les traumatismes maxillo-faciauxau chu de bouake (rci): a propos de

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REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE
UNION –DISCIPLINE-TRAVAIL
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY
UFR SCIENCES MEDICALES
MEMOIRE
N° 2212
Année 2012-2013
Pour l’obtention du :
LES
CERTIFICATD’ETUDES SPECIALISEES DE
TRAUMATISMES
MAXILLO-FACIAUXAU
CHU
DE
STOMATOLOGIEET CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE
BOUAKE (RCI): A PROPOS DE 137 CAS COLLIGES
Présenté et soutenu: le 23 Décembre 2013
Par
Docteur ORY Opokou Alexandre De Misères
COMPOSITION DU JURY
PRESIDENT
: Monsieur le Professeur Titulaire CREZOIT G .Emmanuel
DIRECTEUR DE MEMOIRE : Madame le Professeur Agrégé HARDING-KABA Mouan
Béatrice
MEMBRES
: Monsieur le Professeur Titulaire ASSA ALLOU
Monsieur le Professeur Titulaire AKA Gblanh-Kassy F. P.
1
SOMMAIRE
INTRODUCTION…………………………… .......................... ………………………………...3
PREMIERE PARTIE : RAPPELS……………………… ............................ ..…………………5
I-ANATOMIE CHIRURGICALE DE LA FACE…………… ............................ ………………..6
I-1-LES PARTIES MOLLES…..................................... ................................. .................................
I-2-LE SQUELETTE FACIAL…………………...……… .............................. ……………………
II-ETUDE CLINIQUE DES TRAUMATISMES MAXILLO-FACIAUX… .......................... …21
II-1-ETIOLOGIE……………………………………… .............................. ……………………....
II-2-MECANISME……………………………………… .............................. …………………….
II-3-EXAMEN D’UN TRAUMATISE DE LA FACE…… .............................. …………………..
III-MODALITES THERAPEUTIQUES………………… .............................. ……………………
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE…............. ............................ ...................................41
I-MATERIEL ET METHODE………………………… .......................... ………………..…...42
II-RESULTATS…………………………………………… ........................... ……………….....45
III-COMMENTAIRES…............................................ ............................... ..................................60
IV-RECOMMANDATIONS …………………………… ........................... …………..………..64
CONCLUSION…................................................. ................................ .......................................65
BIBLIOGRAPHIE…........................................ ............................... ...........................................66
RESUME…........................................ ....................................................... ...................................69
2
INTRODUCTION
Le traumatisme facial se définit comme l’ensemble des lésions de nature traumatique touchant
la partie antérieure de l’extrémité céphalique, limitée en haut par un plan passant par la base
du crâne (ligne passant par la suture naso-frontale, le rebord orbitaire supérieur, la suture
fronto-zygomatique et l’arcade zygomatique), et en bas par une ligne horizontale passant par
l’os hyoïde [12].
Les traumatismes maxillo-faciaux regroupent à la fois les atteintes des plans de couverture
cutanéo-muqueux et musculo-aponévrotiques, des éléments vasculo-nerveux, glandulaires,
mais également les atteintes des os de la face. En pratique, les limites anatomiques imposées
par l’usage (couvre-chef et cravate) ne sont plus de mises, car le traumatisme facial concerne
non seulement la face, mais également les confins cranio-faciaux et cervico-faciaux [12].
Ces lésions traumatiques maxillo-faciales sont cliniquement significatives pour
diverses raisons :
-La face offre une protection antérieure pour le crâne et joue un rôle important dans
l’apparence.
-La région maxillo-faciale est associée à un certain nombre de fonctions vitales que
sont : la vue, l’odorat, la respiration, l’alimentation et l’élocution. Ces fonctions peuvent être
gravement touchées et avoir un retentissement sur la qualité de vie du traumatisé maxillofacial .Ces traumatismes maxillo-faciaux imposent donc un diagnostic rapide
et
un
traitement adéquat, seul garant pour éviter les séquelles fonctionnelles, esthétiques et
psychologiques [22,24].
L’étiologie des lésions traumatiques maxillo-faciales varie d’un pays à l’autre et même
au sein d’un même pays selon les conditions socio-économiques, culturelles et
environnementales qui prévalent. Différentes études ont révélé que les accidents du trafic
routier sont parmi les principaux facteurs étiologiques des traumatismes maxillo-faciaux [4, 9,
20,].Ces études ont montré que les accidents de la circulation étaient la cause de 34,42 % à
3
90,15 % des lésions de tous les tissus squelettiques et des parties molles maxillo-faciales. Les
autres causes sont les agressions, les accidents de sport, les accidents de travail [1,5].
Le traitement des traumatismes maxillo-faciaux a été amélioré ces deux dernières
décennies grâce au développement de l’imagerie, des matériaux d’ostéosynthèse et des
techniques de réanimation [22].Mais ces progrès ne semblent pas être effectifs dans les pays
en développement.
La vérification périodique de l’épidémiologie des traumatismes maxillo-faciaux
permet de recommander des moyens de prévention [2, 3, 4].
En Côte d’Ivoire en général, et à Bouaké en particulier, en dépit de l’impact des lésions
traumatiques maxillo-faciales sur la qualité de vie du patient, peu d’informations sont
disponibles sur les caractéristiques épidémiologiques de ce problème.
