informations biologiques N°43 - MARS 2002 Quoi de neuf, Docteur ? Prurits généralisés non dermatologiques et Biologie INTRODUCTION PHYSIOPATHOLOGIE Ce sujet a déjà été abordé dans la pièce de Jules ROMAIN intitulée KNOCK, mais nous avons souhaité approfondir un peu le sujet. Pour mémoire : Le tambour : « Quand j'ai dîné, il y a des fois que je sens une espèce de démangeaison ici. Ca me chatouille, où plutôt ça me grattouille. » Knock : « Attention. Ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ? » Le tambour : « Ca me gratouille . Mais ça me chatouille bien un peu aussi...» Knock : « Est-ce que ça vous grattouille pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette? » Le tambour : « Je n'en mange jamais. Mais il me semble que si j'en mangeais, effectivement, ça me grattouillerait plus. » La physiopathogénie du prurit reste très mal connue. Le prurit peut être considéré comme une sensation subliminaire de douleurs véhiculées à partir de récepteurs cutanés par les fibres C de la douleur. Il est déclenché par les stimulus mécaniques, chimiques, thermiques, avec des réponses polymodales d’un ou de plusieurs types de récepteurs. Les médiateurs chimiques du prurit sont avant tout l’histamine, la sérotonine, les prostaglandines et cytokines, enfin les neuropeptides type substance P. Le prurit (du latin pruritus : démangeaison) est un signe subjectif dont la perception est très variable pour un même stimulus d’une personne à l’autre et qui conduit à l’impérieuse nécessité de se gratter pour le faire disparaître. Il est différent du grattage qui est l’action de se gratter, signe objectif pouvant être effectué machinalement, sans réel prurit. Le prurit sans lésion cutanée explicative est un symptôme qui pose un problème de diagnostique souvent difficile pouvant être le signe de pathologies multiples qui peuvent être associées et qu’il faut savoir rechercher systématiquement. Cependant, un prurit d’origine interne peut s’accompagner de lésions cutanées : il s’agit d’abord de plaies, d’excoriations et de croûtes secondaires au traumatisme des ongles sur une peau fragile. Ces lésions de grattage peuvent parfois s’eczématiser ou évoluer vers la formation de papules inflammatoires elles-mêmes prurigineuses et souvent excoriées en leur centre. Ces papules de prurigo traduisent l’importance et la chronicité du prurit. Elles sont habituellement situées sur les zones faciles à atteindre. L’explication actuellement incomplète du prurit explique les difficultés thérapeutiques d’autant qu’interviennent des facteurs subjectifs propres à chaque individu particulièrement difficiles à contrôler. CONSEQUENCES CUTANEES OU EXTRACUTANEES DU PRURIT Elles s’observent surtout lors de grattage intense d’évolution prolongée. Certains signes en témoignent : ongles brillants, usés, excoriations plus ou moins linéaires, notamment des zones accessibles au grattage manuel, eczématisation, suintement (rôle de topiques allergisants fréquemment surajoutés), mélanodermie , surinfection, folliculite, impétigo… la lichénification ou névrodermite représente souvent sur une zone localisée, un épaississement du tégument grisâtre. Le prurigo est une lésion érythémato-papulo-vésiculeuse excoriée parfois nodulaire consécutive à de nombreux facteurs dont le grattage. Les adénopathies localisées dans le territoire du grattage ou parfois généralisées en cas de prurit chronique extensif sont d’analyse difficile, les prurits chroniques entraînant ces réactions étant souvent le prélude à des lymphomes cutanés. Le retentissement général et notamment psychique doit être analysé : insomnie, nervosité, amaigrissement, anorexie sont fréquents avec souvent une véritable tendance dépressive suicidaire dans le cas de prurit généralisé chronique. SELARL Fleurquin-Bouilloux-Albouy-Bosc-Bringer 5,7 Bd d’Estourmel BP 108 12001 RODEZ cédex LES BASES DU DIAGNOSTIC Examens biologiques à pratiquer devant un prurit non dermatologique Interrogatoire Il doit