La chronique du mois d`avril 2012 -- bulletin d

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BULLETI N D’ACTUALITÉ
BULLETIN
D’ACTUALITÉ
Dans cette édition :
1. Conférences
2. Guide des dons de bienfaisance
Québec
3. Le point sur les marchés : Premier
trimestre 2012
1
Mars 2012
Équipe Duhaime
CONFÉRENCES
Perspective économique 2013
Le 27 novembre
POINT
DE 2012
VUE
Heure : 19 h à 20 h 30
Lieu : Hilton du Lac Lemay, 3 boulevard du Casino, Gatineau
RSVP : Avant le 10 novembre 2012 • David Plamondon 613.788.8022
Guide des dons de bienfaisance Québec
Introduction
Dans le cadre de votre stratégie en matière de dons de bienfaisance, vous
avez intérêt à tenir compte des incidences fiscales afin de structurer vos dons
de la manière la plus rentable possible. Cet article a été préparé pour aider les
donateurs à mettre à profit les incitatifs fiscaux disponibles à l’intérieur du
régime fiscal canadien. Ce rapport vous donne un aperçu des conséquences
fiscales des dons à divers organismes de bienfaisance, qu’ils soient effectués
de votre vivant ou par testament. L’objectif est de vous permettre d’optimiser
votre économie d’impôt, tout en appuyant généreusement l’organisme de
bienfaisance de votre choix.
343, rue Preston, bureau 300
Ottawa (Ontario) K1S 1N4
Tél.
Téléc.
888.572.7735
613.788.8078
www.EquipeDuhaime.com
Serge Duhaime, B. Sc. PFP
Vice-président
Conseiller en gestion du patrimoine
Tél. 613.788.80200
David Plamondon, MBA, Pl. fin. FCSI
Planificateur financier
Conseiller en placement
Tél. 613.788.8022
Nathalie Lanthier
Adjointe
Tél. 613.788.8021
Points importants
Les dons de titres admissibles sont assujettis à un taux d’imposition
réduit.
Les dons de bienfaisance inutilisés peuvent être reportés sur les cinq
années suivantes afin de réduire l’impôt à payer ces années-là, sous
réserve des limites annuelles de don mentionnées plus haut.
Les conjoints peuvent combiner les dons de bienfaisance et les
déclarer sur une même déclaration de revenus.
De récentes propositions législatives limitent les arrangements relatifs à
des dons comme abris fiscaux.
Limite annuelle de don admissible au crédit d’impôt pour dons de
bienfaisance
Type de don
Don maximum admissible l’année du don
Argent comptant
75 % du revenu net
Immobilisation
(incluant les titres
admissibles)
75 % du revenu net + 25 % du gain en capital
imposable
réalisé sur le transfert de l’immobilisation à l’organisme
de bienfaisance
100 % du revenu net
Biens culturels et
écologiques certifiés
Dons l’année du
décès
100 % du revenu net + report rétrospectif à l’année
antérieure avec limite de 100 % du revenu net de
l’année antérieure
Types d’organismes de bienfaisance
On peut classer les organismes de bienfaisance en deux catégories : les œuvres de bienfaisance et les fondations de
bienfaisance (publiques ou privées). Aux fins de cet article, nous nous en tiendrons aux dons faits à des œuvres de
bienfaisance. Nous examinerons l’impact des dons à des fondations publiques et privées dans de prochains articles.
Règles générales
En général, vous êtes admissible à un crédit d’impôt non remboursable sur les dons versés à des organismes de
1
bienfaisance , à condition d’avoir un reçu sur lequel figure le numéro d’enregistrement de l’organisme de bienfaisance.
Le montant de don maximum admissible est fixé à 75 % de votre revenu net aux fins de l’impôt. Le crédit d’impôt
maximum admissible dépend du type de don. Pour favoriser et encourager les dons de bienfaisance, le régime fiscal
canadien accorde au donateur un crédit d’impôt à deux niveaux. La première tranche de 200 $ déclarée au cours d’une
année donne droit à un crédit d’impôt de 32,53 % pour 2009, qui passe à 48,22 % sur tout montant de don excédant
200 $.
Conseil : Sur le plan administratif, l’ARC et Revenu Québec autorisent l’un ou l’autre des conjoints à déclarer un don. Par
conséquent, nous vous recommandons de déclarer tous les dons sur la déclaration de revenus du même conjoint de manière
à optimiser le crédit d’impôt.
Si le montant des dons versés dépasse la limite annuelle de don, vous pouvez reporter l’excédent de façon prospective sur
les cinq années ultérieures, sous réserve des limites annuelles de don mentionnées plus haut.
Dons au décès
Bon nombre d’entre nous n’avons pas les moyens d’effectuer des dons substantiels de notre vivant et préférons en
conséquence faire un don à notre décès. En pareil cas, la limite de don passe de 75 à 100 % du revenu net l’année du
décès, en plus d’un report rétrospectif sur l’année antérieure qui bénéficie de la même limite de 100 %. Pour être
certain d’obtenir un reçu pour don à votre décès, vous devez préciser le montant ainsi que l’organisme de bienfaisance
auquel vous destinez votre don.
Dons de titres admissibles
2
En plus de l’exposé qui précède au sujet des dons d’immobilisations, lorsque vous faites un don admissible à un
organisme de bienfaisance, le taux d’inclusion des gains en capital pour ces dons est ramené à 0. Par conséquent, votre
économie d’impôt sera plus importante si vous faites don de vos placements directement à l’organisme de bienfaisance plutôt
que de vendre ces placements et de faire don du produit en argent.
Si l’organisme de bienfaisance n’est pas en mesure de recevoir un don sous forme d’immobilisation, dans certains cas un
autre organisme de bienfaisance peut faciliter le don moyennant des frais minimes.
1
Sont considérés comme des organismes de bienfaisance :
Les associations canadiennes de sport amateur enregistrées
Les organismes de bienfaisance enregistrés (incluant les universités et établissements d’enseignement collégial canadiens)
Certaines sociétés d’habitation exonérées d’impôt
L’Organisation des Nations Unies et les organismes connexes
Les gouvernements canadien et provinciaux, les sociétés d’État, les municipalités
Certaines universités étrangères
2
Actions, obligations, bons de souscription et options cotés sur une bourse de valeurs prescrite; actions d’une société de placement à capital variable
et parts de fonds communs de placement et parts de fonds distincts; et titres de créances visés par règlement.
