Escherichia coli Pr Jean-Philippe Lavigne – DFGMS2 ‘Infectieux’ Définition Protéobactéries, Famille des entérobactéries Groupe hétérogène: Pathogènes (Shigella, Yersinia pestis) Commensaux (Escherichia coli, Proteus mirabilis, Klebsiellasp.) Saprophytes (Serratiasp., Enterobactersp.) Caractéristiques des entérobactéries: Bacilles à Gram négatif Mobiles avec ciliature péritriche poussant sur milieux de culture ordinaires aérobies - anaérobies facultatifs fermentant le glucose avec ou sans production de gaz réduisant les nitrates en nitrites oxydase négatif http://science.howstuffworks.com/environmental/life/cellular-microscopic/cell1.htm Historique Escherichia coli Pathogène le plus fréquent en communautaire et hospitalier (nosocomial) car ubiquitaire et virulent 1879: TheodorEscherich (1857-1911) découvre un bacille qu’il dénomma Bacterium coli commune dans des selles de nourrissons 1904 : Isolement de cette même bactérie dans un cas d’infection urinaire 1919 : Castellani et Chalmers donne le nom d’Escherichia coli à cette bactérie Habitat - Réservoir Bactérie commensale du tube digestif E. coli est l’espèce la plus importante des anaérobies facultatifs de l’intestin : o o 108 par gramme de fèces (flore totale : 1011 à 1012 bactéries par gramme) <1% de la flore totale du côlon, 99% représentés par les anaérobies stricts La présence d’ E. coli dans l’eau = témoin d’une contamination fécale qui la rend impropre à la consommation (recherche des coliformes) Pathogène indiscutable pour l’homme et l’animal Notion de pathogénicité Bactérie commensale Flore digestive Bactérie pathogène Produits bactériens Infection opportuniste Surinfection Pas d’infection Infection spécifique Défense de l’hôte normale Immunodépression Notion de pathogénicité: Eléments génétiques mobiles Acquisition d’Ilôts de pathogénicité Schmidt et al, Clin MicrobiolRev, 2004; Kaper JB et al, Nat RevMicrobiol, 2004 Aspect clinique des infections à E. coli Caractères généraux d’E. coli: Infections spécifiques Intestinales Epidémiologie spécifique rares en France Pb majeur: EHEC 4 groupes principaux: EPEC: entéropathogène ETEC: entérotoxinogène EIEC: entéroinvasif EHEC: entérohémorragique Extra-Intestinales Infections urinaires Fréquence majeure 80% Coût Pb des récidives Méningites Capsule K1 Néo Nat Bactériémies Gravité clinique 20% sepsis 45% des bactériémies à BGN Physiopathologie: Infections intestinales Classes Adhésion Toxine EPEC Adhésion étroite et destruction des microvillosités des entérocytes de l’intestin grêle (Attachement/effacement) intimine EntérotoxineShiga-like ETEC Adhésion aux entérocytes de l’intestin grêle Entérotoxine thermolabile Entérotoxine thermostable EIEC Invasion et multiplication dans les entérocytes du côlon Entérotoxine Shiga-like EHEC Adhésion étroite et destruction des microvillosités des entérocytes du côlon VérotoxineShigatoxine http://fr.wikipedia.org/wiki/Escherichia_coli Clinique: Infections intestinales 4 groupes de souches d’E. coli responsables de diarrhées o EPEC responsables de gastro-entérites infantiles o ETEC responsables de diarrhées liquidiennes cholériformes (diarrhées du voyageur ou turista) o EIEC : syndromes dysentériformes (diarrhées mucopurulentes et sanglantes) o EHEC: syndrome entéro-hémorragique Responsable chez les enfants (1 mois à 3 ans) du syndrome hémolytique et urémique (SHU) Infections extra-intestinales Infections urinaires Bactériémies, choc septique Suppurations diverses: cholécystites, péritonites, salpingites, suppurations post-opératoires Méningites néonatales: due au sérotype K1 (Ag capsulaire = Ag polysaccharidique proche de l’Ag capsulaire du