rechercher : -les antécédents atopiques personnels ou familiaux (eczéma, asthme, rhinite allergique) -les antécédents d’allergie ou d’eczéma de contact -les antécédents dermatologiques personnels et familiaux -la prise de médicaments -la profession (contacts avec des agents chimiques ou des végétaux), les activités diverses : bricolage, jardinage, peinture, laine de verre -les habitudes d’hygiène corporelle (douches ou bains, vêtements serrés ou amples, en coton ou synthétique…) -les animaux domestiques, leurs soins -les voyages récents, les habitudes -l’existence de lésions cutanées ayant précédé l’apparition du prurit. Les caractères du prurit doivent être précisés : -date et mode de début (brutal ou progressif) -son évolution (matin, soir ou nuit, amélioration le week-end ou en vacances) -son intensité (gênant pour le travail ou le sommeil) -sa topographie (localisé, unilatéral, généralisé) -les facteurs aggravants (hypersudation, sport, bains, douches, repas) ou calmants -les diagnostics faits antérieurement par les médecins ou le patient -l’existence d’un prurit familial -les traitements antérieurs et leur efficacité Les signes généraux associés : Fièvre, sueurs, frissons, céphalées, asthénie, nausées, anorexie, amaigrissement, polyurie, polydipsie, troubles du sommeil, sang dans les urines, paresthésies, troubles visuels. Examen clinique Il portera sur : -la peau : pigmentation, hypersudation, sécheresse cutanée, surcharge pondérale, ictère, recherche de lésions élémentaires, d’une affection dermatologique, d’une gale, de poux, de lentes. -les phanères (onycholyse*, pigmentation des ongles, chute ou arrêt de la pousse des cheveux) -les muqueuses (ictère conjonctival, pâleur, exophtalmie) L’examen sera complété par une palpation des aires ganglionnaires, la recherche d’une hépato-splénomégalie, une palpation et une auscultation thyroïdienne et un examen neurologique. *onycholyse = décollement de l’ongle le plus souvent partiel et régulier, débutant par son bord libre et réalisant l’aspect d’ongle « en grotte ». Examens paracliniques Demandés à titre systématique ou orientés selon l’examen clinique, ils vont permettre de dépister ou d’éliminer une cause systémique. En première intention : NF, VS Urée, créatinine Phosphatases alcalines, 5’nucléotidase, Bilirubines, Amylase Glycémie, Cholestérol, Acide urique Fer, Ferritine, Calcium TSH, T4 libre, IgE totales Electrophorèse des protéines sériques et immuno-fixation Sérologie HIV et hépatite C Ac anti-mitochondries et Ac anti-nucléaires En seconde intention et en fonction du contexte : sérologies parasitaires et parasitologie des selles recherche de sang dans les selles (après 40 ans) 5 HIAA et métabolites urinaires de l’histamine sérologies des virus hépatotropes (Hépatites A, B..) Autres examens paracliniques radiographie pulmonaire échographie abdominale biopsie de peau pour immunofluorescence cutanée LES PRINCIPALES ETIOLOGIES D’UN PRURIT GENERALISE NON DERMATOLOGIQUE Prurit d’origine rénale Il est secondaire à une insuffisance rénale chronique (IRC) mais pas à une insuffisance rénale aiguë et serait présent chez 40 à 85% des patients dialysés quel que soit l’âge, le sexe, l’ancienneté de la dialyse ou l’étiologie de l’insuffisance rénale. Le prurit est le plus souvent paroxystique, localisé (1 fois sur 2) ou généralisé et s’intensifie avec l’atteinte rénale. Le prurit disparaît après transplantation rénale. La physiopathologie du prurit de l’IRC reste inconnue. La sécheresse cutanée souvent observée lors des IRC (avec élévation de la vitamine A cutanée) pourrait jouer un rôle dans l’abaissement du seuil du prurit. Le traitement en est particulièrement difficile. Prurit cholestatique Le prurit est souvent un signe précoce et constant de cholestase chronique, apparaissant des années avant les autres manifestations des hépatopathies. Il prédomine sur les extrémités et les zones de frottement vestimentaire et s’intensifie la nuit ; Il s’accompagne