I/ INTRODUCTION
Toutes les cellules sont entourées d’une membrane séparant l’intérieur du milieu
environnant. Divers constituants de ces membranes permettent un passage sélectif de diverses
molécules nutritives, permettent la reconnaissance, l’adhésion ou l’interaction avec d’autres
cellules ou avec des surfaces abiotiques. Ces membranes sont aussi le lieu où vont être perçus
en premier les variations physico-chimiques de l’environnement qui seront ensuite transmises
à l’intérieur de la cellule pour l’adaptation à ces nouvelles conditions. Chez les bactéries à
Gram négatif, la cellule est entourée d’une enveloppe constituée de deux membranes, une
membrane cellulaire et une membrane externe, séparées par un compartiment aqueux
dénommé périplasme (Figure 1). Alors que la membrane cellulaire est une membrane
classique comprenant des phospholipides et des protéines, la membrane externe possède en
plus du LPS (lipopolysaccharide) constituant la couche externe de cette membrane. Celle-ci
est plus rigide et moins perméable non seulement aux molécules hydrophiles de par sa partie
lipidique mais également aux molécules hydrophobes de par sa partie glucidique exposée vers
le milieu extérieur. Ainsi, chez ces bactéries, cette deuxième membrane assure une protection
supplémentaire à la cellule. Le périplasme contient, outre de nombreuses protéines, le
peptidoglycane permettant à la bactérie de résister aux différences de pression entre l’intérieur
de la bactérie et le milieu extérieur. Des protéines structurent et assurent la cohésion de cette
enveloppe. La transmission d’un signal va être compliquée par la présence de cette enveloppe
complexe. On peut donc imaginer que le signal soit transmis jusqu’au cytoplasme de la
bactérie par l’intermédiaire d’un relais de plusieurs molécules localisées a différents niveaux
de cette enveloppe. C’est dans le périplasme de cette enveloppe que sont localisés les
glucanes périplasmiques osmorégulés (OPG). Ce sont des oligosaccharides de taille
intermédiaire, solubles, linéaires ou cycliques selon l’espèce considérée mais dont le squelette
est uniquement constitué de molécules de glucose. Notre but est la compréhension du
mécanisme de biosynthèse de ces glucanes, de leurs fonctions au sein de l’enveloppe et de la
bactérie.
A/ La découverte des OPG chez Escherichia coli
Les OPG furent mis en évidence chez E. coli dans l’équipe d’E. P. Kennedy lors
d’études sur le renouvellement des phospholipides. A la suite d’un marquage par du glycérol
tritié, le tritium se retrouvait sur une molécule soluble. L’analyse de cette molécule montra
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HDR de Jean-Marie Lacroix, Lille 1, 2006
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