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C'est sur ces domaines que vient se greffer la coopération au développement du seco
qui, dans sa nouvelle stratégie, a fait du Pérou l'un de ses 26 pays cibles. Si par le
passé nous nous sommes avant tout attachés à réduire la dette extérieure du Pérou, le
seco aimerait à l'avenir augmenter les fonds octroyés à ce pays en vue d'améliorer la
situation par le biais de la promotion du commerce et de l'investissement. Pour ce faire,
l'objectif est de mobiliser davantage de fonds privés. La Suisse occupe une position
privilégiée à cet égard puisqu'elle peut faire profiter le Pérou de ses expériences en sa
qualité d'économie ouverte de petite taille. Comme nous l'avons appris hier lors du
forum économique Suisse-Pérou ici à Zurich, le secteur privé souhaite lui aussi
augmenter l'échange d'expériences, de savoir-faire et de technologies.
Le développement de l'économie péruvienne dépend fortement d'événements
extérieurs. Elle a en effet subi le contrecoup d'El Niño (1997-1998), de la crise financière
internationale (1997-1998), du développement défavorables des termes de l'échange,
d'un tremblement de terre (2001) et, d'une vague de froid cet hiver. En fait, la crise
politique provoquée par l'ancien président Fujimori, en 2000, est le seul facteur interne à
avoir eu des conséquences sur ce développement. Cette caractéristique, à savoir le fait
de dépendre de facteurs externes sur lesquels on n'a pas prise, pose des difficultés
supplémentaires aux personnes appelées à prendre des décisions dans le cadre du
développement économique. Malgré cela, le Pérou a réussi à s'extraire du chaos
économique et à stopper l'hyper-inflation dans les années 1990, puis à poser les bases
d'un développement économique relativement stable. Il a aussi montré qu'il était
capable d'imposer son point de vue à la table des négociations, comme on a pu le
constater lors de la procédure de règlement des différends concernant la pêche à la
sardine dans le cadre de l'OMC.
Je vous le disais tout à l'heure, l'intégration entre Lima et les régions doit être améliorée.
La région andine, très pauvre, n'offre pas beaucoup de possibilités à cet égard. La laine
d'alpaga constitue une exception. Les alpagas – des camélidés proches du lama – sont
élevés dans les régions montagneuses des Andes par les paysans et les communautés
paysannes. Ils fournissent sur le marché mondial une laine de qualité utilisée pour la
confection de vêtements (et pas seulement de pull-overs). C'est là qu'intervient le
SIPPO – pour Swiss Import Promotion Office -, notre programme d'encouragement aux
exportations des pays en développement. Il soutient en effet la vente, dans les pays
industrialisés, de divers produits issus de l'alpaga et contribue ainsi à l'amélioration de la
chaîne de production et à l'augmentation de la création de valeur ajoutée au Pérou
même, entre la production (dans les Andes), la transformation de la matière (à Lima) et
l'exportation (en direction de l'Europe ou de l'Amérique du Nord). Le SIPPO soutient
également l'exportation des différentes sortes de haricots péruviens dans le but de