Delphine Maillard & Anne Veuthey Juillet 2014
II
Résumé
Introduction : Le vieillissement démographique est un fait établi et les enjeux qui en découlent pour
la santé sont importants. Le canton l’a bien compris et tend à instaurer un système de santé adapté à
la prise en soins des personnes âgées et des maladies chroniques qui les accompagnent.
L’incontinence urinaire non traitée en fait partie et a de nombreuses conséquences sur la qualité de
vie des patients ainsi que sur les coûts de la santé. Il est vrai que l’incontinence est une
problématique déjà fréquente chez les personnes de moins de 65 ans. Nous restreignons cependant
cette revue de littérature aux personnes âgées de plus de 65 ans institutionnalisées. La prise en
charge des résidents souffrant d’incontinence urinaire est souvent standardisée. Le manque
d’individualisation nous interpelle. De plus, les équipes éprouvent des difficultés quant à la gestion
de cette problématique taboue. Cette revue de littérature va nous permettre d’explorer le rôle
infirmier dans la prise en soins de qualité de l’incontinence urinaire dans les milieux de soins de
longue durée.
Méthode : Cette revue de littérature s’est construite à partir d’articles disponibles sur les bases de
données CINAHL et Medline. Nous avons procédé à une recherche par mots-clés qui nous a permis
de répertorier 31 publications que nous avons analysées avec les grilles du BTEC. Ces grilles nous ont
permis de sélectionner 12 articles que nous avons étudiés dans cette revue de littérature.
Résultats : 12 articles ont retenu notre attention. Ceux-ci couvrent trois axes de notre
problématique: l’évaluation infirmière, l’individualisation des soins et la formation du personnel
soignant. Pour commencer, ils nous ont permis de mettre en évidence les barrières individuelles et
administratives relatives à l’implémentation d’un programme de continence et de gestion de
l’incontinence urinaire dans les EMS. Puis, nous avons pu proposer des solutions envisageables pour
la pratique. Finalement, nous avons pu comprendre comment individualiser les soins en utilisant des
outils standardisés mis à notre disposition.
Discussion : Les connaissances et croyances qui gravitent autour de l’incontinence urinaire sont
souvent fausses et compliquent la prise en soins de cette pathologie. Comme l’incontinence est
considérée comme une maladie dégénérative liée au vieillissement, le traitement proposé est
palliatif et les attentes des résidents sont faibles. C’est pourquoi le changement doit commencer par
une modification des perceptions de la problématique. Quant à l’investissement de l’administration,
il est primordial. Son rôle est essentiel dans l’élaboration, la mise en place et l’évaluation de
stratégies communes à toute l’institution. L’infirmier a un rôle central dans ce processus de
changement, car c’est à lui qu’incombe la responsabilité de faire respecter l’application de nouvelles
stratégies décidées en équipe pour la pratique clinique. De plus, l’infirmier porte la responsabilité
d’évaluation de la problématique, de coordination des actions et de formation des équipes de soins.
Finalement, une prise en soins précoce permet de diminuer l’incidence de l’incontinence urinaire et
par conséquent d’améliorer la qualité de vie des personnes.
Conclusion : L’évolution des perceptions de la maladie, la mise en place d’une stratégie de soins
institutionnelle ainsi que la mise à disposition de ressources permettant aux soignants l’évaluation
des résidents et la mise en place d’un projet individualisé permettra une diminution des coûts et une
augmentation de la qualité des soins prodigués au patient incontinent urinaire.
Mots clés : Personne âgée, milieu de soins de longue durée, incontinence urinaire, continence,
individualisation des soins, standardisation des soins, barrières, qualité des soins, rôle infirmier.