Dons d’assurance vie
Les dons d’assurance vie peuvent se faire de deux façons :
L’organisme de bienfaisance peut être désigné comme propriétaire et bénéficiaire d’une police d’assurance vie sur
laquelle vous payez les primes. Il peut s’agir d’une nouvelle police, ou encore vous pouvez transférer la propriété
d’une police que vous détenez déjà à un organisme de bienfaisance. Dans ce deuxième cas, si la police a une valeur
de rachat, vous avez droit à un crédit d’impôt pour dons de bienfaisance correspondant à la juste valeur marchande
de la police. Une chose à ne pas oublier, c’est que le transfert peut aussi donner lieu à une inclusion au revenu pour
le donateur. De plus, si vous continuez de payer les primes d’assurance annuelles de l’assurance vie, vous avez droit
à un crédit d’impôt pour dons de bienfaisance pour le montant de ces primes.
Une autre solution consiste à nommer l’organisme de bienfaisance à titre de bénéficiaire de la police ou de léguer
la police par testament. Les deux permettront la délivrance d’un reçu pour don de bienfaisance équivalant au montant
de la prestation de décès de l’assurance vie. Il faut toutefois prendre soin de s’assurer que la succession sera en
mesure d’utiliser pleinement le reçu de don. Vous n’aurez cependant pas droit à un crédit d’impôt pour le montant des
primes puisque celles-ci auront été payées de votre vivant.
Arrangements relatifs à des dons comme abris fiscaux
La Loi de l’impôt sur le revenu restreint les avantages fiscaux associés à certains dons de bienfaisance dont le montant est
plus élevé que ce qui a été payé, en limitant au coût du bien la valeur du reçu aux fins de l’impôt lorsque le bien a fait l’objet
d’un don dans les trois ans suivant son acquisition.
En résumé
Si vous prévoyez faire un don, une planification soignée peut vous permettre d’optimiser votre don en faisant le
meilleur usage possible des incitatifs fiscaux disponibles à l’intérieur du régime fiscal canadien.
INFORMATION LA PLUS RÉCENTE SUR
RICHARDSON GMP
LES MARCHÉS PAR L'ÉQUIPE DE
LE POINT SUR
LES MARCHÉS
4 AVRIL 2012
INFORMATION LA PLUS RÉCENTE SUR LES MARCHÉS
PAR L'ÉQUIPE DE RICHARDSON GMP
Gareth Watson, CF
DIFFICILE DE FAIRE MIEUX
David Andrews, CFA
Monde
Gareth Watson, CFA
Directeur, Gestion de placements et Recherche
Vice-président, Gestion de placements et Recherche
Il y a trois mois, nous recommandions à nos clients d'envisager l'année 2012 avec un
optimisme prudent. Optimisme en raison des signes qui montrent que l'économie nordaméricaine pourrait s'accélérer au cours des 12 prochains mois, mais aussi prudence
parce que de nombreux problèmes économiques et financiers vont persister cette
année. Nous voici trois mois plus tard, agréablement surpris par la façon dont les
marchés boursiers se sont comportés au premier trimestre. Bien que cette performance
pourrait laisser croire à un retour à la normale, nous ne sommes pas de cet avis compte
tenu de certaines menaces qui pointent à l'horizon. Toutefois, nous admettons d'emblée
que la perception du marché est aujourd'hui beaucoup plus positive qu'elle ne l'était à la
fin de 2011.
Source : Bloomberg
Sans aucun doute, l'événement le plus important du dernier trimestre pour les marchés
mondiaux aura été l'entente qui a mené à un deuxième plan de sauvetage pour la
Grèce. Sans entrer dans les détails, l'Union européenne, la Banque centrale
européenne et le Fonds monétaire international ont finalement conclu une entente avec
la Grèce et les créanciers privés, qui a permis au pays d'obtenir les milliards de dollars
dont il avait besoin pour payer ses créanciers. Il ne faudrait pas être naïfs cependant et
penser que grâce à ce plan de sauvetage la Grèce est maintenant tirée d’affaire.
D'ailleurs, les mesures d'austérité adoptées ont entraîné une contraction de l'économie
de la Grèce et condamné de nombreux Grecs au chômage. Même si l’on entend moins
parler de l'Europe depuis le sauvetage, il faut s'attendre à ce que les mauvaises
nouvelles défrayent de nouveau les manchettes quelque part en 2012, puisque le
Portugal, l'Espagne et l'Italie ne sont pas encore au bout de leurs peines.
Aussi, tout en nous réjouissant que la crise de liquidité de l'Europe ait pu être évitée
pour l'instant, nous avons toujours des réserves à l'égard des perspectives économiques
du continent européen où les mesures d'austérité ont nui à la croissance économique.
Sans croissance, les revenus des administrations publiques diminuent, ce qui peut
compromettre le remboursement de la dette dans l'avenir. Nous espérons sincèrement
que le pire est passé pour l'Europe, mais il serait malavisé pour les investisseurs de
relâcher leur vigilance et de supposer que le risque lié à l'Europe a été neutralisé.
L'Europe a peut-être dominé les manchettes au premier trimestre, mais la Chine a aussi
connu sa part d'événements économiques et politiques. Les investisseurs sont devenus
plus préoccupés par les perspectives économiques de la Chine en raison de ce qui se
passait en Europe, son principal partenaire commercial. La réduction de la cible de
croissance économique à 7,5 % cette année, annoncée par le gouvernement au
Congrès national du peuple, a aussi suscité quelques inquiétudes. C'était la première
fois depuis de nombreuses années que le gouvernement abaissait ses prévisions de
croissance. Ces préoccupations tranchent avec la conviction exprimée au début de
l'année que les Chinois disposent de nombreux outils monétaires pour stimuler leur
économie. Nous sommes toujours de cet avis et, bien que les investisseurs puissent
s'inquiéter des conséquences du ralentissement économique mondial, nous pensons
Gareth W atson
David Andrews
Placements et conseils
Les professionnels des placements et des
services-conseils de Richardson GMP sont des
spécialistes de la recherche qui sont chargés
de surveiller et d'interpréter les données
économiques et la situation géopolitique, ainsi
que les conditions et les tendances actuelles
des marchés. Leurs connaissances et leur
perspicacité procurent un soutien analytique qui
permet aux conseillers en placement et aux
clients de rester au fait des principaux enjeux
susceptibles d'avoir une incidence importante
sur leurs portefeuilles de placements.
toujours que les Chinois peuvent utiliser leur politique de taux d'intérêt ou augmenter
leurs dépenses budgétaires pour soutenir la croissance au moment où les dirigeants
opèrent une transition vers une économie qui n'est plus uniquement axée sur
l'exportation, mais aussi sur la consommation intérieure.
