domain) xiv FAK Kinase d'adhérence focale (Focal Adhesion Kinase) FGF Facteur de croissance fibroblastique (Fibroblast Growth Factor) GF Facteur de croissance ( Growth Factor ) GFP Protéine fluorescente verte ( Green Fluorescent Protein ) GlyCAM-1 Molécule-1 d'adhérence cellulaire dépendante de la glycosylation (Glycosylation-dependent Cell Adhesion Molecule-1) GDP Guanosine di-phosphate GTP Guanosine tri-phosphate HAPEC Cellules endothéliales humaines immortalisées de l'appendice HBrMEC Cellules endothéliales humaines immortalisées du cerveau HEV High Endothelial Venules HIMEC Cellules endothéliales humaines immortalisées de l'intestin HLMEC Cellules endothéliales humaines immortalisées du poumon HPLNEC.B3 Cellules endothéliales humaines immortalisées des ganglions lymphatiques HSkMEC Cellules endothéliales humaines immortalisées de la peau HSPs Protéines de choc thermique (Heat Shock Proteins) HSpMEC Cellules endothéliales humaines immortalisées de la rate HSP27 Protéine de choc thermique 27 (Heat Shock protein of 27 kDa) HUVEC Cellules endothéliales de la veine du cordon ombilical humain (Human Umbilical Vein Endothelial Cells) ICAM Molécule d'adhérence intercellulaire (Intercellular Adhesion Molecule) IEF/2D Séparation isoélectrique à deux dimensions (Isoelectric focussing/two dimension) IFN Interféron IκB Inhibiteur cytoplasmique de NF-kappa B (Inhibitor kappa B) IκK Kinase de IκB (IκB kinase) IL Interleukine xv ILK Kinase liée aux intégrines (Integrin-linked kinase) IRS Substrat du récepteur de l'insuline (Insulin Receptor Substrate) JNK Kinase de la partie N-terminale de la protéine c-Jun (c-Jun N-terminal Kinase) KSR Protéine kinase suppresseur de RAS (Kinase suppressor of Ras) LAD-1 Déficit d'adhérence leucocytaire de type I (Leukocyte Adhesion Deficiency) LC-MS/MS Chromatographie Liquide, couplée à la Spectrométrie de Masse LFA-1 Intégrine αLβ2 (Leucocyte Function Antigen) LMNH Les lymphomes malins non hodgkinien LPS Lipopolysaccharide LuECAM Molécule d'adhérence des cellules endothéliales du poumon (Lung Endothelial Cell Adhesion Molecule) MAC-1 Intégrine αMβ2 MAdCAM-1 Mucosal Addressin Cell Adhesion Molecule MALDI-TOF Désorption-Ionisation au Laser Assistée par Matrice - Temps de Vol (MatrixAssisted Laser Desorption Ionization - Time Of Flight) MALT Mucosa Associated Lymphoid Tissue MAP Protéine activée par les mitogènes (Mitogen Activated Protein) MAPK Protéine-kinase activée par les mitogènes (Mitogen Activated Protein Kinase) Mapkapk-2/3 MAPK-activated protein kinase 2/3 MAPKK Protéine-kinase kinase activée par les mitogènes (Mitogen Activated Protein Kinase Kinase) MEC Matrice extra-cellulaire MEK MAP/ERK kinase MKK MAP kinase kinases MKKK MAP kinase kinase kinases MMPs Métalloprotéinases de la matrice (Matrix Metallproteinase) MNK MAP kinase-interacting kinase xvi MSK mitogen- and stress-activated protein kinase NF-κB Facteur nucléaire kappa B (Nuclear factor kappa B) Oligo Oligonucléotide PAF Fateur activateur des plaquettes (Platelet-activating factor) PAGE Électrophorèse en gel de polyacrylamide (Polyacrylamide gel electrophoresis) PAK p21-activated protein kinase PCR Réaction de polymérisation en chaîne (Polymerase Chain Reaction) pI Point isoélectrique P13K Kinase-3 phosphoinositide (Phosphoinositide 3-Kinase) p38 Protéine-kinase de 38 kDa PDGF Facteur de croissance dérivé des plaquettes (Platelet-derived growth factor) PKA Protéine kinase A PKC Protéine kinase C PMN Polymorphonucléaires PRAK p38-regulated/activated kinase PSGL-1 P-selectin glycoprotein ligand-1 PTB Domaine d'attachement phosphotyrosine (Phosphotyrosine binding domain) ROS Reactive Oxygen Species SAPK Protéine-kinase activée par le stress (Stress Activated Protein Kinase) SAPK2 Protéine-kinase 2 activée par le stress (Stress Activated Protein Kinase-2) SOS Facteur d’échange de GTP pour Ras (Son of Sevenless) TADC Cellules dendritiques associées aux tumeurs (Tumor-associated dendritic cells) TAM Macrophages associés aux tumeurs (Tumor-associated macrophages) TCF Facteur de transcription (terneray complex factor) TGF-β Facteur de croissance tumorale-béta (Tumor growth factor-β) xvii TIL Lymphocytes associés aux tumeurs (Tumor-infiltrating lymphocyte) TNF Facteur de nécrose tumorale (Tumor Necrosis Factor) TNF-α Facteur de nécrose tumorale alpha (Tumor Necrosis Factor Alpha) TNFR Récepteur du facteur de nécrose tumorale (Tumor Necrosis Factor Receptor) TRADD Protéine associée au domaine de la mort du TNFR (TNFR-Associated Death Domain) TRAF Facteur associé au TNFR (TNFR-Associated Factor) TRAIL Ligand inducteur d'apoptose relié au facteur de nécrose tumorale (Tumor necrosis factor-Related Apoptosis-Inducing Ligand) uPA Urokinase Plasminogen Activator uPAR Urokinase Plasminogen Activator Receptor VLA-4 Intégrine α4β1 (Very late antigen) VCAM-1 Molécule d'adhérence de la cellule vasculaire (Vascular Cell Adhesion Molecule) VE-cadhérine Cadhérine spécifique à l'endothélium vasculaire (Vascular endothelial-specific cadherin) VEGF Facteur de croissance endothélial vasculaire (Vascular Endothelial Growth Factor) WT Wild Type UNITÉS µ Micro Ci Curie Da Dalton g Gramme h Heure kb Kilobase m Milli xviii M Molaire min Minute mm Millimètre n Nano RÉACTIFS ET SUBSTANCES CHIMIQUES DMEM Dulbecco's modified Eagle's medium DMSO Sulfoxyde de diméthyle DTT Dithiothréitol EBSS Earle’s balanced salt solution ECGS Endothelial cell growth supplement EDTA Acide éthylène-diamine tétra acétique (ethylene diamine tetraacetic acid) EGTA Acide éthylène glycol-bis-b aminoéthyl éther-N, N, N', N'-tétra acétique (ethylene glycol tetra acetic acid) FBS Sérum fœtal de bovin (Fœtal Bovine Serum) FBS HI Sérum foetal de bovin inactivé par la chaleur (Heat inactivated FBS) FITC Fluorescein isothiocyanate HEPES 4-(2-hydroxyethyl)-1-piperazineethanesulfonic acid HRP Peroxydase de raifort (Horseradish Peroxidase) MOPS Acide propane sulfonique 3-(N-morpholino) PBS Tampon phosphate salin (Phosphate buffer salin) PMSF Fluorure de phényl-méthyl sulfoxide (Phenyl Methyl Sulfonyl Fluoride) SDS Dodécyle-sulfate de sodium (Sodium Dodecyl Sulfate) TRIS Tris(hydroxyméthyle)aminométhane Chapitre 1 Introduction 2 1 Introduction 1.1 Vue d’ensemble Le mot cancer est un mot latin, qui signifie crabe ou écrevisse. Tout comme le crabe qui représente plusieurs espèces, le cancer comprend près de deux cents maladies différentes, toutes caractérisées par une croissance incontrôlée de cellules. Ces cellules s’accumulent pour former une tumeur qui envahit et détruit, par la suite, les tissus normaux avoisinants, d’où la malignité. En 2001 au Canada, le cancer était la deuxième cause principale de mortalité. cependant la première cause de décès prématuré. Il était Pour tous les cancers confondus, les estimations sont qu’une personne sur trois sera atteinte d’un cancer au cours de sa vie et qu’une personne sur quatre mourra des suites de cette maladie (Source : Société Canadienne du Cancer). Les principales complications morbides associées au cancer sont la résistance à la thérapie traditionnelle (chimiothérapie, radiothérapie), ainsi que l’apparition de métastases, c’est-à-dire de nouvelles tumeurs à distance de la première lésion. Le processus métastatique implique une série d’étapes consécutives inter-reliées. Pour former une métastase cliniquement visible, toutes ces étapes doivent être réussies. La tumeur initiale doit se vasculariser pour dépasser le diamètre critique de 1mm. Après l’invasion du tissu environnant, les cellules cancéreuses peuvent pénétrer dans les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. Une fois dans ces vaisseaux, les cellules cancéreuses peuvent proliférer à cet endroit, se détacher et se déplacer avec la circulation. Cette embolie tumorale doit survivre en circulation pour s’arrêter dans un nouveau lit vasculaire. La cellule cancéreuse doit par la suite s’attacher à l’endothélium, le traverser, migrer dans l’environnement du nouvel organe puis proliférer pour former une micrométastase. La micrométastase devra développer un réseau vasculaire et éviter la réponse immunitaire pour survivre et croître [1]. 3 Ce n’est pas toutes les cellules d’une tumeur qui ont le potentiel de former une métastase. En 1889, Stephen Paget observait, suite à l’analyse de plus de 900 rapports d’autopsie, que les métastases ne se produisaient pas de manière aléatoire. maintenant célèbre, du « seed and soil ». Il a alors postulé l’hypothèse, Cette hypothèse veut que certaines cellules tumorales (la semence - seed) ont une affinité particulière pour l’environnement de certains organes (le sol - soil). La croissance d’une métastase est seulement possible lorsque la semence est compatible avec le sol. Cette idée a survécu à diverses tendances et d’autres idées. Aujourd’hui, cette hypothèse réside sur trois principes [2]: 1- Les tumeurs sont composées de cellules cancéreuses et de cellules de l’hôte. De plus, la tumeur est elle-même hétérogène et contient des sous-populations génotypique et phénotypique de cellules. 2- Le processus métastatique est sélectif pour une cellule qui réussit à franchir toutes les étapes, de l’invasion initiale à la nouvelle vascularisation. Ainsi, bien qu’une métastase puisse avoir une origine clonale, chaque métastase peut être différente. 3- La métastase peut se développer uniquement dans un organe particulier. L’environnement de cet organe est unique, la métastase en est influencée et elle interagit avec les mécanismes homéostatiques de cet endroit. L’avenir de la thérapie contre le cancer et ses métastases n’est pas de cibler uniquement la cellule tumorale, mais bien les mécanismes locaux qui promeuvent sa progression et sa survie [2]. Ces mécanismes locaux sous-entendent des contacts étroits entre les cellules tumorales et l’hôte. Ces contacts sont assurés par les molécules d’adhérence. L’expression et l’affinité de ces dernières peuvent êtres modifiées au cours de la progression tumorale. Les mécanismes locaux qui favorisent la croissance et la survie tumorale dépendent également des différents signaux intracellulaires qui seront générés suite à ces contacts. Cette thèse porte sur l’étude des mécanismes de l’interaction entre la cellule cancéreuse et la cellule endothéliale, une étape importante du processus métastatique. Plus précisément, ces travaux visent, à l’aide de lignées cellulaires humaines en sytème reconstitué, à spécifier les 4 molécules favorisant le contact cellule cancéreuse – cellule endothéliale et à identifier la signalisation intracellulaire qui en découle. L’interaction des cellules circulantes avec l’endothélium est un phénomène connu et étudié dans le processus inflammatoire et le trafic leucocytaire. Le processus inflammatoire est un bon modèle de référence et a permis d’extrapoler l’hypothèse que les cellules cancéreuses usurpent le processus inflammatoire pour interagir avec l’endothélium. L’originalité de ce travail est de permettre de relier une signalisation spécifique initiée dans la cellule cancéreuse suite à leur adhérence aux cellules endothéliales. 1.2 Le processus inflammatoire L’inflammation est un processus normal de réponse tissulaire à toute agression. Elle est caractérisée par quatre signes cardinaux : douleur, rougeur, chaleur et œdème. Au niveau cellulaire, elle se caractérise par une infiltration leucocytaire. Le recrutement leucocytaire est un paradigme multi-étapes bien documenté. Une inflammation aiguë est caractérisée par l’expression et la sécrétion de médiateurs solubles, telles les cytokines. Ces dernières activent l’endothélium qui exprimera différentes molécules d’adhérence. L’adhérence des leucocytes avec l’endothélium activé se fait en trois étapes séquentielles. Premièrement les leucocytes sont captés et roulent sur l’endothélium par l’intermédiaire des sélectines. Par la suite, les leucocytes sont activés par les chimioattractants relargués par l’endothélium. Finalement les leucocytes s’arrêtent, adhèrent fortement à l’endothélium et migrent à travers ce dernier. Ce processus de migration fait intervenir les intégrines du leucocyte qui se lient à des membres de la superfamille des immunoglobulines exprimés sur l’endothélium [3, 4]. Ces étapes sont schématisées à la figure 1-1. 5 Figure 1-1 Paradigme du recrutement leucocytaire. L’entrée des leucocytes dans les tissus est contrôlée par une cascade d’interactions. L’attachement initial des leucocytes à la surface des cellules endothéliales se fait par les sélectines, ce qui leur permet de rouler. Par la suite, les leucocytes entreront en contact avec des facteurs activateurs, tels les chimiokines, présents sur la surface de l’endothélium. Ceci permet l’activation des intégrines du leucocyte. Les intégrines activées lieront les membres de la superfamille des immunoglobulines (CAMs – Cell Adhesion Molecules), ce qui permettra une adhérence ferme, le pré-requis pour une migration dirigée des leucocytes sur la surface des cellules endothéliales. Adapté de [5]. 6 7 Le processus d’émigration leucocytaire a été décrit pour la première fois en 1889 par Cohnheim [6]. Cette séquence d’événements a été reconstruite in vitro à l’aide des éléments purifiés. Les travaux de Lawrence et Springer [6] ont démontré qu’en présence du chimiostimulant fMLP, un neutrophile soumis à un flux pouvait rouler et s’immobiliser en s’attachant fermement sur une bicouche lipidique contentant uniquement la P-sélectine et ICAM-1. Ces expériences ont permis de reproduire in vitro le recrutement de leucocytes lors de l’inflammation, et donc de préciser la séquence minimale d’événements moléculaires impliqués. Ces travaux ont également permis de démontrer l’importance des résultats d’adhérence sous un flux circulant versus une adhérence statique. En effet, dans un essai d’adhérence statique, les neutrophiles activés peuvent s’attacher fortement à la molécule ICAM-1 par l’intermédiaire de leurs intégrines. Cependant, sous une condition de flux avec une force de cisaillement comparable à celle que l’on retrouve en circulation dans les veinules post-capillaires, le neutrophile activé ne parvient pas à s’attacher à ICAM-1. Pour y parvenir, le neutrophile nécessite la présence de la P-sélectine afin de sortir du flux circulant en roulant et de pouvoir s’arrêter sur ICAM-1. Les différentes molécules identifiées par Lawrence et Springer comme étant minimalement essentielles pour permettre le roulement et l’adhérence des neutrophiles peuvent être remplacées par différents membres de leurs familles respectives (sélectines, chimiokines et intégrines) pour apporter une spécificité. En effet, il a été proposé par Springer [4] le modèle du code de lieux à trois étapes (Three-Step Area Code Model) : la séquence sélectines, chimioattractants et intégrines. Ce modèle permet d’expliquer l’infiltration leucocytaire à un site inflammatoire précis ainsi que la recirculation distinctive de différentes sous-classes de lymphocytes. Ce concept est illustré à la figure 1-2. 8 Figure 1-2 Modèle de spécificité d’interaction. Les leucocytes utilisent séquentiellement des interactions médiées par les sélectines, les chimioattractants et par les intégrines. L’utilisation combinatoire des différentes molécules à chaque étape peut être spécifique pour des sous-populations de leucocytes. Cette spécificité pour les monocytes et/ou neutrophiles peut être produite à un site inflammatoire donné. Adapté de [4]. 9 1.2.1 Inflammation et cancer On retrouve plusieurs cellules inflammatoires associées aux tumeurs. Cette observation a été signalée pour la première fois en 1863 par Rudolf Virchow, qui nota la présence de leucocytes dans le tissue néoplasique et supposa qu’il existait un lien entre l’inflammation et le cancer [7]. On retrouve des cellules associées à l’inflammation dans le stroma ainsi que dans la tumeur. Ce sont les macrophages associés aux tumeurs (TAM – Tumor-associated macrophages), les cellules dendritiques associées aux tumeurs (TADC – Tumor-associated dendritic cells) et les lymphocytes associés aux tumeurs (TIL – Tumor-infiltrating lymphocyte), principalement des lymphocytes T. L’ensemble de ces cellules contribuent à la production de cytokines, à la croissance tumorale ainsi qu’à l’immunosuppression associée au cancer. En effet, une tumeur amène le paradoxe d’une inflammation locale avec un effet antiinflammatoire systémique [7]. L’inflammation est divisée de manière commune en trois phases : l’inflammation aigüe, la réponse immune et l’inflammation chronique. La source de l’inflammation est souvent d’étiologie inconnue, ce qui amène des traitements dont le but est le soulagement de la douleur et la diminution, ou l’arrêt des processus de dommages tissulaires. Le traitement le plus commun est l’utilisation des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS). Les AINS incluent une variété de molécules, l’aspirine et les salicylates ainsi que d’autres composés comme l’ibuprofène et le sulindac. Le principal mécanisme d’action est l’inhibition de la biosynthèse des prostaglandines en bloquant l’enzyme cyclo-oxygénase (COX). Selon l’AINS, l’inhibition est réversible ou irréversible et elle affecte l’isoforme I et/ou II de la COX. Les effets non désirés incluent l’ulcération gastrique et des défaillances rénales [8]. Les AINS semblent maintenant impliqués dans la prévention du cancer. En effet, une utilisation prolongée des AINS diminue le risque de cancer colorectal [9]. Les mécanismes responsables cet effet protecteur agiraient à plusieurs niveaux. Les AINS auraient un effet directement sur la cellule cancéreuse. La résistance des cellules cancéreuses à la chimiothérapie est en partie due à la résistance à l’induction de l’apoptose. Les AINS auraient un effet indépendant de celui sur la COX sur l’induction de l’apoptose dans la cellule 10 cancéreuse (figure 1-3). Ainsi, on pourrait imaginer une thérapie combinatoire de la chimiothérapie classique conjuguée aux AINS pour diminuer la croissance tumorale [10]. 1.3 Les cytokines Les cytokines sont des médiateurs solubles sécrétés par une variété de cellules, ayant un effet autocrine ou paracrine. Elles sont généralement synthétisées rapidement suite à un stimulus. Les cytokines ont une variété d’effets, allant d’une amplification de la réponse immunitaire, à l’inflammation, au recrutement cellulaire, au développement lymphoïde en passant par le SIDA et le cancer. [11, 12] L’effet des cytokines est transmis par l’intermédiaire de leurs récepteurs spécifiques. Ils peuvent être séparés en cinq familles [11, 13]: 1- Les récepteurs de l’IL-1. Ceux-ci possèdent une structure typique des membres de la superfamille des immunoglobulines 2- Les récepteurs de la famille des hématopoïétines. Certains récepteurs de cette famille ont plusieurs chaînes, tel IL-2R qui est composé des chaînes IL-2R α, β et γ. Un point intéressant de cette famille est que la chaîne IL-2Rγ est partagée par d’autres récepteurs, tels les récepteurs de l’IL-4, 7, 9 et 13. 3- Les récepteurs de la famille du TNF [14]. Ces récepteurs partagent une homologie de structure dans le site d’interaction avec le ligand. Il semble que tous les ligands de cette famille agissent en trimères. Il en sera question au point 1.3.1. 4- Les récepteurs de l’interféron. Les interférons sont connus pour leur activité antivirale et leur capacité de moduler la réponse immune. 5- Les récepteurs des chimiokines [12]. Ce sont des récepteurs à sept domaines transmembranaires couplés à des protéines G. Il en sera question au point 1.3.2. 11 Figure 1-3 Cibles moléculaires des AINS et des drogues anticancéreuses dans la cellule cancéreuse du côlon Représentation schématique des sentiers activés par les cytokines, les facteurs de croissance et les ligands de type FAS sur la survie et l’apoptose. Les AINS sont représentés en rouge et les drogues anti-cancéreuses, en bleu. Adapté de [10] 12 Dans les tissus, on retrouve un réseau inter-reliées de production de cytokines. De manière individuelle, elles peuvent stimuler, inhiber ou modifier la réponse à d’autres cytokines. Cette interrelation est illustrée à la figure 1-4. Dans le développement d’une tumeur, elles régulent l’infiltration leucocytaire, stimulent la néovascularisation et peuvent contribuer au processus métastatique. Les cytokines peuvent également influencer la croissance et la survie des cellules cancéreuses. Cependant, dans certaines conditions, elles peuvent contribuer à la destruction de la tumeur par la réponse immunitaire. Ces différents effets sont modulés selon les cytokines exprimées, ce qui peut être modifié dans un contexte cancéreux et ainsi promouvoir la croissance tumorale [15]. 1.3.1 Le facteur de nécrose tumorale, TNF (Tumor-Necrosis Factor) L’histoire de la découverte du TNF (ou TNFα) est intimement liée à celle de la thérapie du cancer. En 1868, Brunes avait observé chez certaines personnes atteintes du cancer que les tumeurs régressaient spontanément suite à une infection bactérienne aiguë. En 1894, William Colley observe qu’un extrait bactérien peut amener une régression tumorale. En 1944, Shear et collaborateur isole le LPS (lipopolysaccharide) de bactéries Gram-négative. Le LPS induit chez la souris une nécrose hémorragique des tumeurs. En 1962, O’Malley transfère du sérum de souris traités au LPS chez des souris porteuses de tumeurs et observe une nécrose tumorale. En 1975, c’est l’apparition du terme tumor-necrosis factor par Carswell et collaborateur, qui ont confirmé l’effet du sérum induit par le LPS sur les tumeurs de souris et ont également démontré l’effet du sérum induit par le LPS sur la mortalité de cellules cancéreuses en culture. C’est finalement en 1984 que le groupe de Pennica a rapporté le clonage de l’ADN complémentaire de la protéine TNF [16]. 13 Figure 1-4 Modèle d’interactions entre cytokines Les cytokines interagissent de manière très contrôlée avec l’environnement. Ici, la présence ou l’absence de certaines cytokines modifient la régulation de l’angiogénèse. Par exemple, en présence de IL-12 il y a production d’interféron, qui diminue les chimiokines ELR (chimiokines CXC possédant le motif ELR avant la première cystéine) et augmente les chimiokines non-ELR, ce qui inhibe l’angiogénèse. Adapté de [12] 14 Le TNF est un polypeptide de 17 kDa qui agit sous forme d’homotrimère. Il se présente comme une protéine trans-membranaire, pouvant agir de façon juxtacrine. Il peut également être clivé et relargué sous forme soluble. Il possède deux récepteurs, le p55 TNFR (CD120a) et le p75 TNFR (CD120b). La forme p55 est exprimée de manière ubiquiste et est responsable de plusieurs aspects de la réponse immunitaire. Au niveau cellulaire, elle entraîne également l’apoptose et dans l’organisme, elle est responsable de l’induction de changements tels la fièvre, la perte d’appétit et la cachexie. Le récepteur p75 est exprimé principalement sur les cellules hématopoïétiques et est activé principalement par le TNF membranaire. Ses effets semblent plutôt limités et dans la plupart des cas, ses réponses peuvent être induites également par le récepteur p55 [14, 15]. La liaison du TNF à son récepteur active différents sentiers de signalisation dont la spécificité est acquise par les différents adaptateurs recrutés au récepteur. On distingue cinq sentiers émanant de la liaison du TNF à son récepteur [14] : 1- Les sentiers d’induction de mort cellulaire – Le récepteur du TNF possède dans son domaine cytoplasmique un domaine de mort (DD, Death Domain), une séquence importante dans l’effet cytotoxique du récepteur. Le domaine DD du TNFR recrute la protéine adaptatrice TRADD (TNFR-associated death domain), qui par la suite recrutera des protéines tel FADD (FAS-associated death domain). Ces dernières amènent à l’activation des pro-caspase-8 et –10, impliquées dans la réponse apoptotique [14, 16]. 2- La signalisation lipidique – La liaison du TNF à son récepteur conduit à la formation de différents médiateurs lipidiques. Bien que les effets et les cascades soient moins décrits que pour le sentier d’apoptose, l’activité des enzymes sphyngomyélinases (production de céramide) et phospholipases (production d’acide arachidonique) est augmentée [14]. 3- Les sentiers MAP kinases – L’activation des trois sentiers MAP kinase, ERK, JNK et p38 survient rapidement suite à la liaison du TNF à son récepteur. Ces trois sentiers sont surtout connus pour leurs effets comme activateurs de facteurs de transcription et de l’expression génique, principalement de l’expression des gènes reliés à 15 l’inflammation [14]. JNK et p38 seraient aussi impliqués dans l’expression de la Esélectine, une molécule d’adhérence propre aux cellules endothéliales [17]. 4- Le sentier NF-κB – Le facteur de transcription NF-κB est composé de deux sousunités, p65 et p50. Son activation est régulée par un inhibiteur cytoplasmique, IκB. Suite à la liaison du TNF à son récepteur, IκB est phosphorylé par sa kinase IKK (IκB kinase), ce qui amène sa dégradation par le protéasome. NF-κB transloque par la suite au noyau pour augmenter l’expression de gènes inflammatoires et immuns [14, 18, 19]. Selon le contexte, ce sentier peut induire des dommages tissulaires avec l’inflammation, mais il peut également protéger de l’apoptose. Ces deux effets opposés suggèrent la prudence si on voulait en faire une cible thérapeutique [20]. 5- Les autres cibles signalétiques potentielles – Selon le contexte et le type cellulaire, la liaison du TNF à son récepteur peut également activer d’autres sentiers. Citons en exemple la protéine kinase C et le sentier JAK/STAT. L’information disponible sur leurs effets est cependant plus fragmentaire [14]. L’effet des cytokines est souvent redondant. Plusieurs effets du TNF peuvent être reproduits par l’IL-1. Cette relation s’expliquerait par la similarité des voies de signalisation utilisées dans les deux cas. Les deux cytokines utilisent un membre de la famille TRAF (TNFRassociated factor), TRAF6 pour l’IL-1 et TRAF2 pour le TNF. Ces deux protéines adaptatrices partagent différentes cibles et peuvent même s’associer, ce qui expliquerait l’effet synergique du TNF et de l’IL-1 [14]. Selon le contexte cellulaire, le TNF peut entraîner ses effets cytotoxiques par les sentiers de mort. Les effets inflammatoires du TNF incluent l’activation de cellules hématopoïétique, l’activation de la cascade de cytokines ainsi que l’activation des cellules endothéliales. L’activation des cellules endothéliales par le TNF entraine la réorganisation du cytosquelette d’actine [21] et la modification de la perméabilité de la couche endothéliale par un mécanisme impliquant une protéine G sensible à la toxine pertussique [22] et une diminution de l’AMPc [23]. Le TNF a également un effet transcriptionnel. Dans les cellules endothéliales, il induit l’expression des molécules d’adhérence telles la E- et P-sélectine, ICAM-1 (Intercellular Adhesion Molecule-1) et VCAM-1 (Vascular Cell Adhesion Molecule-1) [24-26]. Cependant, 16 les différents niveaux d’induction de ces molécules d’adhérence varient selon l’origine des cellules endothéliales [24, 26]. Les cellules endothéliales sont hétérogènes quant à la réponse et la production de cytokines [27]. Dans un contexte cancéreux, le TNF peut être impliqué dans la prolifération et la transformation cellulaire. Son expression (ou celle de son récepteur) est généralement associé à un mauvais pronostic. De plus, il amène l’expression de facteurs pro-angiogéniques. L’effet du TNF est paradoxal, une dose élevée localement détruira les vaisseaux sanguins, mais lorsqu’il est produit de façon chronique, il contribue au remodelage tissulaire et au développement du stroma nécessaire à la croissance et l’invasion cancéreuse [15]. La cachexie (une perte de poids massive dans le tissu adipeux et les muscles squelettiques) apparaît dans les stades avancés de maladies et préférentiellement dans certains types de cancers, tel ceux du tractus gastro-intestinal. Le TNF serait un médiateur potentiel de la cachexie. Cependant, les thérapies visant à bloquer la production ou l’action du TNF ont eu peu de succès dans l’augmentation de la masse corporelle, bien qu’il pourrait y avoir une augmentation de l’appétit [28]. 1.3.2 Chimioattractants / Chimiokines Les chimiokines sont de petites cytokines (8-14 kDa) ayant une propriété de chimioattractant [15]. Cependant, le spectre de leur effet biologique est encore plus large. Elles sont impliquées dans la réponse inflammatoire, dans le recrutement cellulaire, dans la maturation du système immunitaire ainsi que dans la réponse immune, dans la croissance tumorale ainsi que dans les métastases. Certaines chimiokines peuvent être produites exclusivement par un seul tissu, ou encore être produites par différentes cellules. Il en va de même pour leurs récepteurs [12]. La plupart des chimiokines ont quatre cystéines caractéristiques et selon l’arrangement des deux premières, on les regroupe en quatre classes : 17 1- CXC ou chimiokine alpha. Ce groupe se scinde en deux, selon la présence ou non du motif ELR précédant la première cystéine. Les chimiokines ELR-CXC sont connues comme des facteurs angiogéniques tandis que les chimiokines non-ELRCXC sont des facteurs angiostatiques qui inhibent l’effet des premières [12]. Les chimiokines CXC ciblent principalement les neutrophiles [29]. 2- CC ou chimiokine bêta. Les chimiokines CC ciblent principalement les monocytes et les cellules T. Ils sont étudiées entre autres dans les réactions allergiques pour leur capacité à recruter les éosinophiles, cellules T et monocytes [29]. 3- C ou chimiokine gamma. Cette famille de chimiokines ne possède que deux résidus cystéines conservés, le deuxième et le quatrième. Elle inclut la lymphotactine (XCL1), un peptide chimiotactique pour les lymphocytes [29]. 4- CX3C ou chimiokine delta. Cette famille ne contient qu’un seul membre pour l’instant, la fractalkine, la seule chimiokine liée à la membrane par une tige glycosylée semblable aux mucines [29]. Les récepteurs des chimiokines sont des récepteurs à sept domaines transmembranaires couplés aux protéines G. Un même récepteur peut avoir plusieurs ligands. Leur appellation provient de la famille de ligand auquel il est associé, CCR pour les récepteurs liant les chimiokines CC, CXCR pour les récepteurs liant les chimiokines CXC, XCR pour les récepteur liant les chimiokines C et CX3CR pour les récepteur liant les chimiokines CX3C [12]. Les chimiokines peuvent être séparées selon leurs fonctions, celles reliées à l’homéostasie et celles reliées à l’inflammation. Les chimiokines inflammatoires sont induites suite à un stimulus pro-inflammatoire ou par des cytokines sur les monocytes, macrophages, cellules endothéliales, épithéliales ou fibroblastique. Les chimiokines homéostatiques sont plutôt caractérisées par une expression spécifique à un tissu ou organe, en absence d’inflammation [12]. En 1998, suite à une Gordon Conference sur les chimiokines, un comité présidé par le Dr. Osamu Yochie ont cherché à standardiser l’appellation de ces molécules, en croissance 18 constante. Ces recommandations ont été présentées et acceptées en 1999 à un Keystone Symposium sur les chimiokines. Ainsi, les ligands possèdent un L après le nom de leur famille et les récepteurs un R, le tout suivi d’un chiffre. Ces nouvelles appellations se retrouvent au tableau 1-1. Les chimiokines ont été associées au cancer pour différentes raisons. Certaines chimiokines CC ont été identifiées comme déterminants majeurs pour l’infiltration des lymphocytes et des macrophages dans les carcinomes. Les chimiokines sont également impliquées dans l’induction ou l’inhibition de l’angiogénèse, avec comme exemple en promoteur de l’angiogénèse CXCL8 (IL-8) et en inhibiteur, CXCL10 (IP-10). Les chimiokines ont également un rôle dans la promotion tumorale [15]. La première démonstration en importance de l’implication des chimiokines dans les métastases a été faite par le groupe de Albert Zlotnik [30]. Ils ont démontré que les cellules cancéreuses du sein, par opposition aux cellules épithéliales mammaires normales, exprimaient fortement les récepteurs de chimiokines CXCR4 et CCR7. Les ligands de ces derniers, respectivement CXCL12 (SDF-1α) et CCL21 (6Ckine) sont exprimés normalement dans les organes préférentiels pour des métastases du cancer du sein. CXCL-12 est exprimé fortement dans les nodules lymphatiques, les poumons, le foie et la moelle osseuse et est un excellent chimioattractant pour les lymphocytes. CCL21 est exprimé principalement dans les nodules lymphatiques et est impliqué dans le « homing » des lymphocytes dans les organes lymphoïdes secondaires. De plus, la signalisation induite par CXCR4 et CCR7 dans la cellule cancéreuse du sein amène une polymérisation d’actine ainsi qu’une augmentation de la migration. Les mélanomes malins, qui ont un patron de dissémination métastatique semblable au cancer du sein expriment également CXCR4 et CCR7. Cependant, il exprime en plus CCR10, qui lie son ligand CCL27 (CTAK), exprimé dans la peau. L’ensemble de ces résultats suggère que les cellules cancéreuses expriment les récepteurs des chimiokines de manière non aléatoire et que ceux-ci sont impliqués dans la détermination de la destination de la dissémination métastatique [30]. 