méningocoque de type B) Quelques chiffres sur les infections urinaires à E. coli Très fréquent 1ère cause d’infections >2 millions de consultations >3,5 millions de prescriptions coût 23 millions d’euros Escherichia coli bactérie n°1 dans les infections urinaires 80-90% des infections urinaires communautaires 50% des infections urinaires nosocomiales Problème Augmentation des souches résistantes Physiopathologie: Infections urinaires http://gardenofeaden.blogspot.fr/2011/06/what-is-ecoli.html Pouvoir pathogène des UPEC Attributs de virulence nécessaires aux souches responsables de cystites sont différents de ceux nécessaires aux souches responsables de pyélonéphrites Adhésion - Colonisation Fimbriae type I Fimbriae P Fimbriae S Défense de l’hôte Système de capture du fer Entérobactine Yersiniabactine Aérobactine Salmochéline Sit système Johnson JR et al, Clin MicrobiolRev 1991 Toxines: α-hémolysine, Cnf-1, CDT Capsule Souches d’E. coli: -tropisme vésical -tropisme rénal Diagnostic biologique Prélèvements bactériologiques à réaliser dans les conditions d’aseptie et avant tout traitement ATB: Selles (coprocultures) Urines Sang : hémocultures LCR Pus, Plaies, Liquides internes Etude bactériologique Examen direct au Microscope optique o o o Bacille à Gram négatif 2 à 4 microns de long sur 0,4 à 0,6 microns de large Germe pyogène = Polynucléaires neutrophiles http://faculty.ccbcmd.edu/courses/bio141/lecguide/unit2/control/gnrod.html Etude bactériologique Caractères biochimiques Aérobie anaérobie facultatif Mobile Glucose fermenté + Lactose + (différence avec de nombreuses autres entérobactéries) dans la majorité des cas indole (+), citrate (-), mannitol (+) Sauf E. coli O157:H7 http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Api20e.jpg Etude bactériologique Culture bactérienne o Pousse sur milieux non sélectifs ou sélectifs 24h à 37°C o Colonies rondes, translucides, parfois hémolytiques o géloses semi-sélectives: Drigalski (colonies jaunes), Mc Conkey (colonies rose-rouge) et β-hémolyse sur milieu au sang o peut survivre 3 mois à température ordinaire tué à 56°C pendant 1h o o www.microbes-edu.org/etudiant/staph.html Etude bactériologique Biologie moléculaire o Recherche des gènes codant pour les toxines (stx, eae, ehxA, cnf, eagg, katP,…) Agglutination pour sérotypage Recherche d’E. coli K1 o Sérotypage par le sérum agglutinant, par Immunoconcentration ou par immunocapture par billes = EHEC O157:H7 o Sérotypes de gastroentérites infantiles EPEC (à l’aide de sérums agglutinants nonavalents, trivalents, monovalents) o Agglutination de particules de latex (RPLA) ou par immunochromatographie: recherche de vérotoxines (Toxines VT1, VT2) o http://www.biolifeit.com/biolife et http://www.cdc.gov/meningitis/lab-manual/chpt06-culture-id.html Etude bactériologique Antibiogramme o o o Détermination de la sensibilité aux antibiotiques Les souches sauvages sont sensibles à toutes les bêta-lactamines, aux aminosides, aux fluoroquinolones Les E. coli multirésistants (BMR) concernent près de 10% des souches Péni A Carboxy Uréido Péni Péni Péni + IBL Uréido + IBL C2G C3G E. coli S S S S S S S BMR R R R R/L S/L R R Carbapé Aminosi nèmes des FQ Cotrimo Furanes Fosfomy xazole cine E. coli S S S S S S BMR S S/R R R S S IBL: Inhibiteur de β-lactamases; C2G/C3G: céphalosporines de 2/3 génération; FQ: fluoroquinolones Hygiène E. coli étant excrétés en quantité abondante dans les matières fécales, leur présence dans l'eau ou les aliments est le témoin d'une contamination fécale = Péril fécal Traitement préventif = Mesures d'hygiène générale notamment alimentaire et aux mesures d'hygiène individuelle