Nous avons constaté que l’apaisement du climat politique et la reprise des activités socioéconomiques à Bouaké ont été suivis d’une augmentation du trafic routier, notamment une
hausse des engins motorisés à deux roues, voire à trois roues. En conséquence, nous avons
noté :
-l’augmentation
des
facteurs
de
risque
(accidents
de
la
circulation,
violences
interpersonnelles, accidents de sport, de travail et domestique) des traumatismes en général et
des traumatismes maxillo-faciaux en particulier ;
-le manque de données récentes sur le profil épidémiologique des traumatismes maxillofaciaux et les difficultés de leur prise en charge efficace.
Nous avons donc mené cette étude, afin de déterminer le profil socio-démographique
des traumatismes maxillo-faciaux et leurs modalités thérapeutiques en milieu hospitalier sous
médicalisé.
.Les objectifs spécifiques de l'étude ont été de :
-
identifier les particularités socio-démographiques des traumatismes maxillo-faciaux ;
-
décrire les aspects cliniques et radiographiques des traumatismes maxillo-faciaux ;
-
distinguer les différents moyens thérapeutiques utilisés.
4
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
5
I-ANATOMIE CHIRURGICALE DE LA FACE [18,19]
La face est anatomiquement décrite entre la ligne capillaire en haut et la tangente à la
pointe du menton en bas. Elle se divise en trois étages (Figure 1) :
-
supérieur ;
-
moyen ;
-
inférieur.
Figure 1 : Les trois étages de la face [18].
Le crâne et la face sont intimement liés :
-
la base du crâne est posée sur le pivot vertébral au niveau du trou occipital (foramen
magnum) ;
-
la face est donc déjetée en avant, suspendue sous l’étage antérieur de cette base ;
-
la mandibule, seul os mobile cranio-facial, est suspendue sous l’os temporal, pivotant
autour de ses deux condyles ;
-
l’ensemble crâne-face est ainsi en équilibre parfait (Figure 2) pour répondre aux
contraintes de la pesanteur et des forces masticatoires.
6
Haut
Avant
Figure 2: L’équilibre crâne-facial-vertébral [18].
I-1-LES PARTIES MOLLES
*Le tégument
Le tégument facial est souple et d’épaisseur inégale (la peau palpébrale est quatre fois
moins épaisse que la peau jugale) ; la coloration est également variable d’un territoire à l’autre
et l’on peut isoler des zones esthétiques qui devront toujours être considérées dans leur
ensemble structural lors des actes chirurgicaux.
Ce tégument est mobilisé par l’action des muscles peauciers (Figure 3), dont la
résultante des forces marque, avec le temps, les lignes de tension qui deviennent rides (Figure
4) : toute cicatrice parallèle à ces lignes de tension sera à priori discrète, toute cicatrice
perpendiculaire à ces lignes de tension risque de s’élargir.
Haut
7
Gauche
Figure 3 : Les muscles peauciers [18].
Figure 4: Les lignes de tension [18].
*Les muscles masticateurs
Les muscles masticateurs sont représentés surla Figure 5
8
Figure 5: Les muscles masticateurs [18].
Les muscles élévateurs
Ils sont au nombre de quatre :
-
Letemporal : le plus puissant, étalant ses fibres sur l’écaille du temporal, puis
glissant dans la coulisse temporale en dedans de l’arcade zygomatique, il
s’insère sur toute la hauteur du processus coronoïde de la mandibule ;
-
Lemasséter et le ptérygoïdien médial prennent en sandwich le ramus
mandibulaire ;
-
le ptérygoïdien latéral mobilise la mandibule en mouvements propulsion et de
diduction.
Les muscles abaisseurs
Ils ont un rôle secondaire dans la mastication. Ce sont le mylo-hyoïdien le génio-hyoïdien
et le digastrique.
9
Les glandes salivaires
On distingue, les glandes principales et les glandes accessoires.
Les glandes principales
La glande parotide (Figure 6) : paire et symétrique, située dans la loge parotidienne,
elle abrite l’arborisation du nerf facial qui émerge du crâne au foramen stylo-mastoïdien. Son
canal excréteur est le canal de STENON (conduit parotidien) dont l’ostium s’ouvre à la face
interne de la joue, en regard de la deuxième molaire supérieure.
Figure 6 : Loge et glande parotide [18].
La glande sous mandibulaire est paire et symétrique, située dans la loge sousmandibulaire, en dedans de la branche horizontale sous le plancher buccal. Son canal
excréteur est le canal de WHARTON (conduit sous-mandibulaire) dont l’ostium s’ouvre sur
le plancher buccal antérieur juste en dehors du frein lingual.
Dans sa loge, la glande sous-mandibulaire contracte des rapports étroits avec la
branche cervico-faciale du VII, le XII, le nerf lingual et les vaisseaux faciaux.
10
Figure 7 : Loge et glande sous mandibulaire [18].
La glande sublinguale : paire et symétrique, située sous le plancher buccal, c’est la
plus petite des glandes salivaires principales. Elle déverse ses sécrétions dans la cavité
buccale par une multitude de canaux excréteurs s’ouvrant dans le plancher buccal antérieur.
Les glandes salivaires accessoires
Elles sont disséminées dans toute la cavité buccale.
I-2-LE SQUELETTE FACIAL
Il est composé d’une mosaïque d’os dont le massif facial et la mandibule.
*Le massif facial
11
Il est constitué de 6 os pairs et latéraux : les os maxillaires, malaires (ou zygomatiques),
palatins, lacrymaux, nasaux, cornets inférieurs et d’un seul os impair et médian, le vomer.
Ces os sont fixes et solidarisés à la base du crâne :
Le massif facial est en relation avec le crâne, ce qui explique la fréquence des lésions
mixtes crânio-faciales.