19 Tableau 1-1 Les familles de chimiokines et leurs récepteurs 20 Nouvelle nomenclature des chimiokines humaines ainsi que les autres appellations communément retrouvées dans la littérature. Adapté de [29] 1.4 Les molécules d’adhérence L’adhérence cellulaire est un processus multiple qui sous-entend i) le contact cellule – matrice, ii) le contact homotypique cellule – cellule et iii) le contact hétérotypique cellule – cellule. Il permet le maintien de la structure tridimensionnelle des tissus, la formation de complexe signalétique ainsi que la morphogenèse. Il existe quatre familles de récepteur d’adhérence : les intégrines, les cadhérines, la superfamille des immunoglobulines – CAM (Cell Adhesion Molecule) ainsi que les sélectines. Ils sont représentés schématiquement à la figure 1-5. Il ne faut pas voir l’adhérence comme un phénomène statique, l’adhérence et la signalisation intracellulaire sont deux phénomènes intimement liés [31]. Les lymphomes malins non hodgkinien (LMNH) sont un groupe de tumeurs qui originent de la prolifération de cellules d’origine lymphoïde. Ceux-ci sont caractérisés par une grande hétérogénéité histopathologique et clinique. Certains sous-groupes présentent une spécificité quant à leur dispersion [32]. Les lymphomes extra ganglionnaires de type MALT (mucosa associated lymphoïd tissue) ont une préférence anatomique, tels les lymphomes digestifs, qui se retrouvent avec une localisation gastrique, souvent accompagnées de localisation amygdalienne suivies de localisation au grêle [32]. Les récepteurs de l’adhérence présents sur les lymphocytes normaux sont conservés, en partie, sur leurs homologues de LMNH. Ces récepteurs d’adhérence contribuent à l’agressivité du lymphome et seraient impliqués dans le patron de dissémination spécifique à certains tissus de certains sous-types de lymphomes. Par exemple, l’intégrine α4β7 amène le ciblage des lymphocytes à la muqueuse intestinale par une interaction avec MAdCAM-1 (Mucosal Addressin Cell Adhesion Molecule), un membre de la superfamille des immunoglobulines exprimé sur l’endothélium muqueux de l’intestin. On retrouve l’expression de l’intégrine α4β7 sur la plupart des cas de lymphome B de faible malignité de type MALT ainsi que sur les lymphomes intestinaux à cellule T [33]. Les molécules d’adhérence fournissent une piste d’explication pour les sites de dissémination des lymphomes. 21 Figure 1-5 Famille des récepteurs d’adhérence Ce schéma présente les différentes familles de molécules d’adhérence. Leurs structures approximatives, leurs ligands ou contre-récepteur ainsi que certaines 22 protéines liant le cytosquelette sont représentées. INT = milieu intracellulaire et EXT = milieu extracellulaire. Adapté de [34] et de [35]. 1.4.1 Les sélectines Les sélectines (CD62) sont une famille de trois récepteurs d'adhérence dépendants du calcium qui regroupent la L -, P- et E-sélectine. La L-sélectine est exprimée constitutivement par les lymphocytes, tandis que la E-sélectine est exprimée exclusivement par les cellules endothéliales activées. La P-sélectine se retrouve dans les plaquettes et les cellules endothéliales où elle est entreposée dans les granules α et les corps de Weibel-Palade respectivement. La partie extracellulaire de chaque sélectine est constituée de trois domaines différents; un domaine lectine de type C de 120 acides aminés en N-terminal, un domaine de type EGF de 35-40 acides aminés et de 2 à 9 courtes répétitions consensus (~60 acides aminés) qui sont retrouvées dans les protéines régulatrices du complément (CRP). Chez l’humain, on retrouve 2 répétitions CRP sur la L-sélectine, 6 sur la E-sélectine et 9 sur la Psélectine. Les sélectines sont ancrées dans la membrane par un court domaine transmembranaire simple qui est suivi d'une queue cytoplasmique courte de 17 acides aminés pour la L-sélectine, de 32 pour la E-sélectine et de 35 pour la P-sélectine [5, 35]. Les sélectines contribuent à l'entrée des leucocytes dans les tissus inflammés, tel que décrit au point 1.2. Sous un flux circulant, l’adhérence des cellules à une surface ou à d’autres cellules varie de manière inversement proportionnelle avec l’amplitude de la force de cisaillement appliquée. Pour les sélectines, il a été démontré qu’un niveau seuil de force de cisaillement est nécessaire pour favoriser le roulement et l'adhérence des leucocytes par les sélectines [36]. Les sélectines lient des sucres présentés par une molécule porteuse. Cette dernière est connue comme le ligand (ou contre-récepteur), par opposition à la sélectine qui est le récepteur. Le ligand peut présenter divers sucres, tel les sialyl-Lewis a et x (SLea et SLex) ou encore d’autres oligosaccharides fucosylés. La protéine de présentation seule n’a aucune capacité de liaison par elle-même, elle doit être exprimée dans le contexte cellulaire adéquat avec les enzymes de glycolysation appropriées pour présenter l’activité liante pour les sélectines [5, 37]. Psgl-1 (Pselectin glycoprotein ligand-1), un ligand partagé pour la P- et la E-sélectine, est une protéine o-glycosylée transmembranaire qui se trouve sur les cellules lymphoïdes, myéloïdes et sur 23 certaines autres cellules non-hématopoïétique [5, 38]. Une sous-population de MadCAM-1 (Mucosal addressin cell adhesion molecule-1) qui est trouvée sur la surface des cellules endothéliales des veinules mésentériques est un ligand de la L-sélectine. MadCAM-1 avait été initialement identifiée comme ligand de l’intégrine α4β7 [5]. 1.4.1.1 L-sélectine Le ligand de la L-sélectine GlyCAM-1 (glycosylation-dependent cell adhesion molecule-1) est exprimé sur les cellules endothéliales des HEV (high endothelial venules) afin de permettre le « homing » des lymphocytes aux nodules lymphatiques. C’est, d’ailleurs, le seul endroit où les deux autres sélectines ne sont pas impliquées [5]. Dans la réponse immune, la L-sélectine des lymphocytes interagit avec l’endothélium. Elle est par la suite rapidement clivée et l’ectodomaine est libéré sous forme soluble (le processus est connu sous le nom de « shedding »). Ainsi, la libération de la L-sélectine, est associée à l’activation du leucocyte. Cette activation amène rapidement une surexpression à partir des granules d’entreposage de l’intégrine αMβ2 (CD11b/CD18 ou Mac-1), une intégrine qui lie la protéine ICAM-1 (intercellular adhesion molecule-1) sur les cellules endothéliales [5, 39]. Le libération de la L-sélectine peut être induite par le peroxyde et les ions superoxydes, par une diminution de volume du neutrophile ou encore suite à une stimulation par un facteur de croissance. Ce processus est dépendant de l’activation de la MAP kinase p38, et de ERK dans le cas d’une stimulation par un facteur de croissance [40-42]. L’agrégation de la L-sélectine permet directement l’activation du sentier p38 dans le neutrophile, ce qui permet d’en modifier sa forme, d’activer les intégrines et de relarguer les granules sécrétoires (dégranulation) [39]. 24 1.4.1.2 P-sélectine La P-sélectine possède deux mécanismes de régulation. Le premier implique l’expression de la P-sélectine entreposée (dans les granules α et les corps de Weibel-Pallade) et le second, une activation transcriptionnelle du gène. Suite à un traitement à l’histamine, à la thrombine ou à certains agents pharmacologiques, la P-sélectine est exprimée en quelques minutes à la surface de l’endothélium (quelques secondes pour les plaquettes). Cette expression est transitoire, car la molécule est internalisée de 30 à 60 minutes plus tard par endocytose [5]. Un traitement au LPS ou au TNF amène une synthèse de P-sélectine. Cependant, dans certains cas, telles les veinules de la peau, on peut retrouver une expression de P-sélectine sans stimulus inflammatoire [5, 24]. La souris déficiente dans l’expression du gène de la P-sélectine a été produite sans phénotype notable. Cependant, elle présente une diminution de l’émigration des neutrophiles à des temps court (1 à 2 heures) dans une péritonite induite chimiquement et une diminution du roulement des leucocytes [5]. La souris déficiente pour les gènes de la E- et de la P-sélectine (les sélectines endothéliales) est presque complètement déficiente dans le roulement, l’adhérence et l’émigration des leucocytes dans les premières 24 heures d’un traitement antigénique [43]. Cependant, une réponse inflammatoire induite par le TNF permet tout de même le roulement et le recrutement des leucocytes. Il existe donc un roulement indépendant des sélectines [44]. La P-sélectine peut également amener une spécificité dans le recrutement des leucocytes. Les HUVEC (Human Umbilical Vein Endothelial Cell) traitées au TNF recrutent une variété de leucocytes, principalement par la E-sélectine et VCAM-1. Les HUVEC traitées avec de l’interleukine-4 (IL-4) recrutent principalement des éosinophiles par la P-sélectine [45]. La Psélectine a également été impliquée dans différentes signalisations, tel que la signalisation juxtacrine dépendante de PAF (Platelet-activating factor) sur les cellules endothéliales pour activer l’intégrine β2 des neutrophiles. Également, le domaine cytoplasmique de la P- sélectine des plaquettes est rapidement phosphorylé puis déphosphorylé suite à l’activation des plaquettes [5, 35]. 25 1.4.1.3 E-sélectine La E-sélectine n'est pas exprimée par les cellules endothéliales non activées. Cependant, elle est rapidement et transitoirement exprimée suite à des stimuli pro-inflammatoires tels que le TNF, l’IL-1β, la thrombine et le LPS [5, 46]. De manière intéressante, l’hyperglycémie et le VEGF amène également l'expression de la E-sélectine par les cellules endothéliales [47, 48]. L’expression varie selon l’origine des cellules endothéliales [26]. L’expression de la Esélectine est habituellement maximale de 3 à 4 heures suite à la stimulation, pour retourner à un niveau basal en 16 à 24 heures. Le promoteur de la E-sélectine contient quatre éléments de régulation : trois sites de liaison à NF-κB et un site ATF (Activating transcription factor). Lorsque les cellules sont stimulées par le TNF, trois voies convergent sur l'activation du promoteur du gène de la E-sélectine; la voie NF-κB, les voies des kinases JNK et p38. Ces deux dernières permettent la phosphorylation des facteurs de transcription c-Jun et ATF2, menant à l’expression de la E-sélectine [5, 17]. La glycoprotéine ESL-1 (E-selectin ligand-1) est un ligand potentiel pour la E-sélectine qui est présent sur les cellules myéloïdes et lymphoïdes. Cette protéine est une variante d'un récepteur à activité tyrosine kinase pour FGF (Fibroblast Growth Factor) du poulet, ce qui suggère qu'il puisse être impliqué dans la signalisation suite à la liaison de la E-sélectine. Il est, d’ailleurs, situé sur les microvillis (interfaces destinées au contact cellule – cellule) des leucocytes [49-51]. La signalisation impliquant les sélectines est bidirectionnelle, elle provient de la queue cytoplasmique des sélectines et également de leurs ligands ou contre-récepteurs activés. Elles ressemblent en ce sens à la signalisation par les éphrines et leurs récepteurs [52]. On retrouve dans la queue cytoplasmique de 32 acides aminées de la E-sélectine six résidus sérine et deux résidus tyrosine (acides aminés 603 et 608 – SwissProt annotated protein record: P16581). L’agrégation de la E-sélectine suite à son engagement avec un ligand sur des leucocytes adhérés ou encore avec des anticorps amène plusieurs événements signalétiques. La tyrosine 603 est phosphorylée, ce qui permet le recrutement de SHP2 et la formation d'un complexe de protéines adaptatrices, Shc•Grb2•Sos menant à l'activation de la MAP kinase ERK par 26 l’intermédiaire de Ras•Raf-1•phospho-MEK [53, 54]. L’agrégation de la E-sélectine mène également à l'association de la E-sélectine avec l'actine et les protéines associées à l’actine, comme l'α-actinine, la vinculine, la filamine, la paxilline et la kinase FAK (focal adhesion kinase) [55]. Ces observations peuvent expliquer la modification de la forme des cellules endothéliales qui est induite suite à l’agrégation de la E-sélectine avec les anticorps spécifiques [56]. La signalisation induite par la liaison à la E-sélectine a été rapportée pour la première fois par Soltesz et collaborateurs en 1997. Ces auteurs ont démontré que l'adhérence des cellules de carcinome HT-29 à une chimère de E-sélectine–IgG augmentait la phosphorylation sur tyrosine de diverses protéines, dont c-Src [57]. La E-sélectine soluble peut activer des neutrophiles directement en augmentant la production des espèces réactives de l’oxygène et en synergie avec le facteur PAF (platelet-activating factor) pour activer l’intégrine β2. Ces résultats suggèrent une possibilité de contrôle de l’état d’activation du neutrophile selon le répertoire des molécules d’adhérence impliquées [58]. Les neutrophiles roulant sur la E-sélectine peuvent également générer un signal passant par les sentiers ERK et p38 (en absence de stimulus) pour activer l’intégrine β2. Il est à noter que le signal d’activation de l’intégrine peut être indépendant des récepteurs couplés aux protéines G hétérotrimériques (récepteur de chimiokines) [59]. De façon générale, ces études indiquent que l'interaction de la E-sélectine avec son ligand induit deux signaux différents: un dans les cellules endothéliales et un dans les cellules adhérantes. Cette signalisation bidirectionnelle règle les interactions secondaires des deux types de cellules avec des intégrines et mène finalement à former les modifications qui permettent la transmigration des cellules adhérantes. La liaison à la E-sélectine joue un rôle important dans l'adhérence des cellules cancéreuses d’origine épithéliale à l'endothélium [60]. La capacité de la cellule cancéreuse à lier la Esélectine sur les cellules endothéliales est directement proportionnelle à leur potentiel métastatique [61]. D'ailleurs, la cimétidine, une drogue qui empêche l'expression de la Esélectine (de manière indépendante de son action anti-histaminique sur les récepteurs H2), bloque l'adhérence des cellules tumorales à l'endothélium et empêche la formation de métastases [62]. Plus spécifiquement, l’utilisation d’un antisens c-raf pour empêcher l’expression de E-sélectine au foie diminue les métastases hépatiques provenant d’un 27 carcinome colorectal [63]. L’utilisation d’un autre antisens, dirigé cette fois contre la fucosyltransférase génératrice du ligand de la E-sélectine dans cellule cancéreuse, diminue également les métastases hépatiques [64]. De même, l’utilisation d’une forme recombinante soluble de E-sélectine (E-sélectine–Immunoglobuline) dans un modèle de métastases pulmonaire d’un carcinome de côlon a permis de diminuer l’adhérence des cellules cancéreuses et la formation de métastases [65]. Les cellules de carcinome de poumon de Lewis amènent l'expression de la E-sélectine sur l'endothélium sinusoïdal du foie, augmentant ainsi leur potentiel métastatique et suggérant que ceci puisse être à la base de la spécificité de la colonisation hépatique [66, 67]. En clinique, chez l'homme, le niveau de E-sélectine circulant est associé à des métastases. En particulier, chez les patients avec cancer du sein, il a été suggéré qu’à un stade avancé, une concentration élevée de E-sélectine soluble dans la circulation sanguine (sE-sélectine) est associée aux métastases hépatiques [68]. En revanche, des niveaux sanguins bas de sE-sélectine ont une valeur pronostique forte pour la survie et l’absence de récidive chez les patients avec cancer du sein à nodule négatif [69]. 1.4.2 Les intégrines Les intégrines sont des glycoprotéines transmembranaires qui servent de récepteur à la matrice extracellulaire ainsi qu’à d’autres récepteurs (ou contre-récepteurs) d’adhérence sur une cellule voisine. Les intégrines sont des hétérodimères composés de deux sous-unités, α et β, liées de manière non-covalente. Il existe au moins 8 sous-unités β et 18 sous-unités α. La combinaison spécifique des différentes sous-unités α et β donne la spécificité de l’intégrine pour son substrat [35, 70]. Ces combinaisons sont représentées à la figure 1-6. L’étude des souris « knock-out » pour différentes sous-unités ont permis de démontrer la spécificité pour chaque hétérodimères. En effet, chaque inactivation génique a apporté un phénotype distinct. Il est intéressant de noter que certaines inactivations ont reproduit des maladies humaines, telle l’inactivation de β2 qui reproduit la maladie immunitaire du déficit d'adhérence leucocytaire (LAD-1 : Leukocyte Adhesion Deficiency) [71]. 28 Les intégrines ne possèdent pas d’activité kinase intrinsèque. Lorsqu’une intégrine s’engage avec son ligand, elle s’oligomérise (clustering) et recrute différents adaptateurs et kinases cytoplasmiques. C’est ce qui s’appelle la signalisation « outside-in ». La signalisation de l’intégrine est intimement liée au cytosquelette. En effet, la réorganisation du cytosquelette induite par l’engagement des intégrines pourra favoriser l’oligomérisation de celles-ci [72]. La signalisation induite par la combinaison ligand – intégrine est spécifique pour les protéines recrutées et l’intégrine impliquée [73]. Par exemple, l’intégrine α2β1 engagée dans une matrice de collagène, active la MAP kinase p38α, ce qui augmente la transcription du gène de collagène de type I [74]. L’affinité d’une intégrine se définit comme la force de l’interaction entre l’intégrine et son ligand. Une augmentation de l’avidité se définit comme une augmentation de la force de l’adhérence de la cellule, qui peut être induit par une oligomérisation des intégrines plutôt que par une augmentation d’affinité de celles-ci. L’affinité et l’avidité des intégrines peuvent êtres modifiés par différents signaux intracellulaire, qui amèneront la liaison de différentes protéines au domaine cytoplasmique et un changement de conformation de l’intégrine. C’est la signalisation « inside-out » [70]. Les études sur la structure tridimensionnelle des intégrines suggèrent qu’à l’état de repos, la portion extracellulaire est repliée avec la « tête » de l’intégrine près de la membrane. Suite à l’activation, les portions juxta-membranaires des sous-unités se déplacent, ce qui amène la « tête » de l’intégrine à se redresser et à exposer de nouveaux épitopes [75]. Les différentes intégrines sont exprimées différentiellement au cours du développement et de la vie adulte. De plus, certaines conditions physiologiques ou pathologiques peuvent modifier ce patron d’expression (telle la réparation tissulaire ou le cancer). Il existe un autre niveau de contrôle, celui des variants d’épissage, autrement connu sous le nom d’isoforme. En effet, plusieurs sous-unités α et β possèdent des isoformes dans la portion extra- ou intracellulaire. Ces variants permettraient de moduler l’affinité ou la signalisation d’une intégrine particulière [76]. 29 Figure 1-6 Les différents hétérodimères d’intégrines et leurs substrats Les intégrines de la famille de β1, β4 et αv lient différentes composantes de la matrice tels la laminine, la fibronectine, le collagène et la vitronectine. L’intégrine β3 peut lier en plus certaines composantes sériques, tel le facteur de von Willebrand. La famille β2 est spécifique aux leucocytes et médie l’adhérence cellule – cellule par l’intermédiaire des CAMs (Cell Adhesion Molecules). Adapté de [76]. 30 Le patron d’expression des intégrines change dans une cellule cancéreuse. Il en va de même pour l’affinité et l’avidité des intégrines exprimées. Par exemple, αvβ3 est fortement exprimée dans le mélanome malin, α6β4 est induite dans les carcinomes thyroïdiens et l’expression de α5β1 diminue la tumorigénèse de lignées cellulaires. Les intégrines jouent un rôle dans la migration des cellules cancéreuses (tel que discuté dans la section 1.6) ainsi que dans leur survie [70]. L’activation de l’intégrine β1 par la matrice amène, chez la cellule cancéreuse du poumon, une diminution de l’expression de ICAM-1 [77]. Les différentes familles de molécules d’adhérence sont donc reliées entre elles. 1.4.2.1 L’intégrine bêta 4 L’intégrine β4 est différente des autres sous-unités β. En effet, elle est exprimée principalement sur la membrane basale des épithéliums et elle lie la laminine. Son domaine cytoplasmique d’environ 1000 acides aminés constitue la principale différence. Il contient deux paires de répétitions fibronectine de type III séparées par un court segment et permet la liaison des filaments intermédiaires dans les hémidesmosomes. Dans les cellules en migration, l’intégrine β4 se dissocie des hémidesmosomes et s’associe à l’actine dans le front migratoire de la cellule [78]. L’engagement de l’intégrine β4 amène la phosphorylation de son domaine cytoplasmique et l’activation de différents sentiers. La phosphorylation de la tyrosine 1526, situé dans le troisième domaine fibronectine de type III, lie le domaine PTB (Phosphotyrosine binding domain) de Shc [79]. Shc recrute l’adaptateur Grb2 et active le sentier ERK par l’intermédiaire de Ras et le sentier JNK par l’intermédiaire de Rac, Ras et PI3K [80]. La phosphorylation de la tyrosine 1494, également situé dans le troisième domaine fibronectine de type III, mène à l’activation du sentier PI3K (phosphoinositide-3-OH kinase), par l’intermédiaire de IRS (insulin receptor substrate), une protéine sans activité kinase qui permet d’organiser des complexes signalétiques [81]. L’activation de PI3K a été démontrée comme suffisante pour promouvoir la migration de la cellule cancéreuse [82]. L’intégrine 31 α6β4 active le sentier PI3K et promeut l’invasion des carcinomes, en amenant la formation de lamellipodes [83]. De plus, l’intégrine β4 coopère avec le récepteur à activité tyrosine kinase ErbB-2, de manière indépendante de son domaine extracellulaire, pour activer le sentier PI3K et favoriser l’invasion [84]. La formation des lamellipodes et la migration est également médié par RhoA, qui est activé par l’intégrine β4 par un mécanisme impliquant l’AMPc [85, 86]. L’intégrine β4 est associée à l’agressivité de certaines tumeurs. En effet, son expression est maintenue ou augmentée dans les carcinomes de la peau, du sein, du rein et du côlon, pour ne nommer que ces derniers. L’agressivité a été associée à une augmentation du potentiel invasif et migratoire des cellules, qui serait due à une relocalisation de l’intégrine des hémidesmosomes vers les lamellipodes [87]. De plus, l’intégrine peut stimuler la survie des cellules cancéreuses ayant perdu p53 en stimulant le sentier AKT/PKB [88]. L’activation du sentier AKT/PKB par la tyrosine 1494 de l’intégrine β4 dans un carcinome du sein permet également d’augmenter la traduction du VEGF, ce qui a un effet autocrine qui stimule la survie et la progression du carcinome [89]. 1.4.3 Les cadhérines Les cadhérines sont une famille de protéines transmembranaires impliquées dans l’interaction homotypique cellule–cellule. Classiquement, le domaine extracellulaire est composé de cinq répétitions en tandem, suivi d’un segment transmembranaire et d’une portion cytoplasmique d’environ 150 acides aminés. La portion extracellulaire d’une cadhérine interagit en présence de calcium avec la portion extracellulaire d’une autre cadhérine sur la cellule voisine. Les cadhérines se localisent au niveau membranaire dans les jonctions adhérentes. La portion cytoplasmique permet de lier le cytosquelette d’actine par l’intermédiaire des caténines. Les caténines constituent un groupe de trois protéines, α- β- et γ-caténine (également connue comme la plakoglobine). La β-caténine lie le domaine cytoplasmique de la cadhérine, l’αcaténine se lie à la β-caténine et lie à son tour directement l’actine et l’α-actinine. La 32 γ-caténine peut parfois remplacer la β-caténine. De plus, l’association entre les cadhérines et l’actine peut être bloquée par une phosphorylation de la β-caténine [35]. La VE-cadhérine (Vascular endothelial-specific cadherin) est impliquée dans le maintien de l’intégrité de l’endothélium vasculaire. La migration transendothéliale des monocytes a généralement lieu entre les bordures latérales des cellules endothéliales. L’adhérence à une couche endothéliale et la migration transendothéliale des monocytes sous un flux circulant défait de manière réversible et localisée les complexes VE-cadhérines [90]. La perte de la E-cadhérine (Epithelilal-cadherin) est associée à une perte de cohésion tissulaire et un gain d’invasivité. Dans le processus cancéreux, la perte de la E-cadhérine est associée à un mauvais pronostic et un phénotype métastatique. La perte des caténines peut amener le même résultat. D’ailleurs la protéine APC (Adenomatous polyposis coli, un gène suppresseur de tumeur), impliquée dans les cancer colorectaux, interagit normalement avec la β-caténine libre pour réguler sa dégradation. Lors d’une perte ou d’une mutation de APC, la β-caténine s’accumule et amène une augmentation de l’expression génique, ce qui agit comme un oncogène. Ainsi, l’implication des cadhérines-caténines dans la progression tumorale n’est pas seulement au niveau de l’adhérence et de la migration, mais également au niveau de la survie et de la croissance néoplasique [91]. La force de l’interaction entre les cadhérines est suffisante pour empêcher un agrégat cellulaire de se séparer, même en présence d’un flux circulant de la force de celui présent dans les artères. Ainsi, la perte de la E-cadhérine peut faciliter la dissémination des cellules cancéreuses d’une tumeur [92]. 33 1.4.4 La superfamille des Immunoglobulines – Molécules d’adhérence cellulaires (Ig–CAM) Une grande variété de récepteurs cellulaires sont inclus dans cette famille. De manière générale, les protéines de cette famille possèdent une ou plusieurs copies d’une structure Ig, une structure compacte avec deux cystéines séparées par 55 à 75 acides aminés arrangés en deux feuillets β anti-parallèles. Souvent, les membres de cette famille possèdent également une ou plusieurs copies du domaine de type III de répétition de fibronectine (fibronectin type III repeat). Ces récepteurs possèdent une portion transmembranaire unique et une portion cytoplasmique [35]. 1.4.4.1 ICAM (Intercellular Adhesion Molecule) Présentement, cinq membres de la famille ont été identifiés : ICAM-1 (CD54), ICAM-2 (CD102), ICAM-3 (CD50), ICAM-4 et ICAM-5 (telencephalin). ICAM-1 est exprimée par différentes cellules, dont les cellules endothéliales, les leucocytes et certains carcinomes. ICAM-1 lie l’intégrine αLβ2 (LFA-1 ou CD11a/CD18) ainsi que αMβ2 (Mac-1 ou CD11b/CD18) [93]. Divers agonistes pro-inflammatoires (IL-1β, TNF, LPS), le VEGF et le peroxyde augmente tous l’expression de la molécule [25, 26, 48]. ICAM-1 est impliquée dans l’adhérence des neutrophiles à l’endothélium, ainsi que dans l’adhérence et la migration des lymphocytes à travers les cellules endothéliales des microvaisseaux cérébraux [59, 94]. 34 1.4.4.2 VCAM (Vascular cell adhesion molecule) La protéine VCAM-1 (CD106) est exprimée sur l’endothélium vasculaire activé par l’IL-1, le LPS ou le TNF. Elle permet l’adhérence des monocytes, lymphocytes, basophiles et éosinophiles à l’endothélium. Les neutrophiles ne peuvent s’y lier, car ils ne possèdent pas le contre-récepteur de VCAM-1, l’intégrine α4β1 (VLA-4 ou CD49d/CD29) [26, 93]. VCAM-1, tout comme les sélectines, peut être libérée des cellules sous forme soluble. La forme soluble de VCAM-1, retrouvée dans le plasma des femmes avec cancer du sein, semble être un marqueur de l’angiogénèse. Sa détection permet de donner un indice sur l’évolution de l’angiogénèse tumorale du cancer du sein [95]. L’adhérence des leucocytes à l’endothélium par VCAM-1 provoque une structure d’ancrage à la membrane avec le recrutement des protéines moésine et ezrine (famille des protéines ERM – Ezrin, Radixin & Moesin – qui régule la dynamique d’actine corticale). Il n’est pas encore clair comment le domaine cytoplasmique de 19 acides aminés de VCAM-1 peut signaler. Cependant, l’agrégation de VCAM-1 conduit à l’activation de p38 par l’intermédiaire de Rac, pour ultimement amener à la modulation de l’intégrité de l’endothélium. Les sentiers activés suite à l’engagement de VCAM-1 régule ainsi les interactions endothéliales cellule – cellule pour permettre une migration transendothéliale [96, 97]. Voir le modèle à la figure 1-7. 35 Figure 1-7 Représentation schématique des sentiers signalétiques induit par VCAM-1 Suite à l’adhérence médiée par les intégrines, il y a agrégation de VCAM-1 et signalisation par des mécanismes encore inconnus. La signalisation implique l’activation d’un sentier dépendant de Rac, qui amène la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS – Reactive Oxygen Species) et l’activation de p38. Le lien entre p38 et la VE-cadhérine reste à faire. Adapté de [96] 36 1.5 Les voies MAP kinases Les voies MAP kinases font partie des systèmes de signalisation des cellules eucaryotes les plus répandus. Toutes les cellules eucaryotes ont différents sentiers MAP kinases qui répondent spécifiquement à différents stimuli. Il existe trois familles principales de MAPK, le sentier ERK (extracellular signal-regulated kinase) et les deux sentiers de stress, les SAPK (Stress activated protein kinase) JNK (c-jun NH2-terminal kinase) et p38. Ces sentiers possèdent diverses appellations, ils sont retrouvés au tableau 1-2. Les sentiers sont composés par un module MAP kinase. Le module est constitué de trois kinases successives. Voir figure 1-8. Les MAPKs (Mitogen activated Protein Kinases) sont des sérines/thréonines kinases qui possèdent un motif Thr-X-Tyr conservé dans la boucle d’activation du sous-domaine kinase VIII. L’identité du X dans ce motif détermine l’appartenance à une des familles. Ainsi Thr-Gly-Tyr fait partie des kinases p38, Thr-Glu-Tyr fait partie des kinases ERK et Thr-Pro-Tyr fait partie des kinases JNK. La MAPK est phosphorylée par une kinase à double spécificité (thréonine/tyrosine), la MAPK-kinase (MKK ou MEK pour MAPK/ERK-kinases). Les MKKs possèdent également un motif conservé dans la boucle d’activation du sous-domaine kinase VIII. Les MKK sont phosphorylées par les MAPK-kinase-kinase ou MAP3K. Les MAP3K sont pour leur part régulées par une variété d’activateurs et d’inhibiteurs. Il existe diverses appellations pour les différentes MKK et MAP3K, dont les plus communes se retrouvent au tableau 1-3 et 1-4. 37 Tableau 1-2 Nomenclature des MAP kinases Adapté de [98] et de [99] 38 Figure 1-8 Le coeur du module MAP kinase 39 Divers signaux convergent vers le module MAPK-kinase-kinase (MAP3K)∏ MAPKkinase (MKK)∏ MAPK, qui recrutent alors des réponses appropriées. Adapté de [98] Tableau 1-3 Nomenclature des MKK Adapté de [98] et de [99] Tableau 1-4 Nomenclature des MAP3K Adapté de [98] et de [99] 40 41 Les voies MAP kinases fonctionnent toutes de la même façon et partagent quatre principes généraux [98] : 1- Les MAPK sont des kinases « proline-dirigées ». Cependant, la sélectivité du substrat est obtenue grâce à des sites de reconnaissance spécifique à la kinase. 2- Les composantes du module MAPK ne sont pas exclusives à un seul module. Ainsi, une MKK peut phosphoryler différentes MAPK. De la même façon, toutes les composantes d’un module MAPK peuvent être contrôlées par des signaux différents. 3- La spécificité d’un sentier est obtenue avec des protéines d’échafaudage (Scaffold proteins). Ces dernières peuvent lier et séquestrer certaines composantes du module et être recrutées par certains types de signaux. 