Document 4
Pour 1999, le budget de l'État présenté dans la loi de finances initiale marque la poursuite de l'effort de réduction des déficits
publics amorcée en 1996. Il prévoit un déficit de 236,5 Mds de F (après 247,5 Mds en 1998 et 266,9 Mds en 1997), correspondant
à un besoin de financement de l'ensemble des administrations publiques égal à 2,3 % du PIB, très près du seuil de 2 % qui permet
de stabiliser le poids de la dette dans le PIB. Pour la première fois depuis 1991, l'équilibre primaire serait atteint : les recettes de
l'État couvriraient l'intégralité de ses dépenses (hors charge de la dette).
La croissance de la dette publique a été particulièrement forte depuis le début de la décennie : elle a doublé entre 1991 et 1998,
avec une accélération notable depuis 1993. Elle est ainsi passée de 2 411 Mds de F en 1991 à 3 218 Mds en 1993 et à 4 923 Mds
en 1998. C'est un montant de 192 000 F de dette que supporte désormais chaque actif, contre 128 000 F en 1993. La montée de la
dette publique est le résultat des déficits budgétaires mais également de taux d'intérêt réels élevés. De forts taux d'intérêt
nominaux, dans un contexte de désinflation, alourdissent la charge de la dette pour le budget de l'État (remboursement du capital
et intérêts). Elle représente aujourd'hui environ 15% des dépenses ce qui en fait le second poste du budget derrière les dépenses de
Fonction publique. La dette publique au sens du traité de Maastricht atteindrait 58,7 % du PIB en 1999, contre 45,4 % en 1993 et
seulement 20,8 % en 1980.
Au cours de la période 1993-1997, six pays européens (Pays-Bas, Irlande, Espagne, Allemagne, Autriche, Luxembourg), par une
action continue sur la dépense publique, sont parvenus simultanément à réduire leurs déficits et leurs impôts.
Source : Tableaux de l’Economie Française – Edition 2000 - Insee
Document 5
" 1er janvier 2000: la Sécu est strictement réservée à tous "
[…] Jusqu'à présent, pour s'inscrire au régime général, celui des travailleurs salariés - le plus important des trois, avant celui des
agriculteurs et des travailleurs indépendants -, il fallait pouvoir justifier d'un certain nombre d'heures de travail sur une période
donnée. Des dispositifs avaient été mis en place afin que personne n'échappe aux mailles du filet de la protection sociale. Mais
leur complexité les rendait difficilement applicables.
Feu l'assurance personnelle. Malgré ces précautions, 700 000 personnes sont encore aujourd'hui dépourvues de toute protection
sociale, dont environ 150 000 jeunes. A moins de souscrire une assurance personnelle auprès de la Sécu, dont le montant allait de
1 300 F par an pour un jeune de moins de 27 ans jusqu'à 12 720 F par an pour une personne bénéficiaire de l'aide médicale
gratuite. Une participation souvent payée par les départements pour les populations le plus en difficulté.
Avec la mise en place de la CMU, ce système de souscription individuelle disparaît. Mais cette affiliation quasi automatique au
régime général ne suffit pas à résoudre tous les problèmes de l'accès aux soins pour les populations les plus fragiles. Une carte de
Sécurité sociale permet d'être remboursé d'environ 70 % sur les 110 F que coûte une consultation chez un médecin généraliste. Le
reste est intégralement à la charge du patient, si celui-ci n'a pas de couverture complémentaire auprès d'une mutuelle ou d'une
compagnie d'assurances, bien souvent faute d'avoir les moyens de la payer. Environ six millions de Français sont dans cette
situation.
Pour leur permettre d'avoir accès aux soins sans bourse délier, le texte, qui sera présenté au Parlement en urgence à partir du 27
avril prochain et qui devrait entrer en application dès le 1er janvier 2000, prévoit la mise en place d'une couverture
complémentaire gratuite pour les assurés dont les revenus n'excèdent pas certains plafonds de revenus […], fixés pour une
personne seule à 3 500 F.
Source : Libération - 4 mars 1999
Document 6
Jusqu’à présent, nous avons considéré que les interactions des activités des agents se jouaient exclusivement à travers la
confrontation de leurs offres et de leurs demandes sur les marchés. Pourtant, il existe des cas où les actions des uns ont un effet
direct sur la situation des autres. L’exemple le plus connu est celui de la pollution, les fumées ou les autres déchets déversés par
certaines usines entraînent une désutilité pour les ménages qui les subissent. Un exemple plus positif est celui de l’hygiène et de la
santé : en me soignant et en respectant les règles de l’hygiène, je me protège de la maladie mais, ce faisant, je limite aussi sa
propagation.
Ces deux exemples simples permettent de mieux comprendre la définition suivante : on dit qu’il y a effet externe lorsque l’activité
d’un agent a des répercussions sur l’utilité ou le profit d’autres agents, sans qu’il y ait transaction sur un marché. Autrement dit,
ceux qui sont à l’origine d’effets externes positifs ne sont pas " récompensés " par le marché (qui ne les incite donc pas à
persévérer) et ceux qui sont à l’origine d’effets externes négatifs ne sont pas sanctionnés. Ces effets sont d’autant plus importants
que l’on envisage des situations où il y a de grosses concentrations d’individus : […] si une entreprise forme des travailleurs, les
entreprises voisines peuvent en tirer profit en embauchant ces travailleurs sans avoir payé leur formation si l’on met en place un
système de transport collectif, on désengorge les villes et on réduit la pollution qui affecte toute la popilation (qu’elle se déplace
ou pas) et qui détériore des bâtiments, on limite le nombre d’accidents de la route, etc… Remarquons, à travers ces exemples, le
caractère indivisible de la plupart des effets externes (santé, pollution), ce qui les rend proches des biens collectifs.
Source : Bernard Guerrien – L’économie néo-classique – La Découverte – 1991