L’architecture du massif facial présente une structure osseuse particulière. Elle est
creusée de dix cavités encadrées par des pièces squelettiques à structure alvéolaire. La paroi
de ces alvéoles est constituée de plusieurs variétés de tissus osseuxréagissant différemment
aux sollicitations mécaniques. Ces différentes pièces squelettiques présentent des zones de
renforcement décrites par OMBREDANNE, puis par SICHERet des zones de faiblesses
décrites par LEFORT.
Les piliers sont des zones anatomiques de grandes résistances jouant le rôle de « parechocs naturels » décrites par SICHER. Ces piliers sont verticaux et prennent naissance à la
partie basale de l’os alvéolaire pour se terminer au niveau de la base du crâne.
Ce sont :
-
le pilier canin ;
-
le pilier zygomatique ;
-
le pilier ptérygoïdien.
Les poutres sont des colonnes osseuses décrites par OMBREDANNE. Lespoutres de
résistance horizontales présentent une grandevulnérabilité aux traumatismes et sont au
nombre de trois :
-
une poutre inférieure, formée par la demi-arcade alvéolaire;
-
une poutre latérale, constituée par le corps de l’os zygomatique ;
-
une poutre antérieure, composée par le bord antérieur du maxillaire
12
Figure 10: Poutres et piliers de la faceFigure11 : Poutres et piliers de la face [18].
(Vue de face)(Vue de profil droit)
Piliers de SICHER
Poutres d’OMBREDANE
Les pare-chocs de la face sont desparties saillantes du massif facial, particulièrement
vulnérables aux chocs. En fait ce sont des zones les plus exposées qui se comportent comme
de véritables coins enfonçant les structures sous-jacentes.
On distingue :
-
les pare-chocs médians : le frontal, le nasal, le prémaxillaire et le symphysaire;
-
les pare-chocs latéraux : os zygomatique (figure 12).
13
Figure 12 : Les pare-chocs de la face(D’après Péri et Vaillant) [19].
Les traumatismes portent en général sur l’une des avancées de la face (pare-chocs) et a
tendance à impacter cette région, fracturée ou non, dans les cavités voisines.
De par sa structure, le massif facial est destiné à supporter uniquement des forces
verticalesascendantes engendrées par les contractions des muscles élévateursde la mandibule
et les pressions masticatoires. Ces pressions recueillies par les dents sont réparties par la voûte
palatine et l’arcade alvéolaire aux six piliers droits et gauches qui les transmettent à la moitié
antérieure de la base du crâne.
La face n’est donc pas faite pour résister aux forces horizontales transversales ou
antéropostérieures qui sont celles de la plupart des traumatismes. Cette architecture du massif
facial permet d’établir la topographiedes « zones de faiblesseou de moindre résistance »,
étudiée parLEFORT. Enfin, la disposition des zones consolidées et des zonesd’extrême
faiblesse conditionne théoriquement la propagation des traits de fracture en cas d’accident de
l’étage moyen de la face.
Les trois traits horizontaux de fracture décrits par LEFORT sont classiques et connus
de façon universelle.
Au plan histologique, on distingue au massif facial, trois types tissus osseux :
14
-
Certains sont très fragiles, d’une minceur papyracée : plancher orbitaire, complexe
ethmoïdal, certaines parois du sinus maxillaire, du sinus frontal ;
-
D’autres formés d’os compact haversien, très solide, condensé en deux formations
verticales résistantes, les piliers de la face : squelette osseux du nez dans son
ensemble, partie centrale de l’os zygomatique, cadre orbitaire, l’arcade zygomatique.
-
Le palais osseux et la tubérosité maxillaire sont un massif de tissu osseux trabéculaire
ou os spongieuxdans lequel sont implantées les dents à la périphérie. Leur solidité les
apparente plus aux os très résistants qu’aux os papyracés.
*La mandibule
Os impair, médian et symétrique, la mandibule est le seul os mobile et constitue à elle
seule le squelette de l’étage inférieur de la face .Elle s’articule avec la base du crâne par
l’intermédiaire des articulations temporo-mandibulaires.
La mandibule présente à décrire :
- une portion dentée en forme de « fer à cheval » ouvert en arrière ou corpus de lamandibule
qui est constituée de deux moitiés symétriquessoudées en avant et sur la ligne médiane
formant la symphysementonnière ;
- deux branches montantesverticales (ramus), droite et gauche portant chacune deux processus
(coronoïde et condylien) dont le postérieur s’articule à la base du crâne par le biais des
articulations temporo- mandibulaires.
- deux angles ou gonion, qui fait partie de la portion dentée.
Le corpus comprend la symphyse, les parasymphyses, les branches horizontales et la région
alvéolo-dentaire.
Constitué d’une coque d’os compact, d’épaisseur variable, entourant le tissu spongieux, la
mandibule est un os très dur et résistant à la compression donc répond moins bien à la flexion,
notamment dans les zones de courbures. Cette caractéristique est très importante sur les
conséquences d’un coup.
Il nous faut insister sur les variations d’épaisseur de cet os constituant les tables alvéolaires :
épais dans les zones prémolo-molaires, il devient très fin dans la zone incisivo-canine
pourtant plus exposé aux chocs.
Les poutres de résistances de la mandibule sont :
-
lapoutre basilaire ;
15
-
la poutre temporale
-
la poutre goniale ;
-
la poutre sigmoïdienne ;
-
la travée alvéolaire (ensemble os-dents très solide).
