Artothèque de Caen - Hôtel d’Escoville - Place Saint-Pierre - 14000 Caen
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Yves Trémorin
La Derivada mexicana / La Dérivée mexicaine
du 25 juin au 3 septembre 2011
Artothèque de Caen
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
Exposition réalisée en partenariat avec :
LArtothèque de Caen
le Centre Régional de la Photographie Nord-Pas-de-Calais, Douchy-les-Mines
le Centre Atlantique de la Photographie, Brest
le Centre Photographique d’Île-de-France, Pontault-Combault
le Musée des Beaux-Arts de Rennes
le Centro de Imagen, Mexico
La Malinche, photographie, 2009 - ©Yves Trémorin
Depuis plus de 15 ans, l’Artothèque de Caen suit et accompagne le travail photographique de Yves Trémorin,
l’un des membres fondateurs du groupe Noir Limite. Après son exposition personnelle en 1996 qui présentait
les séries La Tribu et Natures Mortes, l’Artothèque, dont la collection compte trois de ses photographies,
accueillait de nouveau en octobre 2010 les œuvres de Trémorin lors de l’exposition collective Quelques-uns
d’entre nous qui l’associait à Florence Chevallier et Philippe Bazin pour un hommage au critique d’art Bernard
Lamarche-Vadel.
Réalisée lors d’une résidence au Mexique, La Dérivée mexicaine conrme l’approche singulière et radicale de
ce photographe reconnu sur la scène internationale. Par cette nouvelle invitation, l’Artothèque afrme ainsi son
attachement et sa délité au travail de Yves Trémorin.
«En 2009, lors d’une résidence au Mexique de deux mois, Yves Trémorin a réalisé un ensemble de
photographies qui décrit le Mexique, d’une part, à travers la spécicité des corps de ses habitants
et, d’autre part, à partir d’imageries animale et objectale des gures symboliques communes aux
différentes cultures persistantes dans le monde contemporain. Yves Trémorin vit et travaille en
Bretagne. Le projet s’inscrit dans le cadre du programme Breizh Mex, d’échanges croisés avec le
Mexique, initié par LAlliance Française et avec le soutien de la ville de Rennes, du Conseil Régional
de Bretagne et de la Ciudad de Mexico, du Centro de la Imagen, de la revue Farenheit au Mexique.
Yves Trémorin, au cours d’une résidence d’artiste de plusieurs mois au Mexique, s’est donné pour
objectif de rendre compte de ce qui caractérise ce pays tant d’un point de vue culturel, historique
que mythologique. Avec ses moyens d’artistes, il rapporte du voyage mexicain un fascinant ensemble
d’images tel un ethnologue d’un genre un peu particulier. Son habitude d’extraire par la photographie
un objet ou un portrait, de constituer, en quelque sorte, une collection servant l’étude qu’il s’est
xée, prend ici tout son sens. Isolant comme à l’accoutumée ses sujets, ici sur un fond souvent noir,
il joue sur la position de l’explorateur occidental partant dans un pays lointain pour en ramener
au gré de ses dérives, objets et images qui deviendront comme les reliques muséales nécessaires
à la compréhension d’une civilisation aux codes différents des tres. Le jeu est d’autant plus fort
qu’au regard de ces photographies, se dresse effectivement un véritable portrait du Mexique.
Celui-ci se constitue à travers la spécicité des corps de ses habitants et des représentations de
gures symboliques qu’il retrouve dans ses images d’animaux ou d’objets et qu’il transpose dans
le champ de l’art contemporain. Nus ou portraits à la gestuelle inhabituelle semblent se référer au
seul domaine de la performance alors qu’ils reprennent un langage des signes explicitement lié à
des représentations enfouies dans la mythologie collective. Une photographie époustouante d’un
chien noir peut se référer à la gure du Ahuitzotl, un dos tatoué au Quetzalcóatl le célèbre serpent
à plumes —, un crapaud photographié frontalement au fond d’une grotte au dieu Tlaloc… Ce qui
est montré n’est jamais anodin, jamais fortuit : plusieurs strates de lecture sont à découvrir derrière
la simplicité apparente des images qui pourraient, au premier regard, être considérées comme un
catalogue factuel de personnes, d’animaux ou d’objets plus ou moins exotiques.»
Eric Cez.
Exposition
Yves Trémorin
La Derivada mexicana / La Dérivée mexicaine
du 25 juin au 03 septembre 2011
Exposition Yves Trémorin- 25/06 - 03/09/11
Loin d’une vision stéréotypée et touristique du Mexique, Yves Trémorin nous livre
une histoire singulière de ce pays et de sa culture. De ces photographies émergent
des séries d’indices, d’objets symboliques extraits des croyances et des rites
présents dans la culture mexicaine, passée et présente.
Le bestiaire mythologique :
- Le crapaud : serviteur de Tlàloc, dieu mythologique de l’eau et de la fertilité.
- Le coq : les combats de coq sont une pratique courante au Mexique.
Ses plumes évoquent également les parures des aztèques et des différentes tribus
indigènes. Elles servaient aussi de monnaie d’échange. À l’époque des aztèques,
le quetzal (ou couroucou royal) était un oiseau sacré, dont les plumes, de couleur
bleu et vert, étaient très prisées.