États-Unis
Sur le front budgétaire, il n'y a pas eu beaucoup de conflits partisans aux États-Unis ces
trois derniers mois, peut-être parce que les républicains et les démocrates sont déjà
tournés vers la prochaine élection présidentielle de novembre et leurs conventions
respectives, qui se tiendront à la fin du mois d'août et au début du mois de septembre.
Peu importe qui fera la lutte au président Obama cette année, nous ne pensons pas que
des politiques budgétaires importantes seront proposées aux États-Unis d'ici la
prochaine élection. On peut le déplorer, puisque les États-Unis auraient bien besoin de
quelques politiques bipartites pour créer de l'emploi et faire croître l'économie.
Parlant d'emploi, l'économie américaine a enregistré un taux de création d'emplois
raisonnable au premier trimestre. Même si nous nous réjouissons que des emplois
soient créés aux États-Unis, notre inquiétude reste la même, à savoir que le taux de
création d'emplois est trop lent pour permettre de récupérer les emplois perdus en 2008
et 2009. Selon les derniers rapports, quelque 200 000 emplois sont créés chaque mois,
mais il en faudrait 300 000 pour que nous nous sentions plus rassurés sur le rythme de
20%
15%
10%
Chin2
R.-U.
Can ad a
Fran ce
Hong Kong
É.-U.
Inde
Allemag ne
Japon
0%
Brésil
5%
Source : Bloomberg
Indice des prix des maisons
Case- Shiller (variation en % sur 12 mois)
10
5
0
-5
-10
-15
janv.-12
sept.-11
mai-11
janv.-11
sept.-10
mai-10
janv.-10
sept.-09
mai-09
janv.-09
mai-08
sept.-08
janv.-08
mai-07
-20
sept.-07
Dans le passé, nous avons mentionné que les politiques de la Fed comme
l'assouplissement quantitatif (qui consiste à inonder le système financier de liquidités)
avaient été efficaces la première fois, mais moins la deuxième, ce qui nous incitait à
penser qu'une troisième ronde d’assouplissement n'était pas nécessaire. Toutefois, le
marché de l'habitation étant toujours anémique, nous estimons qu'une troisième ronde
de détente quantitative est maintenant hautement probable, mais sous une forme
différente de ce que nous avons vu jusqu'ici. Alors que la Réserve fédérale avait
précédemment consenti des prêts à des taux extrêmement avantageux aux institutions
financières, nous pensons qu'il y a de bonnes chances qu’elle utilise cette fois ses
réserves pour garder les taux hypothécaires bas et inciter les acheteurs à revenir sur le
marché de l'habitation afin de liquider le surplus de logements vacants sur le marché. À
la fin du mois de mars, on discutait ferme sur la possibilité que la Fed envisage une
troisième phase de détente quantitative (DQ3), or maintenant nous dirions qu'une telle
option est non seulement envisagée, mais sérieusement considérée.
25%
janv.-07
Nous avions noté au début de l'année que les États-Unis montraient des signes
d'optimisme susceptibles d'aider l'économie américaine à reprendre un peu de vigueur.
Certains indicateurs économiques, dont celui de l'emploi, se sont effectivement
améliorés mais d'autres, comme l'habitation, ont été chancelants. Nous avons toujours
prédit une reprise économique lente aux États-Unis en raison des dommages structurels
causés au système financier en 2008 et bien que les données économiques puissent
s'améliorer, nous estimons que « lente » est toujours le bon qualificatif pour décrire la
reprise jusqu'ici. Néanmoins, l'économie américaine semble aujourd'hui se porter mieux
que jamais depuis la récession, la plupart des « excès » économiques ayant été
éliminés et le système financier ayant commencé à recoller les morceaux. La tâche de
recoller les morceaux au bon endroit incombe surtout à la Réserve fédérale (Fed), qui a
maintenu ses perspectives pour l'économie américaine pendant la majeure partie du
premier trimestre et qui, à l'issue de sa plus récente réunion, a réitéré sa conviction que
les taux d'intérêt aux États-Unis n'allaient pas remonter avant 2014 au plus tôt. Or,
même si cette prévision de la Fed pourrait très bien changer d'ici là, elle transmet un
message clair quant à la fragilité de la reprise américaine, et la Fed veut éviter que quoi
que ce soit puisse menacer les gains obtenus jusqu'ici.
Rendements boursiers au
1 trimestre en monnaie locale
er
Source : Bloomberg
LE POINT SUR LES MARCHÉS
3
la reprise économique américaine. Au moins, le taux de création d'emplois évolue dans
la bonne direction.
Malgré les préoccupations persistantes à l'égard de l'économie mondiale au premier
trimestre et les conditions d'exploitation difficiles, les entreprises continuent de produire
des résultats solides. Sans doute plus important encore, les entreprises disposent
toujours de généreuses liquidités, comme en témoignent la reprise apparente de
l'activité de fusion et d'acquisition et les annonces comme celle d’Apple, qui a déclaré un
dividende en mars. Dans l'ensemble, l'économie américaine commence à se comparer
avantageusement à d'autres économies dans le monde. Certains indicateurs
économiques se sont améliorés, mais les investisseurs doivent savoir que cette
amélioration ne pourra se poursuivre que si elle est soutenue par une politique
monétaire et budgétaire constructive. Ce qui monte peut facilement redescendre.
