Riposte-catholique
La réinformation catholique au quotidien
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Lambert qui n’est pas en fin de vie. Cela exigerait des développements techniques : c’est une
question de formulation précise de la loi.
Donc, oui, je remets en cause l’interprétation qu’en fait Kariger… mais aussi Leonetti, parce
qu’elle ne correspond pas à l’interprétation stricte de sa loi.
Je pense en effet que cette interprétation est celle voulue par Leonetti depuis le début. C’est si
vrai que lorsqu’on lit les travaux préparatoires, ce que j’avais fait avant le vote de la loi, on
perçoit bien qu’elle cherche à légaliser (c’était juste après l’affaire Vincent Humbert) l’arrêt de
nourriture pour offrir une porte de sortie euthanasique discrète aux personnes non pas « en fin
de vie », mais gravement handicapées, conscientes ou non. Ces travaux parlementaires
excluaient l’arrêt de l’hydratation, considéré comme trop cruel. Celui-ci a été préconisé (dans
la suite de l’affaire Hervé Pierra) par Leonetti en 2008 dans un rapport d’évaluation de sa
propre loi qui est invoqué par Kariger et par les avocats pour la mort de Vincent Lambert. Mais
le rapport n’est pas la loi.
Cela dit, dès avant le vote en 2005, j’ai écrit dans Présent que la loi Leonetti était déjà une loi
d’euthanasie, et je le pense encore. C’était aussi l’avis d’Yves Daoudal. Nous nous sommes
trouvés bien seuls, car la plupart des commentateurs saluaient le caractère respectueux de la
vie de cette loi qui est la seule de la Ve République à avoir été adoptée à l’unanimité. Mais, de
mémoire, il y a eu assez rapidement quelques discrètes analyses en ce sens de la part de
l’Eglise de France.
Beaucoup plus spectaculaire : en 2007, Mgr Vingt-Trois et le grand rabbin David Messas
publiaient un texte fort apportant ce même éclairage inquiet.
Q. – Comment définiriez-vous un acharnement thérapeutique ? Dans quel cas diriez-vous
qu’il n’y aurait pas d’acharnement thérapeutique ? Même en respectant la dignité
humaine de sa conception à sa mort naturelle, beaucoup de cas relèvent aujourd’hui de
l’avancée de la médecine et de l’assistance médicale qui n’existait pas il y a 50 ans… On
tend à présenter ceux qui luttent sur le devant de la scène contre l’euthanasie comme «
idéologues » de l’acharnement thérapeutique. Ne faut-il pas communiquer là-dessus ?
R. – L’acharnement thérapeutique consiste, il me semble, à imposer des traitements ou des
recherches qui font plus de mal que de bien : qui font inutilement souffrir alors que la mort est
inéluctable.
Etre contre l’euthanasie, ce n’est pas prôner l’acharnement, c’est demander que le médecin
ne prenne pas une décision qui a pour objectif de provoquer ou de hâter la mort. En revanche il
peut donner un médicament pour soulager une forte souffrance, quitte à risquer de hâter la
mort. Rien d’idéologique là-dedans. Et oui, il faut communiquer là-dessus.
Q. – Ne croyez-vous pas que ce jugement va augmenter la détermination de ceux qui
prônent l’euthanasie ?
R. Oui, ceux qui prônent l’euthanasie font feu de tout bois. Et cela les rend furieux qu’une
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