
hausse de la demande ne provoque pas de hausse de l’inflation donc pas de hausse des taux
d’intérêt par la Banque Centrale qui décourageraient l’investissement.
Ainsi, le désir d’épargne du secteur privé trouve un débouché où s’investir, à savoir les déficits
publics.
Le principal obstacle à cette politique est l’augmentation de la dette publique. Ainsi, la dette
publique japonaise atteint aujourd’hui le niveau de 250% de son PIB suite à plusieurs
décennies de relance fiscale consécutives à l’éclatement de sa bulle d’endettement privé en
1990. Par ailleurs, au sein de la zone euro, les possibilités d'endettement sont en principe
limitées par les « critères de convergence », même si personne ne les respecte, et le montant
des dettes publiques des États membres est surveillé par la Commission de Bruxelles.
La monnaie hélicoptère
Ce qu’on appelle « Helicopter Money » est une solution hybride entre les solutions 1b (achat
d’actifs par la Banque centrale) et 2 (relance fiscale, ou financement de dépenses publiques
par l’émission de dette).
Quand la Banque centrale achète des actifs sur les marchés (1b), elle ne rend pas
immédiatement plus riche le secteur privé puisque comme on l'a vu, il s’agit juste d’un échange
d’actifs entre la Banque centrale et les investisseurs privés. Les investisseurs privés détenaient
par exemple des obligations d’État, qu’ils échangent contre du cash mis en réserve à la
Banque centrale. Le but est d’inciter les investisseurs à investir ensuite ce cash dans des actifs
plus risqués (dette d’entreprises, actions, devises étrangères…) et ainsi de stimuler
l’investissement et la prise de risque via la hausse du prix des actifs risqués.
Le secteur privé s’enrichira donc, si la politique est couronnée de succès, à travers la hausse
du prix des actifs (effet richesse). Mais cet effet richesse concernera essentiellement les
détenteurs d’actifs, pas les agents économiques dans leur ensemble. De plus, son effet sur la
demande est incertain, les détenteurs d’actifs pouvant être tentés d’épargner la richesse créée
plutôt que de consommer ou d’investir.
Quand le gouvernement émet de la dette publique pour financer des dépenses publiques
(solution 2 : relance fiscale), alors le secteur privé s’enrichit immédiatement mais, dans le
même temps, le secteur public voit sa dette augmenter.
Dans la solution hybride de la monnaie hélicoptère, la Banque centrale envoie directement un
chèque à chaque individu. Chaque individu aura sur son compte en banque une somme par
exemple de 1000 euros (plus 1000 euros pour chaque enfant à charge) et sa banque aura
également un dépôt de 1000 euros à la Banque centrale. Avec des sommes de cet ordre, la
zone euro comptant 340 millions d’habitants, cela correspondrait à une dépense de 340
milliards d’euros, soit en gros l’équivalent du plan Juncker, sauf que ce dernier est un objectif
d’investissement sur une durée de trois ans.
Ce procédé s'apparente à une relance fiscale, car ce chèque n’est pas un achat d'actif par la
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