Les troubles de l’érection chez le sujet jeune : Prise en charge SM GUEYE – M. NDOYE Université Cheikh Anta DIOP et Hôpital Général de Grand Yoff Dakar – Sénégal [email protected] Pré - Test Vrai ou Faux L’impossibilité de maintenir une érection est appelée : a. Impuissance b. Dysfonction érectile c. Ejaculation retardée d. Priapisme Vrai ou Faux L’anxiété de performance intègre la peur a. d’être rejeté b. d’échouer c. de se retrouver en intimité d. de sa partenaire Vrai ou Faux L’hypoactivité sexuelle consiste en : a. absence fréquente et récurrente de fantasmes et de désir pour l’activité sexuelle b. Aversion persistante et récurrente ou l’évitement de tout contact sexuel avec sa partenaire c. Ressentir une affection ou un désir pour un être de même sexe d. une sexualité excessive, incontrôlable Vrai ou faux La testostérone chez l’homme joue un rôle plus important dans l’érection que dans le comportement sexuel Rappels physiologiques 95 % 5% Rôle des hormones stéroïdes Métabolisme : os, muscle, prostate, … Reproduction : spermatogénèse Comportement : sexuel Tissus sensibles aux androgènes sont principalement : Organes génitaux externes masculins Prostate Follicules pileux (barbe, moustache, toison pubienne) Effets Biologiques des Androgènes ¾ Différenciation sexuelle ¾ Libido et comportement sexuel ¾ Hématopoïèse ¾ Anabolisant ¾ Ostéogénèse Objectifs Objectifs (1) 1. Décrire les différents types de troubles érectiles chez le sujet jeune 2. Citer en les expliquant les facteurs de risque de DE chez le sujet jeune 3. Décrire la conduite de l’examen clinique chez un patient présentant un trouble de l’érection Objectifs (2) 4. Citer les différentes options thérapeutiques dans les troubles de l’érection : en donner les avantages et les inconvénients 5. Planifier la prise en charge thérapeutique d’un Trouble de l’érection chez le sujet jeune Introduction Définition de la Dysfonction érectile : Incapacité persistante ou récurrente d’obtenir ou de maintenir une érection suffisamment rigide pour une activité sexuelle satisfaisante Mal vécu, rarement avoué ==Î Fréquence sousestimée particulièrement chez le sujet jeune (“l’ilmpuissant ne se vante pas”) Retentissement psycho-social important Intérêts Epidémiologique Facteurs particuliers : Drépanocytose, VIH/SIDA, Malformations, ….. Diagnostique Thérapeutique Nouveaux traitement En Afrique : Auto-médication +++ Problèmes posés par la prise en charge en Afrique sub-saharienne Manque de données épidémiologiques fiables Peu de praticiens formés à la prise en charge Plateau technique limite les investigations Explorations vasculaires, rigidimètrie, … Médicaments Non disponibles ou chers si disponibles Inhibiteurs de la PDE 5 : $ US 20 le comprimé PG E1 : $ US 30 – 40 l’ampoule Automédication avec produits non contrôlés Epidémiologie Classiquement, pathologie du sujet âgé De plus en plus fréquent chez les jeunes, célibataires Facteurs étiologiques variés Manque d’expérience =Î Panne =Î Anxiété de performance Autres facteurs de risque possibles Dysfonction érectile : Prévalence Dans le monde 1OO millions de sujets souffrent d’un certain degré de DE1 30 millions d’homme aux USA France et Grande Bretagne : 30% à 40% de modérée à complète DE Prévalence selon l’âge Sous évaluée: 15% < 45 ans Plus souvent d’origine psychologique Causes organiques dominées par : Iatrogénie Diabète Drépanocytose Traumatismes Intoxications : Tabac, drogue, alcool,…… Prévalence de la DE selon l’âge Aytac LA et al. BJU International 1999; 84: 50-56. Etude de Cologne Prévalence de la Dysfonction érectile Age (years) Overall 30–39 40–49 50–59 60–69 70–80 prevalence Patients (%) 2.3 9.5 15.7 34.4 53.4 19.2 Braun M et al. Int J Impotence Res 2000;12:305–11 Prise en charge : 3 étapes 1. Confirmer la DE 2. Rechercher une étiologie 3. Proposer un traitement Confirmation de la DE Examen clinique Interrogatoire Examen physique Investigations complémentaires Interrogatoire (1) Préciser la demande du patient Il s’agit bien d’un trouble de l’érection Histoire du trouble Début, contexte et circonstance de survenue, facteur déclenchant Habitudes de vie : tabac, drogue, alcool Situation scolaire ou professionnelle Interrogatoire (2) Analyser les autres perturbations sexuelles Libido , Orgasme , Ejaculation Erections matinales ou nocturnes +++ Apprécier satisfaction sexuelle Patient, Partenaire (s) Traitements pris : Auto-médications +++ Examen Physique Mise en confiance préalable Examen général : Organes génitaux externes aspect, qualité tissus erectile ( élasticité, coudure, plaques) Pilosité Examen neurologique du périnée: Morphotype, gynécomastie… sensibilité, réflexes Toucher Rectal si nécessaire Administration de Questionnaire d’évaluation: - la fonction érectile - le degré de gêne - le degré de satisfaction Ex : IIEF Limite : porblème de langue Biologie Glycémie à jeun Testostéronémie Recherche autres facteurs de risque Confirmation du D.E Injection intra-caverneuse de drogue vaso-active Prostagladines : PG E1 +++ Test de stimulation visuelle Inutiles en routine Pléthysmographie nocturne chez sujet jeune Rigidimétrie Au terme du bilan Psychogène Organique _______________________________________ Début Brutal Progressif