- Le chien sans poils ou Xoloitzcuintle : race canine maintenue depuis les aztèques.
Dans la mythologie, ces chiens nus guidaient les âmes des morts vers le mitclàn
(royaume des morts)
- La patte de poule : objet rituel, aliment consommé au Mexique.
- L’iguane : animal domestique, figure emblèmatique.
Les figures humaines
Références aux sacrifices humains, postures rappelant les sculptures
préhispaniques.
« (...) Mes modèles connaissaient les poses que je leur indiquais, faisant référence
aux sculptures préhispaniques. Les musées, surtout ceux d’anthropologie sont très
fréquentés par les mexicains. (...)
Yves Trémorin, propos recueillis par Laurence Imbernon, musée des Beaux-arts de
Rennes, avril 2011.
Figures féminines
- La Malinche : princesse indigène donnée en tribut à Hernan Cortés.
Pour préparer la visite...
Exposition Yves Trémorin- 25/06 - 03/09/11
«Dans le long récit de Bernal Diaz del Castillo, Histoire véridique de la
conquête de la Nouvelle-Espagne, il explique comment Cortés a pensé
l’expédition et a su allier les ethnies contre les aztèques, à l’époque la
culture dominante, (...) c’est dans ce livre que j’ai découvert l’importance de
la Malinche, une princesse indienne donnée en tribut à Cortés, une femme
remarquablement intelligente qui parlait les langues indigènes et l’espagnol.
Elle a su expliquer à Cortés la situation politique du pays et elle a permis les
négociations avec les autres tribus. Elle est un personnage très important au
Mexique, et pour moi elle représente la beauté indienne. Elle est celle qui a
permis la fondation de la nation et en même temps celle qui a trahi son peuple.
Une double personnalité très complexe. Elle est très présente dans l’art, on
l’identifie par exemple avec les attributs de Xochiquétzal sous les traits de
Frida Khalo, sur une fresque de Riveira du Palacio Nacional, dévoilant sa
jambe nue tatouée devant un conquistador
Yves Trémorin, propos recueillis par Laurence Imbernon, musée des Beaux-
arts de Rennes, avril 2011.
Figures masculines
- L’homme qui crie (el Gritador) : Référence aux postures de la statuaire pré-
colombienne, expressions que l’on retrouve dans les peintures murales de
l’artiste muraliste Diego Riveira.
- Tatouage de Quetzalcoatl (Serpent à plumes) : Un des principaux dieu du
Panthéon aztèque, culte revisité par la jeunesse contemporaine.
- Santa Muerte (Sainte Mort) : figure de culte mexicain.
Diverses églises (catholique, baptiste, presbytérienne, méthodiste) rejettent
et condamnent sa vénération en la considérant comme diabolique. L’église
catholique la considère comme une tradition païenne contraire à la croyance
chrétienne du Christ vainqueur de la mort.
- Tlazolteotl : déesse de la fertilité
Exposition Yves Trémorin- 25/06 - 03/09/11
Pour préparer la visite...
Les représentations d’objets symboliques
Les masques de luchador : La lucha libre est un catch typiquement mexicain.
«Il constitue un véritable espace de représentation, un espace très populaire
(...) On va à la lucha libre, exutoire on laisse libre cours à l’expression de
ses penchants en s’appropriant les masques. (...)
Les lutteurs rejouent l’histoire du Mexique, l’histoire du monde. Il y a les Bons, les
Méchants, les Bons sont les Técnicos (El Santo, El Mistico, Pierroth...) ils luttent
avec style en respectant les règles tandis que les Rudos (Heavymetal, Black
warrior, El Satànico...), les mal élevés, représentent plutôt le peuple. Eux se
battent comme dans la rue en cherchant l’efficacité au mépris des conventions.
Certains passent de rudo à tecnico ou de tecnico à rudo.
(...)
J’ai repris pour titre des différents chapitres du livre les principaux défis de la
lucha libre : Mascara contra Mascara, quand deux lutteurs masqués s’affrontent,
le perdant est démasqué. Mascara contra Caballera, quand l’un des lutteurs n’a
pas de masque, si le chevelu perd, il est rasé sur le ring par son adversaire. Quand
aucun ne porte de masque, c’est un combat Caballera contra Caballera
Yves Trémorin, propos recueillis par Laurence Imbernon, musée des Beaux-arts
de Rennes, avril 2011.
- La poupée Huichole : poupée artisanale, objet populaire mexicain
- L’épi de maïs (Le maïs de vie) : Dès l’époque des Maya, un culte est voué au
dieu maïs, nourriture principale cultivée au Mexique.
- Le lance-pierre (Tlaquiltenango) : objet artisanal
- Fleur de Cuetzalan : Nom donné par l’artiste à cette fleur trouvée sur le
marché de Cuetzalan, petit village situé au nord de la ville de Puebla et réputé
pour son marché traditionnel.
Sites Internet
- http://tremorin.wunderblock.com
- http://ddab.org/tremorin
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Exposition Yves Trémorin- 25/06 - 03/09/11
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