Spécial HIT 2012
Systèmes d’information en santé
74
N° 545 - Mars - Avril 2012
accessibilité et une augmentation du
turnover des patients.
Deux grands axes se profilent en matière
de retour sur investissement (ROI).
Le premier axe de ROI concerne les
dépenses mesurables:
• réduction des duplications de prescrip-
tions médicales,
• réduction/optimisation des durées de
séjour,
• réduction des effets indésirables des
médicaments,
• réduction des coûts liés au traitement
des documents papier (transcriptions,
numérisation, archivage, manuten-
tions…).
Le second axe de ROI concerne des
dépenses moins visibles mais présente
des bénéfices qualitatifs:
• réduction des erreurs et des pertes
potentielles, notamment des frais d’as-
surance en responsabilité, par exemple,
• augmentation de la satisfaction
soignante et du présentéisme,
• augmentation de la satisfaction du
personnel médical et meilleur suivi des
patients,
• augmentation de la satisfaction des
patients et de leurs familles.
>> Niveau 7: il comporte un dossier
clinique médical complet totalement
dématérialisé, un niveau de partage inté-
gral assurant le continuum des soins et
services.
Les informations cliniques sont échangées
via les transactions normalisées de type
IHE (International Health Exchange).
L’établissement n’a plus recours au papier
pour prodiguer et gérer les soins aux
patients. L’interopérabilité des flux d’infor-
mation entre unités de soins, urgences et
hôpitaux de jour contribue à la constitu-
tion progressive d’un véritable dossier
patient informatisé, et à un soutien du
processus de soins.
Programme Hôpital numérique
À l’échelon français, l’heure est au
programme Hôpital numérique. L’objectif
est de décliner un programme le plus
pratique et cohérent possible agissant
sur plusieurs leviers, notamment la
détermination de priorités à partir de trois
prérequis:
• la maîtrise de «l’identité mouvement»
(gestion administrative du patient),
• la fiabilité/disponibilité de l’information,
• la maîtrise continue de la confidentialité.
Ces trois prérequis forment un socle. Ce
dernier sera a priori incontournable pour
l’obtention de financements dans le cadre
du programme Hôpital numérique.
Cinq domaines prioritaires et fonctionnels
sont identifiés à partir de ce socle:
• les résultats d’imagerie, de biologie et
d’anatomopathologie,
• le dossier patient informatisé et inter-
opérable,
• la prescription électronique alimentant
le plan de soins,
• la programmation des ressources et
l’agenda patient,
• le pilotage médico-économique.
Le programme Hôpital numérique
concerne l’ensemble des établissements
publics, privés et ESPIC, quel que soit leur
champ d’activité (MCO, services de soins
de suite et de réadaptation, psychiatrie,
hospitalisation à domicile). Des indica-
teurs ont été conçus afin de mesurer de
façon équilibrée chaque prérequis et
domaine fonctionnel. Ces indicateurs sont
de deux types: les indicateurs d’usage
correspondent à l’utilisation du système
d’information dans les domaines fonction-
nels ou prérequis; les indicateurs d’orga-
nisation se rapportent à l’allocation de
moyens humains ou financiers 1.
Une combinaisonEMRAM/
programme Hôpital numérique?
Notre propos consiste à tenter une combi-
naison de l’expérience EMRAM et de la
démarche structurante du programme
Hôpital numérique, et de représenter cette
combinaison par un schéma progressif,
clarifiant certaines priorités (cf. schéma 2
- Synthèse de la répartition des coeffi-
cients de classification).
Cette combinaison s’appuie sur le socle
Hôpital numérique comme base de struc-
turation du modèle. Il intègre les cinq
«blocs» rattachés aux cinq domaines,
présentés dans le schéma de synthèse.
Une gradation est réalisée suivant les
préconisations de la classification
EMRAM, notamment au niveau du
circuit du médicament.
Cette combinaison permet d’envisager
la mise sous coefficient des secteurs
d’informatisation de la structure de
santé concernée, de façon à mesurer la
maturité et/ou l’avancement de son
système d’information. À partir de 80 %
de couverture de lits, on peut estimer le
niveau atteint.
Les coefficients de chaque secteur,
fondés sur l’expérience, sont susceptibles
d’être affinés. Au total, on peut obtenir
un score sur 100 et s’en servir soit pour
classer le degré de maturité du système
d’information des établissements, soit
pour mesurer, dans un territoire ou une
région, la progression de l’informatisation
de différentes structures.
Le type de démarche visant à mesu-
rer la progression de l’informatisa-
tion de structures de santé, voire à les
comparer, est à encourager, en complé-
ment ou parallèlement aux travaux
conduits par l’Observatoire des systèmes
d’information de santé (DGOS). Les
réformes actuelles et à venir impliquent
une adaptation profonde des organisa-
tions. Il ne fait aucun doute que les
structures bien informatisées bénéficie-
ront d’une capacité de réaction et
d’adaptation supérieure aux défis qui
s’annoncent. ■
1. Détails sur http://www.sante.gouv.fr/
programme-hopital-numerique.html.
>> Synthèse de la répartition des coefficients
de classification - schéma 2
Dématérialisation, numérisation, signature électronique
PACS
Laboratoires
Anapath
Examens paracliniques
Circuit
du médicament
complet
Mobilité (wifi)
SOCLE incontournable: selon les modalités d’Hôpital numérique
Interfaçage, intégration
Gestion des ressources, agendas
Dossier patient, échanges avec l’extérieur
(TLM, DMP, réseaux…)
Dictée numérique
Tableaux de bord reporting
510
5
5
10
30 10 10 10
20
10
5
68-89_HIT_RHF545_19+3_Dossier_RHF 19/04/12 18:30 Page74