Canada
Du côté de la politique budgétaire, le gouvernement conservateur a surpris quelques
économistes en dévoilant son budget à la fin du mois de mars. Avant d'en connaître la
teneur, on s’attendait à ce que le budget canadien annonce des coupes sombres dans
l'emploi et les services et que les conservateurs reportent leur objectif d'équilibre
budgétaire pour 2015. Or, le budget a été moins austère que prévu et le gouvernement
estime qu'il peut toujours atteindre l'équilibre budgétaire d'ici 2015. Ce ton plus conciliant
est certainement lié aux événements en Europe où les compressions significatives dans
les dépenses ont provoqué une contraction de l'économie. Le budget a eu très peu
d'échos dans les marchés financiers, puisque la cote de crédit du Canada devrait être
aisément maintenue et que, si les prévisions s'avèrent, le rapport de la dette au PIB du
Canada pourrait même diminuer d'ici quelques années. Comme les autres pays, le
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
févr.-12
déc.-11
janv.-12
oct.-11
nov.-11
sept.-11
juil.-11
août-11
juin-11
mai-11
avr.-11
0,5
févr.-11
Du point de vue de la politique monétaire, même s'il est clair que le gouverneur de la
Banque du Canada, Mark Carney, aimerait relever les taux d'intérêt pour les ramener à
un niveau plus normal, la crise de la dette européenne et les appréhensions suscitées
par la croissance économique mondiale ont empêché la banque centrale d'augmenter le
taux de financement à un jour à plus de 1 %. La politique de taux d'intérêt des ÉtatsUnis exerce une plus grande influence encore et, comme nous l'avons déjà mentionné,
la Réserve fédérale a indiqué que les taux pourraient commencer à augmenter au plus
tôt en 2014 chez nos voisins du Sud. En raison de sa forte dépendance économique visà-vis des États-Unis, le Canada pourrait difficilement relever ses taux à des niveaux
sensiblement plus élevés qu'aux États-Unis dans un avenir rapproché. Même si nous
pensons que la Banque du Canada va passer à l'action avant la Réserve fédérale, nous
estimons peu probable que les taux d'intérêt augmentent avant la fin de 2012 au pays.
Une accélération de l'inflation à un niveau proche de 3 % pourrait toutefois changer cette
prévision. Même si le taux d'inflation de base a tendance à augmenter, nous estimons
qu'il est toujours contenu dans la fourchette cible de 1 % à 3 %. Tel que mentionné,
l'endettement personnel et les prix des maisons demeurent préoccupants, mais nous
estimons que les problèmes qui pourraient en découler apparaîtront seulement lorsque
les taux d'intérêt auront remonté. Nous ne disons pas qu'il faut les négliger pour autant,
mais simplement que les conséquences de ces problèmes ne seront probablement pas
ressenties en 2012, mais plutôt en 2013 et au cours des années subséquentes.
Inflation de base au Canada
mars-11
En faisant une rétrospective des trois derniers mois au Canada, il nous semble que nos
perspectives pour 2012 tiennent toujours la route. L'indice TSX a produit des
rendements positifs, mais inférieurs à ceux des indices américains. L'orientation de la
Banque du Canada n'a à peu près pas changé, malgré les inquiétudes persistantes à
l'égard du marché de l'habitation et de l'endettement personnel, et la politique budgétaire
a été au cœur de l'actualité avec le dépôt du budget des gouvernements fédéral et
provinciaux pour 2012-2013.
Source : Bloomberg
Solde budgétaire du
gouvernement canadien (en milliards)
10
5
0
-5
-10
-15
-20
-25
-30
-35
-40
3,4
7,8
-1,3
-10,2
-21,1
-24,9
-33,4
Source : ministère des Finances
LE POINT SUR LES MARCHÉS
4
Canada avait la délicate tâche de trouver un juste équilibre entre les dépenses et les
compressions, et seul le temps nous dira si les politiciens ont vu juste cette année.
Du côté des marchés financiers, comme la plupart des autres pays, le Canada a réussi à
dégager des rendements positifs au premier trimestre; cependant, nos perspectives pour
l'indice TSX sont teintées d'un optimisme prudent pour la première moitié de l'année en
raison de la grande sensibilité de l'indice aux prix des produits de base. Nous avions
prédit que l'Europe dicterait la perception à l'égard de la croissance mondiale et donc
des produits de base au premier trimestre et, pour l'essentiel, cette prévision s'est
réalisée. Par contre, après que le plan de sauvetage de la Grèce a été approuvé,
l'attention s'est reportée sur la Chine et le ralentissement manifeste de la croissance
économique a incité certains investisseurs à éviter les secteurs cycliques de l'économie.
Cela dit, nous restons optimistes pour le Canada et l'indice TSX à long terme, même si
les valeurs défensives devraient se démarquer à court terme en raison de la source de
revenus qu'elles génèrent. Comme les taux d'intérêt sont stables, que les finances du
gouvernement fédéral sont passablement solides et que des signes encourageants sont
observés aux États-Unis – même si les choses évoluent lentement – la position des
investisseurs canadiens est plutôt enviable par rapport à celle d'autres investisseurs
dans le monde. L'Europe, la Chine et les États-Unis vont continuer d'influencer fortement
la performance des actions canadiennes, mais lorsque l'économie mondiale
commencera à s'accélérer, le Canada sera toujours un bon endroit pour investir.
Produits de base et monnaies
Rendement des produits de base
er
au 1 trimestre
Malgré les problèmes de la dette européenne et les préoccupations à l'égard de la
croissance économique mondiale, les prix des produits de base ont été relativement
fermes au premier trimestre de 2012, mis à part quelques exceptions comme le gaz
naturel et le nickel. Toutefois, cette vigueur peut être attribuée à différents éléments
catalyseurs et elle n'a pas été constante pendant tout le trimestre, les produits de base
ayant perdu un peu de leur lustre en mars.
