LImpatient
Edito : Les médicaments 02
Petite histoire de Martine
L’oiseau bleu 03
Santé
Effets secondaires et ... 04
Questions d’un patient ... 06
Pourquoi on consomme trop ... 08
... Bon plan ? 10
Banque de médicaments et ... 12
Société
D’autres manières de ... 14
Une bonne grève pour ... 15
En pratique 16
Impatiemment
Ciné-club, Ateliers d’écriture, anniversaire
Chal’heureux, permanence RES...
Périodique trimestriel • n° 64 • janvier - février - mars • 2015 • Éditeur responsable : R-M Laurent 16, rue Gaston Grégoire 4020 Liège • 04 344 94 44
Bureau de dépot : NCS Liège X - P305004
Journal de l’association d’usagers de
la Maison Médicale La Passerelle
Les médicaments
ne sont pas
des bonbons
2�dito
Des découvertes importantes ont changé l’image de la médecine : les premiers
antibiotiques comme les sulfamides et la pénicilline ont soigné presque toutes
les infections à petites doses, les hormones comme l’insuline ont comblé les
insufsances graves dues au diabète, le calcium et la vitamine D ont vaincu
le rachitisme, la vitamine C, le scorbut. Les vaccins ont mis n à des maladies
infantiles mortelles ou lourdes de séquelles comme la variole ou la polio. Jusqu’en
1950, ces découvertes n’ont enrichi ni leurs inventeurs, ni leurs producteurs ni
leurs prescripteurs.
Mais ensuite l’industrie du médicament s’est développée de manière foudroyante
car elle pouvait générer d’énormes prots. Cela a changé la donne : l’industrie
xe le prix du médicament, négocie avec l’INAMI le prix du
remboursement. Elle a tendance à produire des médicaments pour
les « clients » qui peuvent payer : la recherche se penche sur des
médicaments comme le Viagra mais s’intéresse peu à la malaria
qui tue en masse dans les pays pauvres. Elle consacre une part plus
importante à la publicité qu’à la recherche. Le risque est donc de
pousser à la consommation pour vendre. C’est un risque réel pour la
santé et le budget de la sécurité sociale.
Nous abordons dans ce périodique la question de l’efcacité des médicaments
mais aussi de leurs effets secondaires pas toujours désirables, les raisons qui
nous poussent à les consommer de plus en plus, l’intérêt des génériques, la
banque de médicaments de la maison médicale qui est un remède contre le
gaspillage et l’utilité d’une bonne pharmacie familiale.
Pour sortir des sentiers battus, nous évoquons l’existence d’autres manières de
se soigner à travers le monde mais aussi dans nos villes et nos campagnes.
Ces méthodes « magiques » ou « religieuses » ou « naturelles » renvoient à
l’importance de la relation avec le soignant et à ce qui se joue dans cette
relation.
Nous devons privilégier une bonne hygiène de vie. La maison médicale attache
beaucoup d’importance à la prévention. Mieux vaut prévenir que guérir ! Mais
peut-on avoir une bonne hygiène de vie si on a peur de perdre son emploi,
si on devient de plus en plus en pauvre dans un monde sans solidarité ? C’est
pourquoi nous avons soutenu la grève nationale de décembre.
La santé dépend en partie des soins mais aussi de la relation qu’on établit avec
le soignant, des comportements de vie et de l’environnement politique, social et
physique. On peut aussi apprendre à développer ses ressources personnelles.
Dans cet ordre d’idée, Martine nous propose une histoire qui tente, non pas de
nous dissuader de prendre des médicaments qui peuvent être nécessaires voire
indispensables, mais de montrer qu’il existe, à côté, d’autres thérapeutiques qui
peuvent aussi apporter un soulagement et une guérison.
Le comité de rédaction : Martine Frères, Stéphanie Roland, Yves Gabriel et Rose-Marie.
LES MÉDICAMENTS
ne sont pas des bonbons
Nous devons privilégier
une bonne hygiène de vie.
La maison médicale attache
beaucoup d’importance à
la prévention. Mieux vaut
prévenir que guérir !
Il était une fois un oiseau d’une grande beauté. Son
pelage, d’un bleu profond, restait brillant quelle que
soit la saison. Son bec jaune vif lui donnait un air
joyeux. Son chant traversait le silence comme une
étoile lante, provoquant surprise et ravissement. Il
vivait dans une forêt luxuriante et indomptée.
Un jour il remarqua que ses ailes étaient couvertes
de petites taches. Tout d’abord il n’y prêta pas
attention. Mais elles grossirent, trouant son magnique
pelage bleu de zones grises et ternes. Il observa
également que son chant jusqu’alors parfait,
contenait une fausse note qu’il ne pouvait corriger.