Les zones de faiblesse
-
le condyle ;
-
la région de l’angle;
-
la région symphysaire.
Les régions symphysaire et angulaire la mandibule constitue un véritable pare-choc
pour la face.
En ce qui concerne la biomécanique mandibulaire, de par sa position très avancée, peu
protégée entre la face et le cou, lamandibule est très exposée aux traumatismes. Sa forme
tourmentéeaux nombreuses courbures, la présence possible d’une racineparticulièrement
développée ou d’une dent de sagesse incluse lafragilise.
Alors que l’os spongieux supporte plus facilement la déformation d’une flexion et
s’écrase par effet de compression, l’os compact dont est constituée la mandibule est très
résistant à la compression longitudinale et se fracture par effet de flexion aux endroits plus
fragiles (zones minces et changement de courbure).
I-3- L’ORGANE DENTAIRE
La dent comprend : la couronne, le collet et la racine.
Cet organe dentaire d’origine épithéliale mais aussi conjonctive, est formé de l’odonte(ou dent
anatomique) et de son tissu de soutien, ou parodonte.
*L’odonte
Il est constitué de trois éléments. De la périphérie vers le centre :
-
l’émail ;
-
la dentine ;
-
la pulpe.
*Le parodonte
C’est l’ensemble des tissus soutenant et entourant les dents. Il est composé de la
périphérie vers le centre par :
16
-
la gencive ;
-
l’os alvéolaire ;
-
le desmodonte (ligament alvéolo-dentaire,)
-
le cément
L’os alvéolaire correspond à la partie des maxillaires où s’insèrent la ou lesracines des
dents (les alvéoles).
L’os alvéolaire est constitué de procès osseux qui se développe en même temps que les
dents, et se résorbe progressivement après l’avulsion des dents.
1-4-LES ARTICULATIONS TEMPORO-MANDIBULAIRES.
Il s’agit d’une articulation bi-condylienne opposant les surfaces articulaires de la
mandibule aux surfaces articulaires des deux os temporaux. (Figure 13).
Un disque fibro-cartilagineuse intra-articulaire ayant la forme d’une lentille biconcave,
s’interpose entre les deux condyles. Il est souple et déformable permettant d’adapter les deux
surfaces articulaires convexes. La mandibule et l’os temporal sont unis par une capsule
renforcée par des ligaments.
La capsule articulaire est un manchon à base temporale et à sommet mandibulaire. Les
fibres profondes de cette capsule adhèrent aux bords périphériques du ménisque, cloisonnant
l’articulation en deux parties : une partie supérieure ou disco-temporale et une partie
inférieure disco-mandibulaire.
Les ligaments de l’articulation temporo-mandibulaire sont de deux types. Les ligaments
capsulaires ou intrinsèques sont des renforcements de la capsule.
Les ligaments extra-capsulaires ou extrinsèques suspendent la mandibule à la base du
crâne.
L’articulation temporo-mandibulaire joue un rôle essentiel dans la manducation.
17
Figure 13 : Articulations temporo-mandibulaires (coupe sagittale) [18].
1. frein temporo-méniscal
2. ligament méniscal postérieur
3. fosse mandibulaire du temporal
4. partie cartilagineuse du disque articulaire
5. tubercule articulaire du temporal
6. cavité synoviale supérieure
7. ligament méniscal antérieur
8. muscle ptérygoïdien latéral
9. capsule articulaire
10. méat acoustique externe
11. membrane fibreuse de la capsule
12. tête du condyle
13. cavité synoviale inférieure
18
I-5-LES ORIFICES DE LA FACE
Ce sont :
-La cavité buccale
-Le nez et les fosses nasales
-Les cavités orbitaires
I-6-VASCULARISATION DE LA FACE
Les artères
Presque toute la face est vascularisée par les branches collatérales ou terminales de deux
systèmes provenant de l’artère carotide externe :
-un système profond issu de l’artère maxillaire ;
-un système superficiel représenté par l’artère faciale et les branches terminales de l’artère
temporale superficielle.
Ces deux systèmes forment un abondant réseau reliant les deux hémifaces.
Cette richesse de vascularisation explique l’abondance des saignements en traumatologie
faciale, mais aussi l’excellente vascularisation des téguments et la vitalité souvent
exceptionnelle des lambeaux cutanés.
Les veines
Le réseau veineux est plus ou moins satellite du réseau artériel.
Les lymphatiques
Le réseau lymphatique est mal systématisé, mais il existe des zones préférentielles de
drainage.
19
Figure 14 : Vascularisation de la face [18].
1-7-INNERVATION DE LA FACE
L’innervation motrice
-des muscles peauciers : ils sont sous l’obédience du nerf facial (VIIe paire crânienne) ;
- des muscles masticateurs : ils sont innervés par le nerf trijumeau.
-l’élévateur de la paupière supérieure assurée par le nerf oculomoteur (IIIe paire crânienne).
L’innervation sensitive
Elle est presque entièrement assurée par le trijumeau (V1, V2, V3) ; seuls le pavillon
auriculaire et la région angulo-mandibulaire dépendent du plexus cervical.
Figure 15 : Territoires sensitifs de la face [18].