souvent d’une pigmentation cutanée. La présence de xanthélasmas (par hypercholestérolémie) est très évocatrice d’une cholestase chronique. Les autres signes d’atteinte hépatique tels que l’ictère, les angiomes stellaires, les ongles blancs, la rétraction de l’aponévrose palmaire et la gynécomastie chez l’homme, sont rarement présents. Le diagnostic de cholestase se fait par le dosage des phosphatases alcalines, du cholestérol et de la bilirubine conjuguée mais ces deux derniers examens peuvent être normaux au début de la cholestase malgré le prurit. SELARL Fleurquin-Bouilloux-Albouy-Bosc-Bringer 5,7 Bd d’Estourmel BP 108 12001 RODEZ cédex Les principales étiologies sont : -la cirrhose biliaire primitive (CBP) Elle est associée à un prurit dans 80% des cas. Celui-ci est souvent intense avec une asthénie, bien avant l’apparition de l’ictère. Il s’agit de femme dans 90% des cas. D’autres maladies auto-immunes sont souvent associées. Le diagnostic repose sur la recherche d’Ac anti-mitochondries, l’élévation des IgM sériques et la biopsie hépatique. -la cholangite sclérosante primitive (CSP) Plus rare, elle touche les 2 sexes et s’accompagne 1 fois sur 2 d’une maladie inflammatoire chronique intestinale. L’évolution est fluctuante avec des poussées d’ictère, d’hyperthermie, de douleurs abdominales et de prurit. Le diagnostic est radiologique par cholangiographie endoscopique rétrograde ou percutanée transhépatique montrant des rétrécissements irréguliers des canaux biliaires intra-hépatiques. -l’obstruction aiguë des canaux biliaires extra-hépatiques Elle est évoquée par l’apparition brutale d’un ictère et d’un prurit. Les étiologies sont diverses : lithiase du cholédoque, pancréatite chronique, carcinome de la tête du pancréas ou des canaux biliaires. -les hépatites Un prurit accompagne souvent la phase prodromique des hépatites virales aiguës. L’hépatite C est souvent associée à un prurit persistant. Les hépatites médicamenteuses (estrogènes, phénothiazines, allopurinol, érythromycine, nitrofurantoïne) s’accompagnent souvent de prurit, de même que les cholestases de la grossesse (voir prurits endocriniens et métaboliques). Remarque : La cirrhose alcoolique et l’hémochromatose ne sont pas prurigineuses sauf exception. Le facteur responsable du prurit de la cholestase n’est pas connu. Il est probablement libéré par les hépatocytes, les mastocytes et les autres cellules des sinus hépatiques qui seraient altérés par les sels biliaires hydrophobes. Prurit d’origine hématologique -maladie de Hodgkin et lymphomes Le prurit généralisé est un signe classique de la maladie de Hodgkin survenant chez près de 30% de tels patients et précédant parfois de plusieurs mois voire de quelques années toute autre manifestation. Il peut être très sévère et plus intense la nuit pouvant s’accompagner de lésion de prurigo. Une sensation de brûlure y est parfois associée. Ce prurit serait associé à un moins bon pronostic. Certains lymphomes non hodgkiniens, myélomes multiples ou gammapathies monoclonales peuvent être responsables de prurit. Les premières manifestations d’un lymphome T cutané sont parfois très prurigineuses, l’intensité du prurit pouvant en masquer les lésions spécifiques. Cependant le mycosis fongoïde et le syndrome de Sézary s’accompagne habituellement de lésions cutanées évocatrices. -polyglobulie essentielle ou maladie de Vaquez Le prurit existe chez 70% des patients. Il serait lié à la libération de sérotonine et de prostaglandines par les plaquettes, ces 2 médiateurs ayant une effet potentialisateur sur le prurit. Celui-ci survient souvent après un bain chaud, le facteur déclenchant pouvant être l’eau ou la température. Ce symptôme peut précéder le diagnostic hématologique de plusieurs années. -mastocytoses Les mastocytoses cutanées et les mastocytoses systémiques peuvent s’accompagner de prurit. L’absence de lésion cutanée spécifique pose habituellement un problème diagnostique. Le dosage de l’histaminémie lors