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1.1.2. Définition et caractéristiques du phrasal verb
Il n’existe pas de définition universelle du phrasal verb. En effet, comme le soulignent
Gardner & Davies (2007 : 341), « les linguistes et les grammairiens luttent avec les nuances des
définitions du phrasal verb ».
Une des raisons justifiant ce manque de consensus (Darwin & Gray, 1999 ; Sawyer, 2000)
repose sur le fait que certains linguistes définissent le phrasal verb comme l’association d’un
verbe et d’une préposition ou d’une particule adverbiale, tandis que d’autres considèrent le
phrasal verb comme étant un verbe suivi d’une particule adverbiale exclusivement.
Il faut toutefois souligner que les phrasal verbs ont traditionnellement toujours été compris
comme se composant d’un verbe support et d’une particule adverbiale ; la structure « verbe-
particule » formant alors une seule unité lexicale. Le phrasal verb est donc envisagé comme un
lexème puisqu’il s’agit d’un groupe de mots graphiques constituant une seule et même unité de
sens – une unité signifiante (Cowie & Mackin, 1993 ; Crystal, 1995 ; Thornbury, 2002).
Le verbe support constituant le phrasal verb est monosyllabique, d’origine germanique et
exprime un mouvement concret ou abstrait. Il s’agit essentiellement de verbes dits « légers » car
possédant un sémantisme très large et dont la fréquence d’emploi est très importante dans le
langage courant. Les principaux candidats aux verbes supports au sein des phrasal verbs sont
ainsi bring, come, get, give, go, make, put, set, take, etc.
Quant aux caractéristiques de la particule adverbiale, celle-ci est morphologiquement
invariable, véhicule un sémantisme plutôt vague et décrit un mouvement ou un résultat. Il existe
un « noyau » de particules qui se sont révélées plutôt stables au fil du temps et qui figurent
comme étant les plus fréquentes dans le langage courant : up, down, in, out, on, off, back, away et
over (Akimoto, 1999 ; Claridge, 2000).
En ce qui concerne les significations des phrasal verbs, elles peuvent s’étendre des valeurs
directionnelles, ou spatiales, ou littérales, ou transparentes (e.g., stand up, take away) à des
valeurs aspectuelles, ou complétives (par exemple, burn down, eat up), jusqu’à des valeurs non-
compositionnelles, ou idiomatiques, ou figurées, ou opaques (par exemple, face off, figure out)
(Live, 1965 ; Fraser, 1965, 1966 ; Bolinger, 1971 ; Makkai, 1972 ; König, 1973 ; Moon, 1997 ;
Celce-Murcia & Larsen-Freeman, 1999). Les classes sémantiques des phrasal verbs peuvent être
Traduction de la citation originale anglaise : “linguists and grammarians struggle with nuances of phrasal verb
definitions”.