20
II-ETUDE CLINIQUE DES TRAUMATISMES MAXILLO-FACIAUX
II-1-ETIOLOGIE
Les traumatismes maxillo-faciaux peuvent se rencontrer au cours :
-des accidents de la voie publique,
-des rixes ou des agressions ou des traumatismes balistiques,
-de diverses activités physiques ou sportives et surtout des jeux
violents faisant intervenir des coups de pieds ou de poings,
-des coups de pattes d’animaux ou des encornements,
- des chutes
-des accidents domestiques,
-des accidents du travail,
II-2-MECANISME
On distingue deux mécanismes essentiels : soit direct, soit indirect ou les deux mécanismes
associés.
Dans les traumatismes directs, l’agent vulnérant vient percuter son point
d’impact, notamment au niveau des pare-chocs faciaux.
Les traumatismes indirectsfont suite à un choc de la face contre l’agent vulnérant
ou survenant à distance du point d’impact.
Suivant la direction et l’énergie de la force d’impact, la forme et la consistance de l’objet, le
traumatisme peut atteindre et léser les téguments, la langue, les dents, le parodonte, la
mandibule, le massif facial, les articulations temporo-mandibulaires (ATM), les masses
cérébrales, le rachis par projection de la tête en arrière.
II-3-EXAMEN D’UN TRAUMATISE DE LA FACE [12]
Le traumatisme facial est soit isolé, soit associé dans le cas d'un polytraumatisme et
s'intègre alors dans le grand groupe de la prise en charge du polytraumatisé.
Les deux urgences vitales que sont l'hémorragie grave (par fracture de l'étage moyen et
plaie de l'artère maxillaire) et l'asphyxie (par obstruction des voies aériennes supérieures)
doivent être immédiatement dépistées et traitées.
21
En dehors de ce contexte, l'examen du traumatisé repose sur un examen clinique endoet exobuccal soigneux et sur quelques examens radiographiques standards simples, voire
tomodensitométrique.
-
L’examen clinique
Il repose sur :
o les données de l'interrogatoire : circonstance étiologique, état antérieur
maxillo-facial (déviation nasale ancienne, trouble occlusal...).
-
L’examen exobuccal :
o Des plaies de face
o Les déformations, un œdème, une ecchymose
o La palpation comparative des "pare-chocs naturels de la face" (pommettes et
arcade zygomatique, rebord orbitaire, arête du nez, symphyse mandibulaire)
o La palpation des A.T.M (Articulation Temporo-mandibulaire) lors des
mouvements d'ouverture buccale.
o L’examen ophtalmologique sommaire : acuité visuelle, champ visuel,
oculomotricité
o L’examen de la sensibilité faciale (V1, V2, V3) et de la motricité faciale (VII)
-
L’examen endobuccal :
o Une plaie muqueuse
o Des troubles de l'occlusion
o La recherche d'une mobilité du massif facial par rapport au crâne ou une
mobilité anormale de la mandibule.
o L’état dentaire et le bilan dentaire (d’un intérêt médico-légal)
Ces données de l’examen clinique, orientent la demande des examens radiographiques.
-
L’examenradiologique
Il faut éviter de multiplier les incidences en urgence, les radios de face et de profil étant
inutiles. Les clichés de débrouillage comprennent une face basse et maxillaires défilés droit et
gauche ou une radiographie panoramique des maxillaires et une incidence visualisant l'étage
moyen (BLONDEAU, OS NASAUX, HIRTZ).
22
Au terme de ce bilan, on peut déterminer :
-
le degré d'urgence : plaie à suturer, fracture à grand déplacement, problème
hémorragique
-
le diagnostic de siège (fracture simple d'un pare-choc naturel, fracture complexe de la
face)
-
la nécessité d'un examen complémentaire qui sera réalisé secondairement chez un
patient déchoqué et stable au plan hémodynamique.
Ainsi, pourront être réalisés :
-
une tomodensitométrie de l'étage moyen et /ou de la base du crâne ;
-
un examen ophtalmologique complet avec le test de LANCASTER ;
-
un examen O.R.L complet (en cas d'otorragie) ;
-
un avis neurochirurgical.
II-3-1-LES URGENCES VITALES
L'asphyxie
La liberté des voies aériennes supérieures est une priorité chez tout traumatisé crânio-
facial. Elle est souvent facilement réalisée par l'ablation des caillots, des éventuelles prothèses
mobiles et par une aspiration simple de la cavité buccale. Si la ventilation n'est pas rapidement
assurée, il faudra pratiquer une intubation trachéale voire une trachéotomie dans certains cas
exceptionnels.
Une fracture mandibulaire à grand déplacement peut entraîner un trouble respiratoire. Dans
ces cas la réduction en urgence est indispensable.
L'hémorragie
Il s'agit soit d'une hémorragie extériorisée par la bouche, soit le plus souvent d'une
épistaxis. L'origine habituelle est une fracture de la région postérieure de l'étage moyen
entraînant des plaies de l'artère maxillaire ou de ses branches.
Une épistaxis modérée sera traitée par tamponnement antérieur éventuellement complété par
un tamponnement postérieur.
23
Une hémorragie grave nécessite une intubation en urgence et un contrôle de la volémie. Le
tamponnement antérieur et postérieur permet le plus souvent de juguler temporairement
l'hémorragie (utilisation de sondes à double ballonnet). Une embolisation secondaire sera plus
souvent indiquée. Ce n'est qu'en cas d'échec qu'un abord direct pour ligature de l'artère
carotide externe ou de l’artère maxillaire ou des artères ethmoïdales sera proposé.
II-3-2-LES PLAIES DES PARTIES MOLLES
Trois éléments sont à déterminer : le type de plaie, sa topographie et le degré de
septicité.