4- Pour activer le module, la régulation des MAP3K implique un recrutement membranaire, une oligomérisation et une phosphorylation. Les MAPK peuvent être activés par divers agonistes se liant à des récepteurs à activité tyrosine kinase, à des récepteurs à sept domaines trans-membranaires couplés aux protéines-G. Ils peuvent également être activés par les cytokines ainsi que par les stress physiques ou chimiques. Ils ont des effets sur l’apoptose, la transformation oncogénique, le développement, l’inflammation, la réponse immune et sur divers autres phénomènes [98, 100]. La réponse à un stimulus donné pourra varier selon le type et le contexte cellulaire. Les modules ont une organisation spatiale et temporelle dans la cellule. Cependant, les sentiers MAPKs ne sont ni rectilignes, ni hermétiques. Ils peuvent interagir avec d’autres sentiers « parallèles », ce qui est connu sous le nom de cross-talk [101, 102]. 1.5.1 ERK (extracellular signal-regulated kinase) Le sentier ERK est impliqué dans différents phénomènes physiologiques et pathologiques. Il est présenté à la figure 1-9. Citons que 30% de tous les cancers humains confondus ont une 42 mutation dans Ras (en amont du module ERK). Ce taux monte à 90% dans le cancer pancréatique et à 50% dans le cancer du côlon. La MAP3K Raf est également mutée dans une grande variété de cancer et jusqu’à 66% dans les mélanomes malins [103]. Un résultat intéressant a été obtenu par le groupe de Liliana Ossowski [104]. Ils ont démontré que le ratio d’activité entre ERK et p38 était déterminant pour passer d’un phénotype de croissance tumorale (ERK>p38) vers un phénotype d’arrêt de croissance, de dormance tumorale (p38>ERK). Les cellules cancéreuses dormantes sont difficilement identifiables cliniquement et sont souvent responsables de l’apparition de métastases tardives après une période d’apparente rémission. Le passage d’un état de croissance vers un état de dormance implique les récepteurs membranaires (dont uPAR –urokinase plasminogen activator receptor- et l’intégrine α5β1). Ce passage suppose que l’arrivée dans un nouvel organe (métastase) peut changer les récepteurs membranaires utilisés et ainsi changer le statut de la cellule cancéreuse de la croissance vers la dormance. 1.5.2 p38 La kinase p38 est l’équivalent chez la levure S. cerevisiae de la MAPK Hog1, la kinase sensible à l’osmolarité. L’appellation SAPK2 (Stress activated protein kinase) se rapporte aux isoformes α et β de la protéine p38. La famille inclut également les kinases p38γ (SAPK3) et p38δ (SAPK4). La voie p38 est fortement activée par les stress (lumière UV, choc thermique, stress oxydant, agents chimiothérapeutiques), les cytokines inflammatoires (TNF, IL-1, LPS), et divers facteur de croissance comme le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) [98, 100, 105]. Les composés pyrinidyl imidazole tels que le SB203580, se lient spécifiquement à p38 [106]. L’inhibiteur SB203580 fonctionne en compétitionnant avec l’ATP au niveau de son site de liaison sur la kinase p38, ce qui bloque son activité [107]. L’inhibiteur est, d’ailleurs, spécifique aux isoformes p38α et p38β [108]. 43 Figure 1-9 Représentation schématique de la cascade ERK Divers signaux convergent vers le module Raf•MEK•ERK. KSR (Kinase suppressor of Ras) est une protéine d’échafaudage en amont de MEK et qui est nécessaire à l’activation du module, tout comme MP-1 qui lie préférentiellement MEK1 et ERK1. ERK phosphoryle diverses protéines qui régulent les protéines du cytosquelette, le métabolisme, le remodelage de la chromatine et divers facteurs de transcription. Adapté de [103] et de [99] 44 La MAPK p38 est activée par deux MKKs, soit MKK3 et MKK6. MKK6 active toutes les isoformes de p38 tandis que MKK3 active les isoformes α, γ et δ. MKK4, qui active la voie de JNK, active l'isoforme α de p38 [109-112]. Les MAP3K et leurs activateurs sont multiples avec plusieurs branchements. Pour une synthèse, voir l’article de revue écrit par John M. Kyriakis & Joseph Avruch [98]. L’activation du sentier p38 mène à l’activation de différentes cibles nucléaires et cytoplasmiques. Les cibles nucléaires incluent des facteurs de transcription tels ATF-2, GADD153 et Elk-1, tandis que les cibles cytoplasmiques incluent Mapkapk-2/3 (MAPKactivated protein kinase 2/3) et MNK [98, 100]. L'activation de MAPKAPK2/3 par p38 mène à la phosphorylation de la petite protéine de stress HSP27, qui module la dynamique d'actine et amène la formation de fibres de tension [113]. Dans les cellules HeLa, la phosphorylation de HSP27 peut également résulter de PRAK (p38-regulated/activated kinase), une autre cible cytoplasmique de p38 [114]. Le sentier p38 est impliqué dans la réponse inflammatoire, dans l’induction de l’expression de cytokines et de molécules d’adhérence. Le sentier p38 est également impliqué dans la régulation de l’apoptose induite, entre autres, par le stress oxydant et les agents chimiothérapeutiques [115, 116]. Il joue également un rôle, de concert avec la kinase FAK, dans la migration des cellules endothéliales induite par le VEGF, une étape importante de l’angiogénèse [105, 117]. Dans la progression tumorale, l’invasion des tissus est un processus qui implique la production de protéase, afin de dégrader la matrice environnante. Parmi ces protéases, l’uPA (urokinase plasminogen activator), une sérine protéase, ainsi que son récepteur, uPAR, sont associés à la progression tumorale. Dans le cancer du sein, l’activité basale de p38 est élevée et est corrélée avec le caractère invasif des cellules. De plus, p38α est impliquée dans la stabilisation des ARNm de uPA et uPAR, deux molécules associées à un mauvais pronostic [118]. Le même groupe a démontré que l’activité basale plus élevée de p38 était associée à la liaison de l’intégrine αv à la vitronectine et ce, seulement dans des cellules malignes [119]. 45 1.6 La migration cellulaire L’analyse de la migration cellulaire donnera des résultats différents selon l’environnement dans lequel elle est étudiée. En effet, l’invasion d’une cellule dans un tissu environnant et la migration transendothéliale d’un leucocyte soumis à un flux sont deux phénomènes ayant des contraintes différentes et donc, des mécanismes qui peuvent varier. 1.6.1 Les points focaux d’adhérence et le cytosquelette L’interaction d’une cellule avec sa matrice environnante se fait par les différents récepteurs d’adhérence exprimés à la membrane. On y retrouve, entre autres, les intégrines pour lier la matrice extracellulaire (MEC) [70, 120], CD44 (une famille de molécules liant les hyaluronanes, qui est impliqué dans l’adhérence, la migration et les métastases [121]), ainsi que des protéases, telles certaines MMPs (matrix metallproteinase) [122]. L’interaction avec la matrice se fait de manière organisée, c’est-à-dire que les récepteurs se regroupent en points focaux d’adhérence, où les différents récepteurs permettent de faire le lien entre la MEC et le cytosquelette [123]. De plus, les points focaux d’adhérence sont des structures dynamiques, signalétiques et sensibles aux modifications de l’environnement. En commencant par l’extérieur de la cellule, les points focaux d’adhérence débutent par la liaison et l’oligomérisation des intégrines spécifique à une composante de la MEC. Par exemple, l’intégrine α5β1 lie la fibronectine, αvβ3, la vitronectine, α6β1 et α6β4 la laminine. Ces intégrines recrutent diverses molécules pour faire le lien avec le cytosquelette d’actine. Ce sont les protéines de la plaque d’adhérence. On y retrouve, entre autres, la vinculine, la taline, la paxilline et l’α-actinine. L’affinité, le recrutement, la localisation des intégrines et des protéines de la plaque d’adhérence peuvent être modifiés par phosphorylation. En ce sens, les points focaux d’adhérence contiennent diverses kinases, dont FAK, Src, ILK (Integrinlinked kinase), PI3K (Phosphatidylinositol 3-kinase) et les membres de la famille des petites 46 GTPases Rho. Les points focaux d’adhérence assurent la liaison au cytosquelette d’actine. On y retrouve donc, aussi, les filaments d’actine ainsi que certaines protéines qui en régulent la structure et l’organisation. Ces protéines incluent des protéines de coiffe, de polymérisation et de branchement de l’actine [35, 123-127]. La présence de nombreux points focaux d’adhérence permet d’organiser les réseaux d’actine en fibre de tension. Ces dernières sont des structures rigides, associées à la contractilité de la cellule. De manière opposée, l’actine corticale est composée d’un réseau dynamique qui permet la formation de structures telles les filipodes et lamellipodes. Les points focaux d’adhérence se font et se défont constamment dans une cellule. Ces deux processus se produisent de manière contrôlée et dirigée. Il en va de même pour l’actine et ses différentes structures. Plus une cellule est attachée fortement avec de nombreux points focaux d’adhérence, moins elle défait ses contacts et migre. Inversement, moins une cellule est attachée fortement, plus facilement elle pourra se détacher et migrer, jusqu’au point ou ses points focaux d’adhérence seront trop faibles et peu nombreux pour supporter une adhérence forte et ainsi, une migration [120, 124, 128]. Cette relation entre la vitesse de migration et la force de l’adhérence est exprimé par une courbe en forme de cloche, décrite par Palecek et collaborateurs [129]. 1.6.1.1 FAK (Focal Adhesion Kinase) À l’origine, la kinase FAK a été identifiée comme un substrat tyrosine phosphorylé dans des cellules transformées avec l’oncogène v-src. Son caractère essentiel a été démontré par les travaux qui ont rapporté que l’inactivation du gène dans une souris, fak -/-, est létale au stade embryonnaire. FAK est impliquée dans la signalisation découlant de l’adhérence des intégrines. Elle est impliquée dans diverses cascades de signalisation menant, entre autres, vers l’adhérence et la migration [130]. Les travaux du groupe de Schlaepfer [131] ont démontré que FAK assure le lien physique entre certaines intégrines et les récepteurs de l’EGF (epithelial growth factor) et du PDGF 47 (Platelet-derived growth factor). Ainsi, elle permet d’intégrer les signaux du PDGF ou de l’EGF et des intégrines pour promouvoir la migration. La kinase devient un noeud signalétique dans le « cross-talk » entre les facteurs de croissance et les intégrines. FAK est également surexprimée, tôt, dans la progression de certains cancer [130]. 1.6.2 L’invasion La première revue intégrée sur les mécanismes moléculaires de la migration a été publiée en 1996 par Lauffenburger et Horwitz [132]. Les différentes études qui ont porté sur la migration des cellules cancéreuses, semblent indiquer que les mêmes étapes ont été conservées, c’est-àdire : 1- La protrusion d’un bord de la cellule : La cellule se polarise, l’actine corticale se polymérise et projette la membrane vers l’avant. C’est l’apparition des filipodes et le début de la signalisation. 2- Formation des points focaux d’adhérence et des interactions cellule – matrice : Les intégrines reconnaissent les ligands dans la MEC et s’oligomérisent. Elles recrutent alors les protéines de la plaque d’adhérence, les kinases et les protéines liant l’actine. Finalement l’actine s’y lie, ce qui forme un point d’ancrage du cytosquelette. 3- Le recrutement des protéases : Les sites d’interaction avec la MEC amènent le recrutement de protéases, telles les MMPs. Ces dernières sont activées et clivent la matrice environnante, en exposant de nouveaux sites et en libérant l’espace pour la migration [122]. (Cette étape n’était pas décrite pour la migration en deux dimensions par Lauffenburger) 4- Contraction de la cellule : La myosine génère la force de contraction sur les fibres d’actines polymérisées, ce qui permet d’avancer l’arrière de la cellule. 48 5- Détachement de l’arrière de la cellule : Les points focaux d’adhérence se défont à l’arrière de la cellule et les différentes composantes sont recyclées vers le bord avançant de la cellule. Ces étapes sont schématisées à la figure 1-10 Une cellule cancéreuse pour devenir invasive, doit généralement perdre ou acquérir des caractéristiques. Par exemple, la perte de la E-cadhérine dans un épithélium va amener une transition épithélio-mésanchymateuse. Cette transition modifie le phénotype de la cellule vers des caractéristiques mésenchymales, moins structurés et plus mobiles [133]. La cellule pourra alors migrer tel que décrit ci-haut. Il existe également un autre type de migration, la migration de type amibe. Dans ce type de migration, les points focaux d’adhérence sont peu nombreux et il n’y a pas de fibre de tension d’actine. La migration est permise par l’actine corticale. Celle-ci permet à la cellule de se déformer rapidement avec une succession de protrusions et contractions de la membrane tout en créant que de faibles interactions avec le substrat. Ce type de migration est utilisé par les leucocytes et les cellules de certains types de cancers, tels les lymphomes [124]. Une des particularité de la migration des cellules cancéreuses est leur plasticité. En effet, elles peuvent s’adapter à un nouvel environnement ou à une nouvelle contrainte, en modifiant le type de migration utilisée. Cette caractéristique leur fournit un mécanisme d’évitement à diverses thérapies qui viserait une étape en particulier de la migration. L’utilisation de drogues pour inhiber les protéases, le blocage des intégrines ou des cadhérines, en empêchant un type de migration, peut amener ces transitions, bien qu’elles peuvent survenir de manière spontanée [124]. La plasticité dans les mécanismes de migration est illustrée à la figure 1-11. On y retrouve en plus de la migration des cellules isolées, la migration collective. C’est-à-dire qu’un amas de cellule, ou un feuillet, peut utiliser les même mécanismes de migration pour envahir un tissu, sans avoir à disséminer des cellules isolées. 49 Figure 1-10 La migration cellulaire Représentation schématique des différentes étapes de la migration d’une cellule dans une matrice en trois dimensions. Tiré de [124]. Reprinted and translated by permission from Nature Reviews Cancer [124] copyright (2003) Macmillan Magazines Ltd. 50 Figure 1-11 Plasticité de la migration tumorale Les cellules cancéreuses adaptent leur mode de migration selon les modifications qu’elles subissent. Ainsi, la perte de l’interaction cellule-cellule tend vers une migration de type mésenchymale, tandis que la perte d’intégrines ou de protéases amène une migration de type amibe. Tiré de [124]. Reprinted and translated by permission from Nature Reviews Cancer [124] copyright (2003) Macmillan Magazines Ltd. 51 1.6.3 La migration transendothéliale La particularité de la migration transendothéliale tient à deux facteurs. Premièrement, le leucocyte ou la cellule cancéreuse qui migre doit composer avec le flux circulant (une contrainte absente des tissus) et interagir avec une cellule différente (la cellule endothéliale). C’est pourquoi les molécules d’adhérence qui permettent un contact hétérotypique cellule – cellule sont impliquées dans ce type de migration. Deuxièmement, l’endothélium vasculaire doit se modifier de manière temporaire, afin de retrouver et de conserver son intégrité suite à la migration. La migration du leucocyte sur la cellule endothéliale utilise des étapes similaire à la migration mésenchymateuse. Une fois la cellule adhérée et sortie du flux circulant, elle devient polarisée, elle forme des points focaux d’adhérence puis rétracte le pôle arrière [134]. Les deux principales différences tiennent en l’absence du rôle des protéases pour dégrader la matrice et aux mécanismes d’activation des intégrines, qui peuvent être activées par les chimiokines et les sélectines. De plus, des travaux sur la migration transendothéliale des monocytes ont démontré l’implication de l’intégrine αvβ3 pour moduler l’affinité de l’adhérence de l’intégrine αLβ2 à ICAM-1. Ainsi on peut observer une communication entre les deux intégrines [135]. Le contact des monocytes sur les cellules endothéliales modifie de manière transitoire les cellules endothéliales. En plus de défaire le complexe VE-cadhérine [90], les monocytes amènent une diminution transitoire de l’activité de FAK ainsi que des modifications du cytosquelette dans la cellule endothéliale [136]. Ainsi, la cellule endothéliale peut modifier son organisation pour faciliter la migration transendothéliale. 52 1.7 Les métastases L’étude des métastases a connu deux courants majeurs. Le premier a découlé de l’hypothèse de Paget, proposé en 1889, sur la spécificité des métastases selon l’organe rencontré. Le deuxième courant a été proposé en 1929 par James Ewing. Celui-ci a supposé que la dissémination métastatique était seulement due à des facteurs mécaniques, résultant de la structure anatomique des vaisseaux sanguins. À partir des années 1970, des données ont commencé à s’accumuler pour démontrer la sélectivité des métastases. De nos jours, ces deux courants se rencontrent, principalement par les observations de Leonard Weiss [2]. En effet, les métastases régionales peuvent s’expliquer par le drainage lymphatique dans les nodules environnant la tumeur, mais certaines métastases dans des organes éloignés s’expliquent par la permissivité de ce milieu pour la croissance des cellules métastatiques. L’apparition d’une métastase dépend d’une série d’étapes consécutives inter-reliées. Toutes ces étapes doivent être réussies pour avoir la formation d’une métastase. Ces dernières sont schématisées à la figure 1-12. Une étape alternative a été décrite pour la cascade métastatique au poumon. En effet, les travaux de Al-Mehdi et collaborateurs ont démontré que les cellules cancéreuses peuvent croître localement dans le vaisseau sanguin, sans extravasation. Ainsi, de manière précoce, la micrométastase se retrouve dans le vaisseau sanguin et non dans le stroma pulmonaire [137] . La formation des métastases est en fait un processus très inefficace. Très peu de cellules qui quittent la tumeur primaire arriveront à former une métastase cliniquement visible. Parmi ces étapes, surtout les dernières sont limitantes et sont responsables de cette inefficacité. En effet, les cellules circulantes vont pratiquement toutes s’arrêter dans le premier lit vasculaire qu’elles rencontreront. La grosseur de la cellule cancéreuse par rapport à celle des capillaires est souvent suffisante pour permettre l’arrêt et l’extravasation dans un nouvel organe. Une fois implantées dans le nouvel environnement, certaines cellules vont mourir, d’autres proliférer jusqu’à induire l’angiogénèse donnant naissance à une tumeur volumineuse. Certaines cellules cancéreuses vont rester dans un état de latence. Ces cellules dormantes (ou solitaires) 53 sont insensibles à la chimiothérapie traditionnelle qui vise les cellules à division rapide. Elles sont responsables de l’apparition de métastases tardives (quelques mois ou années après la tumeur primaire) [138]. De manière similaire aux gènes suppresseurs de tumeurs, il existe des gènes suppresseurs de métastases. Ils sont énumérés au tableau 1-5. Ces derniers se caractérisent par une diminution d’expression dans les cellules métastatiques par rapport aux cellules tumorales non métastatiques. Une fois réintroduit dans une lignée tumorale, la formation de métastases in vivo est réduite, sans toutefois réduire la tumorogénicité [139]. Contrairement aux gènes suppresseurs de tumeurs qui sont souvent reliés au cycle cellulaire (par exemple Rb), les gènes suppresseurs de métastases sont plutôt reliés aux sentiers de signalisation. Il est intéressant de remarquer que les trois sentiers MAP kinases, ERK, JNK et p38, sont touchés par les gènes suppresseurs de métastases. 1.7.1 Spécificité du processus métastatique Malgré les étapes communes de la progression métastatique, chaque type de cancer aura une stratégie différente pour y parvenir. Ainsi, les protéases utilisées pour l’invasion et l’intravasation peuvent différer pour le cancer du poumon et celui du côlon. De la même façon, chaque étape du processus métastatique peut avoir une spécificité selon le type de tumeur et l’organe visé. Ainsi, les chimiokines et leurs récepteurs permettent de cibler le cancer du sein aux nodules lymphatiques et au poumon [30] et la E-sélectine permet de cibler le cancer du côlon au foie [67]. Le tableau 1-6 compile les différents phénotypes observés chez des cancer humains, l’intérêt serait de pouvoir utiliser ces caractéristiques afin de caractériser le potentiel métastatique de manière pronostique. Les sites de métastases varient selon l’origine du cancer. informations pour 16 différents cancers humains. L’annexe A regroupe ces 54 Figure 1-12 La cascade métastatique Les étapes de la progression métastatique. a) La tumeur se forme localement. b) Les cellules deviennent invasives, elles traversent la membrane basale et migrent. Les cellules entrent dans la circulation par c) l’intermédiaire du système lymphatique ou d) directement dans le système sanguin. e) Les cellules survivent en circulation s’arrêtent et entrent dans un nouvel organe. Les deux dernières étapes sont parfois appelées la colonisation métastatique, f) les cellules isolées survivent dans le nouvel 55 organe et g) commencent à croître et se vascularisent pour former une métastase visible. Adapté de [139] Tableau 1-5 Gènes suppresseur de métastases Adapté de [139]. 56 Tableau 1-6 Phénotype métastatique de cancer humains ↑ = surexpression, ↓ = répression, — = aucun changement. Adapté de [140] 1.7.2 Approche thérapeutique Trois raisons expliquent la complexité de traitement du cancer et de ses métastases. Premièrement, les tumeurs, bien que d’origine clonale, deviennent rapidement hétérogènes. Elles deviennent composées de sous-populations de cellules avec des potentiels prolifératifs, angiogéniques, invasifs et métastatiques différents. Deuxièmement, bien que la métastase peut être également d’origine clonale, l’instabilité génétique amène rapidement de nouvelles souspopulations hétérogènes. Finalement, l’efficacité de la métastase dépend des multiples interactions des cellules cancéreuses avec l’environnement. La cellule métastatique peut s’adapter et être modifiée par les réponses homéostatiques spécifiques d’un organe [141]. Les traitements traditionnel du cancer, c’est-à-dire la chirurgie, l’irradiation et la chimiothérapie, ont peu d’effets sur les métastases. La fenêtre thérapeutique pour le traitement des métastases peut être ciblée sur toutes les étapes du processus métastatique. Le tableau 1-7 situe différents traitement par rapport à l’étape du processus métastatique qu’ils peuvent inhiber. Faute de pouvoir traiter la métastase avant sa formation, l’intérêt est peut-être de le traiter comme une maladie chronique et de l’empêcher de proliférer. [142] 57 58 Tableau 1-7 Approche thérapeutique contre la cascade métastatique Abréviations : A, adhérence; D, dégradation (de la matrice); M, migration; R, récepteur de facteur de croissance; C, chirurgie; IR, irradiation, CH, chimiothérapie Adapté de [143]. 59 1.8 Objectifs du projet de recherche Le but de ce travail de doctorat est de caractériser le rôle des interactions cellule cancéreuses – cellules endothéliales dans le processus métastatique. Principalement, ce projet de recherche a été élaboré à partir de trois observations. Premièrement, les travaux de Read et collaborateur [17] impliquait la kinase p38 dans le contrôle de l’expression de la E-sélectine. Deuxièmement, la liaison à la E-sélectine a été liée à l’adhérence des cellules cancéreuses à l’endothélium [60, 144, 145]. La capacité de lier la E-sélectine corrélait avec le potentiel métastatique de cellules cancéreuses du côlon [61]. Finalement, les travaux de Soltesz et collaborateur [57] laissait sous-entendre une signalisation dans la cellule cancéreuse par l’intermédiaire de la liaison à la E-sélectine. À partir de ces résultats, les objectifs suivants ont été fixés : 1- Vérifier le rôle de la kinase p38 dans l’expression de la E-sélectine. 2- Étudier les molécules médiant l’adhérence des cellules cancéreuses aux cellules endothéliales, avec comme modèle de cellules endothéliales humaines, les HUVEC (Human Umbilical Vein Endothelial Cell). 3- Vérifier l’implication et la sélectivité de la E-sélectine dans l’adhérence des cellules cancéreuses aux HUVEC. 4- Déterminer le rôle de la kinase p38 dans l’adhérence des cellules cancéreuses aux HUVEC et préciser son implication dans la migration transendothéliale. 60 1.8.1 Aperçu de la thèse Les premiers résultats ont démontré que le sentier p38 n’est pas essentiel à l’expression de la E-sélectine, cependant, la liaison à la E-sélectine active le sentier p38 dans la cellule cancéreuse et cette activation est nécessaire pour la migration transendothéliale des cellules cancéreuses. Cet article représente le chapitre 2 de la thèse. Ces premiers résultats permettaient de lier l’activation de la cellule cancéreuse par l’adhérence à la E-sélectine au sentier p38 et à la migration. J’ai écrit une revue à ce sujet, qui se trouve au chapitre 3. Par la suite, nous avons vérifié l’implication des intégrines dans l’adhérence des cellules cancéreuses HT-29 aux HUVEC. C’est ainsi que nous avons démontré que l’intégrine β4 est impliquée dans l’adhérence aux cellules endothéliales activées. De plus, nous démontrons qu’il existe un lien entre la liaison à la E-sélectine et l’intégrine β4. Ces travaux sont présentés dans le chapitre 4. Le chapitre 5 présente des résultats complémentaires, qui n’ont pas encore fait l’objet de publications. On y retrouve entre autres des résultats préliminaires sur le ligand de la E-sélectine ainsi que sur la spécificité d’adhérence des cellules HT-29 sur des lignées endothéliales de diverses origines. Le chapitre 6 fait état d’une discussion générale et conclusion sur l’ensemble de ces résultats. Il ouvre également sur l’implication clinique potentiel de ces résultats. L’annexe A présente une compilation des différents sites métastatiques chez l’humain accompagnée des statistiques canadienne sur le cancer en 2003. L’annexe B présente les résumés que j’ai présentés aux différents congrès auquel j’ai participé durant ma formation ainsi que ma contribution dans un autre article scientifique du laboratoire. Les chapitres 2, 3 et 4 ont leur propre bibliographie en fin de chapitre. Pour ce qui est des chapitres 1, 5, 6, 7 et les annexes, la bibliographie complète se trouve à la fin de la thèse. Chapitre 2 L’adhérence par la E-sélectine et l’activation de la kinase p38 dans la migration 62 2 La migration transendothéliale des cellules de carcinome de côlon nécessite l’expression de la Esélectine par les cellules endothéliales et l’activation de SAPK2/p38 (stress-activated protein kinase-2) dans la cellule tumorale. Ce chapitre fait l’objet d’une publication dans la revue The Journal of Biological Chemistry (276 (36), pp.33762-33772, 2001) et constitue la version finale telle que publiée dans ce journal. Ce travail est reproduit ici avec la permission du journal. Cet article a été écrit avec mes travaux. J’ai effectué l’ensemble des figures à l’exception de la figure 2-4b ainsi que la version finale de la figure 2-6a à 2-6d qui a été effectuée par le second auteur. J’ai également contribué à son écriture. Les auteurs 3 & 4 (de Virginia Commonwealth University) nous ont fournis les cellules utilisées dans la figure 2-8. 63 2.1 Résumé L'adhérence et la migration des cellules tumorales sur et à travers l'endothélium vasculaire sont des étapes critiques de l'invasion métastatique. Nous avons étudié les rôles de la Esélectine et de la kinase SAPK2/p38 dans la modulation de l'adhérence et de la migration transendothéliale des cellules de carcinome HT-29. Le TNFα a fortement augmenté l'expression de la E-sélectine par les cellules endothéliales de la veine ombilicale humaine (HUVEC). Cet effet s’est avéré indépendant de l'activation de SAPK2/p38 induite par le TNFα. L'adhérence des cellules HT-29 sur une monocouche de HUVEC traitée préalablement avec du TNFα s’est aussi démontrée dépendante de l'expression de la E-sélectine mais indépendante de l'activité SAPK2/p38 des HUVEC et des cellules tumorales. L'adhérence des cellules HT-29 aux HUVEC exprimant la E-sélectine a mené à l'activation de SAPK2/p38 dans les cellules tumorales tel que reflété par la phosphorylation augmenté du facteur de polymérisation d'actine HSP27 par la kinase MAPKAP k2/3, une cible directe de SAPK2/p38. D'ailleurs, une protéine chimérique de E-sélectine/Fc a rapidement augmenté l'activation de SAPK2/p38 dans les cellules HT-29. Le blocage de l’activité de SAPK2/p38 des cellules HT29 par le SB203580 ou en exprimant une forme dominante négative de SAPK2/p38 a empêché leur migration transendothéliale. De même, les cellules HeLa exprimant stablement un mutant kinase-inactif de SAPK2/p38 ont montré une capacité diminuée de traverser une couche de HUVEC. De façon générale, nos résultats suggèrent que le contrôle de la migration transendothéliale des cellules tumorales implique deux étapes essentielles: l’adhérence à l'endothélium par des molécules d'adhérence, telle la E-sélectine, et un potentiel motogénique accru suite à l'activation, médiée par l’adhérence, de la voie SAPK2/p38. 64 2.2 Article Transendothelial migration of colon carcinoma cells requires expression of E-selectin by endothelial cells and activation of stress-activated protein kinase-2 (SAPK2/p38) in the tumor cells Julie Laferrière1, François Houle1, Mohiuddin M. Taher2, Kristoffer Valerie2, and Jacques Huot1 From 1 Le Centre de recherche en cancérologie de l’Université Laval, L’Hôtel-Dieu de Québec, Québec G1R-2J6, Canada and 2 Department of Radiation Oncology, Massey Cancer Center, Virginia Commonwealth University, Richmond, Virginia 23298-0058 This work was supported by Canadian Institutes of Health Research Grant MT15402, the Cancer Research Society Inc., and United States Public Health Grant PHS CA53199. Julie Laferrière holds studentships from FRSQ/FCAR-CRSNG and The Cancer Research Society Inc. To whom correspondence should be addressed: Centre de Recherche en Cancérologie de l’Université Laval, L’Hôtel-Dieu de Québec, 11 Côte du Palais, Québec, G1R 2J6, Canada. Tel.: 418-691-5553; Fax: 418-691-5439; E-mail: [email protected] RUNNING TITLE: E-selectin adhesion and SAPK2/p38 activation in metastasis 65 2.2.1 Summary Adhesion and migration of tumor cells on and through the vascular endothelium are critical steps of the metastatic invasion. We investigated the roles of E-selectin and of stress-activated protein kinase-2 (SAPK2/p38) in modulating endothelial adhesion and transendothelial migration of HT-29 colon carcinoma cells. Tumor necrosis factor (TNFα) strongly increased the expression of E-selectin in human umbilical vein endothelial cells (HUVEC). This effect was independent of the activation of SAPK2/p38 induced by TNFα. Adhesion of HT-29 cells on a monolayer of HUVEC pretreated with TNFα was dependent on E-selectin expression but was independent of SAPK2/p38 activity of both HUVEC and tumor cells. The adhesion of HT-29 cells to E-selectin-expressing HUVEC led to the activation of SAPK2/p38 in the tumor cells as reflected by the increased phosphorylation of the actin-polymerizing factor HSP27 by mitogen-activated protein kinase 2/3, a direct target of SAPK2/p38. Moreover, a recombinant E-selectin/Fc chimera quickly increased the activation of SAPK2/p38 in HT-29 cells. Blocking the increased activity of SAPK2/p38 of HT-29 cells by SB203580 or by expressing a dominant negative form of SAPK2/p38 inhibited their transendothelial migration. Similarly, HeLa cells stably expressing a kinase-inactive mutant of SAPK2/p38 showed a decreased capacity to cross a layer of HUVEC. Overall, our results suggest that the regulation of transendothelial migration of tumor cells involves two essential steps as follows: adhesion to the endothelium through adhesion molecules, such as E-selectin, and increased motogenic potential through adhesion-mediated activation of the SAPK2/p38 pathway. 2.2.2 Footnotes The abbreviations used are: ICAM, intercellular adhesion molecule; ATF2, activating transcription factor-2; FAK, focal adhesion kinase; HSP, heat shock protein; HUVEC, human umbilical vein endothelial cells; JNK, Jun-N-terminal kinase; MAP kinase, mitogen activated protein kinase; MAPKAP K2, MAP kinase-activated protein kinase 2; SAPK, stress-activated 66 protein kinase; TNFα, tumor necrosis factor α; VEGF, vascular endothelial growth factor; GST, glutathione S-transferase; MOPS, 4-morpholinopropanesulfonic acid; FBS, fetal bovine serum; PMSF, phenylmethylsulfonyl fluoride; PAGE, polyacrylamide gel electrophoresis; IEF, isoelectric focusing. 