Taux de change $CA/$US
1,10
1,06
1,02
0,98
mars-12
janv.-12
nov.-11
sept.-11
juil.-11
0,90
mai-11
0,94
mars-11
À l'exception du nickel, les prix des métaux de base ont suivi ceux du pétrole brut,
l'amélioration des données économiques aux États-Unis et l'évitement d'une crise de la
dette en Europe dans l'immédiat incitant certains investisseurs à se tourner encore une
fois vers les placements cycliques. Le mois de mars n'a pas été très bon pour les
métaux de base; toutefois, l'évolution des prix au premier trimestre a démontré aux
Source: Bloomberg
janv.-11
Les cours du pétrole brut, aussi bien ceux du West Texas Intermediate (WTI) que ceux
du Brent, ont évolué à la hausse en février pour deux raisons. Premièrement, au MoyenOrient, on a assisté à une escalade des tensions entre l'Iran et l'Occident, l'Iran
menaçant encore une fois de bloquer le détroit d'Ormuz et les approvisionnements en
provenance du golfe Persique. Inévitablement, ces menaces ont fait monter d'un cran la
« prime de risque géopolitique », les investisseurs spéculant sur une montée en flèche
des prix du pétrole si jamais l'offre mondiale de pétrole était amputée des
approvisionnements qui transitent par le golfe Persique. Deuxièmement, l'amélioration
des données économiques aux États-Unis a incité les investisseurs les plus optimistes à
revenir sur les marchés des produits de base en misant sur le maintien de la tendance
actuelle et une hausse de la demande de pétrole. Or, alors que le trimestre tirait à sa fin,
la diminution de la rhétorique iranienne, l'évocation plus fréquente d’un ralentissement
économique en Chine et des statistiques économiques américaines inférieures aux
prévisions consensuelles ont entraîné un léger recul des prix du WTI. En raison des
obstacles économiques qu'il faudra encore surmonter, nous pensons que les prix du
pétrole vont demeurer volatils, mais nous restons optimistes pour le pétrole brut à long
terme. Le gaz naturel a connu un trimestre désastreux et les perspectives ne devraient
guère s'améliorer cette année. L'offre est tout simplement excessive et la demande
insuffisante.
Source: Bloomberg
LE POINT SUR LES MARCHÉS
5
investisseurs que l'amélioration des perspectives économiques des États-Unis ramènera
rapidement les investisseurs sur le marché. Les inquiétudes liées à la croissance de la
Chine en particulier pourraient freiner les prix des métaux de base à court terme, mais
les données fondamentales à long terme nous semblent toujours solides. Bien que les
prix de l'or et de l'argent aient été plus élevés au premier trimestre, ils ont beaucoup
fluctué en fonction des prévisions sur une éventuelle DQ3 par la Réserve fédérale. Au
moment où le marché pensait qu'une telle politique n'était plus envisagée, les prix de l'or
se sont repliés fortement pour ensuite rebondir lorsque le marché a encore changé
d'idée à la fin du mois de mars. Une DQ3 pour aider le marché de l'habitation nous
semble hautement probable et, par conséquent, de nouvelles appréciations des prix des
métaux précieux sont attendues plus tard en 2012. Comme nous l'avions mentionné au
trimestre précédent, nous arrivons peut-être à la fin de la séquence haussière de l'or,
mais tout n'est pas encore joué.
Au chapitre des monnaies, au début de 2012, nous pensions que le dollar canadien
pouvait retrouver la parité cette année et que d'un point de vue économique le dollar
américain avait de meilleures chances de devancer l'euro. Jamais cependant nous
n'aurions pensé que le huard repasserait aussi vite au-dessus de la parité, ce qu'il a fait
au début de février, et le sauvetage de la Grèce a aidé l'euro à devancer le dollar
américain au premier trimestre. Nos perspectives pour ces monnaies restent les mêmes,
c'est-à-dire que le huard devrait osciller autour de la parité, mais il pourrait aussi profiter
d'un coup de pouce supplémentaire si le ralentissement économique en Chine n'est pas
aussi prononcé que le prédisent les plus pessimistes. Une reprise économique
beaucoup plus forte que prévu aux États-Unis pourrait faire mentir nos prévisions, mais
à ce stade-ci nous tablons toujours au mieux sur une reprise lente. Pour ce qui est de
l'euro, nous admettons d'emblée que le sauvetage de la Grèce a offert un peu de
soutien à la monnaie; toutefois, nous rappelons aux investisseurs que d'autres pays
européens sont en difficulté et que la croissance économique dans la zone euro est loin
d'être acquise. Cependant, si une DQ3 se matérialise comme nous le prévoyons, les
pressions sur l'euro pourraient être atténuées, mais le dollar américain devrait quand
même enregistrer une performance relative supérieure..
Marchés des titres d’emprunt
Le premier trimestre de 2012 a clairement été marqué par un optimisme prudent. Sur les
marchés à revenu fixe, les mesures prises par les dirigeants et par la Banque centrale
européenne (BCE) pour endiguer la crise de la dette en Europe, de même que la
restructuration réussie de la dette du gouvernement grec, ont changé radicalement la
perception. De plus, les données économiques aux États-Unis ont continué de
s'améliorer, ce qui a ravivé l'optimisme.
La principale mesure prise par la BCE au dernier trimestre aura été l'opération de
refinancement à long terme à trois ans. Cette opération permet aux banques
européennes d'emprunter de l'argent auprès de la BCE à un taux d'intérêt de 1 % sur
une période de trois ans, emprunts qui peuvent être garantis par la dette souveraine
européenne. Or, deux principaux effets ont été constatés. Premièrement, cela a renfloué
les institutions financières européennes grâce à un accès bon marché et facile à du
financement. Deuxièmement, cela a contribué au succès des adjudications pour
refinancer la dette et permis d'abaisser les coûts d'emprunt pour les pays européens
réputés « en crise ». Pour l'Italie et l'Espagne qui devaient emprunter massivement au
premier trimestre de cette année, cette mesure a été particulièrement bénéfique.
De plus, les pays européens ont augmenté la taille de leurs programmes d'aide
financière d'urgence. La capacité d'emprunt du Fonds européen de stabilité financière
(FESF) a été portée à 440 milliards d'euros, qui s'ajoutent à la capacité d'emprunt de
60 milliards d'euros du Mécanisme européen de stabilité financière (MESF). De plus, un
Joey Mack, CFA
Directeur, Titres à revenu fixe
LE POINT SUR LES MARCHÉS
6
programme de financement d'urgence permanent, le Mécanisme européen de stabilité
(MES), devrait être lancé au troisième trimestre de 2012 et porter la capacité d'emprunt
totale à 940 milliards d'euros, à condition que les États membres qui fournissent 90 %
des engagements financiers puissent ratifier le programme.
