Région Ile-de-France - 4
Ces éléments aident à appréhender un paysage ESS contrasté, avec une myriade de petites
structures, contribuant à la vitalité économique des territoires et au bien-être de ses habitants aux
côtés de très grosses entités, dont certaines à la pointe dans leur secteur d’activité.
À titre d’exemple, l’institut mutualiste Montsouris, avec sa chirurgie de pointe, est un des fleurons des
hôpitaux français (au 37e rang d’un des derniers classements des hôpitaux français).
Autre exemple, la jeune coopérative culturelle Petit Bain, dans le XIIIe à Paris, propose une multitude
d’activités, allant de la diffusion de concerts à l’animation ou la création artistique ou la restauration,
en passant par l’insertion.
L’ESS d’Ile-de-France dans les territoires
La densité des emplois dans l’ESS varie d’un territoire à l’autre. En 2015, notre observatoire régional
ESS en partenariat avec l’INSEE Ile-de-France, a croisé les chiffres de l’ESS avec la densité
démographique des territoires franciliens.
Il en ressort que l’ESS s’est beaucoup plus développée à Paris (681 emplois pour 10 000 habitants) :
une couverture certainement due au fait que la zone très dense de la capitale permet aux Parisiens de
s’investir dans un champ d’activités beaucoup plus diversifié, avec une prépondérance pour l’art et la
culture.
À l’opposé, les zones peu denses affichent un nombre d’emplois ESS trois fois moindre (185 emplois
pour 10 000 habitants). Si sa présence dans ces territoires est quantitativement moindre, l’ESS n’en
est pas moins primordiale, davantage alors axée sur l’action sociale et la santé. Elle remplit, dans ce
cas, des missions délaissées par la puissance publique et non prises en charge par les entreprises
marchandes qui ne voient pas là d’activité rentable.
Ce croisement de données illustre bien comment les entreprises de l’ESS maillent le territoire, vivifiant
les relations sociales, créant des emplois pérennes et non délocalisables.
L’observation par statuts
La ventilation par statuts fait apparaître une surreprésentation des coopératives, mais surtout des
mutuelles et des fondations en Île-de-France par rapport aux autres régions. L’effet de siège de la
région capitale en est le principal facteur d’explication.
Il n’en reste pas moins que l’ESS, en Ile-de-France comme ailleurs, est à 96 % constituée
d’associations.
En termes de dynamique d’emploi, notre observatoire régional a relevé la croissance de l’emploi dans
les fondations, liée à de nouvelles dispositions juridiques et fiscales ayant engendré l’essor de ces
structures.
L'emploi s'est maintenu dans les coopératives en raison d'un statut favorable à la pérennité de
l'entreprise qui repose sur des réserves impartageables renforçant les fonds propres et l'appartenance
de ses membres.
Les mutuelles de santé et d'assurance, très présentes dans l'ESS francilienne comme dans la sphère
privée hors ESS, ont été touchées par des mutations suite aux directives européennes de 2008.
Celles-ci ont imposé une plus forte mobilisation de ressources propres qui ont engendré des
mouvements de restructuration et de regroupements induisant une baisse du nombre
d'établissements. Toutefois, la part des mutuelles dans l'ESS est restée stable entre 2008 et 2013
(0.8%).
Le gel des dotations de l’État aux collectivités locales se répercutant sur les subventions allouées aux
associations sont malheureusement bien connues. Il en résulte que de nombreuses petites
associations mettent tout simplement la clé sous la porte... L'emploi associatif, qui avait résisté sur la
période 2008 à 2013, est atteint depuis 2014.
Par ailleurs, depuis une dizaine d'années, les commandes publiques prennent une part de plus en
plus importante dans les ressources des associations au détriment des subventions. Ce changement
de mode de financement a tendance à pénaliser les plus petites associations ou les plus récentes, qui
n’ont pas l’ingénierie suffisante pour répondre efficacement aux appels d’offre.
Les forces et faiblesses franciliennes
En Ile-de-France, les entreprises ESS forment 6,8 % du total, contre 8,7% au niveau national malgré
l’effet de siège propre à la région capitale souligné tout à l’heure.