Circonstances Variables Constantes Erections matinales + Absentes Masturbations Possible Impossible _______________________________________ Facteurs étiologiques 1. Age : Toute cause de DE chez la personne âgée peut se retrouver chez le sujet jeune 2. Causes organiques Vasculaires ou caverneuses Drépanocytose Traumatique (mixte) Complication des fractures du bassin Fracture de la verge - Fracture de la verge = rupture de l’albuginée du corps caverneux - Faux pas du coït Troubles érectiles et priapisme Complications fréquentes de la drépanocytose Erections prolongée Priapisme vrai Î Fibrose des corps caverneux =Î Troubles de l’érection DE et traumatisme du bassin Complication habituelle des fractures du bassin Incidence : 5 % si traumatisme isolé > 50% si rupture de l’urètre associée Implications médico-légales Rupture de l’urètre Facteurs neurologiques congénitaux Traumatiques Endocrino-Métaboliques Hypogonadisme Diabète jeune Chirurgie pelvienne Intoxication : Tabac, Drogues, Alcool DE et tabagisme Tabac = Facteur de risque de DE J. J. régnier : la médecine pour ou contre les hommes, 1969 59 % de risque de DE si 10 cigarettes / jour pendant 10 ans. 75 à 80% de DE dans population de fuleurs contre 29% dans la population générale Mécanisme : atteinte vasculaire périphérique, vasospasme… Appelle et potentialise autres facteurs de risque vasculaire Médicaments et DE Psychotropes Antihypertenseurs Diurétiques Anti-H2 Hypoglycémiants Hypolipémiants oraux Facteurs psychogènes de DE Toujours présents Panne ==> Angoisse de performance Passage obligé dans l’acquisition de l’expérience sexuelle chez le jeune homme ?? DE de la nuit nuptiale : Phénomène du « Xalla » ?! Troubles psychologiques : Dépression ++ Conflits relationnels avec partenaire Autres causes Complexe « ballistique » : anomalies des Organes génitaux externes Amputation du gland Eléphantiasis de la verge Balanitis Xeroticans Obliterans Coudure de la verge sans hypospadias Hypospadias postérieur IL faut corriger les malformations des OGE des enfants avant l’âge scolaire au risque de traîner des complexes qui feront le lit de troubles érectiles Exstrophie de vésicale complète avec epispadias Traitement Buts du traitement Supprimer le trouble érectile Traiter les facteurs étiologiques Restaurer l’estime de soi et l’harmonie dans la vie relationnelle Options thérapeutiques Suppression des facteurs de Risques modifiables Psychothérapie Education, sexothérapie Agents oraux Traitements locaux Chirurgie 1st International Consultation on ED, Paris, July 1999 Comment traiter ? 1. Causes curables Supprimer ou modifier un médicament Traiter une endocrinopathie Chirurgie vasculaire : aléatoire. Rare sujet jeune 2. I.I.C de drogues vaso-actives (Priapisme ++) Facteurs de risque modifiables Habitude de vie tabagisme alcool Drogue Facteurs psyho-socaiux Vie relationnelle Dépression Pratiques sexuelles Médicaments antihypertenseurs antidépresseurs Psychotropes anti-arhythmiques anti-androgènes stéroides Androgénothérapie substititve Difficulté de concilier la recherche d’agrément et le risque vital lié à l’arrêt de la médication ==Î Concertation avec les autres spécialistes Moyens Médicaments Injections intra-caverneuses Traitement oral : inhibteurs de PDE 5 Chirurgie de reconstruction vasculaire Ne s’applique pas aux sujets jeunes Aléatoire Chirurgie prothétique : exceptionnel chez sujet jeune Causes psychogènes Psychothérapie individuelle Thérapies sexologiques du couple Aides mécaniques à l ’érection Erecteur à dépression ou vacuum: « la ventouse » Prothèses péniennes : « la béquille » Chirurgie d’allongement de la verge Réalisation aisée Ne règle pas toujours les problèmes : « l’important n’est pas dans la taille mais dans ce que l’on peut faire de ce qu’on a » Comment je traite un trouble de l’érection chez le sujet jeune Etape 1 Ne jamais « médicaliser » d’emblée » un trouble érectile chez le jeune Instaurer une relation de confiance basée sur l’écoute, la patience, la disponibilité (difficile chez cliniciens) S’appuyer sur une bonne explication Trouver un juste milieu entre la « dramatisation » et la « banalisation » Eviter la dépendance aux drogues Etape 2 Injection intra-caverneuse de drogues vasoactives La preuve immédiate qui permet de régler la quasitotalité des formes psychogènes : Effet starter Risque accru d’érection prolongée Î petite dose Référer les formes réfractaires autres spécialistes : sexologues, psychologues, psychiatres, …. Etape 3 : Traitement de la cause dans les formes organiques Nécessité de soutien psychologique : Toujours l’écoute et la disponibilité Rassurer les parents qui peuvent transmettre leur anxiété à la personne jeune Cas particulier des drépanocytaires Accompagnement prolongé Favoriser petits moyens en cas d’accident aigu si possible Risque de récidive Diabètique : la De n’est pas une fatalité. Incitation à l’équilibre par une bonne éducation Conclusion Troubles érectiles chez le sujet jeune de plus en plus fréquemment rencontrés Etiologies multi-factorielles Stratégie de prise en charge doit être prudente et progressive Eviter autant que faire se peut d’en faire un problème médical d’emblée Nécessite une écoute et mise en confiance du patient Merci