2.2.3 Introduction Circulating tumor cells attach to adhesive endothelial molecules, and these interactions are pivotal during the metastatic process. E-selectin, whose expression is induced by cytokines and growth factors released by tumor cells, promotes the endothelial adhesion of tumor cells from various origins, and this correlates with metastatic dissemination of tumor cells, e.g. to liver, lung and bones (1-4). The ability of colon tumor cell clones to bind E-selectin on endothelial cells is even directly proportional to their metastatic potential (5). Moreover, inhibiting the expression of E-selectin with drugs such as cimetidine prevents metastasis (6). Metastatic colonization also correlates with the expression of other types of endothelial adhesion molecules such as P-selectin and ICAM (7-12). Futhermore, the metastatic potential is associated with the circulating levels of soluble endothelial adhesion molecules shed by activated endothelial cells of cancer patients (13-17). The increased metastatic potential associated with adhesion of tumor cells to the endothelium might result from two distinctive processes as follows: local intravascular proliferation of the attached tumor cells or extravasation of these cells following their transendothelial migration into the sub-vascular tissues (18,19). In both cases, the underlying biochemical mechanisms remain ill-defined. Stress-activated protein kinase-2 (SAPK2/p38), a member of the MAP kinase cascade family, transduces the signals generated by stress and growth factors (20-22). Like other MAP kinase signaling pathways, the SAPK2/p38 pathway consists of the MAP kinase module, the MAP kinase itself (SAPK2/p38), the MAP kinase kinases (e.g. MKK3, MKK4 and MKK6) and the MAP kinase kinase kinases (e.g. ASK1 and TAK1) (23,24). Activation of SAPK2/p38 is involved in the synthesis of pro-inflammatory cytokines and activates a number of 67 transcription factors such as MEF2C, ELK-1 and ATF-2 (25-28). It also regulates the activation of cytoplasmic kinases such as MAPKAP kinases 2/3 (29-33) which leads to phosphorylation of the actin-polymerizing factor HSP27. In endothelial cells, a cell type that expresses high levels of HSP27, SAPK2/p38-mediated phosphorylation of HSP27 triggers actin polymerization and reorganization into stress fibers in response to oxidative stress and VEGF (21,22,34). In the case of VEGF, activation of SAPK2/p38, downstream of VEGFR2, is accompanied by an HSP90-dependent tyrosine phosphorylation of FAK, a key protein kinase involved in the assembly of focal adhesions. SAPK2/38-mediated actin polymerization with FAK-dependent assembly of focal adhesions allow the actin reorganization required for cell migration in various cellular systems (20,22,35-38). In the present study, we show that E-selectin mediates adhesion of colon carcinoma HT-29 cells to endothelial cells. This contributes to activate the SAPK2/p38 pathway in the tumor cells and enhances their motogenic potential and transendothelial migration. 2.2.4 Experimental procedures Materials--[γ-32P]ATP (3000 Ci/mmol) and Na51Cr (200-500mCi/mg) were purchased from Dupont and Amersham Pharmacia Biotech, respectively. TNFα and SB203580 were purchased from Calbiochem. Calcein-AM was obtained from Molecular Probes (Eugene, OR), cycloheximide was from Sigma, and Tfx-50 was from Promega (Madison, WI). Recombinant HSP27 was purified from Escherichia coli transformed with a plasmid containing the coding sequence for Chinese hamster HSP27 (39). Myc-tagged human HSP27 and LT-tagged-MAPKAP K2 plasmids were obtained from Dr. Jacques Landry (Laval University). pCMV-flag-p38 (Ala, Gly, Phe) was a gift from Dr. Roger Davis (University of Massachusetts). Recombinant human E-selectin/Fc chimera was obtained from R&D Systems (Minneapolis, MN). pEGFP-C1 was purchased from Clonetech (Palo Alto, CA). Chemicals for electrophoresis were obtained from Bio-Rad and Fisher. 68 Antibodies--Anti-MAPKAP K 2/3 is a polyclonal antibody raised in the rabbit after injecting a glutathione S-transferase (GST) fusion protein containing the 223 C-terminal amino acids of Chinese hamster MAPKAP kinase-2 (33). Anti-E-selectin (Brig-E4 and BBA26) antibodies are mouse monoclonal antibodies that were purchased from R&D Systems and Chemicon (Temicula, CA) respectively. Anti-human TNFα neutralizing antibody was purchased from R&D Systems. Mouse IgG1κ was obtained from Sigma. Myc was detected with the monoclonal antibody 9E10 (40). The phospho-p38/SAPK2 antibody is a rabbit polyclonal antibody purchased from New England Biolabs (Beverly, MA). Cells--Human umbilical vein endothelial cells (HUVEC) were isolated by collagenase digestion of umbilical veins from undamaged sections of fresh cords (34). Briefly, the umbilical vein was cannulated, washed with Earle’s balanced salt solution, and perfused for 10 min with collagenase (1 mg/ml) in Earle’s balanced salt solution at 37oC. After perfusion, the detached cells were collected, and the vein was washed with medium 199 and the wash-off pooled with the perfusate. The cells were washed by centrifugation and plated on gelatincoated 75 cm2 culture dishes in medium 199 containing 20% heat-inactivated fetal bovine serum (FBS), endothelial cell growth supplement (60 µg/ml), glutamine, heparin and antibiotics. Replicated cultures were obtained by trypsinization and were used at passages ≤ 5. The identity of HUVEC as endothelial cells was confirmed by their polygonal morphology and by detecting their immunoreactivity for factor VIII-related antigens. HT-29 human colon carcinoma cells were obtained from ATCC (Manassas, MD). They were cultivated in McCoy 5A medium supplemented with 10% fetal bovine serum. HL-60 cells, obtained from ATCC, were cultivated in RPMI 1640 medium supplemented with 20% heat-inactivated FBS. HeLa cells stably transfected with a plasmid containing a kinase-inactive mutant of SAPK2/p38α (p38(AGF)/HeLa) and the parental HIVCat/HeLa cells (HeLa) were maintained in Dulbecco’s modified Eagle’s medium supplemented with 10% FBS and appropriate selection drugs (G418 and hygromycin B) (41, 42). Cultures were kept at 37oC in a humidified atmosphere containing 5% CO2. Transfection-- HT-29 cells were plated 24 h before lipofection (1.3 x 106 cells/25cm2 flasks or 1.106/60-mm petri dishes) and incubated, for 2 h in the absence of serum, with 6.3 or 8.15 µg/dish of plasmids (pCMV-flag-p38 AGF, Myc-tagged human HSP27, LT-tagged-MAPKAP 69 K2, pEGFP-C1) and Tfx-50TM at a ratio of 3:1. The incubation medium was then changed with fresh medium, and treatments were applied 24 h post-transfection. Immunoprecipitation--After treatments, cells were scraped and extracted in lysis buffer containing 20 mM MOPS pH 7.0, 10% glycerol, 80 mM β−glycerophosphate, 5 mM EGTA, 0.5 mM EDTA, 1 mM Na3VO4, 5 mM Na4P2O7, 50 mM NaF, 1% Triton X-100, 1 mM benzamidine, 1 mM dithiothreitol, and 1 mM phenylmethylsulfonyl fluoride (PMSF). The extracts were vortexed and centrifuged at 17,000 x g for 12 min at 4oC. The clarified supernatants were stored at -80oC. The further steps were carried out at 4oC. The clarified supernatant was diluted 4 times in buffer I (20 mM Tris-HCl pH 7.5, 150 mM NaCl, 0.1 mM EDTA, 1 mM EGTA, 1 mM MgCl2, 1 mM Na3VO4, 1% Triton, 1 mM PMSF). Undiluted antibodies were added in limiting concentrations, and the mixtures were incubated for 1 h. Ten µl of protein A Sepharose (Amersham Pharmacia Biotech) 50% v/v in buffer I were added, and the mixtures were incubated for 30 min. Samples were centrifuged for 15 sec and washed 3 times with 300 µl of buffer I. Immunoprecipitates were directly used for the kinase assays. Kinase assays--SAPK2/p38 activation was measured by assessing the activity of its substrate MAPKAP K2. The activity of immunoprecipitated MAPKAP K2 was measured using recombinant HSP27 (34). The assays were carried out in 20 µl of kinase buffer K: 100 µM ATP, 3 µCi of [γ32P] ATP (3000 Ci/mmole), 40 mM p-nitrophenyl phosphate, 20 mM MOPS, pH 7, 10% glycerol, 15 mM MgCl2, 0.05% Triton X-100, 1 mM dithiothreitol, 1 mM leupeptin, and 0.1 mM PMSF. The kinase activity was assayed for 30 min at 30oC and was stopped by the addition of 10 µl SDS-PAGE loading buffer. In the case of SAPK1/JNK activity, the cell extract was adsorbed on GST-Jun beads, and the kinase was tested using the same GST-N-terminal Jun as substrate (34). Briefly, the GST-Jun fusion proteins bound to glutathione-Sepharose beads were incubated for 30 min at 4oC with the extracts in buffer I. The beads were then pelleted, washed with I buffer and incubated for 30 min at 30oC with 3 µCi [γ-32P]-ATP (3000 Ci/mmol) in kinase buffer K containing 10 mM MgCl2. The phosphorylated GST-Jun was boiled in SDS sample buffer to stop the reaction. The activity of the various kinases was quantified by measuring the incorporation of radioactivity into the 70 specific substrate after SDS-PAGE. Kinase activities were evaluated by measuring incorporation of the radioactivity into the specific substrates after resolution by SDS-PAGE and quantification using liquid scintillation counting or by PhosphorImager (Molecular Dynamics). In certain experiments, SAPK2/p38 activity was evaluated by Western blotting using an antibody that recognizes the phosphorylated form of SAPK2/p38 (New England Biolabs). Phosphorylation of HSP27--HT-29 cells co-transfected with Myc-tagged HSP27, and LT-tagged MAPKAP K2 plasmids were trypsinized, put in suspension and then left to adhere to plastic only (Petri dish), to control HUVEC or to HUVEC-expressing E-selectin following exposure to TNFα in the presence or not of a neutralizing anti-TNFα antibody. After 30 min, adhering cells were extracted in IEF buffer, and protein were fractionated by IEF and transferred onto nitrocellulose as described previously (34). After blotting Myc-tagged HSP27 isoforms A-D were revealed with the monoclonal anti-Myc antibody 9E10 and an ECL detection kit (Amersham Pharmacia Biotech). The proportion of each of the isoforms has been quantified after normalization for the same amount of HSP27/sample. Adhesion assays--HUVEC were plated on gelatin-coated slides and left to grow to confluence for 24-48 hours. HT-29 cells, HL-60 cells and HeLa cells were labeled for 30 min at 37ºC with calcein. Labeled cells were left to adhere to the endothelial layer for 30 min at 37ºC. The endothelial layer was washed twice with phosphate-buffered saline, and the attached cells were quantified by measuring the fluorescence emission using a fluorometer. Transendothelial cell migration assay-- Cell migration was assayed using a modified Boyden chamber assay. HUVEC (150, 000) were grown to confluence (48 h) on an 5.0 µm pore size gelatinized polycarbonate membrane separating the two compartments of a 6.5 mm migration chamber (Transwell Costar). HUVEC were treated or not with 10 ng/ml TNFα for 90 min. Thereafter, culture media were changed for fresh media and cells incubated for an additional 2.5h. Tumor cells in suspension were labeled for 1.5h with 100 µCi 51 Cr/106 cells and then added in migration buffer (medium 199, 10 mM HEPES pH 7.4, 1.0 mM MgCl2, 0.5% bovine serum albumin) on the monolayer of HUVEC, previously washed with the same buffer. After 4.5h, cells on the upper face of the membrane were scraped using a cotton swab. The number 71 of tumor cells that have migrated to the lower face of the filter was counted by detaching the membrane and counting the radioactivity. In some experiments, HT-29 cells were not radiolabeled. After migration, cells on the upper face of the membrane were scraped using a cotton swab and cells on the lower face were fixed with 3.7% formaldehyde and stained with Mayer’s hematoxylin solution. The number of cells on the lower face of the filter was counted in five fields under X 100 magnification. HT-29 cell number has been determined after correction for the background of HUVEC (<10% of total number of counted cells). Confocal fluorescence microscopy--Confocal microscopy was used for immunofluorescent visualization of F-actin, E-selectin and ICAM (33). The cells were plated on gelatin-coated LabTek dishes. After treatment, they were fixed with 3.7% formaldehyde and permeabilized with 0.1% saponin in phosphate buffered saline, pH 7.5. F-actin was detected using fluorescein isothiocyanate-conjugated phalloidin (33.3 µg/ml) diluted 1:50 in phosphate buffer. Brig-E4 monoclonal antibody was used to detect E-selectin. The antigen-antibody complexes were detected with biotin-labeled anti–mouse IgG and were revealed with TexasRed conjugated streptavidin. The cells were examined as reported previously by confocal microscopy with a Bio-Rad MRC-1024 imaging system mounted on a Nikon Diaphot-TDM equipped with a X 60 objective lens with a 1.4 numerical aperture (34). Statistical analysis--Data are mean +/- S.D. Statistical analysis was done by using the appropriate Student t test. p< 0.05 was considered as significant. 72 2.2.5 Results E-Selectin-dependent adhesion of tumor cells to endothelial cells is independent of SAPK2/p38 activity – In primary cultures of HUVEC, TNFα induced a strong activation of the expression of endothelial adhesion proteins that include E-selectin and ICAM (Figures 21a to 2-1d and data not shown). This induction was maximal after 4 h and required de novo protein synthesis being inhibited by cycloheximide (Figure 2-1e and 2-1f). As illustrated in figures 2-2a to 2-2c, the expression of E-selectin correlated with an increased adhesion of both colon carcinoma HT-29 cells and HL-60 leukemia cells to a monolayer of HUVEC. After 30 min, the number of HT-29 cells that adhered to HUVEC-expressing E-selectin, following activation with TNFα, was 5-fold higher than when adhering to inactivated HUVEC. Similarly, HT-29 cells quickly adhered to immobilized recombinant human E-selectin/Fc chimera (data not shown). An anti-E-selectin neutralizing antibody, but not a matched isotype antibody, decreased the adhesion of both cancer cell types to the activated endothelium (Figures 2-2a to 2-2c). Cycloheximide also inhibited the adhesion of HT-29 cells, which is consistent with the fact that adhesion required de novo E-selectin synthesis (Figure 2-2a). These results indicate that E-selectin expression is a major determinant in the adhesion of tumor cells to endothelial cells. 73 74 Figure 2-1 TNFα-induced de novo expression of E-selectin is not mediated by activation of SAPK2/p38. HUVEC plated on gelatin-coated slides were left untreated (A and B) or were pretreated for 60 min with 100 µM cycloheximide (E and F) or with 5 µM SB203580 (G and H). Then TNFα (10 ng/ml) was added for 90 min to C to H. Thereafter, culture media were changed for fresh media alone (A to D) or fresh media containing 100 µM cycloheximide (E and F) or 5 µM SB203580 (G and H) and cells were incubated for an additional 2.5h. After treatments, cells were processed for actin staining using fluorescein isothiocyanate-conjugated phalloidin (A, C, E, G) or E-selectin detection with monoclonal antibody Brig-E4 complexed with a biotin-labeled anti-mouse IgG and revealed with Texas Red-conjugated streptavidin (B, D, F, H). Cells were then examined by confocal microscopy. 75 76 Figure 2-2 E-selectin-dependent adhesion of tumor cells to endothelial cells does not require activation of SAPK2/p38. A and B, HUVEC plated on gelatin-coated slides were left untreated or were treated for 90 min with 10 ng/ml TNFα. Thereafter, culture media were changed for fresh media, and cells were incubated for an additional 2.5h in the presence or absence of increasing concentrations of an anti-E-selectin neutralizing antibody (BBA26, last 60 min), of a matched isotype antibody (last 60 min), of 5 µM SB203580 (last 30 min) or of 100 µM cycloheximide (1h prior to TNFα treatment). HT-29 cells labelled with calcein-AM were then added to the endothelial layer and left to adhere for 30 min at 37˚C. After washing, fluorescence was quantified to measure the number of adherent cells. C, HUVEC plated on gelatin-coated slides were left untreated or were treated for 90 min with 10 ng/ml TNFα. Thereafter, culture media were changed for fresh media and cells were incubated for an additional 2.5h in the presence or absence of an anti-E-selectin neutralizing antibody (last 60 min) or with a matched isotype antibody (last 60 min). HL-60 cells labeled with calcein-AM were then added on the HUVEC layer and left to adhere for 30 min at 37˚C. After washing, fluorescence was quantified to determine the number of adherent HL-60 cells. Data points represent the mean + SD. p was determined by the Student’s t test. *: p< 0.0125 and †: p <0.0005. mAb, monoclonal antibody. 77 TNFα also induced in HUVEC, a marked time- and dose-dependent stimulation of SAPK2/p38 that is characterized by an increased activity of MAPKAP K2/3, a direct physiological target of SAPK2/p38 (21). Maximal stimulation was obtained after 10 min exposure to concentrations of TNFα equal to or higher than 5 ng/ml (Figure 2-3a and 2-3b). The pyridinylimidazole derivative SB203580, in concentrations of 1-5 µM, completely inhibited the TNFα-induced increase in SAPK2/p38 activity as reflected by the inhibition of MAPKAP K2/3 activation in cells exposed to TNFα (Figure 2-3c). In contrast, SB203580 had no effect on the activity of SAPK1/JNK that was co-activated with SAPK2/p38 in the presence of TNFα (Figure 2-3d). Inhibiting the TNFα-induced increase in SAPK2/p38 activity by SB203580 did not impair the expression of E-selectin which suggested that activation of SAPK2/p38 was not required for the expression of this adhesion molecule (Figure 2-1g and 2-1h). Accordingly, blocking the SAPK2/p38 activity of HUVEC with SB203580 did not inhibit the adhesion of HT-29 cells to HUVEC (Figures 2-2a). Overall, these results indicate that activation of SAPK2/p38 is not necessary for the expression of Eselectin by endothelial cells nor for the adhesion of tumor cells to endothelial cells. E-Selectin expression by endothelial cells and activation of SAPK2/p38 in the tumor cells are both required for the transendothelial migration of tumor cells – E-selectin-dependent adhesion of leukocytes to the endothelium is a prerequisite to their transendothelial migration during the inflammatory process (43). We thus verified whether E-selectin-mediated adhesion was required for the migration of tumor cells across an endothelial layer separating the upper and lower compartments of a Boyden-modified chamber. HT-29 cells have by themselves a very low motogenic potential, being unable to traverse a polycarbonate membrane, even following the addition of FBS in the lower chamber (data not shown). However, HT-29 cells migrated across an endothelial layer of HUVEC, and this migration was enhanced by pretreating HUVEC with TNFα (Figure 2-4a). This increase in cell migration was reduced down to control levels by pretreating HUVEC with the anti-E-selectin antibody indicating the requirement of E-selectin expression and E-selectin-dependent adhesion for HT-29 cell migration across an endothelial cell layer (Figure 2-4a). 78 79 Figure 2-3 Dose- and time-dependent activation of SAPK2/p38 induced by TNFα in HUVEC HUVEC were treated for 15 min with increasing concentrations of TNFα (A) or for various periods with 10 ng/ml TNFα (B). C, HUVEC were pretreated for 1h with vehicle (DMSO 0.25%) or with 5 µM SB203580 before administration of 10 ng/ml TNFα for 15 min. After treatments, samples were extracted and SAPK2/p38 activity was evaluated in immunocomplex assays by measuring the activity of MAPKAP K2, using a specific anti-MAPKAP K2 antibody and rHSP27 as substrate. Results are expressed as the ratio of kinase activity of stimulated cells over the activity of unstimulated cells. Representative results from three experiments are shown. D, HUVEC were pretreated for 1h with vehicle (DMSO 0.25%) or with 5 µM SB203580 before administration of 25 ng/ml TNFα for 15 min. After treatments, samples were extracted and were adsorbed on GST-c-Jun beads, and the kinase activity was tested using the same GST-N-terminal Jun as substrate. Results are expressed as the ratio of kinase activity of stimulated cells over the activity of unstimulated cells. 80 81 Figure 2-4 Transendothelial migration of HT-29 tumor cells requires E-selectin expression by endothelial cells and increased SAPK2/p38 activity in the tumor cells. HUVEC were grown to confluency for 48 h on a 5-µm pore size polycarbonate membrane in Boyden-modified chambers. HUVEC were treated or not with 10 ng/ml TNFα for 90 min. Thereafter, culture media were changed for fresh media and cells incubated for an additional 2.5h. A, HUVEC were treated or not for the last 60 min with an anti-E-selectin neutralizing antibody. HT-29 cells pretreated for 30 min with 5 µM SB203580 or with the vehicle (DMSO 0.1%) were then added on the endothelial layer and left to migrate for 4.5h at 37˚C. B, HT-29 cells were transiently transfected with the indicated amount of pCMV-flag-p38 AGF cDNA for 24h before being harvested and added to the layer of HUVEC and then left to migrate for 4.5h. Results are expressed as the ratio of the number of HT-29 cells that have crossed the activated endothelial layer over the number of HT-29 cells that have crossed the unstimulated endothelial layer. A, data points represent the mean + SD. p was determined by the Student’s t test, n = 3-6 from two different experiments. B, data points represent the means from duplicates, and results are representative from two different experiments. 82 We recently reported that activation of SAPK2/p38, by leading to the phosphorylation of the actin polymerizing factor HSP27, is importantly involved in transducing the motogenic signal elicited by VEGF in endothelial cells (20,22). Moreover, SAPK2/p38 was highly reactive in HT-29 cells being activated by cytokines, such as TNFα, that are associated with the neoplastic process. SB203580 inhibited this increased SAPK2/p38 activity in response to TNFα (Figure 2-5). From these observations, we hypothesized that E-selectin-mediated adhesion could activate the SAPK2/p38-HSP27 pathway in the tumor cells and that this could trigger their transendothelial migration. We then examined whether SAPK2/p38/HSP27 pathway. E-selectin-mediated adhesion could activate the HT-29 cells were transiently transfected with Myc-tagged human HSP27 and LT-tagged MAPKAP K2 and then were put in suspension and added to plastic only (Petri dish), to control HUVEC or to HUVEC-expressing E-selectin following activation with TNFα. Thirty minutes after adhesion, cell extracts were prepared from adhering cells and phosphorylation of HSP27 was evaluated by IEF electrophoresis to separate the four major isoforms of HSP27, A-D, that represent unphosphorylated, monophosphorylated, biphosphorylated and triphosphorylated variants of the protein. Results showed that adhesion of HT-29 cells to HUVEC-expressing E-selectin was associated with a 3.5-fold increase in the proportion of phosphorylated C form in comparison with the proportion of C form found in HT-29 cells that have adhered to plastic or to untreated HUVEC (Figure 2-6a and 2-6d). This was associated with a proportional significant decrease in the amount of the unphosphorylated A form in the HT29 cells adhering to E-selectin-expressing HUVEC (Figure 2-6b). Phosphorylated B form was present in any of the adhering conditions, but its proportion did not vary (Figure 2-6c). Expression of E-selectin in HUVEC has been induced by pre-treating the cells for 90 min with 10 ng/ml TNFα followed by a medium change and a further 2h30 incubation in fresh medium. Hence, it is possible that a fraction of TNFα exogenously added to HUVEC to trigger synthesis of E-selectin remained bound to HUVEC or in solution in the fresh culture medium at the time of adding HT-29 cells to activated HUVEC. Since TNFα activated SAPK2/p38 in HT-29 cells (Figure 2-5), we thus considered the eventuality that residual TNFα contributed to increase the phosphorylation of HSP27 in the adherent HT-29 cells. To exclude this possibility, enzyme-linked immunosorbent assays (Quantikine from R&D Systems) were performed to detect TNFα 83 bound to HUVEC as well as remaining in the fresh culture medium. We found that only trace amounts of TNFα (4.2 pg/5x105 cells) were associated with HUVEC whereas 0.25 ng/ml were found in the fresh culture medium. In both cases, these concentrations were below the minimal concentration of TNFα (0.5 µg/ml) that was required to activate SAPK2/p38 in HT29 cells. We thus concluded that was unlikely that residual TNFα was involved in activating SAPK2/p38 in HT-29 cells adhering to HUVEC. Accordingly, addition of a neutralizing antiTNFα, in concentration (0.5 µg/ml) that totally inhibited the activation of SAPK2/p38 by 1 ng/ml TNFα, did not impair the increased phosphorylation of HSP27 in HT-29 adhering to HUVEC (Figure 2-6e and f). These results support the hypothesis that the E-selectin- dependent adhesion of HT-29 tumor cells to endothelial cells activates the SAPK2/p38-HSP27 pathway in the tumor cells. In fact, the activity of SAPK2/p38 of HT-29 cells was quickly increased by adhesion of the cells to immobilized recombinant human E-selectin/Fc chimera (data not shown). Reciprocally, addition of recombinant human E-selectin/Fc chimera, in concentration (1 µg/ml) that increased adhesion of HT-29 by 10-fold in comparison to bovine serum albumin controls, activated in these cells the SAPK2/38 in a time-dependent manner with a peak of activation of 6.5-fold after 5 min (Figure 2-7 and data not shown). Together, these findings indicate that E-selectin did not only mediate the adhesion of HT-29 cells to HUVEC but that it could also act as agonistic ligand that activated the SAPK2/p38-HSP27 motogenic pathway in the tumor cells. 84 Figure 2-5 Inducibility of the SAPK2/p38 pathway in HT-29 tumor cells. HT-29 cells were pretreated for 30 min with the vehicle (DMSO) or with 5 µM SB203580 before the administration of 20 ng/ml TNFα for 15 minutes. After treatments, samples were extracted and SAPK2/p38 activity was evaluated in immunocomplex assays by measuring the activity of MAPKAP K2 using a specific anti-MAPKAP K2 antibody and rHSP27 as substrate. Results are expressed as the ratio of kinase activity of stimulated cells over the activity of unstimulated cells. n=2. Representative results from 2 experiments are shown. 85 86 Figure 2-6 E-selectin-mediated adhesion of HT-29 tumor cells to endothelial cells activates the phosphorylation of HSP27 in the tumor cells. HUVEC were grown to confluency and treated or not with 10 ng/ml TNFα for 90 min. Thereafter, culture media were changed for fresh media, and HUVEC were incubated for an additional 2.5h. HT-29 cells, transiently transfected with Myc-tagged human HSP27 and LT-tagged MAPKAP K2, were put in suspension in HUVEC media, and then were added to free Petri dishes only (Plastic), to a layer of inactivated HUVEC (HUVEC) or to a layer of TNFα-activated HUVEC (HUVEC/TNF). HT-29 cells were left to adhere for 30 min. Then adherent cells were lysed in IEF buffer, and proteins were fractionated by IEF. The proteins were then transferred on nitrocellulose membrane, and Myc-tagged HSP27 was revealed by Western blotting using the anti-Myc monoclonal antibody 9E10. Representative IEF blots of triplicate samples are shown in A. B-D show the quantitative variation in the proportion of the A(unphosphorylated), B (monophosphorylated) and C (biphosphorylated) isoforms of HSP27, respectively. The proportion of each isoforms has been quantified after normalization for the same amount of HSP27/sample. E, HUVEC were grown to confluency and treated with 10 ng/ml TNFα for 90 min. Thereafter, culture media were changed for fresh media and HUVEC were incubated for an additional 1.5h. Then, 0.5 µg/ml of an anti-TNFα neutralizing antibody (goat IgG) or 0.5 µg/ml of an irrelevant antibody (goat IgG anti-rabbit) were added for 1 h prior to the addition of transfected HT-29 cells. The extracts were then processed for HSP27 phosphorylation as in A. F, HUVEC were pretreated for 1 h with 0.5 µg/ml of an anti-TNFα neutralizing antibody (goat IgG) or with 0.5 µg/ml of an irrelevant antibody (goat IgG anti-rabbit) before the addition of 1.0 ng/ml of TNFα for 10 min. SAPK2/p38 activity was determined by Western blotting using a phospho-p38 antibody (PY-p38). Data point represent the mean + SD. p values were determined by the Student’s t test. 87 Figure 2-7 Time-dependent activation of SAPK2/p38 by E-Selectin. HT-29 cells were grown for 24 hours and then treated for various periods with 1 µg/ml of recombinant human E-selectin/Fc chimera. Thereafter, SAPK2/p38 activity was determined by Western blotting using a phospho-p38 antibody (PY-p38). 88 Impairing E-selectin-mediated activation of SAPK2p38 and HSP27 phosphorylation of HT-29 cells with SB203580 (Figures 2-4a and data not shown) or by expressing a dominant negative form of SAPK2/p38 inhibited their migration across activated HUVEC (Figures 2-4b). This supports the hypothesis that E-selectin-mediated activation of the SAPK2/p38-HSP27 pathway in HT-29 cells is determinantly involved in triggering the transendothelial migration of these cells. The role of SAPK2/p38 as a motogenic pathway in tumor cells was further supported by the finding that HeLa cells stably expressing a kinase-inactive mutant form of SAPK2/p38 had a lower capacity than the parental cells to migrate across a monolayer of HUVEC (Figure 2-8a and 2-8b). Intriguingly, the adhesion of both types of HeLa cells was not increased when added to HUVEC stimulated with TNFα (Figure 2-8c). These findings confirmed the results of figure 2-1a that SAPK2/p38 was not involved in mediating adhesion of cancer cells to HUVEC and they indicated that, conversely to HT-29 cells, adhesion of HeLa cells to HUVEC did not require the expression of E-selectin or of other adhesion molecules that depend on TNFα exposure. This raises the interesting possibility that activation of SAPK2/p38 of the cancer cells may be a common motogenic event that involves different types of adhesive interactions that may differ from tumor cells to tumor cells and from endothelial cells from different origins. 89 90 Figure 2-8 Migration of HeLa cells through but not adhesion on endothelial cells depends on SAPK2/p38 activity. A, Parental HeLa (HIVCat/HeLa) cells and HeLa cells expressing kinase-inactive mutant of SAPK2/p38 (p38 (AGF)/HeLa) were treated or not for with TNFα, as indicated. Thereafter, SAPK2/p38 activity was determined by Western blotting using a phospho-p38 antibody (PY-p38) or by measuring the activity of its substrate MAPKAP K2 in immunocomplexes using a specific anti-MAPKAP K2 antibody and rHSP27 as substrate. B, HUVEC were grown to confluency for 48 h on a 5-µm pore size polycarbonate membrane in Boyden-modified chambers. Parental HeLa (HIVCat/HeLa) cells and HeLa cells expressing kinase-inactive mutant of SAPK2/p38 (p38 (AGF)/HeLa) were then added on the endothelial layer and left to migrate for 4.5h at 37˚C. Results are expressed as the number of HeLa cells that have crossed the endothelial layer. C, HUVEC plated on gelatin-coated slides were left untreated or were treated for 90 min with 10 ng/ml TNFα. Thereafter, culture media were changed for fresh media, and cells were incubated for an additional 2.5h. HT-29 and parental HeLa (HIVCat/HeLa) cells or HeLa cells expressing a kinase-inactive mutant of SAPK2/p38 (p38 AGF/HeLa) were labeled with calcein-AM and added to a monolayer of unstimulated or TNFα-stimulated HUVEC. Cells were left for adhesion during 30 min at 37˚C, washed twice, and then fluorescence was quantified. The number of HT-29 cells and HeLa cells were determined using standard curves. Data points represent the mean + SD. p was determined by the Student’s t test. *: p< 0.0125 and †: p <0.0005. 