La génétique, un outil de la reconquête ovine VP 1204

Elevage
Ovins
La génétique, un outil de la reconquête ovine
L’amélioration génétique est un levier puissant d’évolution des performances et de la rentabilité des animaux. L’investissement génétique permet d’améliorer les résultats techniques, économiques, de gérer par le typage des béliers le risque de tremblante et de s’assurer d’un produit aux qualités sanitaires irréprochables. Autant de raisons qui font de la génétique un outil de choix pour la reconquête ovine.
A l'instar des bovins lait, certaines productions ont compris
depuis longtemps toutes les potentialités offertes par la génétique.
Le constat est également valable
sur la production ovine, pour la-
quelle les éleveurs sélectionneurs,
le contrôle de performances et les
organisations de sélection ont permis des progrès remarquables dans
la plupart des races.
La reconquête ovine passera par
l’utilisation de tous les outils dis-
ponibles. Dans la région, nous
avons la chance d’avoir des structures performantes et novatrices
en recherche génétique (centres
d’IA, Organisme de Sélection, Institut de l’élevage, INRA, Coram…).
La productivité
Un pari payant (8 € de plus /brebis pour 0,1 point de productivité en +)
Vu le prix des agneaux cette année, les points de productivité sont
de plus en plus payants. L’utilisation
de la génétique peut facilement ap-
porter quelques euros de plus. Ainsi
par exemple, on estime que 0,1 point
de productivité supplémentaire peut
rapporter plus de 2 000 € sur une
Des béliers sélectionnés
- En croisement viande jusqu’à
5 € de plus par agneau.
L’achat d’un bélier sélectionné peut
paraître coûteux et les éleveurs se
posent la question de l’impact économique d’un tel investissement.
Récemment, une étude sur l’utilisation de béliers AMBO Améliorateurs Boucherie(1) a démontré
l'intérêt de cette démarche.
L’Institut de l’élevage a analysé les
données de 1200 agneaux abattus
annuellement pour le testage par Insemovin (centre de testage agrée du
centre ouest).
L'étude a montré que par rapport
aux autres béliers de SCI, l'utilisation de béliers AMBO permet de gagner 3 à 5 € supplémentaires par
agneau : cette différence est due à
un meilleur classement carcasse et à
la réduction de la durée d’engraissement.
Si l’on tient compte de la sélection
réalisée au préalable pour l’entrée
en SCI, on peut estimer que l’écart
de gain entre AMBO et un bélier
moyen de la race est de 6 à 10 € !
Si l’on considère qu’un bélier sélectionné produit au minimum 80
agneaux et qu’il peut faire gagner
environ 5 € de plus par agneau, cela
va générer un gain de 400 € par an !
De quoi amortir rapidement l'achat
du bélier…
(1) Source : Institut de l’Elevage,
Pâtre n° 542
- En race pure pour le renouvellement.
Le choix du bélier pour le renouvellement du troupeau est déterminant et pèse plus que le choix d’une
brebis. Si une brebis peut produire
2 agneaux par an, un bélier qui est
utilisé sur 40 brebis, produira quant
à lui 80 agneaux.
Le nombre d’agnelles qui vont être
gardées de ce bélier, influencera durablement les résultats du troupeau.
Pour le renouvellement, les bons
critères à sélectionner sont en premier pour toutes les races la valeur
laitière (moins de mortalité, une
meilleure croissance et un coût alimentaire réduit). La prolificité et
donc la productivité pèse 8 €/ brebis
et 0,1 point de productivité supplémentaire.
Pour éviter la consanguinité et profiter du cumul du progrès génétique,
ne pas hésiter à renouveler les béliers tous les deux ans.
troupe de 300 brebis : (0,1 agneau /
brebis x 100 € / agneau) – (65 kg
d’aliment /agneau x 0,1 agneau x
0,3 € /kg) x 300 brebis = 2 400 € !
La génétique :
Du fait de l’augmentation du cours
des matières premières, certains éleveurs sont tentés d’économiser sur
tous les fronts. Mais attention, économiser sur le renouvellement des
troupeaux n’est pas sans conséquences !
Une équipe de l’INRA(2) a analysé
apport essentiel pour le renouvellement
les incidences à moyen et long terme d’un «sous renouvellement»
ponctuel. Il est ainsi apparu que l’impasse partielle ou totale du renouvellement sur une année donnée peut
entraîner des difficultés économiques 3 à 6 ans plus tard.