Enn son soufe avait perdu sa profondeur, rendant
son jeu musical timide.
Inquiet de voir ce mal étrange s’installer en lui il se
cona à son voisin de branche. Ce dernier était depuis
toujours sujet à de multiples maux qui envahissaient sa
vie et son discours. Il lui suggéra de consulter le hibou,
un guérisseur réputé, qui, à maintes reprises, l’avait
soula de maladies diverses comme un eczéma
tenace ou des bronchites envahissantes. Il vivait sur
une île pas loin d’ici, percsur la plus grosse branche
d’un arbre géant, réputé pour avoir abrité dans des
temps anciens les druides les plus expérimentés. Il
avait, paraît-il, constitué une grande pharmacie et
prétendait pouvoir soigner presque tout à l’aide de
ses potions stockées dans sa caverne secrète.
L’oiseau bleu arriva dans l’île à la tombée de la nuit,
au moment le « hibou ouvre sa consultation. La
rencontre fut brève mais dense. Le hibou lui t bonne
impression. Il savait écouter et rassurer. Il lui donna
une potion, qui disait-il, devait dans quelques jours
avoir des effets visibles comme la disparition de ces
vilaines tâches grises. Conant, l’oiseau bleu retourna
chez lui et suivit scrupuleusement le traitement prescrit
par ce soignant réputé.
Malheureusement ce traitement et ceux qui suivirent
ne rent pas l’effet espéré. La maladie qui affectait
profondément l’oiseau bleu résistait à toute
intervention extérieure. Le hibou, d’abord irrité par cet
échec, s’obstina à proposer encore et encore d’autres
remèdes. Finalement il renonça et il l’envoya chez
un confrère spécialisé dans ce genre de maladie
résistante à sa médecine : le serpent royal. Celui-ci ne
connaît pas les plantes et leurs vertus. Il a développé
un savoir faire particulier qui lui permet de soulager,
parfois, des maux profonds, incompréhensibles et
pourtant très douloureux. Certes il écoute mais surtout il
apprend, aux malades, à créer des images intérieures
bienfaisantes et à respirer profondément.
Pendant plusieurs semaines le serpent lui apprit à
« visualiser » une couleur bleue, onctueuse comme de
la crème fraîche, brillante comme un diamant rare,
chaude comme une terre exposée à un soleil d’été
et humidiée par une eau de rivière vive, limpide et
fraîche. Lentement l’oiseau bleu devint expert dans ce
genre d’exercice. Il pouvait se concentrer rapidement
et produire mentalement une quantité appréciable de
cette magnique couleur bleue qu’il étalait, toujours
mentalement, sur son pelage meurtri. Le reste suivit.
Son chant retrouva sa force et sa vigueur et la fausse
note ne fut plus qu’un mauvais souvenir.
Mais ce qu’il apprit de cette expérience, au départ
très douloureuse, et qu’il garde comme un trésor
précieux, c’est que si pour certains maux il aurait
encore besoin du hibou et de ses potions, il a en lui
des forces, une pharmacie interne sur laquelle il peut
compter pour traverser les souffrances qu’il rencontrera
tout au long de sa vie.
Martine Frères, psychologue.
3
Les petites histoires...
L’oiseau bleu
Petite histoire de
Martine
4Santé
Qu’entend-on par
« effets secondaires »
et « effets indésirables » ?
Tout médicament possède des effets secondaires,
que ce médicament soit en vente libre ou sous
prescription médicale, appliqué localement ou
ingéré par la bouche. Les effets secondaires peuvent
être des effets secondaires recherchés ou des effets
secondaires indésirables.
On peut dénir les effets secondaires d’un médicament
comme tout effet apparaissant à côté de l’effet principal
recherché. Cet effet peut avoir une action positive ou
négative sur notre santé. Les effets recherchés des
médicaments sont donc des effets pour lesquels le
médicament peut être prescrit. Les effets indésirables,
quant à eux, sont tous les effets inattendus provoquant
des réactions néfastes sur notre organisme malgré le
respect de la posologie c’est-à-dire le respect de la
dose prescrite par le médecin ou inscrite sur la notice
des médicaments.
Un effet indésirable peut provoquer :
• un ou plusieurs troubles chez la personne traitée.
Ces troubles dépendent souvent du type de
médicament.
• une allergie aux différents composants du
médicaments.
• une ou plusieurs complications plus graves
pouvant nécessiter une prise en charge à l’hôpital
(visite chez un médecin spécialiste ou une
hospitalisation).
J’ai l’impression qu’un de mes
médicaments provoque, chez
moi, un ou plusieurs effets
indésirables.
Que dois-je faire ?