91 2.2.6 Discussion Adhesion of circulating tumor cells to vascular endothelium and their subsequent transendothelial migration are two important steps associated with extravasation of tumor cells and metastatic spreading. Here, we obtained results which suggest that E-selectin adhesion of tumor cells to endothelial cells contributes to activate the motogenic SAPK2/p38 pathway in the tumor cells, which triggers their transendothelial migration. E-selectin is not expressed in unstimulated endothelial cells. However, its expression is quickly and transiently turned on following activation of endothelial cells with TNFα. The induction of E-selectin expression results from the transcriptional activation of the E-selectin gene. Three pathways converge on the activation of the E-selectin gene promoter following stimulation of endothelial cells with TNFα, the NF-κB pathway, and the SAPK1/JNK and SAPK2/p38 MAP kinase pathways. Both the SAPK1/JNK and SAPK2/p38 pathways mediate increases in E-selectin gene promoter activity through activation of the transcription factors ATF2 and c-Jun (44). Activation of the NF-ΚB and SAPK1/JNK pathways are required for full activation of the E-selectin gene (44). In contrast, the SAPK2/p38-mediated activation of the E-selectin gene is ancillary and dispensable for full expression of the protein since we found that inhibiting SAPK2/p38 with SB203580 did not inhibit the expression of E-selectin. This suggests that activation of ATF2 and c-Jun by JNK can rescue the inhibition that results from exposure of cells to SB203580. The best characterized physiological role for selectins is their involvement in the adhesion of leukocytes to activated endothelial cells during the inflammatory process (45). This adhesion is the first step that underlies the transendothelial migration of leukocytes to the inflammatory sites and to the subsequent destruction of the invading pathogens. Numerous studies have also implicated endothelial adhesion molecules and especially E-selectin in adhesion of carcinoma cells to vascular endothelial cells (2). The necessity of E-selectin expression for the adhesion of tumor cells from solid (HT-29) and hematological tumors (HL-60) is supported by our observation that pretreating endothelial cells with an anti-E-selectin neutralizing antibody, but not a matched isotype antibody, inhibited in a dose-dependent manner the adhesion of both 92 tumor cell lines to HUVEC. The binding of tumor cells to endothelial cells is clinically significant, being associated with metastasis. Notably, the ability of colon tumor cell clones to bind E-selectin expressed by activated endothelial cells is directly proportional to their metastatic potential (5). Moreover, drugs like cimetidine which inhibit the expression of Eselectin, prevents metastasis (6). Two mechanisms may underlie the metastatic development in response to adhesion of tumor cells to the endothelium as follows: intravascular proliferation of attached tumor cells or extravasation of these cells (18,19). In the latter case, this implicates numerous factors that may work separately or in combination. This implies among others that circulating tumor cells have a higher intrinsic motogenic potential, that they respond to circulating motogenic signals, or that contact of tumor cells with endothelial cells activates the motogenic potential of the tumor cells. A major conclusion of our study is to provide evidence that E-selectin-mediated adhesion of HT-29 tumor cells to HUVEC increased the activity of the motogenic SAPK2/p38 pathway of the tumor cells enabling their transendothelial migration. Two lines of evidence support this conclusion. First, addition of HT-29 cells to HUVEC-expressing E-selectin led to an increased phosphorylation of HSP27, as indicated by the significant enhanced amount of HSP27-phosphorylated C form in the HT-29 cells that adhered to TNFα-treated HUVEC in comparison to those that adhered only to plastic or to untreated HUVEC. HSP27 is an actin-polymerizing factor whose phosphorylation downstream of the SAPK2/p38 pathway (34) contributes with FAK phosphorylation to induce the actin reorganization that is required for cell migration (20,46-48). Second, inhibiting SAPK2/p38 activity and phosphorylation of HSP27 of HT-29 cells with SB203580 or with an inactive kinase mutant of SAPK2/p38 resulted in an inhibition of the transendothelial migration of the tumor cells. The finding that recombinant human E-selectin/Fc chimera activates SAPK2/p38 indicates that E-selectin acts as an agonist that binds to counter-receptors at the surface of tumor cells to initiate a cascade of events leading to SAPK2/p38 activation. The tumor cells binding to Eselectin involves oligosaccharides such as sialyl Lewis a and x presented by counter-receptors for E-selectin (49). Binding of E-selectin to these receptors initiates signaling events involving tyrosine phosphorylation of various proteins (50). One such potential E-selectin receptor on HT-29 cells might be E-selectin ligand-1, a member of the fibroblast growth factor 93 tyrosine kinase receptor family that is expressed by various tumor cell lines including myeloid cells. SAPK2/p38 is strongly activated by VEGF binding to VEGFR2, another tyrosine kinase receptor (20,22). E-selectin ligand-1 is thus possibly implicated as a counter-receptor responsible for binding of E-selectin and for transmitting the signal that triggers activation of SAPK2/p38. The capacity of selectins to activate SAPK2/p38 has recently been reported in a study that showed that clustering of L-selectin in neutrophils activates SAPK2/p38, which triggers neutrophil degranulation (51). It remains possible that a secondary adhesion molecule could contribute with E-selectin to trigger adhesion-mediated signaling to SAPK2/p38. In this context, the role of ICAM that is co-expressed with E-selectin in endothelial cells activated by TNFα remains to be investigated. Integrins are importantly involved in transducing signals initiated by cell-cell adhesion (52). For example, tumor cell-bound α4 integrin strengthens adhesion of tumor cells to the endothelium and promotes transendothelial migration (53). Moreover, activation of SAPK2/p38 by adhesion of osteosarcoma cells onto collagen is mediated by α2ß1 integrin (54). Thus, integrins may act jointly with selectins to regulate the SAPK2/p38 mediated motogenic signal elicited in tumor cells when they adhere to endothelial cells. Interestingly, adhesion of HeLa cells to HUVEC is not markedly increased following treatment of endothelial cells with TNFα suggesting that E-selectin does not have a major role in the process. Nevertheless, transendothelial migration of Hela cells also required SAPK2/p38 activity since HeLa cells stably expressing a kinase-inactive mutant of SAPK2/p38 showed a decreased capacity to cross the endothelial layer compared to the parental cells. These observations suggest the following: first, activation of SAPK2/p38 might be a common mechanism that triggers transendothelial migration of tumor cells following their adhesion to the endothelium, and second, that different endothelial adhesive molecules may contribute to activate this pathway. Endothelial adhesive molecules differ between endothelial cells from different origins, and the specificity of the cancer cell-endothelial cell interactions may well constitute the basis for the organ specificity of metastatic colonization. Notably, hepatic colonization by metastatic cells requires the expression of E-selectin by liver sinusoidal endothelial cells, whereas pulmonary metastasis rather requires the expression of the lung endothelial cell adhesion molecule, LuECAM (3,55). 94 In summary, we have shown here that transendothelial migration of tumor cells requires the expression of endothelial adhesion molecules such as E-selectin which are necessary to enable tumor cells to adhere to the endothelium adhesion and which contribute to activate the motogenic pathway SAPK2/p38-HSP27 in the tumor cells. This might represent a pivotal and insidious paracrine mechanism of metastatic spreading since tumor cells may activate the expression of E-selectin (3). 2.2.7 Acknowledgments We thank Dr. Jacques Landry, Steve Charette and Herman Lambert for providing Myc-tagged HSP27 construct and Dr. Roger J. Davis for giving pCMV-flag-p38 (Ala, Gly, Phe). 2.2.8 References 1. 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Plusieurs observations cliniques et résultats expérimentaux indiquent que le processus métastatique est non aléatoire et implique un série d’événements multiples qui peuvent tous être visés par la thérapie. Ceci inclut l'angiogénèse du néoplasme primaire, le dégagement des cellules malignes de ce néoplasme, l’entrée des cellules cancéreuses dans la circulation sanguine, l'interaction des cellules cancéreuses avec les cellules endothéliales vasculaires dans les organes éloignés, la croissance des cellules cancéreuses localement dans les vaisseaux sanguin ou d'une manière distale après extravasation. Notre hypothèse de travail est que les cellules cancéreuses métastatiques parasitent les mécanismes de l'inflammation pour émigrer efficacement dans les organes éloignés. Ceci implique, entre autres, un rôle important des interactions adhésives spécifiques des cellules cancéreuses avec les cellules endothéliales vasculaires ainsi que l'activation des voies migratrices dans les cellules cancéreuses. Nous passons en revue ici les rôles joués par la molécule d’adhérence endothéliale E-sélectine et de la voie kinase SAPK2/p38 des cellules cancéreuses pour moduler la migration transendothéliale des cellules cancéreuses. 102 3.2 Article Running title : Laferrière et al.: E-Selectin and SAPK2/p38 in metastasis Regulation of the metastatic process by E-selectin and stress-activated protein kinase-2 / p38 Julie Laferrière, François Houle and Jacques Huot Centre de recherche en cancérologie de l’Université Laval, L’Hôtel-Dieu de Québec, Québec, G1R 2J6, Canada Address for correspondence: Jacques Huot, Centre de Recherche en Cancérologie de l’Université Laval, L’Hôtel-Dieu de Québec, 9 rue McMahon, Québec, Québec, G1R 2J6, Canada. Voice: 418-525-4444, extension 5553; fax: 418-691-5439 e-mail: [email protected] Key words : E-selectin; selectins; metastasis; liver metastasis; SAPK2/p38; MAPK; migration; endothelial cells; colon cancer; breast cancer; integrins; adhesive molecules 103 3.2.1 Abstract The formation of metastasis is a dreadful complication of cancer that is associated with a poor prognostis. Several clinical observations and experimental findings indicate that the metastatic process is nonrandom and involves a sequence of multistep events that may all be targeted for therapy. This includes angiogenesis of the primary neoplasm, release of malignant cells from this neoplasm, entry of cancer cells into the blood circulation, interaction of cancer cells with vascular endothelial cells in distant organs, and growth of blood-borne cancer cells locally in the vessels or distally following extravasation. Our working hypothesis is that metastatic cancer cells exploit the mechanisms of the inflammation process to succesfully migrate into distant organs. This implies a pivotal role for specific adhesive interactions between cancer cells and vascular endothelial cells and activation of migratory pathways in the cancer cells. We review here the roles played by the endothelial adhesive molecule E-selectin and of the motogenic stress-activated protein kinase-2 (SAPK2/p38) pathway of cancer cells in modulating transendothelial migration of cancer cells. 3.2.2 Selectins: classification, structure and binding The selectins are a family of three calcium-dependent adhesion receptors that regroup L-, Pand E-selectin. L-selectin is expressed constitutively by lymphocytes, whereas E-selectin is expressed exclusively by activated endothelial cells. P-selectin is found in platelets and endothelial cells, where it is stored in α−granules and Weibel-Palade bodies, respectively. The extracellular portion of each selectin is composed of three different domains; a C-type lectin domain of 120 amino acids in the amino-terminal, an epidermal growth factor (EGF)-type domain of 30-40 amino acids, and 2-9 short consensus repeats (~60 amino acids) that are found in complement regulatory proteins (CRP). The selectins are anchored in the membrane through a single helicoidal transmembrane domain that is followed by a short cytoplasmic tail (1,2). The selectins contribute importantly to the entry of leukocytes into inflamed tissues. 104 Initial tethering of leukocytes to the endothelium is mediated by selectins and is followed by their rolling on the endothelial layer. The rolling leukocytes sense chemokines on the surface of the endothelium, an event which activates their integrins and trigger firmer adhesion and subsequent transendothelial migration to the inflammatory site (2-4). A treshold level of fluid shear stress is necessary to promote rolling and adhesion of leukocytes through selectins (5). E-selectin is not expressed in non-activated endothelial cells. However, it is quickly and transiently expressed following a challenge by proinflammatory stimuli such as tumor necrosis factor-α ( F-α), interleukin-1β, thrombin and bacterial lipopolysaccharide (LPS) (2,6,7). Intriguingly, hyperglycemia also turns on the expression of E-selectin by endothelial cells (8). Maximal E-selectin mRNA levels are usually found within 3 to 4 h of exposure to appropriate stimuli (6,9). Three pathways converge on the activation of the E-selectin gene promoter following stimulation of endothelial cells with TNF-α: the NF-κB pathway, the SAPK1/JNK pathway and the SAPK2/p38 MAP kinase pathway. Both the SAPK1/JNK and SAPK2/p38 pathways mediate increases in E-selectin gene promoter activity through activation of the transcription factors c-Jun and ATF2 (10). The SAPK2/p38-mediated activation of the Eselectin gene is ancillary and dispensable for full expression of the protein (11). Of note, the endothelial selectins may be expressed differentially in blood vessels from different tissues. For example, LPS and TNF-α strongly induce the expression of P-selectin on endothelial cells of the leptomeninges, but at a weaker level on some blood vessels of the brain parenchyma (9). The selectins bind to various carbohydrates such as sialyl-Lewis a and x (SLea and SLex) or other fucosylated oligosacccharides that are presented by a scaffold protein and possibly a lipid carrier molecule on the adhering cells (2,12,13). This macromolecular scaffolding complex, known as selectin ligand or counterreceptor, is essential for binding. The sialylLewis sugars alone have only a weak affinity for selectins, whereas the presenter proteins have no binding capacity by themselves. The sugar-protein complex of binding contributes to the specificity of interactions since the binding affinity of a given sugar for a given selectin varies depending on the presenter proteins. P-selectin glycoprotein ligand-1 (PSGL-1), a shared ligand for both P- and E-selectins, is a transmembrane o-glycosylated protein that is found on leukocytes and lymphoid cells (14). Glycosylation-dependent cell adhesion molecule-1 105 (GlyCAM-1) and CD34 are two mucin-like potential ligands for L-selectin that are both presented by endothelial cells. GlyCAM-1 expressed on high endothelial venules (HEVs) allows homing of lymphocytes to lymph nodes. Mucosal addressin cell adhesion molecule-1 (MadCam-1) is another L-selectin ligand that is found on the surface of endothelial cells from mesenteric venules (2). The glycoprotein E-selectin ligand-1 (ESL-1) is a potential ligand for E-selectin that is present on neutrophil and myeloid leukemia cells (15,16). This protein is a variant of a tyrosine kinase receptor for FGF, which suggests that it may be involved in transducing signal elicited from its binding with E-selectin (Figure 3-1). 3.2.3 E-Selectin and cell signaling Signaling involving the selectins is bidirectional in that sense that it originates from the cytoplasmic tail of the selectins and also from their activated counterreceptors or ligands. Several studies showed that the cytoplasmic tail of the selectins mediates signaling. In neutrophils, the cross-linking of L-selectin primes degranulation, in a process that requires the activation of the SAPK2/p38 MAPkinase (17). Similarly, cross-linking of E-selectin initiates in endothelial cells the tyrosine phosphorylation of tyrosine 603, which allows the recruitment of SHP2 and then the building up of an adapter protein complex that leads to actvation of ERK (18). Moreover, adhesion of leukocytes in IL1-ß-activated endothelial cells induces the clustering of E-selectin, which leads in these cells to the association with actin and actinassociated proteins such as α-actinin, vinculin, filamin, paxillin and focal adhesion kinase (FAK) (19). These observations may explain the modification of endothelial cell shape that is induced by cross-linking of E-selectin with specific antibodies (20). Signaling from E-selectin ligands has been initially reported in 1997 by Soltesz et al., who showed that the adhesion of colon carcinoma HT-29 cells to an E-selectin-IgG chimera increased the tyrosine phosphorylation of various proteins including c-Src (21). As discussed below, we found that the binding to E-selectin increases the activity of SAPK2/p38 in HT-29 cells (11). Interestingly, the activation of neutrophils that results from tethering to E-selectin acts in synergy with platelet-activating factor (PAF) to transduce the signals that activate integrin β2 from the neutrophils and to prolong PAF-induced calcium mobilization (22). 106 Figure 3-1 Selectins and their counterreceptors/ligands. The extracellular portion of selectins is composed of a terminal C-type lectin domain that binds to counterreceptors or ligands on adhering cells. The lectin domain is followed by a single EGF-type repeat and various numbers of consensus repeats found in complement regulatory proteins (CRP). The selectins have single transmembrane region and a short cytoplasmic tail. The selectin ligands on adhering cells consist of a scaffolding complex that contains various carbohydrates such as sialyl-Lewis a and x or other fucosylated oligosaccahrides that are presented by carrier proteins and possibly lipid molecules. The best-known selectin ligands are GlyCAM-1 (glycosylation-dependent cell adhesion molecule-1) for L-selectin, ESL-1 (E-selectin ligand-1) for E-selectin and PSGL-1 (P-selectin glycoprotein ligand-1) for E- and P-selectin. 107 Overall, these studies indicate that interaction of E-selectin with its counterreceptors/ligands induces two different signals: one in the endothelial cells and one in the adhering cells. This bidirectional signaling regulates the secondary interactions of both types of cells with integrins and ultimately leads to shape modifications that allow transmigration of the adhering cells. 3.2.4 Stress-activated protein kinase-2/p38 (SAPK2/p38) Stress-activated protein kinase-2 (SAPK2/p38) refers to the α and β isoforms of the p38 mitogen-activated protein kinase (MAPK) that also comprise SAPK3 (p38γ) and SAPK4 (p38δ) (23). The SAPK2/p38 pathway is strongly activated by stressful stimuli (UV light, heat shock, oxidative stress, chemotherapeutic agents), inflammatory cytokines (TNF-α, IL-1, LPS), and vascular endothelial growth factor (VEGF) (11,23-25). SAPK2/p38 is characterized by its dual-phosphorylation site on a TGY motif in the loop 12 linker between kinase subdomains VII and VIII (26,27). Compounds such as the pyrinidyl imidazole inhibitors SB203580 and SB202190 specifically bind to the ATP-binding site of SAPK2/38, which inhibits its kinase activity (28). Like other members of the MAP kinase family, the SAPK2/p38 pathway consists of membrane receptors or sensors that are connected, through adapter proteins, to small GTPases that are upstream of MAPK kinase kinases (MAPKKKs), MAPK kinases (MAPKKs) and the MAPK itself. MKK3 and MKK6 are two dual-activity kinases (MAPKK) that are specific activators of SAPK2/p38. MKK6 activates all isoforms of SAPK2/p38, whereas MKK3 activates the α, γ and δ isoforms. MKK4, which activates the SAPK1/JNK pathway, activates the p38α isoform (26,27,29,30). The MAPKKKs are less characterized, while the small GTPases vary according to cell types and may involve Rac and cdc42 (23). Stimulation of SAPK2/p38 culminates in the activation of both nuclear and cytoplasmic targets (Figure 3-2). Major nuclear targets of SAPK2/p38 include the transcription factors ATF-2, GADD153, and Elk-1 (23), whereas MAPKAPK-2/3 (mitogenactivated protein kinase-activated protein kinase 2/3) is the better known of its cytoplasmic targets. Activation of MAPKAPK2/3 by SAPK2/p38 leads to the phosphorylation of the small heat shock protein HSP27, which triggers actin polymerization and remodeling into stress 108 fibers (31,32). In HeLa cells, phosphorylation of HSP27 may also result from PRAK, another target of SAPK2/p38 (33). The SAPK2/p38 pathway is implicated in conveying signals that trigger the induction of a variety of responses in many different types of cells. In particular, the inflammatory response is tightly associated with the activation of SAPK2/p38. It leads to induction of proinflamatory cytokines such as TNF-α and interleukins by macrophages, induction of adhesive molecules (E-selectin) on endothelial cells, induction of the respiratory burst, and up-regulation of β2 integrins in neutrophils ((10,24,34,35). SAPK2/p38 is also importantly involved in regulating apoptosis to oxidative stress, chemotherapeutic agents and heat shock (36-38). Apart from its role in regulating the inflammatory response and apoptosis, SAPK2/p38 plays direct roles in cancer and metastasis. For example, endogenous SAPK2/p38 activity is elevated in invasive breast cancer cells. This contributes to promote the stability of urokinase plasminogen activator (uPA) and its receptor (uPAR) mRNA, which leads to overproduction of uPA and uPAR, both essential for tumor cell invasion and metastasis (39). Interestingly, αv integrin is tightly associated with this SAPK2/p38-mediated invasive phenotype since antibody against αv integrin inhibits both the activation of SAPK2/p38 and the synthesis of uPA (40). Of note, increased actin polymerization generated through activation of SAPK2/p38 by VEGF contributes with FAK-mediated assembly/deassembly of focal adhesions to initiate the actin remodeling required to drive endothelial cell migration, an essential step of angiogenesis (25,41). 109 Figure 3-2 The SAPK2/p38 pathway. Like other members of the MAP kinase family, the SAPK2/p38 pathway is composed of the MAP kinase module that comprises the MAP kinase (SAPK2/p38), the MAP kinase kinases (MKK3/MKK6) and the MAP kinase kinase kinases (PAK). The module is connected to membrane receptors or stress sensors by means of adapter proteins and small GTPases. Activation of SAPK2/p38 leads to the phosphorylation of various transcription factors and also of MAPKAP kinase 2. Then activated MAPKAP kinase 2 phosphorylates the actin polymerizing factor HSP27. 110 3.2.5 Joint role of E-selectin and SAPK2/p38 in metastasis E-Selectin played a major role in the adhesion of epithelial cancer cells to the endothelium (42). The ability of cancer cell clones to bind E-selectin on endothelial cells is even directly proportional to their metastatic potential (43). Moreover, drugs such as cimetidine, which inhibits the expression of E-selectin, blocks the adhesion of tumor cells to the endothelium and prevents metastasis (44). Similarly, interfering with the binding of colon carcinoma cells to the endothelium, by using an E-selectin-immunoglobulin, blocks the retention of these cells in the lung and impairs the formation of lung metastasis (45). Interestingly, Lewis lung carcinoma cells trigger the expression of E-selectin by liver sinusoidal endothelium, increasing their metastatic potential, and suggesting that this may underlie specificity for hepatic colonization (46,47). In humans, the circulating levels of E-selectin are associated with clinical metastasis. In particular, in patients with breast cancer, it has been suggested that, at advanced stages, high concentrations of circulating soluble E-selectin (sE-selectin) are associated with liver metastasis (48). In contrast, low levels of circulating sE-selectin are associated with a strong prognostic value for overall and disease-free survival in patients with node-negative breast cancer (49). Of note, metastatic colonization also correlates with the expression of other types of endothelial adhesive molecules such as P-selectin and ICAM (50-55). The increased metastatic potential associated with adhesion of tumor cells to the endothelium might result from two distinctive processes: local intravascular proliferation of the attached tumor cells or extravasation of these cells following their transendothelial migration into the subvascular tissues (56,57). In both cases, the underlying biochemical mechanisms remain ill defined. 111 112 Figure 3-3 Activation of SAPK2/p38 by E-selectin and regulation of transedothelial migration by E-selectin-mediated activation of SAPK2/p38 in cancer cells. (A) Colon carcinoma HT-29 cells were grown for 24 h and then treated for various periods with 1 µg/ml of recombinant human E-Selectin/Fc chimera. Thereafter, SAPK2/p38 activity was determined by Western blotting using a phospho-p38 antibody (PY-p38). (B) HUVECs were grown to confluency for 48 h on a 5-µm pore size polycarbonate membrane in Boyden-modified chambers. HUVECs were treated or not with 10 ng/ml TNF-α for 90 min. Thereafter, culture media were changed for fresh media and cells incubated for an additional 2.5h. HUVECs were treated or not for the last 60 min with an anti-E-selectin-neutralizing antibody. HT-29 cells pretreated for 30 min with 5 µM SB203580 or with the vehicle (DMSO 0.1%) were then added on the endothelial layer and left to migrate for 4.5h at 37˚C. (Reprinted from Laferrière et al. (11) with permission.) 113 We recently obtained ground-breaking findings concerning the way by which E-selectin may trigger metastasis. We found that the ligation of a recombinant human E-Selectin/Fc chimera to metastatic colon carcinoma HT-29 cells induced a rapid activation of the SAPK2/p38 pathway (Figure 3-3a). In turn, this activation is necessary to trigger transendothelial migration since pretreatment of the cancer cells with the SAPK2/p38 inhibitor SB203580 (Figure 3-3b) or with p38AGF, a dominant-negative form of p38α, inhibits the migration of HT-29 cells across a layer of endothelial cells that express E-selectin following exposure to TNF-α (11). This clearly shows that the insidious usage of the E-selectin interaction can be instrumental in metastasis by activating motogenic pathways in cancer cells, thereby increasing their invasive potential. Interestingly, adhesion of HeLa cells to human umbilical vein endothelial cells (HUVECs) is not markedly increased following treatment of endothelial cells with TNF-α. This suggests that E-selectin lacks a major role in the adhesion of HeLa cells. Nevertheless, transendothelial migration of Hela cells also requires SAPK2/p38 activity, since HeLa cells stably expressing a kinase-inactive mutant of SAPK2/p38 has a lower capacity to cross the endothelial layer compared to the parental cells. These observations suggest, first, that activation of SAPK2/p38 may be a common mechanism that triggers transendothelial migration of tumor cells following their adhesion to the endothelium and second, that different endothelial adhesive molecules may contribute to activate this pathway. Endothelial adhesive molecules differ between endothelial cells from different origins, and the specificity of the cancer cell - endothelial cell interactions may well constitute the basis for the organ specificity of metastatic colonization. Notably hepatic colonization by Lewis lung mestastatic cells requires the expression of E-selectin by liver sinusoidal endothelial cells, whereas pulmonary metastasis requires the expression of the lung endothelial cell adhesion molecule (LuECAM) (47,58). 3.2.6 Conclusions and future directions Our findings indicate that the E-selectin interaction with its counterreceptors/ligands is not only an adhesive interaction but that it is also an important signaling event. We suggest that it is the first step in a sequence of events that lead to the successful transendothelial migration of the tumor cells (Figure 3-4). Several questions remain to be answered. For example, it 114 remains to determined whether binding of E-selectin to cancer cells involves the activation of other motogenic pathways that should complement the role of SAPK2/p38. In this context, the phosphoinositide-3 kinase (PI-3K) pathway that is associated with cell migration and with ovarian tumor metastasis is a plausible candidate (59). It remains also to clarify the role of other molecules, such as integrins β1 and β4 that are implicated in mediating the adhesion of cancer cells to the endothelium (60,61). Chemokines and their receptors have a critical role in determining the metastatic destination of tumor cells as indicated by the implication of CXCL12/CXCR4 in allowing breast cancer cells to form metastases in lymph nodes and lungs (62). Accordingly, it should also be interesting to undertand the interaction between the Eselectin ligand and the receptors for chemokine. In this context, the expression of E-selectin by bone marrow endothelial cells facilitates the mediated homing by chemokine stromal derived factor-1 (SDF-1) of CD34+ cells to the bone marrow (63). The understanding of the molecular events that result from the cancer cell interaction with the endothelium can lead to identification of specific targets for therapy. In particular, identifying the E-selectin ligand on cancer cells will help in the design of agents that will inhibit transendothelial migration from its inception. 3.2.7 Acknowledgments This work was supported by grant from the Cancer Research Society. Julie Laferrière holds studentships from the FRSQ/FCAR and the Cancer Research Society. 115 Figure 3-4 A working model to explain the regulation of transendothelial migration of cancer cells. Cancer cells first adhere to endothelial cells through interactions involving endothelial adhesive molecules such as E-selectin and their counterreceptors or ligands on the cancer cells. This initiates, in the cancer cells, the activation of motogenic pathways such as SAPK2/p38, which triggers the transendothelial migration of the cancer, cells enabling them to form secondary neoplasms. Other adhesive interactions involving the integrins are also possibly involved in the process. Intriguingly, binding of E-selectin to its ligand activates E-selectin itself. In turn, this elicits signals in endothelial cells that are possibly involved in inducing changes in endothelial cell shape that facilitate the passage of the cancer cells. 116 3.2.8 References 1. A.E. Aplin, A. Howe, S.K. Alahari and R.L. Juliano, Pharmacol Rev 50 197-263 (1998). 2. D. Vestweber and J.E. Blanks, Physiol Rev 79 181-213. (1999). 3. T.A. Springer, Cell 76 301-14. (1994). 4. R.A. Worthylake and K. Burridge, Curr Opin Cell Biol 13 569-77. (2001). 5. M.B. Lawrence, G.S. Kansas, E.J. Kunkel and K. Ley, J Cell Biol 136 717-27. (1997). 6. M.P. Bevilacqua, J.S. Pober, D.L. Mendrick, R.S. 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J’ai structuré et écrit le document. 123 4.1 Résumé L’adhérence des cellules de carcinome du colon HT-29 aux cellules endothéliales HUVEC (human umbilical vein endothelial cells) activées par le TNFα se fait par l'interaction spécifique à la E-sélectine. Cette interaction active, dans les cellules cancéreuses, la MAP kinase SAPK2/p38, qui mène à leur migration transendothéliale (Laferrière et al., J.Biol.Chem. 276, 33762, 2001). Nous avons regardé l’implication de la E-sélectine dans l’adhérence médiée par les intégrines. Sur les cellules HT-29, le blocage de différentes intégrines (α2, α3, α6, αvβ5, β1 et β4), à l’aide d’anticorps spécifiques, montre que l'intégrine β4 joue un rôle dans l’adhérence des cellules HT-29 aux cellules HUVEC activées . L'adhérence dépendante de l’intégrine β4 est maximale après 30 minutes, tandis que l'adhérence dépendante de la E-sélectine est maximale après 15 minutes. Ceci suggère une séquence d’événements reliés entre l'adhérence par la E-sélectine et celle par l’intégrine β4 des cellules cancéreuses aux cellules endothéliales. La liaison des cellules HT-29 à une protéine chimérique de E-sélectine/Fc active les deux MAP kinases SAPK2/p38 et ERK. Nous concluons que l'adhérence des cellules de carcinome du côlon HT-29 aux cellules endothéliales activées par le TNFα est médiée initialement par l'interaction de la E-sélectine suivie de l’interaction de l’intégrine β4 à leurs récepteurs respectifs sur les cellules endothéliales. Ces deux évènements sont séquentiels mais semblent non dépendants au point de vue signalisation. 