Informatisation du réseau de la santé
Des médecins n'attendent plus
Première publication 1 février 2011 à 19h47
TVA Nouvelles
La lenteur du gouvernement à informatiser le réseau de la santé pousse les médecins à prendre des
initiatives.
Depuis 6 ans, le docteur Louis-Simon Gagnon travaille à la mise en place d'un logiciel pour l'aider dans sa
pratique à Québec. Tous ses patients ont leur dossier médical informatisé.
«Toutes les maladies actives du patient, toute sa médication, toutes ses allergies, ses opérations
antérieures, ses antécédents familiaux, des vaccins qu'il a déjà reçus», détaille-t-il.
Le docteur Gagnon a puisé dans les budgets de projets spéciaux mis à la disposition des groupes de
médecine de famille pour financer l'informatisation de sa clinique. Son logiciel, une aide à la décision
médicale, est breveté au Canada et aux États-Unis. Non seulement il sauve du temps, mais aussi des vies.
«Il y a eu des circonstances ou j'ai vu le patient à domicile d'urgence et il était mourant. J'ai pris le
téléphone, j'ai connecté mon ordinateur, j'ai envoyé un résumé de dossier à l'urgence avant que le patient
arrive, puis il y avait déjà tout ce qu'il fallait pour traiter le patient d'urgence», raconte le docteur.
Son système comporte de multiples applications. «Par exemple, Santé Canada ce matin nous dit que tel
médicament vient d'être retiré. Bien, en 3 secondes, moi, je peux identifier lequel de mes 1700 patients
prend ce médicament-là comme ça. Moi, j'ai juste 1700 patients. Imaginez-en 10, ça fait 17 000 patients.
Imaginez 10 cliniques, ça fait 170 000 patients. Alors, imaginez que la province, supposons, serait là-
dessus», mentionne-t-il.
«Je donne la prescription au patient. Le pharmacien a déjà ma prescription chez lui et quand le patient va se
présenter, elle va être préparée», indique Alban Perrier, de la Polyclinique Médicale Concorde.
À Laval, la polyclinique du docteur Perrier a aussi pris les devants pour passer du papier à l'électronique.
80% des médecins de la clinique utilisent déjà un prescripteur électronique dans leur pratique. Bientôt, en
raison des erreurs de prescription, ce ne sera même plus une option.
«On a 3000 médecins au Québec et en Ontario, 2500 médecins au Québec branchés dans 500 cliniques
médicales. Il y a un million de patients qui ont eu des prescriptions avec notre système de prescription»,
explique Yves Marmet, président chez ZoomMed.
Ces médecins prennent autant d'initiatives, car ils ne peuvent tout simplement pas se permettre d'attendre
après le gouvernement jusqu'en 2015.