-
Le type de plaie : linéaire, contuse, avec perte de substance, la dermabrasion
-
La topographie :
Les plaies de la région médio-jugale
Elles peuvent entraîner des sections plus ou moins distales du nerf facial et atteinte
glandulaire avec une éventuelle section du canal de STENON qui nécessiteront leurs
identifications correctes et une suture adaptée.
Les plaies péri-orificielles (lèvres, paupières, narines, oreilles)
Elles vont de la plaie superficielle uniquement cutanée ou muqueuse à la plaie
transfixiante qui nécessitera un repérage précis des berges pour éviter tout décalage et une
réparation attentive de tous les plans (cutané, musculaire, cartilagineux, muqueux).
Leur gravité tient à leur tendance à la rétraction cicatricielle, source d'ectropion au
niveau des paupières et/ou de sténoses orificielles.
Les plaies crânio-cérébrales avec issue de matière cérébrale doivent
également être identifiées et justifient une prise en charge spécialisée.
-
Le degré de septicité
24
II-3-3-LES LESIONS OSSEUSES
II-3-3-1-Les lésions alvéolo-dentaires
Les lésions dentaires
Elles peuvent intéresser la couronne avec une fêlure de l'émail ou des fractures avec ou
sans atteinte pulpaire.
Les fractures radiculaires peuvent siéger au collet, au tiers-moyen ou au tiers-distal.
Leur diagnostic est clinique (mobilité dentaire, douleurs) et radiologique (cliché rétroalvéolaire).
Les lésions du tissu de soutien(parodonte, os alvéolaire).
Ces lésions se traduisent par la mobilité d'une ou plusieurs dents soit par :
-
simple contusion d'évolution rapidement favorable
-
luxation partielle en égression ou ingression.
-
luxation totale ou avulsion traumatique qui pourra dans les cas favorables (premières
heures après le traumatisme) faire l'objet d'une réimplantation
-
fracture alvéolo-dentaire mobilisant un segment d'arcade
II-3-3-2-LES FRACTURES DE LA MANDIBULE
Les fractures de la mandibule peuvent intéresser soit la portion dentée, soit la portion non
dentée. Les fractures sont le plus souvent isolées mais peuvent être associées de manière
variable.
*Fractures de la portion dentée
La portion dentée est caractérisée par l’existence de zones de faiblesse : canines, dents
de sagesse et alvéoles qui représentent les sièges électifs de fractures.
Ces fractures modifient l’arcade dentaire.
Elles intéressent, la symphyse, la parasymphyse, la branche horizontale et l’angle.
25
Elles imposent une réduction parfaite, pour restituer l’articulé dentaire antérieur
(dogme) et éviter des troubles occlusaux séquellaires avec retentissement éventuel sur la
fonction manducatrice.
Il faudra systématiquement :
-
préciser l’état de la denture avec son intérêt médicolégal et thérapeutique (possibilité
de mise en place d’un blocage maxillo-mandibulaire) ;
-
rechercher une hypo- ou anesthésie labio-mentonnière alvéolaire inférieure (V3)
(signe de « Vincent »), notamment dans les fractures siégeant entre la lingula et le
foramen mentonnier.
Tout déficit sensitif ou moteur doit en effet être mentionné sur le certificat médical
initial, et notifié au patient dans la mesure du possible avant tout geste chirurgical (valeur
médicolégale).
-
Les fractures de la symphyse et parasymphyse
Elles sont localisées entre les faces distales des deux canines.
Le mécanisme peut être direct ou indirect, après choc latéral sur la branche horizontale ou
l’angle mandibulaire, avec un trait de fracture médian ou paramédian, à direction verticale ou
oblique.
Un hématome pelvi-buccal est quasi constant, avec un déplacement surtout marqué
dans les fractures parasymphysaires. Le long fragment est attiré vers le bas sous l’action des
muscles abaisseurs de la mandibule, et le court fragment déplacé vers le haut sous l’action des
muscles élévateurs. Les formes bilatérales entraînent un déplacement en bas et en arrière du
fragment symphysaire détaché, avec risque de troubles asphyxiques dans des cas
exceptionnels.
Elles se caractérisent cliniquement par une douleur en région symphysaire, provoquée
par une pression transversale sur les angles mandibulaires ou par une pression
antéropostérieure sur la symphyse.
Chez l’enfant, il faut toujours penser à la classique association fractures symphysairefractures condyliennes, notamment devant une simple plaie du menton.
La radiographie panoramique des maxillaires (à défaut les radiographies en incidence
face basse et maxillaires défilés droit et gauche) ou éventuellement un cliché occlusal
confirme le diagnostic.
26
-
Fractures de la branche horizontale
Les fractures siègent entre la face mésiale de la première prémolaire et la face distale de la
deuxième molaire.
Elles peuvent survenir après un choc direct ou indirect.
La direction du trait de fracture conditionne la mobilité ou non du foyer, et donc le
risque de déplacement secondaire et la symptomatologie.
Les fractures à trait vertical ou oblique en bas et en arrière sont instables. Le fragment
postérieur est ascensionné sous l’action des muscles temporal, masséter et ptérygoïdien
latéral, alors que l’action des muscles mylohyoïdien et géniohyoïdien tend à abaisser le
fragment antérieur, créant ainsi une marche d’escalier.
L’action musculaire est ainsi défavorable (biseau défavorable).
Les fractures, dont le trait est oblique en bas et en avant sont à l’inverse peu ou pas
déplacées, avec absence de décalage dans le plan vertical (biseau favorable).