124 4.2 Article Adhesion of HT-29 colon carcinoma cells to endothelial cells requires sequential events involving E-selectin and integrin β4 Julie Laferrière, François Houle and Jacques Huot Centre de recherche en cancérologie de l’Université Laval, L’Hôtel-Dieu de Québec, Québec, G1R 2J6, Canada Address for correspondence: Jacques Huot, Centre de Recherche en Cancérologie de l’Université Laval, L’Hôtel-Dieu de Québec, 9 rue McMahon, Québec, Québec, G1R 2J6, Canada. Voice: 418-525-4444, extension 5553; fax: 418-691-5439 E-mail: [email protected] This work was supported by a grant from the Cancer Research Society. Julie Laferrière holds studentships from the FRSQ/FCAR and the Cancer Research Society. KEYWORDS: E-selectin, integrin β4; adhesion; SAPK2/p38; ERK 125 126 4.2.1 Summary HT-29 colon carcinoma cells attach to TNFα-activated human umbilical vein endothelial cells (HUVECs) by the specific binding to E-selectin. This interaction activates, in the cancer cells, the mitogen activated protein (MAP) kinase SAPK2/p38, which leads to their transendothelial migration (Laferrière et al., J.Biol.Chem. 276, 33762, 2001). In this study, we investigated the role of E-selectin in activating integrins to strengthen adhesion and to regulate integrinmediated events. Blocking the integrins (α2, α3, α6, αvβ5, β1 and β4) from HT-29 cells with specific antibodies reveals a role for β4 integrin in their adhesion to TNFα-treated HUVECs. The β4 integrin-dependent adhesion was maximal after 30 minutes, whereas the-E-selectindependent adhesion was maximal after 15 minutes. This suggested an interrelated sequence of signaling events between E-selectin and β4-mediated adhesion of cancer cells to endothelial cells. The binding of HT-29 cells to a recombinant E-selectin/Fc chimera activated both the SAPK2/p38 and the extracellular signal regulated kinase (ERK) MAP kinases. However, the binding of E-selectin is not associated with an increased phosphorylation of integrin β4. We conclude that the adhesion of HT-29 colon carcinoma cells to the activated endothelial cells is mediated initially by the binding of E-selectin to its receptor on carcinoma cells and then by the binding of β4 integrin to its receptor on endothelial cells. Both events are sequential but appear to be signalingly independent. 4.2.2 Introduction Metastasis is a specific process that implies the successful completion of several steps [1]. One of them, the interaction of cancer cells with the endothelium, is mediated by adhesion molecules, such as those used by leucocytes during inflammation [2]. The sequence of events that underlies the interaction of leucocytes with endothelial cells is well characterized and has been described as the "multistep paradigm". It involves the sequential participation of 127 selectins, chemokines and integrins [3]. Selectins are a family of lectin-like carbohydrate binding proteins that consist of three members, L-, P- and E-selectin [4]. E-selectin, whose expression by endothelial cells is induced by cytokines and growth factor, promotes the adhesion of epithelial cancer cell lines to the endothelium [4-6]. The ability of colon tumor cell to bind E-selectin is even directly proportional to their metastatic potential [7]. Moreover, inhibiting the expression of E-selectin with drugs such as cimetidine or with a c-raf antisens oligonucleotide prevents metastasis [8, 9]. The binding of colon carcinoma cells to E-selectin increases the tyrosine phosphorylation of several proteins [10-12]. It also leads to activation of the SAPK2/p38 mitogen activated protein (MAP) kinase [13]. Interestingly, the rolling of neutrophils on E-selectin, under shear stress but in the absence of chemotactic stimulation, also activates SAPK2/p38, which leads to cell arrest via β2 integrin on ICAM-1 [14]. Integrins are a family of adhesion receptors that mediates the adhesion of cells with the extracellular matrix or other cells. Integrins are composed of an heterodimer of an α and β subunit, non-covalently associated. Each distinct pair of α and β subunits binds to a specific set of ligands to mediate various cellular effects [15]. The intracellular domain of the α and β subunits is short (generally less than fifty amino acids) and is actively involved in cell signaling, namely to the actin cytoskeleton [16]. The β4 integrin is different from other β subunits. With a cytoplasmic domain of about 1000 amino acids, β4 is implicated in the binding to intermediate filaments in hemidesmosomes. Upon cell activation by chemotactic agents, β4 quickly translocates in the lamellipodia of migrating cells and becomes associated with cortical F-actin [17]. Furthermore, the expression of α6β4 integrin is associated with tumor aggressiveness and is implicated in the invasive phenotype of carcinoma [18]. The α6β4 integrin leads to activation of the phosphatidylinositol-3-kinase (PI-3K), which promotes the formation of lamellae and the invasion of carcinoma cells [19]. Interestingly, the activation of PI-3K and promotion of invasion can be independent of the extracellular domain of β4 integrin [20]. The kinase SAPK2/p38 is a member of the MAP kinase cascade family that transduces signals generated by stress and growth factors [21, 22]. It regulates the activation of transcription factors such as ATF2 and of cytoplasmic kinases such as MAPKAP kinases 2/3, a kinase that 128 phosphorylates the actin-polymerizing factor HSP27 [23]. In endothelial cells, a cell type that expresses high levels of HSP27, SAPK2/p38-mediated phosphorylation of HSP27 triggers actin polymerization and reorganization into stress fibers in response to oxidative stress and VEGF [22, 24]. The activation of SAPK2/p38 also leads to migration of endothelial cells in response to VEGF and to the transendothelial migration of cancer cells [13, 22, 25]. The ERK kinase transduces signals generated mainly by growth factors. It targets transcription factors (Elk-1, ETS), kinases (S6 kinase, MLCK) and cytoskeletal proteins (paxillin, tropomyosin-1) [26, 27]. It is implicated in growth, survival and invasion of cancer cells [28, 29]. There is an intense crosstalk between the ERK and SAPK2/p38 kinase pathways, the activity of one influencing that of the other [30-32]. Notably, the ratio of the ERK and SAPK2/p38 activities can be predictive of cell proliferation (ERK>p38) or dormancy (p38>ERK) of tumor cells [33]. In the present study, we investigated the signaling interaction between E-selectin binding and β4 integrin in HT-29 cells. We show that the binding of E-selectin to HT-29 cells triggers the activation of SAPK2/p38 and ERK. The E-selectin mediated adhesion is a prerequisite to β4 mediated adhesion of HT-29 cells to endothelial cells. 4.2.3 Experimental procedures Materials–TNFα was purchased from Calbiochem (San Diego, CA). Calcein-AM was obtained from Molecular Probes (Eugene, OR) and recombinant human E-selectin/Fc chimera was obtained from R&D Systems (Minneapolis, MN). Chemicals for electrophoresis were obtained from Bio-Rad and Fisher. Antibodies–Anti-E-selectin (BBA26) antibody is a mouse monoclonal antibody that was purchased from Chemicon (Temicula, CA). The various anti-integrin antibodies were purchased from Chemicon. Mouse IgG1κ was obtained from Sigma. The anti phospho-p38 and phospho-ERK antibodies are rabbit polyclonal and mouse monoclonal antibodies respectively that were purchased from New England Biolabs (Beverly, MA). 129 Cells–Human umbilical vein endothelial cells (HUVEC) were isolated by collagenase digestion of umbilical veins from undamaged sections of fresh cords. Briefly, the umbilical vein was cannulated, washed with Earle’s balanced salt solution and perfused for 10 min with collagenase (1 mg/ml) in Earle’s balanced salt solution at 37oC. After perfusion, the detached cells were collected, the vein was washed with medium 199 and the wash-off pooled with the perfusate. The cells were washed by centrifugation and plated on gelatin-coated 75 cm2 culture dishes in medium 199 containing 20% heat-inactivated fetal bovine serum, endothelial cell growth supplement (60 µg/ml), glutamine, heparin and antibiotics. Replicated cultures were obtained by trypsinization and were used at passages ≤ 5. The identity of HUVEC as endothelial cells was confirmed by their polygonal morphology and by detecting their immunoreactivity for factor VIII-related antigens. HT-29 human colon carcinoma cells were obtained from ATCC (Manassas, MD). They were cultivated in McCoy 5A medium supplemented with 10% fetal bovine serum. Cultures were kept at 37oC in a humidified atmosphere containing 5% CO2. Kinase assays–SAPK2/p38 and ERK activation were evaluated by Western blotting (following the manufacturer’s protocol) using an antibody that recognizes the phosphorylated form of the kinases (New England Biolabs). In vivo phosphorylation–HT-29 cells plated in 35mm Petri dishes were incubated in PO4 free medium for 1 h prior to be labeled with H3[32P]O4 (60-200 µCi/ml) for 90 min. Cells were treated and then were lysed for immunoprecipitation in 75 µl of buffer B (150 mM NaCl, 50 mM Tris-HCl pH 7.5, 1% Triton X-100, 0.1% sodium deoxycholate, 2 mM EDTA, 2 mM EGTA, 1 mM Na3VO4, 1 mM leupeptin, 50 µg/ml pepstatin, and 1 mM phenylmethylsulfonyl fluoride). Samples were diluted three times and precleared with 10 µl of a 50% v/v Protein-G sepharose suspension for 15 min with shaking on ice. Supernatants were incubated on for 90 min with 8 µl of anti-β4 antibody and then 10 µl of 50% v/v Protein-G Sepharose (Amersham Pharmacia Biotech) were added and incubation was extend for 30 min on ice with shaking. Antibody-antigen complexes were washed four times with B buffer after then SDS-PAGE loading buffer was added. Proteins were separated through SDS-PAGE and the gel was dried or transferred onto nitrocellulose for Western blotting using anti-integrin β4 antibody. 130 Adhesion assays to HUVEC–HUVEC were plated on gelatin-coated slides and left to grow to confluence for 24 h. HT-29 cells were labeled for 30 min at 37oC with calcein-AM. Labeled cells were left to adhere to the endothelial layer for 15 or 30 min at 37oC. The endothelial layer was washed twice with phosphate-buffered saline and the attached cells were quantified by measuring the fluorescence emission using a fluorometer. The actual number of adhering cells was calculated from a standard curve. Adhesion assays to matrix–Proteins were absorbed to 96 well plates 1h at 37oC or overnight at 4oC (prior to 1h at 37oC) with 50 µl of matrix solution at the appropriate concentration. The wells were then blocked with 1% bovine serum albumin in phosphate-buffered saline for at least 20 min. HT-29 cells were then added in complete media and left to adhere for 30 min at 37oC (105 cells/well in 100 µl). When used, antibodies were preincubated for 20 min with the cells in suspension prior to the adhesion. Wells were then washed twice with media to remove non-adherent cells. The cells were then fixed for 30 min with 1% glutaraldehyde in phosphate-buffered saline and colored with 0.1% violet crystal for 15 min. The wells were then washed extensively with water and solubilized in 1% SDS. Optical density was then read at 550 nm. Statistical analysis–Data are mean +/- S.D, as indicated in the text. 4.2.4 Results Sequential E-selectin– and integrin β4–dependent adhesion of tumor cells to endothelial cells – In primary cultures of HUVEC, TNFα induces a strong activation of the expression of E-selectin, which leads to an increased adhesion of HT-29 cancer cells to HUVEC [13]. In fact, HT-29 cells directly adhere to a chimeric form of E-selectin/Fc coated in plastic wells. The adhesion is dose-dependent and is inhibited by a specific anti-E-selectin antibody (Figure 4-1). In contrast, they do not adhere to BSA or to plastic. This confirms that E-selectin is a major determinant of cancer cell adhesion. The expression of E-selectin is also importantly 131 involved in the adhesion and rolling of leucocytes on the endothelium during the inflammatory processes [4]. In that case, the E-selectin-mediated adhesion is followed by a longer term adhesion that involves integrins. We investigated here whether the integrins expressed by HT29 cells also participate in their adhesion to HUVEC. The integrins expressed by HT-29 cells have been identified as α2, α3, α6, αv, β1, β4 and β5 [34]. To determine the role of these integrins in the adhesion of HT-29 cells to endothelial cells, we pre-treated calcein-labelled HT-29 cells in suspension with anti-integrin blocking antibodies and then left the cells to adhere for 15 to 30 min to TNFα-activated HUVEC expressing E-selectin. We found that the 30 minutes-, but not the 15 minutes-, adhesion of HT-29 cells to endothelial cells was impaired by the anti β4 integrin blocking antibody. However, none of the other anti-integrin antibodies had any influence on the adhesion of HT29 cells (Figure 4-2A). This underscores a critical role for integrin β4 of HT-29 cells in their adhesion to endothelial cells expressing E-selectin. In accordance, HT-29 cells strongly adhere to laminin, a typical extracellular matrix that bind to β4 integrin (Figure 4-1). Interestingly, blocking E-selectin with an anti-E-selectin antibody inhibits the adhesion of HT29 cells as early as within 15 minutes of adhesion to TNFα-treated HUVEC (Figure 4-2B). Hence, both E-selectin from endothelial cells and integrin β4 from HT-29 tumor cells are sequentially implicated in mediating their mutual adhesive interactions. This raised the questions as to whether or not the E-selectin and β4-mediated adhesions are separated or linked events. E-selectin- and integrin β4-dependent adhesions of cancer cells to endothelial cells are sequential but signalingly independent –The binding of E-selectin to HT-29 cells induces a time-dependent stimulation of SAPK2/p38 ([13] and Figure 4-3). In turn, this increases the migratory potential of HT-29 cells enabling their transendothelial migration [13]. We verified here whether the E-selectin binding to HT-29 also induced the activation of the two other MAP kinases, ERK and JNK, with the aim of identifying the downstream events associated with the activation. HT-29 cells was added to wells coated with E-selectin/Fc in concentration (5µg/ml) that induced maximal adhesion and then MAP kinase activation was assayed by using antibody that specifically recognized the phosphorylated/activated form of the kinases. 132 We found that E-selectin binding to HT-29 cells resulted in a time-dependent activation of both ERK and SAPK2/p38. The maximal activation of ERK occurs after 60 min in contrast of 10 min in the case of SAPK2/p38 (Figure 4-3). Intriguingly, JNK was not activated by Eselectin, neither was the focal adhesion kinase FAK (data not shown), which suggested a specificity in the signaling pathways activated by the binding of E-selectin to its ligand. Interestingly, the activation of ERK occurs simultaneously to β4-mediated maximal adhesion of HT-29 cells to HUVEC. Since ERK is known to be activated following tyrosine phosphorylation of β4 on residue Y1526 [17], this raised the possibility that the binding of Eselectin activates ERK via inducing the tyrosine phosphorylation of integrin β4. Alternatively, since β4 integrin is known to be activated by phosphorylation [35], the concordance between the peaks of ERK activation and β4-mediated adhesion suggested that E-selectin-induced activation of ERK could be involved in the phosphorylation of integrin β4. We thus ascertained whether integrin β4 was phosphorylated following in vivo labeling in the presence of H3[32P]04 in response to E-selectin and whether this occurs specifically on tyrosine residues. Results showed that E-selectin did not induce the tyrosine phopshorylation of integrin β4 following probing with two different antiphosphotyrosine antibodies nor did it induce phosphorylation following incubation with labeled [32P] (Figure 4A and 4B). In contrast, exposure of cells to sodium vanadate, a classical inducer of tyrosine phosphorylation of integrin β4 [35], resulted, in both cases, in a marked phosphorylation of β4. These results suggest that E-selectin binding to its ligand on the cancer cells does not lead to phosphorylation of integrin β4. In corollary, the results support the hypothesis that the Eselectin-and integrin β4-mediated adhesion of HT-29 colon carcinoma cells to endothelial cells are two sequential but signalingly independent events. 133 Figure 4-1 HT-29 cells adhesion to E-selectin/Fc chimera. HT-29 cells were left to adhere for 30 minutes to different concentration of matrices in the presence or not of 25 µg/ml blocking E-selectin antibody or a matching isotype. Data points represent the mean + SD. 134 135 Figure 4-2 Adhesion of HT-29 cells to by TNFα-activated HUVEC is mediated sequentially by E-selectin and β4 integrin. In A and B, HUVEC plated on gelatin-coated slides were left untreated or were treated for 90 min with 10 ng/ml TNFα. Thereafter, culture media were washed and changed for fresh media and cells were incubated for an additional 2h30 with function blocking integrin antibodies for the last 20 minutes (A) or in the presence or not of an anti-E-selectin neutralizing antibody or with a matched isotype antibody (last 60 min) (B). HT-29 cells labelled with Calcein AM were incubated (A) or not (B) for 30 min at 37°C with function blocking integrin antibodies and then added to the endothelial layer and left to adhere for 15 or 30 min at 37°C. After washing, fluorescence was quantified to measure the number of adherent cells. Data points represent the mean ± SD. Representative of 2 different experiments 136 Figure 4-3 Time-dependent activation of p38 and ERK induced by the binding of HT-29 cells to E-selectin/Fc. HT-29 cells were put in suspension for 75 minutes and then left to adhere to a Petri dish coated with 5µg/ml of E-selectin/Fc. Non-adherent cells were washed away and adherent cells were then extracted and the kinase activity was assessed by Western blotting. To control the maximal induction of the kinases, adherent cells were treated or not with 10 mM H2O2 for 45 minutes. 137 Figure 4-4 Binding of E-selectin/Fc to HT-29 cells does not lead to phosphorylation of integrin β4. A, HT-29 cells were untreated (control) or treated with E-selectin/Fc for 30 minutes or with Vanadate. β4 integrin was immunoprecipitated and tyrosinephosphorylation assessed by Western blotting with a specific phospho-tyrosine antibody. B, Cells were incubated for 1 h in phosphate free medium prior to their labeling for 90 minutes with H3 [32P]O4. The cells were then left untreated (control) or treated with E-selectine/Fc for 30 min or Vanadate. After treatment, cells were lysed and β4 integrin was immunoprecipitated. Incorporation of 32P into β4 containing band is indicated 138 4.2.5 Discussion Metastasis depends on the successful completion of several distinct processes. One of them, the interaction of cancer cells with endothelial cells, is mediated by specific adhesion molecules [2]. Here, we obtained evidence that the adhesive interactions between cancer cells and endothelial cells are sequential and involved interrelated signaling cascades. Specifically, HT-29 colon carcinoma cells adhere to HUVEC by sequential interactions involving Eselectin and β4 integrin. The E-selectin binding to HT-29 cells activates the MAP kinases ERK within the same time frame (30-60 min) as the β4-dependent adhesion of HT-29 cells to HUVEC. However, the binding of E-selectin did not lead to phosphorylation of β4 integrin, which suggests that the activation of ERK by E-selectin is not upstream or downstream of β4. The binding of E-selectin to HT-29 cells also induces the activation of SAPK2/p38, which, as we previously shown, increases their migratory potential [13]. The necessity of E-selectin expression for the adhesion of tumor cells HT-29 is supported by the observation that pre-treating endothelial cells with an anti-E-selectin neutralizing antibody, but not a matched isotype antibody, inhibited the adhesion of the tumor cells to HUVEC. This is also supported by the findings that HT-29 cells directly adhere to E-selectin when added to wells coated with a chimeric form of recombinant E-selectin/Fc. Here again, the adhesion is inhibited by an anti-E-selectin antibody but not by an irrelevant matched isotype antibody. Interestingly, we found that the adhesion of HT-29 cells increased with the concentration of Eselectin being maximal at 5µg/ml. Moreover, it was time-dependent being maximal after 15 minutes of adhesion to HUVEC. Several studies have shown that the E-selectin-mediated adhesion of neutrophils to endothelial cells was followed by a stronger adhesion involving integrins [14, 36]. Moreover, the binding of LS174T colon carcinoma to HUVEC under physiological flow conditions requires the binding of E-selectin and integrins [37]. Along these lines, we found that the adhesion of HT-29 cells required the participation of integrin β4 from HT-29 cells. This is supported by the findings that HT-29 cells directly adhere to laminin, the typical matrix protein that binds to β4, and also by the fact that treating HT-29 cells with an anti-β4 blocking antibody inhibits the adhesion of HT-29 cells to HUVEC. 139 Interestingly, the dependence on β4 is selective since none of the antibodies directed against the other integrins expressed by HT-29 inhibited their adhesion to HUVEC. The ability of colon tumor cell clones to bind E-selectin expressed by activated endothelial cells is directly proportional to their metastatic potential [7]. Moreover, drugs like cimetidine which inhibit the expression of E-selectin prevents metastasis [8]. The adhesion of HT-29 cells by the binding to E-selectin and β4 integrin occurs on TNFα-activated endothelium. This is important since cancer cell lines that metastasize to the liver, once they enter the hepatic circulation release TNFα and induces the expression of E-selectin on sinusoidal endothelium [38]. Analogously, pro-inflammatory mediators stimulate the cancer cells to release soluble mediators that increases the expression of E-selection and of other cell adhesion molecules on endothelial cells [39]. These results suggest that the cancer cells, through paracrine mechanisms, promote their own adhesion and migration in providing an appropriate environment. The selectins bind to various carbohydrate such as sialyl-Lewis a and x (SLea and SLex) or other fucosylated oligosacccharides that are presented by a scaffold protein and possibly a lipid carrier molecule on the adhering cells [40]. This macromolecular scaffolding complex, known as selectin ligand or counter-receptor, is essential for binding. The sialyl-Lewis sugars alone have only a weak affinity for selectins whereas the presenter proteins have no binding capacity by themselves. The sugar-protein complex of binding contributes to the specificity of interactions since the binding affinity of a given sugar for a given selectin varies depending on the presenter proteins. Here, we found that binding of E-selectin to HT-29 cells resulted in the activation of the MAP kinases ERK and SAPK2/p38. Moreover, the binding of E-selectin on cancer cells induced, in HT-29 cells and T84 colon carcinoma cells, an increased tyrosine phosphorylation of several proteins [10, 12]. In T84 the binding of E-selectin is also associated with intracellular calcium mobilization, cytoskeleton reorganization, collagenase secretion and increased motile behavior [11, 12]. Overall, these findings suggest that the Eselectin receptor on colon cancer cells is a tyrosine kinase receptor or a kinase-associated receptor. In that sense, the glycoprotein ESL-1 (E-selectin ligand-1), a potential ligand for Eselectin on neutrophil and myeloid leukemia cells is a variant of a tyrosine kinase receptor for FGF [41]. However, by mass spectra analysis we did not found any evidence that ESL-1 was a 140 receptor for E-selectin on HT-29 cells (data not shown). Hence, E-selectin ligand on HT-29 cells remains to be identified. Several studies also point out to the determinant role played by integrin β4 (α6β4) in conferring a metastatic phenotype [18]. In particular, the β4 integrin is importantly implicated in cancer invasiveness [17]. Upon cell activation by chemotactic growth factors, β4 is phosphorylated on both tyrosine and serine/threonine resisdues and quickly translocates from hemidesmosomes to filopodia and lamellae conferring an invasive phenotype by promoting cell migration [19, 42, 43]. Intriguingly, expression of β4 is insufficient alone to confer metastasis [44]. Notably, the signalling properties of α6β4 are influenced by its association with Erb2 receptor [20]. A major contribution of our study is to have shown that the binding of E-selectin is a pre-requesite for the β4-dependent adhesion. The β4-dependent adhesion coincides with the maximal activation of ERK, which suggested the possibility of signaling link between both events. However, the binding of E-selectin/Fc to HT-29 cells was not associated with phosphorylation of β4, which renders unlikely the fact that the E-selectin ligand is directly signaling to β4, neither through ERK nor through other pathways. We thus conclude that the E-selectin- and β4-dependent adhesions are sequential but not signalingly associated. However, the possibility of an indirect cross-talk involving chemokines generated by endothelial cells upon binding of HT-29 cells remains to be ascertain. Little is known concerning the β4 ligand or counter-receptor on endothelial cells. Recently, mouse lung endothelial Ca2+-activated chloride channel protein mCLCA1 has been shown to bind β4 integrin, which leads to activation of focal adhesion kinase (FAK) and downstream signaling to extracellular signal-regulated kinase (ERK) in the cancer cells [45]. The β4 ligand on HUVEC thus remains to be identified. Its characterization should yield determinant information since this β4 counter-receptor may be involved non-only in the activation of β4 itself but it may also be implicated in generating signals in the endothelial cells. In summary, we have shown here that the E-selectin interaction of cancer cells on endothelial cells promotes the β4 integrin adhesion. This constitutes the first demonstration that cancer cells attach to the endothelium by the sequential binding of selectins and integrins and that these events may be linked by signaling pathways. This supports the idea that metastatic 141 cancer cells my use the multistep paradigm of the inflammatory process, [3], to mediate the selective homing of most types of metastasis. Chemokines and their receptors are implicated in the metastatic specificty of tumor cells [46]. Whether or not chemokines have a role to play in the E-selectin-mediated adhesion of cancer cells remains to be demonstrated. 4.2.6 References 1. Fidler, I.J., Timeline: The pathogenesis of cancer metastasis: the 'seed and soil' hypothesis revisited. Nat Rev Cancer, 2003. 3(6): p. 453-8. 2. Meyer, T. and I.R. Hart, Mechanisms of tumour metastasis. Eur J Cancer, 1998. 34(2): p. 214-21. 3. 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Muller, A., et al., Involvement of chemokine receptors in breast cancer metastasis. Nature, 2001. 410(6824): p. 50-6. Chapitre 5 Autres résultats 148 5 Résultats complémentaires Ce chapitre comprend différents résultats ne faisant pas partie des articles publiés, présentés dans les chapitres précédents. Les résultats qui y sont rapportés ouvrent néanmoins le projet sur d’importantes perspectives nouvelles. Certaines de ces perspectives conduisent à des projets de recherche distincts qui sont déjà poursuivis ou le seront par d’autres étudiants. Le chapitre est séparé en trois sections : 1) des résultats qui démontrent que l’adhérence des cellules HT-29 aux cellules HUVEC implique un facteur soluble, 2) une identification préliminaire du ligand possible de la E-sélectine sur les cellules HT-29, 3) des résultats d’adhérence des cellules HT-29 sur des lignées endothéliales humaines de différentes origines. 5.1 Rôle d’un médiateur soluble d’origine endothéliale dans l’adhérence des cellules HT-29 aux cellules endothéliales Dans le chapitre 2, les résultats montrent que les cellules HT-29 s’attachent aux cellules HUVEC activées par le TNF par l’intermédiaire de la E-sélectine, que les cellules HL-60 utilisent partiellement la E-sélectine, alors que les cellules HeLa ne l’utilisent pas du tout (figure 2-2 et 2-8). Le chapitre 4 a démontré l’implication de l’intégrine β4 dans l’adhérence des cellules HT-29 aux HUVEC activées par le TNF (figure 4-2). Ce résultat a amené l’hypothèse que l’adhérence des cellules cancéreuses aux cellules endothéliales utilisait les mêmes étapes que celle des lymphocytes [4], soit la séquence sélectines, chimiokines solubles et intégrines. L’hypothèse est d’ailleurs renforcée par un résultat préliminaire obtenu en étudiant l’adhérence des cellules HT-29 aux cellules HUVEC et qui suggère l’implication d’un médiateur soluble produit par les cellules endothéliales activées. L’activation des cellules HUVEC se fait par un prétraitement au TNF. Cette activation amène l’expression de la E-sélectine. Cette expression est maximale quatre heures après le début du traitement au TNF. Le présence du TNF n’est pas requise durant les quatre heures 149 d’activation pour obtenir une expression maximale de la E-sélectine. En effet, un prétraitement minimal de 1h30 au TNF suffi pour amener l’expression maximale de la Esélectine quatre heures après le début du traitement. Afin d’identifier l’effet d’un médiateur produit par les cellules endothéliales, le milieu conditionné par le prétraitement au TNF a été enlevé avant l’ajout des cellules HT-29 à l’endothélium pour différents temps. Comme on peut observer à la figure 5-1, le fait d’enlever le milieu conditionné (cercle bleu plein) plutôt que de laisser le milieu présent (carré rouge plein (TNF 4 heures), triangle vert plein (TNF 1h30)), diminue l’adhérence des cellules HT29, à tous les temps observés. Ces données suggèrent que l’augmentation d’adhérence n’est pas due au TNF lui-même, mais bien à ses effets, c’est-à-dire aux molécules d’adhérence exprimées (telle la E-sélectine) et à un possible médiateur sécrété. Ce médiateur pourrait être synthétisé de novo par les cellules endothéliales. En effet, l’adhérence est diminuée en changeant le milieu conditionné par les cellules HUVEC traitées durant 4h avec le TNF, alors qu’une adhérence maximale est obtenue après un changement de milieu effectué à 1h30 de traitement au TNF suivi d’une période de 2h30 avant l’ajout des cellules cancéreuses. L’implication d’un médiateur soluble pourrait être confirmée par des expériences d’adhérence effectuées en utilisant un milieu conditionné sans TNF et en présence ou en absence d’un inhibiteur de synthèse protéique, telle la cycloheximide. Si le facteur soluble permet d’activer directement les intégrines des cellules cancéreuses, alors une adhérence avec un milieu conditionné devrait donner une adhérence maximale. De plus, si la synthèse est de novo, un prétraitement avec la cycloheximide avant le traitement au TNF, devrait inhiber l’effet du milieu conditionné, suggérant ainsi le relargage d’une protéine membranaire ou entreposée dans des granules. Ce facteur soluble devrait être par la suite isolé pour identification et vérification de son effet sur l’adhérence des cellules cancéreuses à un endothélium activé ou non. 150 Figure 5-1 Influence du milieu conditionné par un prétraitement au TNF sur l’adhérence des cellules HT-29 Les cellules HT-29 ont été laissées à adhérer pour le temps indiqué en abscisse. Les différents prétraitements cités en légende ont été faits aux cellules endothéliales avant l’ajout des cellules HT-29. La durée totale du prétraitement était de 4 heures. Les cellules endothéliales ont été traitées (motif plein) ou non (motif vide) avec 10 µg/ml de TNFα. Dans une situation (∆ plein et vide), le milieu a été changé après 1h30 de traitement pour un milieu frais durant les 2h30 précédant l’ajout des cellules HT-29. Dans un autre situation (O plein et vide), le milieu a été changé après 4 heures de traitement pour du milieu frais, juste avant l’ajout des cellules HT-29. Pour le détail du protocole d’adhérence, voir les sections 2.2.4 et 4.2.3. Ce résultat provient de la compilation de quatre expériences différentes, toutes en triplicat pour chaque point. Chaque temps d’adhérence a été reproduit au moins à deux occasions. 