SIGNIFICATION D`UNE éCONOMIE STAGNANTE POUR LES

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Repères économiques
mars 2012
Signification d’une économie stagnante
pour les actions
Bien qu’il soit logique qu’il y ait un lien entre une croissance
économique plus lente et des rendements du marché
plus faibles, les résultats des recherches à ce sujet sont
étonnamment contradictoires. Afin de sortir de cette impasse,
nous avons créé, nous-mêmes, cinq modèles visant à vérifier
cette théorie, et cet exercice nous a permis de découvrir
qu’il existe une corrélation positive, mais variable, entre la
croissance économique et le marché boursier (figure 1). Ainsi,
la corrélation est à son plus bas degré lorsque les taux de
croissance moyens à long terme des pays sont comparés entre
eux, et à son plus haut degré lorsque les variations des attentes
économiques sont étudiées au fil du temps.
Figure 1 : Corrélation internationale positive entre le PIB et les
marchés boursiers
Croissance moyenne annuelle
du PIB (2000-2011)
Dans le dernier numéro de Repères économiques, « Portrait
d’une économie en recul », nous avions soutenu que la
croissance économique future pourrait s’avérer plus lente
que d’habitude. Parmi les sombres répercussions citées dans
le rapport figurait la possibilité d’une ombre planant sur le
rendement des placements. Dans cet article, nous examinons
ces allégations de façon plus détaillée.
1.
2.
Les sociétés devraient préférer une économie en
croissance à une économie en déclin, car, dans le premier
cas, les entreprises se montrent plus confiantes, leurs
ventes augmentent et elles peuvent hausser les prix, ce qui
se traduit par une augmentation des bénéfices et des cours
boursiers.
Les bénéfices des sociétés sont une composante directe
du PIB. La somme des salaires et des bénéfices des
sociétés correspond au PIB d’une économie.
7
6
5
4
3
2
1
0
-15
-5
5
15
Croissance moyenne annuelle des actions (2000-2011)
25
Nota : Ce graphique présente une comparaison de la croissance annuelle du PIB de
28 différents pays par rapport à la croissance annuelle moy. de leur marché boursier.
Sources : RBC GMA, Haver Analytics
3.
L’opinion traditionnelle
L’opinion traditionnelle nous dit qu’il devrait y avoir une
corrélation entre la croissance économique et les rendements
du marché. Les marchés boursiers devraient prendre de la
vigueur en période de forte croissance économique, et ce, pour
trois raisons :
8
Un marché boursier plus dynamique revigore l’économie
étant donné que les investisseurs venant de réaliser des
gains ont une impression de richesse qui les encourage à
investir une petite part de ces gains dans l’économie sous
forme de dépenses.
Contrepoint
Toutefois, cette théorie du gros bon sens a récemment été
attaquée par des observations signalant le contraire. De plus
en plus d’études soutiennent que les rendements des marchés
boursiers ont, après tout, peu de liens avec la croissance
économique sous-jacente et qu’il pourrait même y avoir une
association légèrement négative.
Certaines observations étonnantes montrent ce qui suit :
•
Les économies des marchés émergents dont la croissance
est la plus lente ont tendance à profiter de rendements
boursiers sensiblement supérieurs à ceux des économies à
croissance plus rapide.
RBC Gestion mondiale d’actifs
Aussi paradoxalement, les marchés développés ont
tendance à surclasser les marchés émergents, en dépit
d’une croissance économique plus faible. Au cours des
vingt dernières années, par exemple, le rythme annuel
de croissance économique de la Chine a dépassé de 8 %
celui des États-Unis, alors que le marché boursier chinois
a procuré aux investisseurs un rendement annuel inférieur
de 8 %.
Chercher un terrain d’entente
Il existe des théories assez cohérentes qui expliquent pourquoi
le marché boursier et l’économie ne fonctionnent pas en
parfaite synchronisation. Toutefois, nous éprouvons encore
un certain malaise face à la notion selon laquelle ils sont
complètement indépendants l’un de l’autre.
Il est très difficile de ne pas douter des apparentes théories
voulant que les économies faibles offrent des rendements
similaires (et même meilleurs) à ceux des économies fortes.
Est-ce à dire que notre stratégie de placement devrait être axée
sur les économies les plus dysfonctionnelles de la planète, soit
la prochaine Grèce ou le prochain Portugal ? Il faut faire une
analyse plus approfondie pour y voir clair.
Notre premier modèle – analyse transversale
Notre premier modèle, qui prend en compte le taux de
croissance moyen et la moyenne des rendements boursiers de
pas moins de 28 pays sur une période allant jusqu’à 50 ans,
donne à entendre qu’il existe une faible corrélation positive
entre la croissance du PIB transnationale et les rendements du
marché boursier. Cela est vrai, peu importe la période utilisée,
c.-à-d. que les données remontent à 1961 (disponibles pour
seulement six pays) ou à des périodes un peu plus récentes
(1980-2011, 1990-2011, 2000-2011) qui touchent un plus
grand nombre de pays. Cette corrélation va d’un faible +0,04
à un vigoureux +0,64, mais elle reste positive pour les quatre
périodes et les groupes de pays pris en compte (figure 2).