Finalement, l'Union européenne, le Fonds monétaire international et la BCE ont tous
donné leur accord à un deuxième plan de sauvetage pour la Grèce en février afin
d'éviter une défaillance complète et un retrait du pays de la zone euro. L'aide de
130 milliards d'euros a été consentie sur l'engagement du gouvernement grec d'adopter
de nouvelles mesures d'austérité et de procéder à la plus vaste restructuration de dette
à ce jour. Qualifiée d'échange « volontaire » d'obligations, l'entente prévoit la radiation
de 53,5 % du capital, des taux d'intérêt plus bas et un étalement des échéances de 11 à
30 ans. À la suite de la restructuration, la dette grecque est passée de 350 milliards
d'euros à environ 240 milliards, ou 117 % du PIB, un niveau qui espérons-le sera plus
gérable. Toutefois, l'entente a entraîné le déclenchement des contrats de swaps sur
défaillance, le gouvernement grec ayant choisi d'appliquer les clauses d'action collective
pour forcer un plus grand nombre de créanciers à participer à l'échange. Les paiements
liés aux swaps sur défaillance totaliseront 2,5 milliards $ US, un chiffre auquel les
marchés ont réagi par un haussement d'épaule.
Pendant que la crise de la dette européenne faisait régulièrem ent la une, l'économie
américaine continuait de montrer des signes de reprise. Ainsi, comme on l’a déjà
mentionné, trois rapports consécutifs ont confirmé la création de plus de
200 000 emplois, ce qui a fait baisser le taux de chômage de 8,5 % à 8,3 %. De plus, les
ventes au détail ont continué d'augmenter venant étayer les sondages positifs sur la
confiance des consommateurs, et par ailleurs les perspectives des entreprises
s'améliorent, le secteur de l'habitation poursuit sa lente remontée et l'inflation reste
contenue.
Taux des obligations
gouvernementales à 10 ans
7,50%
7,00%
Italie
6,50%
Espagne
6,00%
5,50%
5,00%
4,50%
4,00%
Source : Bloomberg
Au Canada cependant, les données économiques n'ont pas été aussi robustes. La
croissance de l'emploi s'est essoufflée et les ventes au détail ont ralenti. Les rapports
notent un ralentissement par rapport au rythme rapide de l'an dernier, en particulier par
rapport au reste du monde développé. Le marché canadien de l'habitation demeure
vigoureux, tandis que l'inflation continue d'augmenter lentement. Enfin, les budgets
fédéral et provinciaux déposés durant le trimestre étaient tous orientés vers l’élimination
des déficits au cours des prochaines années, ce qui confirme la vision générale de
prudence budgétaire
Courbe des taux des obligations
du gouvernement du Canada
3,00%
2,50%
2,00%
1,50%
31 déc. 11
1,00%
30 mars 12
Dans ce contexte, les taux des obligations gouvernementales ont augmenté de façon
marquée au dernier trimestre. La hausse des taux des obligations du gouvernement du
Canada a varié pour les différentes échéances entre 0,13 % à 0,34 % et entre 0,06 % et
0,44 % pour les obligations du Trésor américain. Les écarts de taux (différentiel de taux
par rapport aux obligations gouvernementales) se sont rétrécis avec le raffermissement
des autres marchés des actifs à risque, ce qui a permis aux obligations de sociétés, en
particulier les titres spéculatifs, d'enregistrer une performance positive alors que les
obligations gouvernementales enregistraient des pertes. La même chose s'est produite
aux États-Unis, malgré les nouvelles émissions records sur le marché des obligations de
sociétés.
La performance du marché obligataire durant le trimestre a été conforme à nos attentes.
L'indice de référence du marché des titres à revenu fixe canadien, l'indice obligataire
universel DEX, a inscrit un rendement négatif de -0,21 %, les obligations
gouvernementales, qui représentent environ 70 % de l'indice, reculant de 0,80 % et les
obligations de sociétés gagnant 1,42 %. Pendant ce temps, l'indice des obligations à
rendement élevé DEX avançait de 5,02 %, surpassant non seulement le rendement des
autres secteurs à revenu fixe, mais aussi les actions canadiennes mesurées par l'indice
0,50%
0,00%
0
5
10
15
20
25
30
Durée (années)
Source : Bloomberg
LE POINT SUR LES MARCHÉS
7
composé S&P/TSX. Finalement, les obligations à long terme ont subi des pertes plus
importantes que les obligations à court terme en raison de leur plus grande sensibilité
aux variations dans les taux d'intérêt.
Rendements
T1-12
Indice
Monnaie
Rendement
Indice obligataire universel DEX
CAD
-0,32 %
Indice universel des obligations canadiennes
DEX
CAD
-0,80 %
Indice universel des obligations de sociétés DEX
CAD
1,42 %
Indice des obligations à rendement réel DEX
CAD
-1,12 %
Indice des obligations à rendement élevé DEX
CAD
5,02 %
Courbe des taux d’obligation
du gouvernement canadien
3,5%
3,0%
2,5%
2,0%
1,5%
Actuel
Prévision 2T/12
Prévision 3T/12
Prévision T11/13
1,0%
Indice des obligations à court terme DEX
CAD
0,03 %
Indice des obligations à moyen terme DEX
CAD
0,04 %
Indice des obligations à long terme DEX
CAD
-0,84 %
0,5%
0,0%
0
5
10
15
20
25
30
Durée (années)
Source : Bloomberg
Fonds d'obligations Barclay
USD
0,30 %
Indice iBoss $ Liquid Investment Grade
USD
3,15 %
Indice iBoxx $ Liquid High Yield
USD
4,52 %
Indice JP Morgan des obligations de marchés
émergents
USD
4,41 %
À plus long terme, il est intéressant de noter que les contrats à terme sur les taux
d'intérêt à court terme ont changé du tout au tout depuis le début de l'année. Alors que
le marché escomptait au moins une réduction de taux par la Banque du Canada en
2012, cette éventualité a été complètement écartée et le marché escompte maintenant
au moins une augmentation des taux par la Banque du Canada en 2013. De plus,
malgré l'engagement répété de la Réserve fédérale à maintenir des taux bas jusqu'en
2014, les marchés à terme escomptent maintenant avec une forte probabilité une
hausse avant la fin de 2013, et au moins deux autres hausses de 0,25 % avant la fin de
2014.