151 À noter que les résultats précédents ont été obtenus seulement avec l’adhérence des cellules HT-29 sur des cellules HUVEC activées au TNF. Ils serait intéressant de comparer ce résultat avec l’adhérence des cellules HL-60, qui ont également une adhérence augmentée sur l’endothélium activé. De plus, le TNF a des effets similaire à l’interleukine-1 pour l’expression de diverses molécules d’adhérence [26, 146]. Il serait intéressant de vérifier si l’interleukine-1 induit la production de ce facteur soluble, afin de cerner si cette production est spécifique au prétraitement par le TNF, ou si d’autres cytokines peuvent également le produire. Bien que ces résultats suggèrent un rôle pour un facteur soluble relargué par l’endothélium, il n’est pas à négliger que in vivo, les cytokines comme le TNF et l’IL1α peuvent également activer les cellules cancéreuses. Il a d’ailleurs été démontré que les cellules cancéreuses, suite à un traitement par différents facteurs pro-inflammatoires, relarguent des facteurs solubles qui amènent une expression des molécules d’adhérence sur l’endothélium [147]. La possibilité d’un rôle joué par un facteur libéré par les cellules cancéreuses doit donc aussi être envisagée. 5.2 Identification du ligand de la E-sélectine L’activation des MAP kinases ERK et SAPK2/p38 par la liaison de la E-sélectine aux cellules HT-29, nous a amené à supposer la présence sur ces cellules d’un récepteur de la E-sélectine à activité kinase intrinsèque ou associé. Cette observation répond en fait au premier critère d’un récepteur biologique fonctionnel, soit celui que la liaison se doit d’être associée à un effet biologique. En effet, les critères pour définir un « vrai » ligand de la E-sélectine pourrait se définir comme suit [148]: 1- Le ligand se doit d’être exprimé au bon endroit au bon moment. Dans notre modèle de métastase, cela veut dire qu’il doit être présent sur la surface de la cellule cancéreuse lors de sa circulation sanguine. 152 2- Le blocage du ligand, ou son absence, doit inhiber son effet. Ainsi, dans les cellules HT-29, le blocage du ligand devrait bloquer l’activation des kinases ERK et p38. 3- Le ligand doit être spécifique à la sélectine. Les sucres seuls, qui sont nécessaires à la liaison, possèdent une faible affinité pour les sélectines. C’est leur présentation particulière sur une protéine définie qui permet la génération de ligand de haute affinité. En ce sens, il est important de se souvenir que le ligand recherché peut être une protéine connue qui est modifiée de manière nouvelle dans la cellule cancéreuse, de sorte à devenir un ligand pour la E-sélectine. De manière similaire, PSGL-1 est exprimé sur différents leucocytes. Cependant, il ne permet pas la liaison à la P-sélectine sur tous ces types cellulaires. De plus, sur le neutrophile, seulement environ 20% de PSGL-1 exprimé peut lier de manière efficace la Psélectine [148]. Pour la liaison à la E-sélectine quelques ligands peuvent satisfaire ces caractéristiques. ESL-1 (E-selectin ligand 1) est spécifique à la E-sélectine, il est exprimé sur les microvilli et permet l’adhérence des cellules circulantes [5, 50, 51]. Les deux autres ligands de haute affinité identifiés sont PSGL-1 et la L-sélectine sur les neutrophiles humains [5]. Sur les cellules progénitrices hématopoïétiques (CD34+) et non sur leurs consœurs matures, la protéine CD44 a été identifiée comme un ligand N-glycosylé de la E-sélectine. Ce ligand permet le roulement et l’adhérence aux cellules de la microvasculature de la moelle osseuse qui expriment la E-sélectine de manière constitutive [149]. L’addition des structures oligosaccharidiques sur la protéine présentatrice peut se réaliser par N-glycosylation, c’est-à-dire par des liaisons N-glycosidiques entre le groupement carboxamide de l’asparagine et un groupement hydroxy de la chaîne oligosaccharidique. On observe également, quoi que plus rarement, de la O-glycosylation entre le groupement hydroxy de la thréonine ou de la sérine et un groupement hydroxy de la chaîne oligosaccharidique. Afin de vérifier la glycosylation du candidat isolé sur les cellules HT-29, il serait possible de traiter les cellules ou les extraits avec l’enzyme N-glycosidase F pour enlever la N-glycosylation [149]. De plus, un traitement à la trypsine peut enlever toutes les 153 glycoprotéines et l’utilisation de combinaison de différents inhibiteurs et enzymes peut spécifier la nature de la glycosylation du ligand de la E-sélectine sur les cellules HT-29 [150]. Afin d’identifier le ligand ou contre-récepteur de la E-sélectine, une approche d’isolation par affinité a été utilisée, principalement basée sur les travaux du groupe de D.Vestweber pour l’identification de ESL-1 [50]. Les premiers résultats ont été obtenus en essayant d’éluer le récepteur de l’appât, soit une chimère de E-sélectine/Fc. Comme la E-sélectine/Fc était également partiellement éluée, j’ai plutôt opté pour une isolation sur gel à deux dimensions. Cette méthode a permis d’isoler un candidat, d’un poids moléculaire approximatif de plus de 116 kDa, et un point isoélectrique (pI) acide, près de 3 (figure 5-2). L’analyse de ce candidat par spectre de masse (MALDI-TOF) a révélé qu’il ne correspondait pas à ESL-1 ni d’ailleurs à aucune autre protéine connue. Par la suite, j’ai affiné ma méthode d’isolation. Afin de s’assurer de la spécificité de la liaison à la E-sélectine, les isolations ont été faites en présence de calcium ou d’EDTA, un agent chélateur de calcium. Cette approche a été choisie parce que les sélectines lient leur ligand de manière calcium-dépendante. Dans ces conditions, la liaison de la E-sélectine à son ligand devrait diminuer, ou même disparaître en présence d’EDTA. De plus, afin d’affiner la migration des candidats potentiels, les bandes ont été équilibrées, après la focalisation isoélectrique (IEF – première dimension) et avant la migration dans la deuxième dimension (SDS-PAGE), en présence d’agent réducteur (β-mercaptoéthanol et iodoacétamide). Cette dernière isolation est visible à la figure 5-3. Le candidat a été envoyé pour analyse par LCMS/MS. L’identification n’a pas révélé de récepteurs connus de la E-sélectine. Par ailleurs, l’analyse a révélé la présence d’un peptide appartenant à une protéine membre des récepteurs d’adhérence de la famille des gamma cadhérines. 154 Figure 5-2 Mise en évidence sur les cellules HT-29 d’un candidat potentiel d’un ligand de la E-sélectine Les cellules ont été lysées dans un tampon composé de 3% CHAPS, 50 mM TrisHCl pH7.4, 150 mM NaCl, 1 mM CaCl2, 1 mg/ml ovalbumine et 1 mM PMSF; puis centrifugées 10 min à 10 000 g à 4°C. Le surnageant a été recueilli et passé une première fois sur des billes de protéine-A Sépharose, puis centrifugé. Par la suite, le surnageant a été incubé avec la E-sélectine/Fc préalablement adsorbée sur des billes de protéine-A Sépharose, durant 4 h à 4°C avec agitation sur glace. Les billes ont été lavées 3 fois dans 0.05% Triton X-100, 50 mM TrisHCl pH 8.5, 400 mM NaCl et 1 mM CaCl2; puis 2 fois dans 0.05% Triton X-100, 50 mM TrisHCl pH 8.5 et 150 mM NaCl. Les billes ont été par la suite extraite pour la première migration (IEF) sur des bandes de pH 3-10, dans une solution de 7 M urée, 4% CHAPS, 0.5% tampon IPG et 20 mM DTT. Les bandes ont par la suite migré sur un gel de 7.5% acrylamide, coloré par la suite au nitrate d’argent. Un extrait du gel se trouve en A et B. A ne contient pas d’extrait cellulaire, par opposition à B, ou le candidat a été encerclé. 155 Figure 5-3 L’isolation du candidat comme ligand de la E-sélectine est sensible au calcium Les extraits ont été fait de la même façon qu’à la figure 5-2, à la différence que dans le gel B, le tampon de lyse contenait 1 mM CaCl2, alors que dans le gel A, le tampon de lyse contenait à la place 2 mM EDTA. Il en était de même dans le premier milieu de lavage. Les bandes d’IEF ont été équilibrée dans 5% de β-mercaptoéthanol et 250 mg d’iodoacétamide par 10 ml de tampon d’équilibration avant la migration dans la deuxième dimension sur un gel de 7.5% acrylamide, qui a été coloré au nitrate d’argent. Le candidat est identifié par une flèche rouge. 156 D’autres approches pourraient être envisagées pour identifier le ligand de la E-sélectine sur les cellules HT-29. En gardant l’approche par isolation d’affinité, il serait possible d’utiliser des extraits membranaires plutôt que des extraits totaux, augmentant ainsi nos chances d’isoler de manière abondante un candidat. Déjà des études en ce sens sont d’ailleurs amorcées dans le laboratoire. Elles pourraient confirmer, entre autres, l’implication du candidat membre de la famille des cadhérines. Une autre approche serait de chercher à identifier la kinase la plus précocement associée à la liaison à la E-sélectine. Les cellules HT-29 pourraient être traitées avec de la E-sélectine puis fractionnées, pour identifier une protéine phosphorylée de manière différentielle (augmentation ou diminution de la phosphorylation dans le temps) suite au traitement à la E-sélectine. Cette approche aurait l’avantage de pouvoir identifier d’autres cibles signalétiques de la liaison de la E-sélectine à son ligand (autre que les kinases SAPK2/p38 et ERK). De plus, pour vérifier la spécificité de liaison à la E-sélectine, un prétraitement avec des enzymes ou des inhibiteurs de la glycosylation comme la tunicamycine pourrait être une étape intéressante. Tel que mentionné précédemment, l’identification du ligand de la E-sélectine que j’ai amorcée fait présentement l’objet d’un projet de maîtrise dans le laboratoire. 5.3 Adhérence des cellules HT-29 à des cellules endothéliales d’origine différentes Tous les résultats précédents ont été obtenus avec les cellules endothéliales de la veine du cordon ombilical (HUVEC). Ces cellules sont largement utilisées comme modèle expérimental en raison de leur facilité d’obtention et de la possibilité d’utiliser du matériel humain non transformé. Cependant, plusieurs des propriétés des cellules endothéliales varient selon leur origine [26]. En ce sens, il est bien connu que les molécules d’adhérence exprimées par les cellules endothéliales varient avec leur origine tissulaire. Cette variation est sous-jacente au homing bien connu des leucocytes. Il y a donc un intérêt majeur à vérifier si les interactions d’adhérence cellules cancéreuses à l’endothélium varient avec l’origine des 157 cellules endothéliales. Cela pourrait, en effet, être à la base de l’envahissement métastatique sélectif à un organe donné. J’ai donc entrepris une série d’expérience en ce sens en vérifiant l’adhérence des cellules HT-29 à des cellules endothéliales humaines immortalisées provenant de différents organes. Ces cellules nous ont été fournies par le Dre Claudine Kieda, d’Orléans (France). Les lignées testées originent de l’intestin (HIMEC), du cerveau (HBrMEC), de l’appendice (HAPEC), des poumons (HLMEC), des ganglions lymphatiques (HPLNEC.B3), de la peau (HSkMEC) et de la rate (HSpMEC). De manière générale, ces différentes lignées endothéliales présentes des cellules plus petites que les HUVEC et sont très sensibles aux stress de culture cellulaire. Une dilution trop grande est mortelle et la décongélation est particulièrement difficile pour les cellules de l’intestin (HIMEC). Dans un premier temps, j’ai démontré que toutes ces lignées sont sensibles, quoiqu’à des niveaux différents, au TNF et au H2O2, puisque ces deux agents y induisent l’activation de la kinase p38 (figure 5-4). Par la suite, en compagnie de Sophie Guay, un étudiante d’été sous ma supervision, nous avons vérifié l’adhérence des cellules HT-29 sur les différentes lignées endothéliales prétraitées ou non au TNF. Nous avons aussi vérifié si le TNF induit l’expression de la E-sélectine par ces cellules endothéliales. Dans l’ensemble les données obtenues avec les différentes lignées indiquent que le TNF n’induit pas l’expression de E-sélectine. De plus, nous avons observé que, dépendamment des lignées endothéliales, l’adhérence des cellules HT-29 se fait de façon dépendante ou non du TNF. À titre d’exemple je présente ici seulement les résultats obtenus avec la lignée de cellules endothéliales du cerveau (HBrMEC). Dans ce cas, l’adhérence des cellules HT-29 aux HBrMEC n’est pas modulée par un pré-traitement au TNF, par opposition aux cellules HUVEC. De plus, l’adhérence est toujours maximale, comparée aux cellules HUVEC (figure 5-5). 158 Figure 5-4 Réponse de la kinase p38 de différentes lignées endothéliales à un stress Les différentes lignées ont été stimulées avec 100 µM, 10 min de peroxyde ou avec 10 µg/mL de TNF pour 10 min. Les extraits ont été séparés par SDS-PAGE et l’activité kinase évaluée à l’aide d’un anticorps spécifique antiphospho-p38 (NEB). HIMEC= cellules endothéliales de l’intestin, HBrMEC= cellules endothéliales du cerveau, HAPEC= cellules endothéliales de l’appendice, HLMEC= cellules endothéliales des poumons, HPLNEC.B3= cellules endothéliales des ganglions lymphatiques, HSkMEC= cellules endothéliales de la peau, HSpMEC= cellules endothéliales de la rate, HUVEC= cellules endothéliales du cordon ombilical et HT-29= cellules de carcinome de côlon. 159 Les données de la figure 5-6 montre bien que la E-sélectine n’est pas exprimée sur les cellules endothéliales de cerveau (figure 5-6). Ce résultat était inattendu. En effet, des études sur les cellules endothéliales de microvaisseaux de cerveaux humains ont démontré l’expression de la E-sélectine et son implication dans l’adhérence des lymphocytes [94]. Cependant, certains travaux ont démontré une diminution de l’expression des molécules d’adhérence avec les passages des cellules endothéliales [146]. L’intérêt de l’ensemble des expériences d’adhérence des cellules HT-29 aux différentes lignées de cellules endothéliales utilisées, est que les résultats sont en accord avec le principe que l’adhérence des cellules cancéreuses aux cellules endothéliales peut solliciter différentes molécules d’adhérence endothéliales. En corollaire, ces données sont compatibles avec l’hypothèse du seed and soil. On doit, cependant, questionner l’effet de l’immortalisation des cellules endothéliales sur l’expression des molécules d’adhérence. En effet, l’utilisation des cellules endothéliales immortalisées n’est peut-être pas tout à fait représentatif des cellules endothéliales de différents organes. Il est difficile de cerner si l’effet observé est dû à l’origine des cellules ou au procédé d’immortalisation. De plus, un autre facteur ayant pu influencer le phénotype est l’origine vasculaire des cellules. En effet, les HUVEC proviennent d’une veine, tandis que les cellules fournies par le Dre Kieda sont d’origine microvasculaire, c’est-à-dire un phénotype de capillaire. Ces vaisseaux sont soumis à des contraintes différentes, la force de flux varie, les composantes du vaisseaux peuvent varier (une media – des cellules musculaires lisses – dans les vaisseaux de gros calibre versus des péricytes pour les capillaires). L’utilisation de modèle animaux avec système isolé peut devenir une alternative intéressante pour étudier la spécificité de l’adhérence des cellules cancéreuses aux cellules endothéliales de différents organes et de différentes origines vasculaires. 160 Figure 5-5 Adhérence des cellules HT-29 aux HUVEC et aux HBrMEC Les différentes cellules endothéliales ont ont été traitées ou non avec 10 µg/ml de TNFα. La durée totale du prétraitement était de 4 h. Dans certains cas, le milieu a été changé après 1.5h de traitement pour un milieu frais durant les 2.5h restantes avant d’ajouter des cellules HT-29 à adhérer. Les cellules HT-29 ont été laissées à adhérer pendant 30 min. Pour le détail du protocole d’adhérence, voir les sections 2.2.4 et 4.2.3. Ce résultat est représentatif de trois expériences, n=3. 161 Figure 5-6 La E-sélectine est exprimée uniquement sur les cellules HUVEC Pour le détail du protocole d’immunofluorescence, voir la section 2.2.4. Observation sur un microscope Eclipse TE 300 avec un objectif 40X. Les images ont été prises à l’aide d’une caméra Micromax. 162 Chapitre 6 Discussion 164 6 Discussion générale Les métastases sont une complication morbide du cancer. Elles sont le résultat d’une séquence d’événements où toutes les étapes doivent être franchies avec succès. La tumeur doit croître et se vasculariser pour survivre. Certaines cellules tumorales peuvent se détacher pour entrer dans la circulation sanguine. Ces dernières s’arrêteront dans un nouvel organe pour y entrer, survivre et croître de nouveau [2]. Le succès d’une métastase ne dépend pas seulement du potentiel de la cellule cancéreuse, mais aussi de toutes les interactions qui seront créées avec l’environnement de l’hôte. Ainsi, l’approche thérapeutique doit non seulement viser la cellule cancéreuse, mais également tous les mécanismes de l’hôte qui favorisent la réussite d’une métastase [141]. Il est possible de faire des parallèles entre les différentes étapes du processus métastatique et deux processus normaux, soit l’invasion lymphocytaire et la réparation tissulaire. En effet, la progression d’une tumeur fait appel à plusieurs processus caractéristiques à la réparation tissulaire, tel que la production de facteur de croissance par le stroma activé, l’induction de l’angiogénèse, l’infiltration de cellules immunitaires et la génération de protéases [151]. Un parallèle similaire existe pour l’adhérence à l’endothélium et la migration des leucocytes vers une zone inflammée. Les molécules d’adhérence utilisées pour l’interaction des leucocytes avec l’endothélium le sont également pour l’interaction des cellules cancéreuses avec l’endothélium [91]. Les travaux de cette thèse ont été basés sur cette hypothèse, c’est-à-dire que les cellules cancéreuses usurpent les mécanismes inflammatoires pour interagir avec l’endothélium. Mes travaux ont démontré que les cellules HT-29 d’un carcinome de côlon interagissent spécifiquement avec les cellules endothéliales HUVEC, activées par le TNF, par l’intermédiaire de la E-sélectine puis par l’intégrine β4. De plus, cette interaction permet d’activer différents sentiers, dont celui de la MAP kinase p38, ce qui conduit à leur migration transendothéliale. 165 6.1 L’adhérence des cellules cancéreuses à l’endothélium est séquentielle Dans le modèle inflammatoire, les leucocytes interagissent avec l’endothélium par l’intermédiaire des sélectines, puis une chimiokine active les intégrines du leucocyte pour qu’il s’attache fermement à l’endothélium. Cette séquence, sélectines, chimiokines et intégrines, est connue comme le paradigme multi-étapes du recrutement leucocytaire [4]. Mon hypothèse voulait que l’adhérence des cellules cancéreuses HT-29 aux cellules endothéliales HUVEC utilisait ces mêmes étapes. Les résultats d’adhérence impliquant la E-sélectine (chapitre 2, figure 2-2), plus tardivement l’intégrine β4 (chapitre 4, figure 4-2) et un facteur soluble (chapitre 5, figure 5-1), suggèrent fortement que les cellules cancéreuses adhèrent en suivant ce paradigme. Cependant, il existe des différences importantes entre l’adhérence des leucocytes dans le modèle inflammatoire et l’adhérence des cellules cancéreuses. Kitayama et collaborateurs ont comparé l’adhérence à la E-sélectine de cellules du cancer du côlon à celle de polymorphonucléaires (PMN) sous des conditions de flux circulant [152]. Le roulement sur la E-sélectine était moindre avec les cellules cancéreuses qu’avec les PMN. Cependant, contrairement aux PMN qui nécessitent l’implication des intégrines pour adhérer fermement, les cellules cancéreuses du côlon colo201, peuvent s’attacher uniquement par la E-sélectine en présence de flux. Cette lignée présentait une particularité quand à un ligand de la E-sélectine, le groupement syalil-Lewis-x (sLex). Ce dernier était exprimé de manière régionale, par plaque, sur la membrane par opposition à un expression uniforme pour le PMN [152]. Les travaux de Burdick et collaborateurs ont également démontré des particularités pour la liaison à la E-sélectine de cellules cancéreuses soumises à un flux circulant [150]. Les cellules de l’adénocarcinome du côlon LS174T se lient aux cellules HUVEC sous un flux circulant par l’intermédiaire de ligands de la E-sélectine ainsi que par certaines intégrines. Deux résultats sont à retenir de cette étude. Dans la cellule cancéreuse, plusieurs ligands médient l’interaction avec la E-sélectine, des glycoprotéines (par opposition au glycolipides) syalilés (sLex et di-sLex) et un ligand non-sialylé. La E-sélectine possède donc plusieurs partenaires possibles. Dans la cellule endothéliale, une différence importante est apparue par rapport au 166 devenir de la E-sélectine. Après 2 minutes d’adhérence des LS174T sous le flux circulant, la E-sélectine est internalisée dans les compartiments lysosomiaux [150], comparativement aux cellules HL-60 (lignée leucocytaire provenant d’une leucémie [153]) qui avait induit une agglomération de la E-sélectine après 10 minutes d’adhérence statique [55]. Ce résultat peut s’expliquer de deux manières. Premièrement, l’adhérence à la E-sélectine est différente pour les cellules cancéreuses versus les cellules d’origine leucocytaires. Deuxièmement, la force de cisaillement pourrait modifier la durée de l’interaction. Considérant l’importance du flux pour les résultats d’adhérence versus un résultat statique [6], la force de cisaillement a sûrement un rôle important à jouer. La séquence sélectines, chimiokines et intégrines implique l’expression de ces dernières par les cellules endothéliales. De manière intéressante, la présence de stimuli pro-inflammatoires sur les cellules cancéreuses amène la production de facteurs solubles qui augmentent l’expression des molécules d’adhérences sur les cellules endothéliales. Les stimuli proinflammatoire, tel le LPS, le TNFα et l’IL-1β, ne sont pas équivalents dans leur effet [147]. Dans des modèles de leucémies aiguës, la co-culture de cellules leucémiques avec des cellules endothéliales amène l’expression, par les cellules leucémiques, de cytokines, dont le TNF et l’IL-1. Ces cytokines activent les cellules endothéliales, augmentent l’expression de molécules d’adhérences dont la E-sélectine, ICAM-1 et VCAM-1 et augmentent l’adhérence des leucocytes à l’endothélium. Les leucocytes créent donc les conditions propices à leurs adhérence [154]. Cette induction de molécule d’adhérence est même spécifique au tropisme métastatique. Ainsi, les cellules du carcinome du poumon H59 qui métastasient au foie, induisent une expression de TNF ainsi qu’une augmentation de l’expression de la E-sélectine sur les cellules endothéliales sinusoïdales suite à leur entrée dans cet organe. Les cellules du carcinome du poumon M-27 qui ne font pas spontanément de métastases au foie, n’ont pas cet effet inducteur de cytokines et de E-sélectine [66]. 167 6.2 L’adhérence des cellules cancéreuses à l’endothélium est spécifique L’interaction des cellules cancéreuses avec les cellules endothéliales varie selon l’identité de chacune. En effet, mes résultats permettent de conclure qu’une spécificité d’adhérence est obtenue par l’intermédiaire des molécules d’adhérence, et que ces dernières varient selon l’origine de la cellule cancéreuses et de la cellule endothéliale. Ainsi, la spécificité des molécules exprimées par les cellules cancéreuses permettent, ou non, l’interaction avec la Esélectine exprimée par les cellules HUVEC activées par le TNF. Les cellules HT-29 s’attachent entièrement par l’intermédiaire de la E-sélectine, les cellules HL-60 utilisent partiellement la E-sélectine et les cellules HeLa ne l’utilisent pas du tout (figure 2-2 et 2-8). De plus, seul certaines molécules d’adhérence exprimée par les cellules cancéreuses permettent l’interaction avec les cellules endothéliales. Ainsi, parmi toutes les intégrines exprimées par les cellules HT-29, seule l’intégrine β4 est impliquée dans l’adhérence des cellules HT-29 aux HUVEC activées par le TNF (figure 4-2). L’intégrine β4 existe sous cinq isoformes différentes, β4A, β4B, β4C, β4D et β4E. L’isoforme A est la plus courante [76]. Dans la maturation des cellules de l’intestin dans l’axe crypte – villosité, il y a deux variantes de l’isoforme β4A et ils ont des fonctionnalités différentes [155]. Ainsi, au delà des variations entre les types de cancer pour l’expression des molécules d’adhérence, un même type cellulaire peut modifier son patron d’expression de molécules d’adhérence. C’est ainsi que la migration transendothéliale des cellules HL-60, différenciées, se fait par l’intermédiaire de la E-sélectine [156]. De la même façon qu’une spécificité est acquise par l’identité de la cellule cancéreuse, l’origine des cellules endothéliales modifie l’adhérence. Les résultats obtenus avec les lignées endothéliales de diverses origines suggèrent une différence d’adhérence des cellules cancéreuses selon l’origine de la cellule endothéliale (figure 5-5) ainsi qu’une différence au niveau de l’expression de molécule d’adhérence, dont la E-sélectine (figure 5-6). Une étude comparant le phénotype de sept lignées endothéliales établies avec trois lignées endothéliales primaires (dont les HUVEC) a démontré plusieurs différences quant à l’expression de 168 molécule de surface et à la réponse de situmli pro-inflammatoire. Entre autres, certaines lignées perdaient l’expression de la E-sélectine en réponse au TNF [157]. L’ensemble de ces résultats vont dans le sens de l’hypothèse du seed and soil, à savoir que les métastases sont intimement liées à des interactions d’adhérence spécifiques entre la cellule cancéreuse (seed) et la cellule endothéliale (soil). En corollaire, les résultats soutiennent la possibilité que la sélectivité de colonisation métastatique dépend de la spécificité de ces interactions et des conditions locales telle l’inflammation, reproduite dans notre modèle par l’ajout de TNF. 6.3 L’adhérence des cellules cancéreuses à l’endothélium est signalétique. Un des résultats important de cette thèse est la démonstration de l’existence d’une cascade de signalisation menant à un effet biologique suite à la liaison de la E-sélectine aux cellules HT29, c’est-à-dire l’activation du sentier kinase p38 menant à la migration transendothéliale (chapitre 2 ou [158]). Ce résultat permet de voir l’interaction entre les cellules cancéreuses et endothéliales comme une cascade d’interactions physique-chimiques (les molécules d’adhérence) menant à divers événements signalétiques. La signalisation par la liaison de la E-sélectine est maintenant démontré dans d’autres contexte cancéreux. L’adhérence à la Esélectine des cellules du côlon T84 induit différents phénotypes, dont la migration et l’invasion et induit d’autre cascades signalétiques, entre autres par l’intermédiaire du calcium [159, 160]. Le ligand de la E-sélectine sur les cellules HT-29 reste à identifier. Il est important de noter que bien des molécules peuvent lier la sélectine, cela n’en fait pas des ligands pour autant, le ligand doit être associé à une fonction [148]. Il en va de même pour le rôle de l’intégrine β4. La démonstration de son ligand sur la cellule endothéliale ainsi que la signalisation induite dans la cellule cancéreuse reste à démontrer. Des études sont d’ailleurs en cours dans le laboratoire pour identifier ces deux ligands. Chapitre 7 Conclusions 170 7 Conclusions et perspectives 7.1 Conclusions générales L’objectif de cette thèse était de caractériser les interactions entre les cellules cancéreuses et les cellules endothéliales dans le processus métastatique. Les résultats ont démontré que l’interaction se fait par l’intermédiaire des molécules d’adhérence spécifiques dont la nature dépend de l’origine de la cellule cancéreuse et de la cellule endothéliale. De plus, pour la première fois, la liaison de la E-sélectine à son récepteur sur les cellules HT-29 a été démontrée comme un événement signalétique menant vers une fonction biologique, la migration transendothéliale. Ceci suggère que les interactions entre les molécules d’adhérence peuvent être signalétiques de manière bidirectionnelle, engendrant des signaux dans la cellule cancéreuse ainsi que dans la cellule endothéliale. Surtout, cette signalisation bidirectionnelle donne un avantage sélectif en favorisant la réussite de la métastase. L’activation de la cellule cancéreuse augmente sa migration transendothéliale (chapitre 2), tandis que l’activation de la cellule endothéliale modifie sa perméabilité, ce qui favorise le passage de la cellule cancéreuse [90, 96]. 7.2 Perspectives et orientation future Les résultats de cette thèse ouvrent de nouvelles perspectives quant à l’étude de l’interaction des cellules cancéreuses avec les cellules endothéliales. Quatre avenues pourraient être approfondies : 1- L’identification du ligand de la E-sélectine. 2- La caractérisation du facteur soluble. 171 3- La caractérisation de la spécificité de l’interaction selon l’origine des cellules endothéliales et cancéreuses. 4- Développement d’un modèle d’adhérence en condition de flux. 7.2.1 Identification du ligand de la E-sélectine Un résultat important présenté dans cette thèse est la présence d’un récepteur à activité kinase intrinsèque, ou associée, comme ligand de la E-sélectine. L’identification de ce ligand sera important afin de caractériser le couplage moléculaire liant le récepteur aux sentiers p38 et ERK. Elle sera aussi importante afin de confirmer sa présence sur d’autres lignées cancéreuses utilisant la liaison à la E-sélectine et pourra potentiellement servir comme marqueur d’agressivité dans les tumeurs. De plus, son état de glycosylation ainsi que sa distribution cellulaire serait intéressante à connaître, afin de pleinement caractériser ce ligand. 7.2.2 Caractérisation du facteur soluble L’identité de ce facteur soluble peut être multiple. Il peut s’agir d’un médiateur lipidique, d’une protéine présente dans des granules de sécrétion ou de chimiokines par exemple. Les chimiokines produites par les cellules endothéliales suite à une stimulation par le TNF sont assez diverses. Citons la production de CCL2 (MCP-1), CXCL8 (IL-8), CXCL5 (ENA78), CXCL1 (Groα), CXCL7 (NAP-2), CXCL6 (GCP-2) et CX3CL1 (fractalkine) [161]. De manière intéressante, la production de CCL2 en réponse au TNFα dépend du sentier SAPK2/p38 [162]. La pertinence d’identifier une chimiokine associée à l’adhérence à la Esélectine dans l’adhérence d’une cellule cancéreuse du côlon à l’endothélium provient du fait que de telles associations ont déjà été rapportées dans d’autres types d’interactions cellules – 172 cellules. L’adhérence et la migration transendothéliale à travers les cellules endothéliales de la moelle osseuse est associée à la E-sélectine ainsi qu’à CXCL12 (SDF-1). Les mégacaryocytes matures [163] et les cellules CD34+ [164] utilisent ce système pour migrer à la moelle osseuse. D’ailleurs, les cellules CD34+ adhèrent grâce aux intégrines α4β1 (VLA-4) et αLβ2 (LFA-1) par l’intermédiaire de CXCL12 [165]. Dans le même sens, les lymphocytes migrent sélectivement à la peau par l’intermédiaire de la E-sélectine qui interagit avec le CLA (cutaneous lymphocyte antigen). Les patients atteint de dermatite atopique recrutent les lymphocytes Th2 par l’intermédiaire de la E-sélectine/CLA et de CCL22, dont le ligand CCR4 est exprimé sur les lymphocytes [166]. Dans les cas de dermatite atopique et de psoriasis vulgaris, il y a une corrélation entre les niveau sérique de CCL27 (CTAK; cutaneous T cellattracting chemokine) et de E-sélectine soluble chez ces patients [167]. Sur le plan expérimental, différentes approches pourraient être utilisées pour aborder la caractérisation d’un facteur soluble. Un nouvel inhibiteur chimique, le APC0576, permet de bloquer l’activité transcriptionnelle de NF-κB, activité responsable de l’induction de chimiokines en réponse à des cytokines pro-inflammatoire sur les cellules endothéliales [168]. Cet outil, ou tout autre inhibiteur spécifique de cette voie, pourrait être utile afin d’étudier l’adhérence des cellules cancéreuses HT-29 sur les cellules endothéliales traitées au TNF. L’expression du récepteur des chimiokines CCR6 sur les cellules cancéreuses, a été associée, chez l’humain, aux métastases hépatiques [169]. Il serait donc intéressant de vérifier si le ligand de CCR6, c’est-à-dire CCL20 (MIP-3α/LARC), est exprimé par les cellules endothéliales suite à un traitement au TNF. De manière analogue, l’effet possible d’une chimiokine pourrait être étudiée à l’aide de la toxine pertussique sur les cellules cancéreuses [163, 166]. En effet, la toxine pertussique permet de bloquer le signal provenant des récepteurs couplés aux protéines G, plus précisément de la sous-unitée Gi. Ainsi, si un prétraitement à la toxine pertussique diminue l’adhérence des cellules cancéreuses aux cellules endothéliales, on pourra imaginer l’effet d’un récepteur des chimiokines. 