Il convient de prendre contact, dans un délai
raisonnable, avec votre médecin généraliste pour en
discuter. En effet, votre médecin généraliste agit, ne
l’oublions pas, dans l’intérêt de votre santé. Il pourra
vous conseiller au mieux dans votre situation de santé.
Il existe plusieurs stratégies possibles si l’effet
indésirable se conrme. La plus souvent conseillée
est de diminuer la dose du médicament administré
pour que l’organisme s’y habitue. Un arrêt total du
médicament est parfois envisagé suivant la gravité de
l’effet indésirable.
Comment mon médecin
choisit-il mon/mes
médicaments ?
Le médecin va d’abord vous interroger. C’estqu’on
appelle l’anamnèse en terme médical. Cette anamnèse
permet de savoir votre ressenti, votre vécu Avez-
vous mal ? », « Avez-vous de la èvre ? », …). Ensuite,
le médecin va vous examiner et faire ce qu’on appelle
l’examen clinique. Il écoute votre cœur, vos poumons,
prend la tension artérielle, la température, regarde
votre gorge, etc... L’examen clinique est inuencé par
l’anamnèse.
EFFETS
SECONDAIRES
ET BALANCE
BENEFICE-
RISQUE
5
Santé
Exemple :
un médicament courant : l’aspirine
Effet premier : L’aspirine est prise généralement
comme médicament contre la èvre et la douleur.
Effet secondaire recherché : l’aspirine a un effet sur
la coagulation du sang : elle empêche la formation
de caillots de sang. On la donne donc à petite
dose (100mg par jour) pour éviter les thromboses
(caillots) chez les personnes qui ont des problèmes
cardiaques et risquent un infarctus ou une thrombose
au cerveau.
Effets secondaires indésirables : à cause de son
action sur la coagulation du sang, elle provoque un
risque de saignement important lors d’un accident
grave quand elle est prise à la dose habituelle de
500mg plusieurs fois par jour. De plus, les allergies
et les douleurs d’estomac sont fréquentes.
Le paracétamol est préférable à l’aspirine pour
combattre èvre et douleur car il a moins d’effets
secondaires indésirables.
Les bactéries qui agressent notre corps et
provoquent des maladies doivent souvent
être combattues par des antibiotiques
prescrits par le médecin généraliste.
Ces antibiotiques peuvent provoquer des
« résistances » au niveau des bactéries.
La « résistance » apparaît notamment
lorsqu'on ne suit pas bien la posologie
(c'est-à-dire le nombre de médicaments à
prendre par jour et la durée du traitement).
Par exemple, mon médecin me prescrit un
antibiotique 3x/j pendant 7 jours, je le
prends comme il me l'a conseillé. Après
2 jours, je me sens beaucoup mieux, et
je stoppe les antibiotiques. C'est à ce
moment que les bactéries survivantes
développent des mécanismes de défense
contre l'antibiotique en question. Elles
deviennent « résistantes » et cet antibiotique
en particulier ne fonctionnera plus sur
ces super-bactèries ! Elles pourront donc
se ré-développer et provoquer d'autres
problèmes de santé difciles à soigner.
Donc,
N'abusez pas des antibiotiques :
ils n'agissent pas sur la grippe, le
rhume et doivent être réservés à
certaines infections
Si vous prenez des antibiotiques,
respectez la posologie et prenez votre
traitement jusqu'au bout.
Si vous tolérez mal le médicament,
parlez-en rapidement à votre médecin.
Sophie Ceyssens, médecin
Vous avez dit
« RESISTANCE »?!
Avec tous ces renseignements, le médecin évalue la
situation. Si un médicament est nécessaire, le médecin
va faire ce qu’on appelle la « Balance Bénéce-
Risque ». La « Balance Bénéce-Risque » permet au
médecin de poser le « pour » et le « contre » du
médicament.
Le bénéce est le but du médicament et les avantages
a prendre ce médicament en particulier. Le risque est
évalué en fonction de votre état de santé, vos maladies
déjà connues et vos autres médicaments ainsi qu’en
fonction des effets secondaires connus du nouveau
médicament.
Les bénéces sont opposés aux risques. Si le médecin
estime que les bénéces sont plus importants, il vous
prescrira le médicament. Si, à l’inverse, il estime que
les risques sont trop importants, il ne vous prescrira
pas le médicament mais trouvera, en fonction de votre
état de santé, une alternative. La « Balance Bénéces-
Risques » est donc faite pour s’adapter à chaque
patient. Chaque patient a donc le droit de s’exprimer
sur son état de santé et sur son ressenti par rapport
aux médicament qu’il prend. N’hésitez donc pas à en
parler avec votre médecin généraliste !
Sophie Ceyssens, médecin.
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