1 MOIS EN 10 IMAGES
Février 2016
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2. Accès de faiblesse (temporaire ?) de l’économie américaine
– L’économie américaine a été caractérisée, en 2015,
par une divergence marquée et rarement atteinte entre
l’activité dans le secteur manufacturier et celle dans
les services. L’industrie a passablement souffert de la
chute des prix du pétrole et de ses répercussions sur
l’investissement, ainsi que de la hausse du dollar qui
a pénalisé les entreprises exportatrices. Dans le même
temps, le secteur des services a continué d’être soutenu
par une consommation toujours bien orientée.
– Au mois de janvier, si l’activité a semblé se stabiliser dans
l’industrie, elle a soudain sensiblement ralenti dans les
services. Elle reste en expansion, mais à un rythme moins
soutenu qui suggère un ralentissement de l’économie en
général, puisque les services constituaient jusqu’alors le
principal (le seul ?) moteur de la croissance.
– Si ce repli n’a pas manqué d’inquiéter les investisseurs,
il n’est pas forcément annonciateur d’un décrochage à
venir de l’économie américaine. En effet, les facteurs
favorables à la consommation sont toujours en place
: taux de chômage bas et en baisse, prix de l’essence
au plus bas en sept ans, immobilier en hausse, taux de
crédit attractifs. Ces éléments devraient permettre à la
croissance de rester positive, a fortiori si le dollar et les
prix du pétrole se stabilisent et atténuent la pression
sur l’industrie. Toutefois, la condition sine qua non d’un
tel scénario est que les turbulences sur les marchés
financiers ne se traduisent pas par un durcissement
des conditions de financement de l’économie réelle,
au risque d’enrayer une croissance qui, si elle demeure
positive, n’en a pas moins été fragilisée ces derniers
mois.
3. Etats-Unis – Le spectre d’une crise financière ressurgit
– Si la croissance économique américaine a marqué le pas
ces derniers mois, elle demeure positive et s’appuie sur un
environnement toujours favorable à la demande domestique.
Mais alors, d’où viennent les craintes de récession qui ont
commencé à voir le jour ces dernières semaines ?
– Sans doute de la peur d’une répétition de la mécanique ayant
conduit à la récession de 2008/2009 : une crise initialement
financière mais qui finit par se transmettre à l’économie réelle
via un resserrement généralisé des conditions de crédit.
Plutôt que l’immobilier, l’origine du problème serait cette
fois l’endettement excessif des entreprises, en particulier
dans l’industrie et le secteur de l’énergie. La forte hausse
du dollar et la chute des prix du pétrole poussent en effet
les banques et les investisseurs à plus de prudence dans
leurs décisions de prêt, et pas seulement aux entreprises
des secteurs en première ligne. Avec pour conséquence un
ralentissement de l’investissement et potentiellement de
l’emploi qui pourrait finir par affecter l’activité réelle.
– Ce risque de transmission de tensions dans la sphère
financière à l’économie réelle n’est pas à négliger dans un
contexte d’économies très endettées et dépendantes du
crédit. A cet égard, le resserrement des conditions de crédit
aux entreprises constitue un signal plutôt préoccupant.
Pour l’instant, ce resserrement n’affecte pas les ménages
et l’emploi, permettant à la consommation de continuer à
progresser. Le pire n’est donc pas certain mais le risque
d’une transmission des tensions financières vers l’économie
réelle est une épée de Damoclès à ne pas négliger…
Etats-Unis - Indice ISM composite d’activité et
variation annuelle du PIB
Conditions de prêt et d’investissement (variation annuelle)