2 | RepèRes économiques
RBc Gestion mondiale d’actifs
• Aussi paradoxalement, les marchés développés ont
tendance à surclasser les marchés émergents, en dépit
d’une croissance économique plus faible. Au cours des
vingt dernières années, par exemple, le rythme annuel
de croissance économique de la Chine a dépassé de 8 %
celui des États-Unis, alors que le marché boursier chinois
a procuré aux investisseurs un rendement annuel inférieur
de 8 %.
Chercher un terrain d’entente
Il existe des théories assez cohérentes qui expliquent pourquoi
le marché boursier et l’économie ne fonctionnent pas en
parfaite synchronisation. Toutefois, nous éprouvons encore
un certain malaise face à la notion selon laquelle ils sont
complètement indépendants l’un de l’autre.
Il est très difficile de ne pas douter des apparentes théories
voulant que les économies faibles offrent des rendements
similaires (et même meilleurs) à ceux des économies fortes.
Est-ce à dire que notre stratégie de placement devrait être axée
sur les économies les plus dysfonctionnelles de la planète, soit
la prochaine Grèce ou le prochain Portugal ? Il faut faire une
analyse plus approfondie pour y voir clair.
Notre premier modèle – analyse transversale
Notre premier modèle, qui prend en compte le taux de
croissance moyen et la moyenne des rendements boursiers de
pas moins de 28 pays sur une période allant jusqu’à 50 ans,
donne à entendre qu’il existe une faible corrélation positive
entre la croissance du PIB transnationale et les rendements du
marché boursier. Cela est vrai, peu importe la période utilisée,
c.-à-d. que les données remontent à 1961 (disponibles pour
seulement six pays) ou à des périodes un peu plus récentes
(1980-2011, 1990-2011, 2000-2011) qui touchent un plus
grand nombre de pays. Cette corrélation va d’un faible +0,04
à un vigoureux +0,64, mais elle reste positive pour les quatre
périodes et les groupes de pays pris en compte (figure 2).
Nos modèles numéros 2 à 5 – analyse
« longitudinale »
Les modèles comme celui qui est présenté plus haut ne
nous renseignent pas sur l’effet d’une accélération ou d’un
ralentissement de la croissance dans un pays. Ils appartiennent
à une catégorie appelée « analyses longitudinales ». En termes
simples, ils consistent à regarder comment se comporte le
marché boursier lorsque l’économie est en expansion et
lorsqu’elle se contracte au cours des cycles économiques et au
fil du temps.
Nous avons analysé quatre modèles qui évaluent ce
comportement et avons constaté, dans tous les cas, une
corrélation moyenne ou bonne entre la croissance économique
annuelle et les rendements du marché boursier.
• Le premier, et le plus simple, des modèles examine le
lien contemporain entre la croissance du PIB réel et les
rendements des marchés boursiers. Vingt-six des vingt-
huit pays observés ont affiché une respectable corrélation
positive moyenne de +0,44 (nota : une corrélation de
1 représente une corrélation parfaite ou signalant une
évolution en parallèle dans la même direction ; une
corrélation de 0 signale une divergence).
• Ensuite, nous avons vérifié si le taux de croissance
économique de l’année suivante pouvait être un meilleur
indicateur que le taux de croissance courant. Notre analyse
démontre, une fois de plus, une nette corrélation, mais
légèrement plus faible que dans le premier modèle : 25 des
28 pays affichent une corrélation positive, la moyenne étant
de +0,35.
• Toutefois, les marchés boursiers ne savent jamais avec
précision quel sera le taux de croissance économique de
l’année subséquente. Par conséquent, nous nous sommes
ensuite servis des prévisions de croissance économique
pour l’année à venir. Les données disponibles ici sont
beaucoup plus limitées, tant en ce qui concerne le nombre
de pays que les périodes. Compte tenu de cette restriction,
nous constatons que la corrélation entre le marché boursier
Nota : Corrélation transnationale entre la croissance moyenne du PIB et le rendement
des marchés boursiers.
Sources : RBC GMA, OCDE, Haver Analytics
0,16
0,09
0,64
0,04
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1961-2011
(6 pays)
1980-2011
(9 pays)
1990-2011
(14 pays)
2000-2011
(27 pays)
Corrélation PIB-actions
Figure 2 :
Le modèle transnational démontre une corrélation positive
modeste entre le PIB et les actions, peu importe la période