Nos modèles numéros 2 à 5 – analyse
« longitudinale »
Les modèles comme celui qui est présenté plus haut ne
nous renseignent pas sur l’effet d’une accélération ou d’un
ralentissement de la croissance dans un pays. Ils appartiennent
à une catégorie appelée « analyses longitudinales ». En termes
simples, ils consistent à regarder comment se comporte le
marché boursier lorsque l’économie est en expansion et
2 | Repères économiques
Figure 2 : Le modèle transnational démontre une corrélation positive
modeste entre le PIB et les actions, peu importe la période
1,0
Corrélation PIB-actions
•
0,8
0,64
0,6
0,4
0,2
0,16
0,04
0,09
0,0
1961-2011
(6 pays)
1980-2011
(9 pays)
1990-2011
(14 pays)
2000-2011
(27 pays)
Nota : Corrélation transnationale entre la croissance moyenne du PIB et le rendement
des marchés boursiers.
Sources : RBC GMA, OCDE, Haver Analytics
lorsqu’elle se contracte au cours des cycles économiques et au
fil du temps.
Nous avons analysé quatre modèles qui évaluent ce
comportement et avons constaté, dans tous les cas, une
corrélation moyenne ou bonne entre la croissance économique
annuelle et les rendements du marché boursier.
•
Le premier, et le plus simple, des modèles examine le
lien contemporain entre la croissance du PIB réel et les
rendements des marchés boursiers. Vingt-six des vingthuit pays observés ont affiché une respectable corrélation
positive moyenne de +0,44 (nota : une corrélation de
1 représente une corrélation parfaite ou signalant une
évolution en parallèle dans la même direction ; une
corrélation de 0 signale une divergence).
•
Ensuite, nous avons vérifié si le taux de croissance
économique de l’année suivante pouvait être un meilleur
indicateur que le taux de croissance courant. Notre analyse
démontre, une fois de plus, une nette corrélation, mais
légèrement plus faible que dans le premier modèle : 25 des
28 pays affichent une corrélation positive, la moyenne étant
de +0,35.
•
Toutefois, les marchés boursiers ne savent jamais avec
précision quel sera le taux de croissance économique de
l’année subséquente. Par conséquent, nous nous sommes
ensuite servis des prévisions de croissance économique
pour l’année à venir. Les données disponibles ici sont
beaucoup plus limitées, tant en ce qui concerne le nombre
de pays que les périodes. Compte tenu de cette restriction,
nous constatons que la corrélation entre le marché boursier
SIGNIFICATION D’UNE ÉCONOMIE STAGNANTE POUR LES ACTIONS
et la croissance économique prévue atteint une moyenne
notable de +0,57.
•
Enfin, les marchés sont censés être assez rationnels, ce
qui signifie que les cours reflètent sur-le-champ toute
l’information disponible au sujet de la situation actuelle
et future. Si cela est vrai, la meilleure façon d’expliquer
les mouvements des marchés boursiers serait de se fier
aux variations imprévues des attentes consensuelles
relatives à la croissance. De fait, ce facteur fait ressortir
la correspondance optimale : une grappe serrée de
corrélations positives pour les six pays observés, avec une
moyenne de +0,59.
Utilisation du lien
Figure 3 : Évaluation du lien entre la croissance du PIB
et les actions
NOS
CONCLUSIONS
CE QUE DISENT
LES ÉTUDES
Lien
légèrement
positif
Aucun
Lien
très positif
Lien
très positif
DANS TOUS LES PAYS
AU FIL DU TEMPS
lien
Source : RBC GMA
Étant donné nos prévisions de croissance économique
stagnante, qu’est-ce que cela veut dire pour les marchés
boursiers ?
Une diminution de 1 à 1,25 % du taux de croissance
économique pour une seule année pourrait temporairement
provoquer une ponction de 4 à 15 % par rapport à la trajectoire
précédente du marché boursier. Toutefois, la perspective d’un
ralentissement semi-permanent de la croissance économique
peut difficilement freiner autant la croissance annuelle à tout
jamais. Avant longtemps, les certificats d’actions vaudraient
moins que le papier sur lequel ils sont imprimés. C’est illogique.
Nous estimons donc que, pour nos besoins, il est préférable de
nous servir des estimations les moins sensibles (transversales)
des cinq modèles parce qu’elles reflètent mieux la nature
permanente, plutôt que cyclique, du changement que nous
envisageons (figure 3). Selon cette hypothèse, les marchés
boursiers pourraient rapporter environ un demi-point de
pourcentage par année de moins qu’habituellement au cours
de cette période de croissance ralentie. Cela semble bien peu,
mais ces pertes s’accumulent au fil du temps, et présente un
autre défi de placement dans cette conjoncture de croissance
lente et de faibles rendements en revenu. D’autres vents
favorables, telle une hausse du ratio cours/bénéfice, pourraient
compenser ce frein, mais les facteurs de ce genre méritent d’être
examinés un à la fois, et dans un autre cadre. Comme toujours,
le simple nombre d’éléments mobiles et d’hypothèses requises
rend la prévision de l’orientation des marchés boursiers aussi
exaspérante que fascinante.
Pour obtenir la version complète de la présente publication,
veuillez vous adresser à votre conseiller ou visiter notre site Web, au
www.rbcgam.com/investment-insights/research-publications.
Repères économiques | 3
RBC Gestion mondiale d’actifs
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