Sur plusieurs cas concrets étudiés,
il a été démontré qu’un gain de revenu de 2 200 € réalisé une année
par «sous renouvellement» pouvait
aboutir à une perte de 4 000 € les années suivantes pour rétablir l’équilibre du troupeau !
(2) Source : INRA Theix (63)
Achat ou auto renouvellement ?
Réformer et renouveler conditionnent donc l’avenir du troupeau et sa
rentabilité. La génétique est un outil
indispensable à ce renouvellement.
Il devrait atteindre 20 % de l’effectif tous les ans.
Si vous voulez :
- simplifier la conduite de votre
élevage en n’utilisant que des béliers
de races bouchères pour le croise-
ment terminal,
- introduire du sang neuf dans votre
élevage,
- homogénéiser et améliorer rapidement la valeur génétique de votre
troupeau et donc sa rentabilité ; pour
cela on ne peut que vous conseiller
d’acheter des agnelles sélectionnées.
Si vous décidez de produire vousmême vos agnelles, deux solutions
s’offrent à vous :
- l’insémination artificielle ou la
lutte naturelle avec des béliers sélectionnés achetés. Ce choix d’auto
renouvellement est d’autant plus pertinent que les troupeaux sont plus
importants (au-delà de 300 brebis).
Attention alors de bien sélectionner
vos agnelles sur des critères à améliorer dans votre élevage.
Diminuer les risques sanitaires
- De tremblante grâce aux béliers
résistants
La génétique est la seule solution
vis-à-vis de la tremblante. Les béliers jouent un rôle primordial car ils
peuvent à eux seuls apporter la résis-
tance à un nombre important
d’agneaux et d’agnelles dans leur descendance. Il est donc impératif de
n’utiliser que des béliers résistants et
d’éliminer les béliers sensibles.
N’achetez que des béliers garantis
résistants, avec résultat d’analyse ou
certificat de l’OS.
- Des béliers sélectionnés sur la
résistance au parasitisme
L’OS Romane travaille actuellement sur la sélection de béliers résistants au parasitisme avec des
résultats encourageants.
Avec l’insémination artificielle
- Jouer la carte de la contre saison en production de viande.
La politique qualité de la filière
doit être consolidée par des agneaux
de contre-saison. L’utilisation de l’IA
peut permettre de désaisonner et de
livrer des agneaux en automne.
Aujourd’hui, le marché peut absorber plus d’agneaux tout au long de
l’année mais la période automnale
est toujours difficile par manque de
produits. Désaisonner un lot, c’est
aussi une façon d’améliorer sa productivité et son revenu.
- Utiliser les meilleurs béliers de
la race pour créer et cumuler les
progrès génétiques.
Les Organismes de Sélection repèrent les meilleurs béliers de la race
sur leurs performances et sur celles
de leurs ascendants.
Ainsi les meilleurs béliers de la race se trouvent dans les centres d’insémination et permettent comme l’a
démontré l’INRA des performances
génétiques supérieures chez les utilisateurs d’Insémination Artificielle
en comparaison des autres sélectionneurs qui n’utilisent pas l’IA.
(Amélioration de la valeur laitière
de l’ensemble des sélectionneurs en
Romane est de 15 à 20 gr sur 15 ans,
mais elle est de 35 à 40 gr chez ceux
réalisant des IA)
Atouts de la reconquête
La reconquête ovine est avant tout
une mise en mouvement de tous les
partenaires de la filière. Sur le GERS
et Midi-Pyrénées, nous avons la
chance d’avoir des outils à disposition que beaucoup de régions nous
envient. A nous de les valoriser. La
génétique est l’un de ces outils avec
de bonnes perspectives sur la recherche génomique.
De nouveaux thèmes sont en travaux : la conformation des agneaux,
la consommation d’aliment, la mortalité des agneaux, la résistance au
parasitisme, le comportement mère
- agneaux...
Les résultats économiques sont
maintenant au rendez-vous dans les
exploitations, mais les GTE (résultats Gestion technico-économique)
démontrent qu’il y a encore des
marges de progrès. Le marché est
ouvert, l’appui technique est présent…
Pour tout renseignement : contactez
la Maison de l’Elevage - Tél. 05.62.61.79.60 ou [email protected]
Volonté Paysanne du Gers n° 1204 - 9 décembre 2011
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