Nous estimons que cette prévision comporte des risques significatifs, en particulier si
l'on tient compte de la situation actuelle en Europe : la ratification du MSE par les
différents parlements européens n'est pas acquise, les taux à deux chiffres des
obligations du gouvernement portugais laissent entrevoir une forte probabilité de
défaillance et les règlements des swaps sur défaillance grecs pourraient avoir encore
des conséquences. Les perspectives de croissance pour l'Europe dans son ensemble
sont au mieux faibles, en particulier compte tenu des mesures d'austérité appliquées. De
plus, la Chine montre des signes d'essoufflement, ce qui aura des répercussions sur
l'Asie et le reste du globe, y compris sur la reprise émergente aux ÉtatsUnis. Finalement, même si les marchés ont réagi positivement aux données
économiques et à d'éventuels nouveaux assouplissements par la Réserve fédérale, une
telle mesure serait finalement la preuve que l'économie peine encore à se redresser.
Ces facteurs sont tous pris en compte dans les prévisions consensuelles des taux
d'intérêt. Les économistes en général continuent de prévoir une croissance mondiale
LE POINT SUR LES MARCHÉS
8
positive, mais inférieure à la moyenne, ce qui devrait encore freiner la course aux
valeurs refuges qui a dominé les marchés des obligations gouvernementales depuis le
deuxième trimestre de l'an dernier. En conséquence, les taux obligataires devraient
augmenter au cours des 12 prochains mois, mais la hausse prévue est modeste et les
taux des obligations à 10 ans devraient se maintenir sous les 3 % au Canada et aux
États-Unis.
Pour les marchés des obligations de sociétés, l'amélioration de l'économie et de la
perception des marchés, combinée à la soif de rendement des investisseurs dans des
titres à revenu fixe, a réduit les écarts de taux des obligations de première qualité et des
obligations à rendement élevé pour les ramener à leurs moyennes à long terme. Même
si cela signifie que les deux secteurs ne sont plus aussi bon marché, le différentiel de
taux va continuer de soutenir leur performance supérieure par rapport à celle des
obligations gouvernementales au cours des prochains mois. De plus, nous estimons que
les écarts de taux vont continuer de se resserrer, puisque l'amélioration de l'économie et
la bonne santé financière des sociétés laissent entrevoir une baisse du niveau de
défaillance moyen au cours des prochains mois.
Stratégie de portefeuille
Rendement relatif
Retirez-vous des marchés boursiers mondiaux et faites une place aux actions
premier trimestre, les principaux indices affichant des gains de plus de 10 %. La hausse
de loin la plus impressionnante a été celle de l'indice NASDAQ fortement pondéré en
titres de technologie, qui a gagné plus de 18 % en $ US. D'ailleurs toutes les actions
américaines, sans égard pour leur taille (capitalisation boursière), se sont appréciées de
plus de 10 % pour enregistrer leur meilleure performance pour un premier trimestre
depuis 1998. Malgré un résultat positif pour le trimestre (+3,7 %), les actions
canadiennes (indice S&P/TSX) sont restées à la traîne des titres américains,
poursuivant sur le même thème qu'en 2011. La performance inférieure du Canada
s’explique principalement par l'incertitude qui plane sur les produits de base en raison de
la performance économique plus faible de la Chine. Les gains du TSX demeurent
tributaires de l'évolution de l'économie mondiale, et les investisseurs canadiens sur les
marchés boursiers se ressentent des hésitations de l'Europe et de la Chine.
Perspectives des marchés
Sur le plan sectoriel, le principal facteur de différenciation de la performance au premier
trimestre a été la domination marquée des titres cycliques par rapport aux titres
défensifs. Vu les résultats extrêmement décevants des actions cycliques en 2011, il
fallait s'attendre à un certain rattrapage cette année. Avec le recul, notre optimisme à
l'égard des actions à la fin de 2011 était justifié, mais peut-être trop prudent. Autant nous
avons été surpris par la remontée remarquable du premier trimestre et la vitesse à
laquelle elle s'est produite, autant il est maintenant plus facile de trouver des secteurs
surévalués que des secteurs sous-évalués. Après la poussée du premier trimestre, les
bonnes occasions de placement sont moins évidentes qu'elles ne l'étaient il y a trois
mois. Dans l'ensemble, on trouve encore les meilleures occasions dans les secteurs
sensibles à l'économie.
La perception des investisseurs est aussi devenue unilatéralement favorable aux
actions. Après cinq mois de reprise (depuis les creux d'octobre), le marché montre des
signes de surachat, ce qui pourrait donner lieu à une correction à court terme. La nature
de la reprise actuelle nous laisse croire que les investisseurs restent un peu sceptiques,
mais qu'ils sont prêts à participer, du moins pour l'instant. L'élément le plus positif est
Rendements prévus selon la durée
4,00%
2,00%
0,00%
3mois
-4,00%
-6,00%
-8,00%
-10,00%
-12,00%
6 mois
1an
Liquidités
2 ans
5 ans
10 ans
30 ans
Source : Bloomberg
Premier
trimestre
Rendement repère
Taille
S&P500 (grande)
12,6
S&P400 (moyenne)
S&P600 (petite)
Secteur
Énergie
Matériaux
Industrie


Technologie
Discrétionnaire
De base


21,5
16,0
5.5
Finance
Santé
Serv. publics
Télécom.
Canada
S&P/TSX


22,0
9,1
-1,6
2,1
TSX petite cap


13,5
12,0
3,9
11,2
11,3
4,4
6,0
LE POINT SUR LES MARCHÉS
sans doute que les banques centrales vont probablement maintenir leur politique
monétaire ultra-accommodante pendant encore un certain temps. Cela devrait offrir un
certain soutien si jamais la situation en Europe ou en Chine ou les effets de la montée
des prix de l'essence devaient commencer à peser sur les actions.