La possibilité de fractures mono-corticales sans déplacement, pauci-symptomatiques,
de diagnostic radiologique difficile, impose de savoir répéter les incidences radiographiques,
voire faire un scanner.
Orthopantomographie, défilé maxillaire, mais également clichés occlusaux et
incidences rétro-alvéolaires, le trait de fracture étant alors plus facilement visible
secondairement par déminéralisation osseuse.
-
Fractures de l’angle de la mandibule
Elles siègent entre la face mésiale de la troisième molaire ou dent de sagesse, et une ligne
horizontale prolongeant le trigone rétro-molaire.
La douleur localisée en regard du foyer de fracture est réveillée lors de la pression
antéropostérieure sur le menton.
Ces fractures sont souvent déplacées sous l’action des forces musculaires puissantes
(muscles masticateurs).
La position de la dent de sagesse par rapport au trait de fracture conditionne la
thérapeutique.
*Fractures de la portion non dentée
Elles déplacent l’arcade dentaire.
27
Ce sont, les fractures de la branche montante, du condyle et du coroné.
-
Fractures de la branche montante
Ce sont des fractures peu fréquentes, généralement non déplacées, localisées entre
l’angle de la mandibule et l’échancrure sigmoïde, de deux types : verticales ou horizontales
plus ou moins obliques. Elles entraînent une limitation douloureuse de l’ouverture buccale,
avec un contact molaire prématuré du côté fracturé et une béance controlatérale.
La radiographie face basse couplé au maxillaire défilé droit et gauche, mieux la
radiographie panoramique des maxillaires confirme le diagnostic.
-
Les fractures du condyle
Il s’agit de fractures le plus souvent à mécanisme indirecte,après un choc frontal sur la
symphyse mandibulaire, ou associées à une fracture de la branche horizontale controlatérale.
Elles siègent au-dessus d’une ligne oblique passant par l’échancrure sigmoïde.
Sur le plan topographique, on distingue deux types de fractures : les fractures intraarticulaires (fractures condyliennes ou capitales et fractures sous-condyliennes hautes) et les
fractures extra-articulaires (fractures sous-condyliennes basses siégeant à la base du col).
L’association à une fracture de l’os tympanal doit être recherchée.
L’examen clinique peut retrouver :
-
une ecchymose en regard du menton ;
-
une douleur prétragienne élective au repos comme lors de la mobilisation, parfois
accompagnée d’otorragies, pouvant faire suspecter une lésion du tympanal.
-
une absence de mobilité du ou des condyles fracturés lors des mouvements
d’ouverture-fermeture buccale.
-
un contact molaire prématuré du côté fracturé par ascension de la branche montante, et
une béance du côté sain ;
-
une latéro-déviation de la ligne inter-incisive du côté atteint.
-
une limitation douloureuse de l’ouverture buccale avec diminution ou impossibilité de
diduction et propulsion.
L’atteinte du nerf facial avec paralysie faciale périphérique est rarement observée.
L’examen clinique et radiologique des régions condyliennes doit être tout
particulièrement attentif en cas de chute sur le menton, notamment chez l’enfant, compte tenu
des risques évolutifs des fractures condyliennes négligées. Elles peuvent en effet être à
28
l’origine : de constrictions permanentes des maxillaires par ankylose
des articulations
temporo-mandibulaires ; et surtout de troubles de la croissance de la mandibule par atteinte
des cartilages, responsables de dysmorphoses dento-maxillaires.
-
Fractures du coroné
Ce sont des fractures peu fréquentes, rarement isolées, avec une symptomatologie
clinique pauvre. Elles associent limitation douloureuse de l’ouverture buccale, tuméfaction
localisée et parfois hématome sous-muqueux à l’examen endobuccal.
Le diagnostic en est essentiellement radiologique.
II-3-3-3-Les fractures de l’étage moyen
Les fractures de l'étage moyen de la face, souvent complexes en cas de traumatisme
important peuvent se diviser schématiquement en quatre groupes selon le siège du
traumatisme initial :
-
les fractures latéro-faciales lorsque le traumatisme siège sur la région de la pommette
-
les fractures centro-faciales en cas de traumatisme de la région nasale
-
les fractures occluso-faciales ou disjonction crânio-faciale en cas d'impact maxillaire
médian. Ce sont ces fractures qui s'accompagnent d'un trouble d'articulé
-
les fractures crânio-faciales par traumatisme du bandeau frontal sont à la frontière de
la pathologie neuro-chirurgicale.
Les fractures latéro-faciales
La fracture la plus fréquente est représentée par la fracture orbito-zygomatique.
•
Clinique
-
Douleur spontanée et exacerbée à la palpation des traits de fracture ;
-
Œdème et ecchymose très rapides, associés à une hémorragie sous-conjonctivale ;
-
Aplatissement de la pommette (vite masqué par l'œdème) avec élargissement
paradoxal de l'étage moyen
-
Epistaxis fréquente ;
-
Diminution de l'ouverture buccale ;
29
-
Pas de trouble de l'articulé dentaire ;
-
Recherche systématique d'une modification de l'acuité visuelle et d'une diplopie
verticale ;
-
Anesthésie ou hypoesthésie dans le territoire du nerf infra-orbitaire (aile du nez, joue,
lèvre supérieure, arcade dentaire supérieure) ;
-
La palpation retrouve une "marche d'escalier" au niveau du rebord orbitaire inférieur.
