La résistance génétique aux nématodes gastro

publicité
La résistance génétique des moutons aux strongles gastro-intestinaux
Académie Vétérinaire de France
18 décembre 2008
Jacquiet P., Barillet F., Bouix J.
François D., Moreno C.,
Terefe G.
INRA
Départements
Santé Animale
Génétique Animale
La résistance génétique des ovins aux
strongles gastro-intestinaux (SGI)
• Contexte général
• Les strongles gastro-intestinaux chez leurs hôtes
• QTL et gènes candidats
• Intérêts et mise en œuvre pratique de la sélection
d’animaux résistants
• Les limites potentielles de la sélection
• Perspectives
Contexte général
Molécules chimiques
Résidus
Écotoxicité
Résistance des SGI
17 fermes des Pyrénées Atlantiques sur 18 étudiées en 2002
présentaient de la résistance aux benzimidazoles
(J. Cabaret et C. Sauvé, communication personnelle)
Éliminer les strongles gastro-intestinaux
Emploi raisonné des anthelminthiques
Fourrages bio-actifs
Alternatives ?
Tarir les sources
de contamination
Gestion des pâturages
Champignons nématocides ?
Augmenter la résistance
de l’hôte
Vaccination
Apports protéiques
Résistance génétique
Résistance
= diminution de l’installation, du développement, de la fécondité
et de la survie des vers
Réponse
immunitaire
Effets
pathogènes
Haemonchus contortus
Résilience
= maintien du niveau de productions en dépit de la présence des vers
Les strongles gastro-intestinaux
chez leurs hôtes
Répartition de 530 agneaux* selon l'intensité
d'excrétion d'oeufs
Stear et al. 2007
450
Nombre d'agneaux
400
350
300
Distribution surdispersée
250
200
150
100
50
0
500
1500 2500 3500 4500 5500 6500 7500 8500
Classe d'excrétion d'oeufs (OPG**)
* agneaux Scottisch Blackface de 6 mois au pâturage
** œufs par gramme de matières fécales
Ingestion stochastique des agrégats
de larves infestantes
sur le pâturage
Distribution surdispersée
Hétérogénéité de la résistance des hôtes
aux infestations
Age, statut physiologique, fond génétique
INRA 401
Martinik
Black Belly
30000
Eggs per gram
25000
Primo infestation par H. contortus
20000
15000
10000
5000
0
J17
J19
J21
J24
INRA 401
J26
BB
J28
J30
L’éosinophile = un des acteurs de la résistance
des ovins aux SGI
Eos x 10.000/ml of blood
Eosinophilie sanguine
lors d’une primo-infestation par H. contortus
40
*
35
30
*
MBB
25
20
15
INRA 401
10
5
0
J0
J5
J9
J16
J23
J30
Chorion sous épithélial de la muqueuse de la caillette
Capillaire sanguin
Les éosinophiles sont recrutés
dans la muqueuse
= rôle de l’éotaxine et autres attractants
Photo G. TEREFE
Photo G. TEREFE
Les éosinophiles (E) recrutés dans la muqueuse de la caillette
parviennent au contact des larves (L) d’Haemonchus contortus
E
Photo Els Meeusen
L
Nb d'éosinophiles / 5 champs
(x 400)
Infiltration éosinophilique dans la muqueuse
abomasale
200
150
100
**
50
0
J0
J4
J8
INRA 401
J15
J30
MBB
Le nombre d’éosinophiles recrutés explique 35% de la variation
de la longueur des femelles
Modèle oligogénique,
QTLs et gènes candidats
Recherche de QTL (1)
Soit M : marqueur (microsatellite), présentant deux allèles M1 et M2
Soit A : QTL (région du génome influençant le caractère), deux allèles A1, A2
Deux populations de départ, très différentes pour le caractère étudié (OPG)
Population P1
Homozygote M1A1/M1A1
Mère P1
M1A1/M1A1
Population P2
Homozygote M2A2/M2A2
Pères F1
M1A1/M2A2
Population Back cross
Sur laquelle on mesure le phénotype
Le père F1 donne un descendant
A1/A1 lorsqu’il transmet M1
Il donne un descendant
A1/A2 lorsqu’il transmet M2
Recherche de QTL (2)
Marqueurs (M) microsatellites sur tout le génome
Plusieurs familles de pères sont nécessaires pour
avoir cette situation
M1A1
Père F1
M2A2
M1A1
Descendants = BC
M1A1
M1A1
M1A1
M2A2
M1A1
Mères
Si !1=!2 : pas de QTL (A n’existe pas)
Si !1!!2 : QTL (A existe)
Test statistique
NB : M (allèle M1 ou M2) : locus polymorphe
!1
!2
A (allèle A1 ou A2) : locus influençant le caractère
HU
J6
2
ID
VG
A6
BM
S1
18
BM
S0
10
HU
J6
1
Profil de vraisemblance sur le chromosome 12
Dispositif backcross INRA 401 – Martinik Black Belly
(Moreno
et al.
2006)for Design2
LRT on
OAR12
PCV3
PCV2-3
60
55
50
FEC1
Seuil de rejet de H0 (1%)
FEC1-2
45
40
35
30
25
20
15
10
5
QTL
HU
J6
25
BM
35
09
CH
I
MRU
c C
M M505
N 0
S0 7
57
ID
MVG
NA
S069
66
09
S1
Marqueurs
microsatellites
BM
HU
J6
14
0
QTL sur
chromosome
Race de mouton
SGI
Références
1
Mérinos
Soay
T. colubriformis
Tous SGI
Beh et al. 2002
Baraldi et al. 2007
2
Scottish blackface
Romney
Nematodirus spp.