Nous pensons que les investisseurs doivent se méfier des risques de concentration qui
peuvent masquer la performance générale du marché. Inutile de rappeler aux
investisseurs canadiens l'influence que Nortel a eue sur l'indice TSX, aussi bien pendant
son ascension à la fin des années 1990 que pendant sa dégringolade au début des
années 2000. Prenons par exemple la situation actuelle sur le marché NASDAQ. Les
cinq principaux titres du NASDAQ (Apple, Microsoft, Google, Oracle et Intel)
représentent plus de 40 % de l'indice et ils ont tous enregistré de solides gains
récemment en tablant sur la poursuite de la reprise économique. Sans prétendre que
l'un de ces cinq titres soit confronté aux mêmes difficultés que Nortel à l'époque, ce que
nous voulons faire comprendre aux investisseurs, c'est qu'ils doivent jauger l'influence
d'une ou d'une poignée de sociétés. À la dernière ronde de déclaration des résultats, les
bénéfices des sociétés du S&P 500 ont augmenté de seulement 9 % et seulement 63 %
des sociétés ont battu les prévisions. Par comparaison, au cours des huit derniers
trimestres, la croissance du BPA a dépassé 10 % et au moins 70 % des sociétés ont
annoncé des résultats meilleurs qu'attendu. Cette année, deux facteurs menaceront la
croissance des bénéfices des sociétés du S&P 500 : la croissance plus faible du PIB et
une possible contraction des marges causée par l'augmentation des coûts de maind’œuvre à mesure que l'expansion se poursuit. Dans le cas des actions canadiennes, la
situation est la même, sauf que les bénéfices des entreprises canadiennes seront aussi
tributaires de la volatilité des prix des produits de base. Tout dépendra de la croissance
économique non seulement aux États-Unis, mais aussi en Chine et en Europe.
9
Ratio des anticipations haussières
de AAII
55
50
45
40
35
30
25
20
Source : Bloomberg
Indice VIX
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
Stratégie de répartition de l’actif
Dans le contexte actuel, nous sommes toujours plus enclins à investir nos liquidités dans
des actions plutôt que dans des obligations. Les taux des obligations de sociétés ne vont
probablement pas baisser davantage et nous anticipons que la remontée des obligations
va commencer à s'inverser plus tard en 2012. Comme l'économie américaine continue
de se redresser, nous pensons que les investisseurs seront mieux servis par les actions
que par les obligations. En Europe, la situation s'est au moins améliorée temporairement
grâce aux efforts de la Banque centrale européenne. Les mesures prises pour empêcher
une crise de liquidité par la mise en place de l'opération de refinancement à long terme
ont porté fruits, mais les problèmes de solvabilité sous-jacents de l'Europe sont loin
d'être réglés. En réalité, la crise qui a secoué l'Europe est toujours latente et elle pourrait
se réveiller dans les prochains mois ou les prochains trimestres.
Recommandations sectorielles
Nos perspectives contrastées pour l'économie mondiale donnent à penser que la
tendance observée précédemment (performance supérieure des titres cycliques ou à
bêta élevé par rapport aux titres défensifs) se poursuivra au cours des prochains mois.
Un fléchissement de l'économie mondiale pourrait provoquer une correction, mais nous
pensons que les banques centrales compenseraient par des injections de liquidités. En
ce moment nous avons une préférence pour les secteurs de la finance, de l'industrie et
de la technologie. L'accroissement coordonné de l'aide financière pour contrer la crise
de la dette européenne qui dure depuis maintenant deux ans, montre que les décideurs
européens vont faire ce qu'il faut pour soutenir les États de la zone euro, et nous
pensons que le sentiment de confiance va continuer de se renforcer en Europe. En
conséquence, nous estimons que les secteurs de la finance au Canada et aux ÉtatsUnis représentent pour les investisseurs la meilleure option pour profiter de l'atténuation
des tensions en Europe et de la reprise continue du marché. Nous jugeons également
important que les sociétés restituent des liquidités aux actionnaires, et nous sommes
0,00
Source : Bloomberg
LE POINT SUR LES MARCHÉS
1
0
encouragés par les majorations et rétablissements récents de dividendes au sein du
secteur.
Le secteur de l'industrie devrait continuer de progresser lentement mais de manière
constante, et les indicateurs avancés (indice ISM des directeurs d'achats) se
maintiennent à des niveaux qui permettent de penser que la croissance de la production
industrielle va se poursuivre au deuxième trimestre. L'Europe représente toujours un
risque important à court terme et un ralentissement de l'activité économique en Chine
est de plus en plus évoqué, ce qui aurait des répercussions négatives sur les entreprises
des secteurs de la construction, des mines et de l'industrie.
Le secteur de la technologie compte parmi les secteurs les plus profitables et pourtant
les actions se négocient à des ratios cours-bénéfice raisonnables. Le ratio C/B
prévisionnel est d'ailleurs proche d'un creux de 32 ans. La proportion de liquidités en
pourcentage des actifs dans ce secteur est deux fois plus élevée que dans le reste du
marché. C'est ce qui explique la décision récente d'Apple de verser un dividende pour la
première fois depuis 1995. À notre avis, ce secteur va continuer d'accumuler les
liquidités, d'annoncer des rachats d'actions et d'augmenter ses dividendes plus
rapidement que tout autre secteur.
Les opinions exprimées dans ce rapport sont celles de l'auteur et elles ne sauraient être attribuées à Richardson GMP Limitée ou à ses sociétés
affiliées. Les opinions, estimations et autres renseignements contenus dans ce rapport reflètent le point de vue de l’auteur à la date du rapport et sont
sujets à changement sans préavis. Nous ne garantissons pas l’exhaustivité ou l’exactitude de ces renseignements et nous demandons aux lecteurs
de ne pas prendre de décision sur la foi de ces renseignements. Avant de donner suite à une recommandation, les investisseurs doivent déterminer si
celle-ci convient à leur situation particulière et, au besoin, obtenir un avis professionnel. Le rendement passé n’est pas une indication des résultats
futurs.
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