173 7.2.3 Caractérisation de la spécificité de l’interaction selon l’origine des cellules endothéliales et cancéreuses. Afin de vérifier la spécificité de l’interaction entre les cellules cancéreuses et endothéliales, deux approches pourraient être utilisées. Premièrement, le modèle d’adhérence in vitro peut permettre de comparer les interactions entre différents types de cellules cancéreuses à l’endothélium. Comme la spécificité d’interaction semble associée à plus d’un facteur (sélectine, chimiokine et intégrines), l’intérêt serait de trouver la séquence utilisée pour chaque lignée cancéreuse. Deuxièmement, les mêmes cellules cancéreuses pourraient être injectées dans une souris afin d’étudier le rôle de ces mêmes molécules in vivo. Par exemple, suite à une injection splénique, les cellules HT-29 forment des métastases dans le foie de souris immunodéficientes (nu/nu) par l’intermédiaire de la E-sélectine [64, 170]. Le même modèle de métastases pourrait être utilisé pour vérifier l’implication de l’intégrine β4 dans l’adhérence des cellules HT-29 in vivo, confirmant ainsi les résultats d’adhérence statique. En comparant l’utilisation de la E-sélectine et de l’intégrine β4 pour différentes lignées de cancer du côlon, on pourrait généraliser l’implication de ces deux molécules dans les métastases du cancer du côlon au foie. On peut même imaginer que l’utilisation d’une certaine combinaison des molécules d’adhérence serait en corrélation avec le potentiel métastatique de ces différentes lignées. 7.2.4 Développement d’un modèle d’adhérence en condition de flux L’ensemble des résultats d’adhérence et de migration ont été obtenus avec un modèle statique. Ces techniques avaient l’avantage d’être relativement simples d’utilisation et de pouvoir étudier différents facteurs séparément (adhérence courte, migration, adhérence à des matrices). Cependant, afin de pouvoir se rapprocher de la réalité clinique, c’est-à-dire de la cellule cancéreuse qui est en circulation et doit sortir du flux sanguin pour s’attacher à l’endothélium, il serait important de valider tous ces résultats en présence d’un flux circulant. Entre autres, 174 les cellules cancéreuses HT-29 présentent des caractéristiques différentes d’adhérence aux matrices selon la présence ou l’absence de flux circulant [171]. Pour étudier l’adhérence en présence de flux, le principal modèle in vitro disponible est l’utilisation d’une chambre de flux parallèle, dont l’arrangement est montré à la figure 7-1. Cette chambre permet d’étudier l’interaction de cellules circulantes avec une matrice, des protéines recombinantes ou avec une couche de cellules endothéliales [6, 150, 171]. La chambre de flux pourrait aussi permettre d’étudier la migration transendothéliale dans un contexte plus près du in vivo et de valider les données obtenues en chambre de Boyden [172]. 7.3 Applications La littérature tend à démontrer que la E-sélectine peut être un promoteur et un marqueur de métastase hépatique [62-64, 66-68, 173]. D’ailleurs, la E-sélectine soluble est plus élevée lors de présence de métastases et pourrait être utilisée cliniquement comme marqueur d’évolution d’une tumeur [68, 69]. Pour ce qui est de l’intégrine β4, bien que seule elle ne soit pas suffisante pour promouvoir les métastases [174], elle pourrait, néanmoins, être utilisée en combinaison avec la E-sélectine comme marqueur pronostique. De plus, une fois les ligands de la E-sélectine et de l’intégrine β4 connus, elles pourront être ciblées thérapeutiquement afin de bloquer l’étape d’adhérence des cellules cancéreuses à l’endothélium dans le processus métastatique. L’avenir du traitement des métastases est dans le traitement spécifique de cellesci. Mes travaux démontrant des différences d’adhérence selon l’origine de la cellule cancéreuse et l’origine de la cellule endothéliale. L’objectif serait de personnaliser les cibles thérapeutiques selon l’origine du cancer et son phénotype 175 Figure 7-1 Chambre de flux parallèle La chambre de flux est schématisée la tête en bas. Une vitre forme le bas de la chambre de flux parallèle et peut présenter une matrice ou des cellules endothéliales. Le montage est installé sur un microscope inversé, équipé d’une caméra vidéo. La 176 suspension cellulaire est amenée à la chambre à l’aide d’une pompe-seringue. Adapté de [6] Par ailleurs, sachant que la présence d’agent pro-inflammatoire peut promouvoir l’expression de la E-sélectine, et potentiellement de facteurs solubles, l’inflammation devient une cible thérapeutique intéressante dans le cancer. Comme la réponse inflammatoire a une phase aiguë qui devient chronique, il pourrait être intéressant de traiter ces deux phases différemment. Ainsi, un traitement aigu ciblant un excès de TNFα par l’intermédiaire de l’Infliximab (un anticorps qui lie le TNFα membranaire ou soluble) et l’Etanercept (un récepteur imposteur « decoy receptor », une portion de TNFR2 ou p75), peut diminuer les effets secondaires et ainsi empêcher l’établissement de la cascade de cytokines et des effets associés [175]. De manière plus, fine, on peut imaginer moduler la réponse inflammatoire plutôt que de la bloquer systématiquement. On pourrait, par exemple, utiliser la réponse de l’hôte contre la tumeur [176] et diminuer efficacement le risque de métastases. ANNEXE A Statistiques canadiennes du cancer 178 A Statistiques canadiennes du cancer Ces informations proviennent de deux sources : 1- Le document « Statistiques Canadiennes sur le Cancer 2003 », disponible sur internet à www.cancer.ca. Il est produit en collaboration par la Société Canadienne du Cancer, l’Institut National du Cancer du Canada, Statistique Canada, les registres du cancer des provinces et des territoires et par Santé Canada. Ce document contient les données réelles pour l’incidence du cancer en 1998 et pour la mortalité associée au cancer en 1999. Il contient également des estimés de ces même valeurs pour l’année 2003. 2- Les informations disponible par le « Service d’information sur le cancer » de la Société canadienne du cancer, entres autres dans l’Encyclopédie canadienne du cancer (ECCMD), disponible par internet à www.cancer.ca ou par téléphone au 1-888-9393333. A.1 Nomenclature En clinique, les tumeurs sont classées selon le système TNM. Ce système a été développé par l’AJCC (American Joint Committee on Cancer) pour décrire l’étendue d’une tumeur. La lettre T décrit la tumeur (tumor), sa taille et sa localisation. La lettre N indique si les nodules lymphatiques (lymph node) environnant la tumeur ont été atteints. Finalement, la lettre M indique s’il y a présence de métastases (metastasis) à un autre endroit de l’organisme ou non. Ce ne sont pas toutes les tumeurs qui métastasient systématiquement vers un organe particulier. Certaines tumeurs ont des comportements plutôt prévisible et utilisent le plus souvent le même moyen de propagation. Ainsi, une tumeur peut se propager par : 1- Envahissement local des tissus environnants. La tumeur, en croissant, s’étend dans les tissus environnants. 179 2- Dissémination lymphatique. Les cellules cancéreuses entrent dans la circulation lymphatique par les ganglions environnant la tumeur. 3- Dissémination hématogène. Les cellules cancéreuses traversent la paroi endothéliale et circulent dans l’organisme par la circulation sanguine. 4- Dissémination à distance (métastase). Parfois le chemin emprunté par la cellule cancéreuse est incertain, mais le résultat est une métastase dans un organe particulier. Pour ce qui est des statistiques, un chiffre intéressant est le ratio entre le nombre de décès et le nombre de nouveaux cas. Ce ratio permet de séparer les différents cancers selon trois groupes. Le premier groupe, avec un ratio égal ou inférieur à 30%, présente un pronostic très favorable, il inclus des cancers tels que celui du sein, de la prostate, le mélanome et le cancer de la vessie. Le second groupe, avec des ratio supérieur à 30% mais inférieur à 50%, présente un pronostic passable et inclus des cancer comme les lymphomes non hodgkiniens, le cancer colorectal, le cancer du rein et du larynx. Finalement, le dernier groupe avec des ratio supérieur à 50% ont un pronostic sombre et inclus le cancer du poumon, du pancréas, de l’ovaire, de l’encéphale et les leucémies. Ainsi, de manière absolue, les cancers les plus fréquents sont le cancer du sein et de la prostate, mais celui causant le plus de décès est le cancer du poumon. A.2 Métastases selon l’origine du cancer Les tableaux suivants présentent de l’information sur les métastases pour 16 cancers d’origines différentes, par ordre alphabétique. On y retrouve également de l’information sur le moyen de propagation privilégié ainsi que les statistiques pour l’année 2003, lorsque disponibles. 180 Cancer du cerveau et de la moelle épinière, chez l’adulte Site de métastases pour Envahissement local Le cerveau est un site de métastases pour les cancers du sein, du poumon, du rein, du côlon, les mélanomes, etc. L’encéphale peut aussi être un site d’extension des tumeurs nasales. Les cellules cancéreuses peuvent se disséminer dans le système nerveux central (SNC) par la voie du liquide céphalorachidien (LCR), mais elles s'étendent rarement à l'extérieur des méninges. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 1998 pour le cancer du cerveau, il y avait : 2400 Nouveaux cas, 1600 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.66 Cancer du col de l’utérus Envahissement local Dissémination lymphatique Ce type de cancer tend à envahir plus profondément le col et les tissus à proximité comme la partie supérieure du vagin, la vulve et d’autres régions de l’utérus. Il peut s’étendre également à l’abdomen. Peut envahir le système lymphatique, les ganglions lymphatiques du bassin, de l’abdomen, de l’aorte et du cou. Dissémination hématogène Par la circulation sanguine, les métastases peuvent s’étendre jusqu’aux uretères, à la vessie, au rectum, à l’abdomen. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 il y aura : 1400 Nouveaux cas, 420 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.31 Métastases (dissémination à distance) On retrouve des métastases dans les poumons, le foie, les os et le cerveau. 181 Cancer colorectal Envahissement local Dissémination lymphatique Dissémination hématogène Métastases (dissémination à distance) Lorsque les cellules cancéreuses traversent la paroi intestinale, elles peuvent s'installer dans le gras périrectal ou dans les parois du bassin. Les cellules peuvent également se propager à la prostate, au vagin, à la vessie, aux uretères, au pancréas, au foie, à la région rétropéritonéale ou à l'épiploon. D'autres segments de l'intestin peuvent aussi être atteints, que ce soit dans le gros intestin ou l'intestin grêle, s'ils se situent assez près de la tumeur Le risque d'atteinte métastatique des ganglions lymphatiques augmente selon le degré de différenciation de la tumeur : lorsque la tumeur est indolente, l'atteinte des ganglions lymphatiques ne touche que 30 % des patients, tandis que chez environ 80 % d'entre eux, le système lymphatique sera atteint si la tumeur est agressive. Le foie est le foyer de métastases le plus fréquent lorsque les cellules cancéreuses ont pénétré dans le courant sanguin. Le poumon vient au second rang. Le cancer du côlon se propage rarement à d'autres organes par le sang sans avoir avant tout atteint le foie ou les poumons. Dans bon nombre de cas, le foie est le seul organe touché. L'implantation des cellules cancéreuses peut se produire le long de la muqueuse interne de l'intestin (espace intraluminal), des cellules peuvent aussi atteindre la surface externe de l'intestin (séreuse) vers laquelle les cellules qui se sont détachées de la tumeur se sont dirigées. Elles s'installent sur n'importe quelle surface de la cavité abdominale (métastases péritonéales ou implants). Cela peut se produire peu importe si la circulation sanguine ou le système lymphatique ont été atteints. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 il y aura : 18000 Nouveaux cas, 8300 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.46 182 Cancer de l’estomac Envahissement local Dans le cancer de l’estomac, il y a extension directe à travers la paroi de l'estomac vers les organes adjacents et par voie transcoelomique (vers la cavité péritonéale, ou abdominale). Dissémination lymphatique Métastases (dissémination à distance) Plusieurs ganglions lymphatiques peuvent être atteints : dans les ganglions situés près de l'estomac, près du foie et de la rate (dans l'abdomen) et même plus loin, soit du côté gauche du cou, au-dessus de la clavicule (ganglion de Troisier) ou à l'aisselle gauche (ganglion d'Irish). L'envahissement ganglionnaire se manifeste habituellement au début de la maladie. On peut retrouver des métastases à l’oesophage, à la muqueuse de la cavité abdominale (cavité péritonéale) et épiploon, à l’intestin grêle (duodénum), au pancréas, au côlon, aux ovaires, au rectum, à la rate, au tissu sous-cutané (tissu adipeux) autour de l'ombilic (nombril), au rein, à la glande surrénale, au poumon, aux os et au cerveau dans des cas rares. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 il y aura : 2800 Nouveaux cas, 1900 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.69 Cancer du foie Envahissement local Dissémination lymphatique Le cancer du foie peut se développer Le cancer du foie a tendance à dans une région et, éventuellement, envahir les ganglions lymphatiques s'étendre partout dans le foie, ou il environnants peut se développer dans différentes parties du foie au même moment. Environ 50 % des cancers primitifs du foie ne se propagent pas à l'extérieur du foie. Métastases (dissémination à distance) Le cancer du foie a tendance à envahir le diaphragme, les poumons (environ 20 % de l'étendue extrahépatique va aux poumons), les tissus avoisinants, les veines hépatique et porte, les os, le cerveau, ou les sites variés partout dans le reste de la cavité abdominale (spécialement l'estomac et les glandes surrénales). Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 1998 pour le cancer du foie et du passage biliaire, il y avait : 2010 Nouveaux cas, 1780 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.89 183 Leucémie - adulte Dissémination lymphatique Dissémination hématogène Métastases (dissémination à distance) Les cellules leucémiques peuvent également se disséminer dans le système lymphatique et atteindre les ganglions lymphatiques. Comme la leucémie est un cancer du sang, elle peut se propager dans toutes les parties du corps où le sang circule. Les cellules leucémiques peuvent se propager dans la moelle osseuse (la moelle osseuse et le sang sont les sites de récidive habituels), les ganglions lymphatiques, la rate, le foie, les méninges et les testicules Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 il y aura : 3600 Nouveaux cas, 2200 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.61 Cancer des os Site de métastases pour Les cancers qui se disséminent habituellement dans les os comprennent les cancers du sein, de la prostate et des poumons. Dissémination hématogène les cellules cancéreuses peuvent entrer dans la circulation sanguine tôt dans l'évolution de la maladie, pour se déposer dans les poumons. La dissémination hématogène des cellules cancéreuses vers d'autres os donne lieu à des foyers de métastase secondaire. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 1998, il y avait : 282 Nouveaux cas, 132 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.47 Métastases (dissémination à distance) Les métastases discontinues sont des tumeurs disséminées à partir de la tumeur primitive sur le même os, mais séparées par quelques centimètre de tissu sain. 184 Cancer de l’ovaire Envahissement local Dissémination lymphatique Dissémination hématogène Métastases (dissémination à distance) Parmi les structures qui peuvent être touchées figurent l'ovaire du côté opposé (s'il n'est pas déjà atteint), l'utérus, les trompes de Fallope, la vessie, le rectum et le péritoine de la cavité pelvienne. La dissémination peut s'effectuer par voie lymphatique, même au stade précoce du cancer ovarien. Si certains vaisseaux lymphatiques sont obstrués par les tumeurs secondaires, en particulier les vaisseaux situés sous le diaphragme et autour du sternum, ils ne peuvent plus drainer le liquide péritonéal, qui s'accumule alors dans la cavité abdominale. Cette situation est appelée ascite. Le cancer ovarien peut se propager par voie hématogène, ou sanguine, bien que rarement. L'envahissement des vaisseaux sanguins par les cellules tumorales entraîne habituellement des métastases pulmonaires, hépatiques ou cérébrales. La dissémination s'effectue souvent par essaimage péritonéal. Les cellules cancéreuses se détachent de la tumeur et flottent dans les cavités pelvienne et abdominale, pour se déposer et former des métastases sur pratiquement n'importe quel organe. Les tumeurs secondaires se forment le plus souvent sur les épiploons (replis péritonéaux qui attachent les viscères entre eux), la surface des intestins, l'utérus, la vessie et le péritoine. En circulant, le liquide péritonéal transporte les cellules cancéreuses jusqu'au diaphragme, ce qui explique la fréquence des tumeurs secondaires sous cette structure. Transportées par le liquide péritonéal, les cellules cancéreuses peuvent également traverser le diaphragme, atteindre les poumons et causer l'accumulation de liquide autour de ceux-ci (épanchement pleural). Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 il y aura : 2600 Nouveaux cas, 1550 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.61 185 Cancer du pancréas Envahissement local Le cancer du pancréas peut envahir les nerfs ou les tissus voisins, comme les canaux biliaires ou le duodénum. Dissémination lymphatique Dissémination hématogène Métastases (dissémination à distance) Il peut se disséminer dans les ganglions lymphatiques. Il peut se disséminer dans les vaisseaux sanguins loco-régionaux. La métastase à distance peut viser le foie, le diaphragme, les poumons, la plèvre, le côlon, l'intestin grêle, la rate, le péritoine, les reins, les glandes surrénales et les os. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 il y aura : 3300 Nouveaux cas, 3200 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.99 Cancer de la peau - mélanome Dissémination lymphatique Dissémination hématogène Métastases (dissémination à distance) Les mélanomes peuvent s'étendre à tout le corps à travers le système lymphatique. Les mélanomes peuvent s'étendre à tout le corps à travers le sang. Les sites de métastases les plus communs sont le cerveau, la moelle épinière, les ganglions lymphatiques, les poumons et le foie. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 pour le mélanome il y aura : 3900 Nouveaux cas, 840 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.22 186 Cancer du poumon Envahissement local Dissémination lymphatique Dissémination hématogène Métastases (dissémination à distance) La propagation locale peut se produire si la tumeur traverse la plèvre viscérale (enveloppe externe du poumon) pour envahir la paroi thoracique ou le diaphragme. Si la tumeur est située au milieu de la poitrine, elle peut toucher directement les ganglions lymphatiques hilaires également situés au milieu de la poitrine. Le type de cellule cancéreuse et le siège de la tumeur dans les poumons détermine le trajet emprunté par les cellules dans le système lymphatique. Les ganglions lymphatiques les plus souvent touchés par cette migration sont situés dans le hile, le médiastin et autour de la trachée. Cependant, les conduits lymphatiques sus-claviculaires, cervicaux et abdominaux peuvent eux aussi devenir des voies de dissémination. Le cancer du poumon peut donner lieu à des métastases étendues quand les cellules cancéreuses se disséminent dans la circulation sanguine. Quand les cellules tumorales passent dans le sang circulant dans les poumons, elles peuvent être transportées dans les vaisseaux pulmonaires jusqu'au cœur et de là, partout dans l'organisme. Le cancer du poumon à petites cellules peut se disséminer dans virtuellement n'importe quel organe du corps, mais les métastases se trouvent plus souvent dans les os, le foie, le système nerveux central, les ganglions lymphatiques, la plèvre, les tissus sous-cutanés et les surrénales. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 il y aura : 21100 Nouveaux cas, 18800 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.89 Le cancer du poumon non à petites cellules peut s'étendre directement à la plèvre, à la paroi thoracique, au diaphragme et aux ganglions lymphatiques, tandis que les cellules cancéreuses disséminées par voie sanguine s'installent souvent dans les os, le foie, les surrénales, le cœur (péricarde) et le cerveau. 187 Cancer de la prostate Envahissement local Dissémination lymphatique Le cancer de la prostate peut se propager aux ganglions lymphatiques situés dans la région immédiate ou aux ganglions plus éloignés dans la région pelvienne, D'autres tumeurs pourront percer la comme les ganglions sacrés, les ganglions iliaques externes et les paroi de la prostate et se propager localement - envahissant le tissu des ganglions lombaires. Lorsque le cancer atteint les ganglions régions avoisinantes, comme les lymphatiques, il peut continuer à se vésicules séminales, les structures disséminer aux os, particulièrement de soutien, la vessie et l'urètre. Le rectum est séparé de la prostate par à la colonne vertébrale, les hanches, les côtes, les jambes et les bras. une membrane résistante (le fascia de Denonviller) qui le protège d'un envahissement par le cancer. Certaines tumeurs peuvent demeurer limitées à la prostate en se développant vers l'intérieur et en bloquant l'urètre. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 il y aura : 18800 Nouveaux cas, 4200 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.22 Dissémination hématogène Le cancer de la prostate peut aussi se propager par voie sanguine vers des organes situés à distance, comme les poumons, le foie et les reins. 188 Cancer du rein Envahissement local Dissémination lymphatique Dissémination hématogène Métastases (dissémination à distance) L'hypernéphrome tend à envahir l'intérieur du rein. Il peut s'étendre à la veine rénale et, parfois, à la veine cave. Il peut également franchir la capsule rénale et envahir la graisse périrénale (couche de graisse qui enveloppe le rein). Enfin, il peut toucher des structures voisines comme les glandes surrénales. Les cellules tumorales peuvent également envahir les ganglions lymphatiques abdominaux qui drainent le rein. L'hypernéphrome a ceci de particulier qu'il tend à se propager d'abord par voie sanguine plutôt que par voie lymphatique. Les cellules cancéreuses sont en effet transportées par les vaisseaux sanguins qui traversent la tumeur, puis par la veine rénale, la veine cave inférieure ou ces deux vaisseaux. Les cellules cancéreuses peuvent ainsi atteindre les poumons, le foie et les os. L'hypernéphrome s'est disséminé chez environ 25 à 30 % des patients au moment du diagnostic. Dans 1 à 3 % de ces cas, il n'aura donné lieu qu'à une seule métastase, habituellement dans le poumon. Les métastases siègent le plus souvent dans les poumons, ganglions lymphatiques, foie, os, tissus mous, cerveau ou système nerveux central et rein controlatéral (l'autre rein) Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 il y aura : 4100 Nouveaux cas, 1450 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.36 Cancer du sein Envahissement local Métastases (dissémination à distance) Le cancer qui réapparaît dans les tissus environnants, comme la paroi thoracique, les ganglions lymphatiques sus-claviculaires ou la région du cou, est appelé envahissement régional. La récidive se manifestera le plus probablement au niveau de la cicatrice de l’incision chirurgicale initiale ou près de celle-ci. On parle d’un cancer du sein métastatique lorsque le cancer se dissémine jusqu’à un autre organe comme les os, le poumon, le foie ou le cerveau Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003 il y aura : 21200 Nouveaux cas, 5300 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.25 189 Cancer de l’utérus Envahissement Dissémination Dissémination Métastases local lymphatique hématogène (dissémination à distance) L'extension directe aux organes et aux tissus entourant l'utérus peut se produire lorsque les cellules cancéreuses ont traversé la paroi utérine. Elles peuvent atteindre la vessie, le rectum, le vagin, les trompes de Fallope ou les ovaires ou bien les deux. Les cellules cancéreuses qui se développent dans la partie supérieure de l'utérus (fond de l'utérus) ont tendance à se propager vers les vaisseaux qui drainent la région, et éventuellement se diriger jusqu'aux ganglions lymphatiques entourant l'aorte située dans la partie supérieure de l'abdomen (ganglions para-aortiques) ou logés dans le cou et près de la clavicule (ganglions susclaviculaires). Quant aux cellules cancéreuses qui se développent dans la partie médiane ou inférieure de l'utérus, elles circulent à travers les vaisseaux lymphatiques qui se dirigent vers les ganglions lymphatiques pelviens. Un cancer de l'utérus peut également se propager par le courant sanguin jusqu'à des emplacements éloignés. Les organes cibles sont le poumon, le foie, le cerveau et les os. Il arrive souvent que la propagation des cellules cancéreuses se produise également par essaimage péritonéal, c'est-à-dire que la tumeur libère ces cellules qui flottent dans les cavités pelvienne et abdominale, évoluant ainsi en métastases sur presque chaque organe auxquelles elles se fixent. Les emplacements de prédilection des métastases sont la couche graisseuse qui protège les organes du bassin et de l'abdomen (épiploon), la surface de l'intestin, la vessie et le péritoine. Le liquide péritonéal repousse les cellules malignes jusqu'au diaphragme ainsi qu'en dessous de cette cloison, ce qui explique pourquoi cette région est un autre lieu commun de formation de métastases. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 1998, il y avait pour le corps de l’utérus : 3700 Nouveaux cas, 700 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.19 190 Cancer de la vessie Envahissement local Dissémination lymphatique Dissémination hématogène Les tumeurs se répandent localement,en traversant la paroi vésicale et en s'infiltrant directement dans les tissus graisseux adjacents (région périvésicale), dans les structures proches comme la prostate, le vagin, le côlon sigmoïde, le rectum, l'utérus et l'os pelvien. Selon sa localisation, la tumeur peut aussi obstruer les uretères, le col vésical et l'urètre prostatique. Les tumeurs de la vessie peuvent atteindre localement les ganglions lymphatiques de la région pelvienne et, plus haut, ceux de l'abdomen. Les cellules cancéreuses peuvent être véhiculées par la circulation sanguine et envahir les poumons, les os et le foie. Selon les Statistiques canadiennes sur le cancer, en 2003, il y aura : 5000 Nouveaux cas, 1100 Mortalités et un ratio Décès/Nouveau cas de 0.31 On peut remarquer que parmi tous ces cancers, les sites préférentiels de métastases qui reviennent fréquemment sont les os, les poumons, le foie et le cerveau. La fréquence pour chacun de ces sites varient selon l’origine du cancer, comme le montre le tableau A-1. 191 Tableau A-1 Incidence des métastases dans les organes principaux Selon les autopsies rapportées dans la littérature, incidence des métastases en pourcentage de tous les cas. Adapté de [177], page 101. ANNEXE B Curriculum Vitae 193 B CV - Curriculum Vitae Dans cette section, on retrouve la liste de mes publications et communications présentées au cours de mes études graduées. Les publications ont fait l’objet de chapitres de cette thèse (2 à 4), à l’exception de la publication dans Cell Stress & Chaperones 2003. J’ai contribué à cet article en parallèle de mon projet. B.1 Publications Laferrière, J, Houle, F, Taher, M.M, Valerie, K, Huot, J. Transendothelial migration of colon carcinoma cells requires expression of E-selectin by endothelial cells and activation of stressactivated protein kinase-2 (SAPK2/p38) in the tumor cells. J. Biol. Chem. 276 : 33762-33772 (2001) Laferrière, J, Houle, F, Huot, J. Regulation of the metastatic process by E-Selectin and stress-activated protein kinase-2 (SAPK2/p38). Annals New York Academy of Science. Vol 973, p.562-572 (2002) Masson-Gadais, B, Houle, F, Laferrière, J, Huot, J. Integrin αvβ3 requirement for VEGFR2mediated activation of SAPK2/p38 and for HSP90-dependent phosphorylation of focal adhesion kinase and assembly of focal adhesions in endothelial cells activated by VEGF. Cell Stress & Chaperones. Volume 8 (1), 37-52. (2003) Laferrière, J, Houle, F, Huot, J. Adhesion of HT-29 colon carcinoma cells to endothelial cells requires sequential events involving E-selectin and integrin β4. Sera soumis en 2003. 194 B.2 Communications On retrouve ici les congrès nationaux ou internationaux où mes travaux ont été présentés. Laferrière, J, Morin, C, Houle, F, Huot, J. E-selectin and beta4 integrin-mediated adhesion of HT-29 colon carcinoma cells to endothelial cells: Impact on transendothelial migration. Signalisation du stress cellulaire et cancer, Québec, 07/2003. Affiche. Premier prix Laferrière, J, Houle, F, Guay, S, Kieda, C, Huot, J. Specificity of the interaction of colon carcinoma HT-29 cells with endothelial cells conferred by adhesion molecules. IXth International Congress of the Metastasis Research Society, Chicago, Illinois, 09/2002. Affiche Laferrière, J, Houle, F, Huot, J. Regulation of transendothelial migration of colon carcinoma HT-29 cells by E-selectin-mediated activation of SAPK2/p38. 3rd International Conference on Signal Transduction, Dubrovnik, Croatie, 05/2002. Affiche Laferrière, J, Houle, F, Huot, J. Regulation of adhesion and migration of HT-29 cancer cells on and through endothelial cells. Cell signaling, transcription and translation as therapeutic targets, Luxembourg, 01/2002. Affiche Laferrière, J., Houle, F. Huot, J. E-selectin-mediated adhesion of tumor cells to endothelial cells and activation of the SAPK2/p38 pathway in the tumor cell are both required for transendothelial migration. 5th Conference on Signaling in Normal and Cancer Cells, Banff, Canada, 03/2001. Affiche 195 Huot, J., Laferrière, J., Houle, F. Regulation of transendothelial migration of colon carcinoma cells by E-selectin-mediated activation of stress-activated protein kinase-2 (SAPK2/p38) in the tumor cells. Keystone Symposia, Lake Tahoe, Californie, 03/2001. Affiche Laferrière, J., Houle, F., Taher, M.M., Valerie, K. et Huot, J. Role of E-selectin and p38 MAP kinase in transendothelial migration of cancer cells. 91st AACR meeting, San Francisco, 04/ 2000. Affiche Laferrière, J., Houle, F. et Huot, J. Role of E-Selectin and p38 MAP kinase in transendothelial migration of HT-29 cancer cells. CFBS, Winnipeg, Canada, 06/1999. Affiche Laferrière, J., Houle, F. et Huot, J. Regulation of transendothelial migration of HT-29 cancer cells by E-Selectin and p38 MAP kinase. MRC National Student Research Poster Competition, Winnipeg, Canada, 06/1999. Affiche. Mention Or / Prix d’excellence 196 Bibliographie 1. Fidler, I.J., Critical determinants of metastasis. Semin Cancer Biol, 2002. 12(2): p. 8996. 2. Fidler, I.J., Timeline: The pathogenesis of cancer metastasis: the 'seed and soil' hypothesis revisited. Nat Rev Cancer, 2003. 3(6): p. 453-8. 3. Walzog, B. and P. Gaehtgens, Adhesion Molecules: The Path to a New Understanding of Acute Inflammation. News Physiol Sci, 2000. 15: p. 107-113. 4. Springer, T.A., Traffic signals for lymphocyte recirculation and leukocyte emigration: the multistep paradigm. Cell, 1994. 76(2): p. 301-14. 5. Vestweber, D. and J.E. 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