d’un flush ou des métabolites urinaires de l’histamine, une éosinophilie sanguine permettent parfois d’orienter le diagnostic. Prurit lié à une affection dysimmunitaire Le syndrome de Goujerot-Sjörgren entraîne parfois une sécheresse cutanée et un prurit parfois révélateur des autres symptômes en particulier la sécheresse de muqueuses. Le terrain dysimmunitaire associé au syndrome lymphoexocrinien permettent le diagnostic. Le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) s’accompagne souvent d’éruptions prurigineuses volontiers folliculaires, extensives sans cause précise reconnue. Une cause immunitaire est évoquée avec mise en évidence fréquente d’Ac de la phemphigoïde bulleuse. Prurit et cancers (hémopathies exclues) Bien que souvent redouté, la présence d’un cancer au cours d’un prurit généralisé est rare. Le prurit a été décrit au cours de cancers très variés. Il peut en être un signe précoce ou très tardif et son intensité très variable n’est pas corrélée avec l’étendue de la tumeur associée. Le prurit guérit souvent rapidement après le traitement du cancer. Sa persistance ou sa réapparition doit faire craindre une récidive. Dans le carcinome de l’ampoule de Vater, de la tête du pancréas ou des voies biliaires extra-hépatiques, le prurit est habituellement lié à une obstruction hépato-biliaire et s’accompagne alors très souvent d’une hyperpigmentation des zones de grattage. Un prurit généralisé a été rapporté au cours de tumeurs carcinoïdes, de cancers du sein, de la prostate, de l’utérus et de la thyroïde Prurits endocriniens et métaboliques -thyroïde L’hyperthyroïdie s’accompagne d’un prurit dans 10% des cas, celui-ci étant parfois le seul motif de consultation. C’est une cause fréquente de prurit d’origine systémique. Il est surtout fréquent lors de la maladie de Basedow non traitée, après plusieurs années d’évolution. Il serait dû directement à l’action des hormones thyroïdiennes sur la peau par activation du métabolisme tissulaire, activation des kinines, vasodilatation cutanée et diminution du seuil de prurit ainsi qu’à des modifications hépatiques : élévation sérique de l’acide chénodésoxycholique. L’hypothyroïdie peut s’accompagner d’un prurit, probablement en raison de l’aspect souvent atrophique, rugueux, sec et squameux de la peau, de la plupart des hypothyroïdies. SELARL Fleurquin-Bouilloux-Albouy-Bosc-Bringer 5,7 Bd d’Estourmel BP 108 12001 RODEZ cédex -prurit prémenstruel La prise de contraceptifs oraux peut s’accompagner d’une cholestase et la survenue de prurit pré-menstruel a pu être rapportée à une cholestase. d’affirmer le rôle du médicament en cause. Outre la réaction toxidermique, le médicament peut intervenir par action pharmacologique sur le mastocyte ou par l’intermédiaire d’une cholestase. -prurit de la grossesse Le prurit au cours de la grossesse doit être exploré minutieusement compte tenu du pronostic péjoratif fœtal possible : toutes les causes intercurrentes doivent être envisagées avant de parler de prurit gravidique. La fréquence d’un prurit en fin de grossesse varie de 0,5% à 18% mais il ne s’agit pas, le plus souvent, d’un prurit spécifique de la grossesse. Ce prurit peut être isolé, parfois associé à une cholestase ou s’accompagner de lésions de grattage de type prurigo. Il évolue parfois vers une dermatose telle que l’exceptionnelle pemphigoïde gestationis (lésions urticariennes et bulleuses par auto-Ac anti-jonction dermo-épidermique) ou les plus fréquentes dermatites papuleuses et prurigineuses de la grossesse. Ce prurit peut être enfin la première manifestation d’une dermite de contact aux crèmes anti-vergetures. Le prochain n° de QDND ? sera consacré à ce sujet : « prurit et grossesse ». -prurit et parasitose Une parasitose doit être recherchée dans un contexte épidémiologique particulier. Une éosinophilie sanguine y est souvent associée. Les parasites responsables sont habituellement des helminthes à la phase d’invasion, de type nématode (anguillules, filaires, ankylostomes, oxyures, trichocéphales, trichines, Larva migrans), trématodes (distomatose, bilharziose) ou cestode (échinococcose, hydatidose, Taenia). -diabète Le diabète est une cause classique mais finalement rare de prurit généralisé. -dysfonctionnements parathyroïdiens Mis à part, les hyperparathyroïdies secondaires au cours des insuffisances rénales, l’hyperparathyroïdie semble rarement être une étiologie de prurit (micro-calcifications cutanées ?). Un dosage de la calcémie est cependant utile. Lors des hypoparathyroïdies, la sécheresse et la desquamation cutanée peuvent s’accompagner d’un prurit. -carence en fer L’anémie ferriprive est une étiologie classique des prurits généralisés. Il s’agit parfois d’un prurit banal localisé, anal ou génital. Le prurit s’améliore à la normalisation du taux de fer sérique ou du taux d’hémoglobine. Parfois, la carence en fer ne s’accompagne pas d’anémie. Elle doit toujours faire rechercher chez l’homme un cancer sous-jacent (recherche de sang dans les selles ou les urines) ou un terrain alcoolique (alimentation, gastrite, ulcère). La cause de cette carence doit être recherchée (saignement occulte, mauvaise absorption, carence d’apport). -hyperuricémie Elle ne s’accompagne d’un prurit qu’en cas de leucémie ou de maladie de Vaquez associée. Autres étiologies plus rarement responsables d’un prurit -prurit d’origine neurologique Mis à part les prurits psychogènes, des prurits paroxystiques ont été décrits au cours de la sclérose en plaque, de tumeurs ou abcès cérébraux, d’anévrysmes ou d’accidents vasculaires cérébraux. Ils peuvent être généralisés ou controlatéraux à la lésion cérébrale et correspondent parfois à une lésion médullaire ou une compression nerveuse. -prurit secondaire à un médicament Lors des toxidermies, le prurit est rarement isolé et s’accompagne habituellement d’une éruption cutanée. Lorsque le prurit reste isolé, il est toujours difficile -chirurgie cardiaque On a décrit un prurit survenant pendant quelques mois après des interventions de chirurgie cardiaque et d’évolution progressivement régressive. Prurit aquagénique Il survient au contact de l’eau, 1 à 5 minutes après celui-ci, dure 10 à 120 minutes et bien que parfois intense, pouvant s’accompagner de sensations de brûlures ou de piqûres, l’examen ne retrouve aucun signe objectif. Un prurit aquagénique doit faire rechercher une polyglobulie ne se révélant parfois que plusieurs années après, une myélodysplasie, un syndrome à hyper IgE voire une leucémie lymphoblastique. Il disparaît souvent en alcalinisant les bains. Prurit sénile Survenant après 70 ans, son diagnostic n’est posé qu’après avoir éliminé toutes les étiologies organiques de prurit chez le sujet âgé. Sa fréquence est difficile à apprécier. Ce prurit est favorisé par la sécheresse cutanée liée à l’âge (altération de la couche cornée, modifications des sécrétions sébacées et sudorales) et la chaleur locale. Les symptômes sont plus importants le soir, l’hiver (chauffage trop sec), favorisés par les bains chauds et les lavages fréquents, les savons détergents, les vêtements souvent trop nombreux (frilosité) et en matière irritante (laine ou synthétique). Devant ce symptôme fréquemment rencontré chez le sujet âgé, il ne faut pas céder au diagnostic de facilité de prurit sénile. Prurit psychogène Quelle que soit l’étiologie du prurit, il est sûrement favorisé par des facteurs psychologiques. Ceux-ci doivent être évoqués d’emblée avec le patient même si cette hypothèse doit ensuite être abandonnée. CONCLUSION Les lésions de grattage peuvent simuler des lésions cutanées primitives ou modifier l’aspect initial des lésions. Il faut toujours rechercher une prise médicamenteuse (déclenchant ou aggravant) même après des mois d’utilisation sans problème comme les IEC. J.P. BOUILLOUX & O. FLEURQUIN Prochain sujet : « prurit et grossesse » SELARL Fleurquin-Bouilloux-Albouy-Bosc-Bringer 5,7 Bd d’Estourmel BP 108 12001 RODEZ cédex