Institut Galilée Université Paris 13 Licence de Mathématiques semestre 5 Structures algébriques Feuille d’exercices n◦6 Exercice 1. Montrer que (Q / Z, +) n’admet pas de structure d’anneau unitaire. Exercice 2. Soient n, m ∈ N>0 . Montrer qu’il existe un morphisme d’anneaux Z /n Z → Z /m Z si et seulement si m|n. Exercice 3. Soient A un anneau, et I ⊂ A un idéal strict. On dit que I est premier lorsque (∀x, y ∈ A) xy ∈ I ⇒ (x ∈ I ou y ∈ I) Soient A un anneau, et I ⊂ A un idéal strict. Montrer que I est premier si et seulement si A/I est intègre. Exercice 4. Soit A un anneau. (a) Soit I un idéal de A. Montrer que les idéaux de A contenant I sont en bijection naturelle avec les idéaux de A/I. (b) Montrer qu’un idéal propre I de A est maximal (i.e. tout idéal propre J contenant I lui est égal) si et seulement si A/I est un corps. (c) Soit K un corps. Donner un exemple d’idéal de K[X, Y ] qui soit premier mais pas maximal. Exercice 5. Soient A un anneau et x ∈ A un élément nilpotent. Montrer que 1 + x est inversible. Exercice 6. Montrer que tout sous-anneau de Q est principal. Exercice 7. Soit A un anneau dans lequel tout sous-groupe est un idéal. Montrer que A ≃ Z /n Z pour n ∈ N convenable. Exercice 8. Soit A un anneau dans lequel tout idéal strict est premier. Montrer que A est un corps. Exercice 9. Soit A un anneau tel que pour tout x ∈ A, il existe n ∈ N>1 tel que xn = x. Montrer que tout idéal premier de A est maximal. Exercice 10. Soient p un nombre premier et A un anneau de cardinal p2 . Montrer que A est commutatif. Exercice 11. Soient A un anneau, a ∈ A tel que a3 = a + 1 et I ⊆ A un idéal d’indice < 5. Montrer que I = A. Donner un contre-exemple avec un idéal d’indice 5. Exercice 12. Soit A un anneau tel que x2 = x pour tout x ∈ A. Montrer que 2A = 0, et que A est commutatif, et que tout idéal premier est maximal. 1 2 Exercice 13. Soit A un anneau tel que x3 = x pour tout x ∈ A. On veut montrer que A est commutatif. (1) Montrer que 6A = {0}, que 2A + 3A = A et que 2A ∩ 3A = {0}. En déduire qu’on peut traiter séparément les cas 2A = {0} et 3A = {0}. (2) Supposons 2A = {0}. Montrer que x2 = x pour tout x ∈ A (indication : calculer (1 + x)3 ). Conclure. (3) Supposons que 3A = {0}. Montrer que x2 y + xyx + yx2 = 0 pour tout x, y ∈ A. En déduire que xy = yx. Exercice 14. Soient B un anneau, A ⊆ B un sous-anneau d’indice n, et m ∈ N>1 un entier premier à n. Montrer que l’application naturelle A/mA → B/mB est un isomorphsime. Exercice 15. Soit K un corps et n ∈ N>0 . Montrer que l’anneau de matrices M(n, K) n’a pas d’idéaux bilatères non triviaux. Exercice 16. Soit A un anneau intègre. Montrer que A est un corps si et seulement si A[X] est principal. Exercice 17. Soient a et b deux entiers naturels. Notons d et m leur pgcd et leur ppcm respectivement. Montrer que ∼ (Z /a Z) × (Z /b Z) −→(Z /d Z) × (Z /m Z). Exercice 18. Soit K un corps. Montrer que le sous-anneau A = K[t2 , t3 ] de K[t] n’est pas factoriel. Exercice 19. On se place dans Z[i] = {x + iy ∈ C, x, y ∈ Z}. C’est un sous-anneau principal de C. Calculer les pgcd et ppcm de 10 − 4i et 7 + i. √ √ Exercice 20. Soit A = Z[i 5] = {x+iy 5 ∈ C; x, y ∈ Z}. C’est un sous-anneau unitaire de C. (a) Montrer que l’application N : A \ {0} → N √ x + iy 5 7→ x2 + 5y 2 vérifie N(ab) = N(a)N(b) quels que soient a, b dans A. (b) Montrer que a ∈ A est inversible si si N(a) = 1. En déduire a = ±1. √ et seulement √ (c) Montrer que les éléments 2, 3, 1 + 5, 1 − 5 sont irréductibles dans A. En déduire que A n’est pas factoriel. Exercice 21. Montrer que l’anneau Z[j] est euclidien. √ Exercice 22. Montrer que 2 est irréductible mais non premier dans Z[ 13]. Exercice 23. Posons A = Z[ζ] où ζ 2 − ζ + 5 = 0. On note N la norme du corps de nombres Q[ζ]. (a) Calculer N(x + yζ) pour x, y ∈ Q. Quels sont les inversibles de Z[ζ] ? 3 (b) Soient a, b ∈ Z[ζ] \ {0}, montrer qu’il existe q, r ∈ Z[ζ] tels que : (r = 0 ou N(r) < N(b)) et (a = bq + r ou 2a = bq + r). (c) Montrer que l’idéal 2 Z[ζ] est maximal. (d) Montrer que Z[ζ] est principal. Exercice 24. (Caractérisation des anneaux euclidiens). Soit A un anneau intègre qui n’est pas un corps. On définit (par récurrence sur n ∈ N) une suite parties de A S par : A0 = {0} et An+1 = An ∪ {x ∈ A, A = xA + An } pour tout n ∈ N. Pour x ∈ An , on pose n∈N φ(x) = inf{n ∈ N, x ∈ An }. S (a) On supose que A = An . Montrer que A est euclidien pour le stathme φ. n∈N (b) On suppose que A est S euclidien pour un stathme total ψ. Montrer que : An , on a φ(x) ≤ ψ(x) ; (i) pour tout x ∈ n∈N S (ii) A = An (Indication : raisonner par l’absurde et utiliser (i)) ; n∈N (iii) A est euclidien pour le stathme φ, (iv) si a divise b dans A alors φ(a) ≤ φ(b) ; (v) il existe x ∈ A \ A× tel que la restriction à A× ∪ {0} de la surjection canonique A → A/xA soit surjective. (c) Déterminer φ dans les cas suivants A = Z et A = k[X] (où k est un corps). (d) On considère l’anneau A = Z[ζ] où ζ 2 − ζ + 5 = 0. (i) Montrer que A est intègre et déterminer A× . (ii) Montrer que l’équation z 2 − z + 5 = 0 n’a pas de solution ni dans Z /2 Z ni dans Z /3 Z. (iii) Montrer que A n’est pas euclidien (Indication : raisonner par l’absurde et utiliser (b) (v)).