T. colubriformis
Davies et al. 2006
Crawford et al. 2006
3
Scottish Blackface
MBB x INRA 401
Tous SGI
H. contortus
Davies et al. 2006
Moreno et al. 2006
5
MBB x INRA 401
H. contortus
Moreno et al. 2006
12
Merinos
Soay
MBB x INRA 401
T. colubriformis
Tous SGI
H. contortus
Beh et al. 2002
Beraldi et al. 2007
Moreno et al. 2006
14
Scottish blackface
Nematodirus spp.
Davies et al. 2006
20
Scottish blackface
Tous SGI
Davies et al. 2006
Gènes candidats
• Chromosome 3 (gène de l’interféron !)
– Un marqueur microsatellite dans l’intron 1 du gène de
l’interféron !
– Marqueur polyallélique (haplotypes A, B, C et D)
– Haplotype B associé à la résistance dans les races Texel,
Mérinos, Romney, Scottish Blackface et Soay (pas dans la
race Suffolk !)
• Chromosome 20 (gène DRB1 du CMH II)
– Séquençage de l’exon 2 du gène DRB1 qui code pour le site
de fixation du peptide antigénique présenté aux lymphocytes T
DC4+
– Au moins 80 allèles chez le mouton
– Certains allèles sont associés à la résistance dans els races
Suffolk, Scottish Blackface (pas dans la race Texel !)
Intérêts et mise en œuvre de
la sélection d’animaux résistants
Regroupement de béliers destinés à l’insémination artificielle
ou la monte naturelle dans des centres d’élevage de jeunes mâles
On peut effectuer la sélection
sur les futurs mâles reproducteurs
Infestations expérimentales avec Haemonchus contortus
Contrôle de l’inoculum, de la durée de l’infestation
Espèce qui discrimine rapidement R et S
Corrélation génétique (" 0,9) entre excrétions d’œufs
mesurées en infestations expérimentales et naturelles
Exemple de sélection de béliers
sur des caractères phénotypiques
en station de contrôle individuel
(exemple en race Blanc du Massif Central)
oeius par gramme
Variations individuelles de l'excrétion d'oeufs à
J 35 chez les béliers FEDATEST 2007
( 1 ere infestation)
10000
8000
6000
4000
2000
0
1
6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 61 66 71 76
Béliers
Variations individuelles de l'excretion d'oeufs à
J30 chez les béliers FEDATEST 2007
2ème infestation
10000
S
OPG
8000
6000
4000
R
2000
0
1 5 9 13 17 21 25 29 33 37 41 45 49 53 57 61 65 69 73 77
Béliers
3000 L3 d’Haemonchus contortus
7
100 mâles de première génération
7
Accouplement avec des femelles
choisies au hasard
75 agneaux de
2ème génération
75 agneaux de
2ème génération
Infestés expérimentalement comme leurs pères
Réduction de l’excrétion d’œufs de 26% chez les R / première infestation
Héritabilité estimée : 0,32
Les limites potentielles de la sélection
d’animaux résistants
Une sélection sur la résistance aux SGI peut-elle entraîner
une plus grande sensibilité à d’autres pathogènes ?
Vaccination Brucella abortus chez des agneaux
génétiquement résistants et contrôles
Titre Anticorps
10000
Immunisation 2
1000
Immunisation 1
100
10
1
0
D’après Gill et al. 1993
7
14
Résistants
21
Contrôles
28
Interactions durables et coévolution
temps
Parasite
Hôte
Accroître
la résistance
accroître
la virulence
Parasite
Hôte
Pressions sélectives réciproques
Adaptation des parasites à des hôtes résistants ? :
Saulai et al. (2001)
Création d’un isolat
synthétique d’H.
contortus (5 isolats
Guadeloupe)
Agnelles Résistantes
Black Belly
MULTIPLICATION
sur 10
GENERATIONS
Lignée « sensible »
Lignée « résistante »
Agneaux résistantes
Agnelles sensibles
(immunodéprimées)
Black Belly
Agneaux sensibles
(immunodéprimés)
Agneaux naïfs
PAS DE DIFFERENCES DANS LES TRAITS DE VIE DES DEUX
LIGNEES D’Haemonchus contortus
Perspectives
Dispositifs de testage
sur les animaux eux mêmes
et sur leur descendance
Aujourd’hui…
Valeur génétique additive d’un individu
Demain…
Informations moléculaires :
- sélection assistée par marqueur proche de gènes d’intérêt
-sélection par la mutation du gène lui-même
SNP (single nucleotide polymorphism)
Deux choix possibles de sélection
Portant uniquement
sur l’information génomique
(quelques SNP)
Tous les gènes ?
Contournement
de la résistance +++
Information génomique
à la naissance
(écarter certains animaux
très sensibles)
puis évaluation complémentaire
sur phénotypes
Moins facile
pour contourner
la résistance
Conclusions
Concevoir la lutte contre les strongyloses
gastro-intestinales uniquement avec les anthelminthiques
Sans anthelminthiques du tout…
Résistance génétique
= alternative crédible et applicable de suite
en complément d’autres méthodes
Nouveaux outils moléculaires dans un proche avenir…
Rester vigilants sur les limites possibles de cette stratégie
Je vous remercie de votre attention
Téléchargement