•
Signes radiologiques
Des incidences deBLONDEAU, ou de WATERS sont le plus souvent suffisantes et
mettent en évidence :
-
les traits de fracture qui siègent sur le pilier orbitaire latéral, la margelle infra-orbitaire
et l'arcade zygomatique ;
-
un hémosinus est habituellement constaté.
Des coupes de scanner en vue coronale seront éventuellement nécessaires pour
préciser l'atteinte orbitaire en cas de doute sur une brèche importante du plancher orbitaire.
•
Formes cliniques
Il peut s'agir :
-
d'une fracture isolée de l'arcade zygomatique provoquant une limitation d'ouverture
buccale
-
une fracture isolée du plancher de l'orbite de type « blow-out fracture » (pur ou
impur) ou fracture en « trappe » ou « trapdoor fracture ».
Dans ce cas le tableau clinique est limité à la région orbitaire avec un traumatisme
direct sur le globe oculaire ayant entraîné rapidement une ecchymose palpébrale et un œdème.
La découverte d'un emphysème sous-cutané palpébral signe l'ouverture du sinus
maxillaire, de même que l'épistaxis.
Les signes ophtalmologiques doivent être soigneusement recherchés :enophtalmie,
diplopie verticale.
30
Dans ce cas, le bilan radiologique standard est habituellement normal et les incidences
coronales de scanner sont indispensables pour mettre en évidence la fracture du plancher
orbitaire et l'éventuelle incarcération du contenu orbitaire dans ce foyer de fracture.
Un test de LANCASTER permettra de préciser l'importance de la diplopie. La gêne à
l'élévation du globe oculaire sera confirmé par un test de duction forcée réalisé en peropératoire.
•
Evolution
Des complications secondaires peuvent être observées en cas de traitement primaire
insuffisant :
-
défaut de réduction avec manque de projection de la pommette,
-
séquelle ophtalmologique avec enophtalmie et/ou diplopie résiduelle pouvant imposer
une révision orbitaire avec greffe osseuse,
-
limitation persistante d'ouverture buccale par conflit corono-zygomatique
-
hypoesthésie ou névralgie dans le territoire du nerf infra-orbitaire
-
complication infectieuse sinusienne rare.
Les fractures occluso-faciales
Ces fractures réalisent des traits grossièrement horizontaux ou obliques qui mobilisent
tout ou partie de l'étage moyen de la face selon la hauteur du trait de fracture, l'arcade
maxillaire est de ce fait placée généralement en haut et en arrière entraînant un trouble
occlusal à type de béance avec rétrusion maxillaire. l'oedème est souvent rapidement
important.
•
Fracture de Le Fort I ou fracture de Guérin
Le trait de fracture est localisé au-dessus des apex de l’arcade dentaire supérieure. Elle
sépare le plateau palatin du maxillaire qui reste solidaire du massif cranio-facial, avec
luxation ou section du pied de la cloison nasale, et fracture associée à la partie inférieure des
apophyses ptérygoïdes, en arrière.
Son aspect clinique est beaucoup moins spectaculaire.
31
On note l’existence de points douloureux électifs à la palpation des ptérygoïdes, réalisant le
signe de Guérin, mais également à la base du nez et au niveau de l’orifice piriforme.
Il existe également un trouble de l’articulé dentaire et des ecchymoses vestibulaires
supérieures et palatines en « fer à cheval ».
La mobilité anormale est ici limitée au plateau palatin.
•
Fracture
disjonction
cranio-faciale
intermédiaire
dite
fracture
pyramidale ou Le Fort II
Les traits de fracture sont dans ce cas intermédiaires, passant par la partie moyenne de
la pyramide nasale jusqu’au bord postérieur du vomer, la branche montante des maxillaires, le
plancher et le rebord orbitaire inférieur, la suture maxillo-zygomatique, et la paroi postéroexterne des sinus maxillaires, jusqu’à l’apophyse ptérygoïde à sa partie moyenne.
•
Fracture disjonction cranio-faciale haute dite vraie ou Le Fort III
Elle associe quatre traits de fracture qui aboutissent à la séparation du massif facial de
la base du crâne. Les traits de fractures concernent ainsi la racine du nez, l’épine nasale du
frontal, la lame perpendiculaire de l’ethmoïde près de la lame criblée, le vomer à sa partie
haute, les parois interne, inférieure et externe de l’orbite en passant sous le canal optique, la
suture fronto-zygomatique, le prolongement zygomatique du temporal et les apophyses
ptérygoïdes à leur partie supérieure.
Pour les fractures de types II et III, l’examen clinique peut objectiver de profil, en cas
de déplacement : une rétrusion de l’étage moyen de la face avec aplatissement bilatéral des
pommettes, rapidement masqué par l’oedème. Il peut s’y associer :
-
des ecchymoses périorbitaires en « lunettes » avec hémorragiesous-conjonctivale
bilatérale ;
-
une énophtalmie plus ou moins marquée ;
-
des écoulements narinaires bilatéraux de sang et/ou de LCR.
L’examen clinique exo- et endobuccal retrouve des points douloureux électifs localisés
en regard des foyers de fracture, et des troubles de l’articulé dentaire avec contact molaire
prématuré bilatéral et béance antérieure. On note également des ecchymoses vestibulaires
supérieures et palatines postérieures.
L’examen est complété par la recherche :
32
-
d’une mobilité anormale de l’étage moyen dans le sens transversal, antéropostérieur
ou vertical.
-
d’une hypo- ou anesthésie dans le territoire cutanéo-muqueux du nerf infraorbitaire ;
-
de lésions oculaires : une diplopie par incarcération musculaire dans une fracture du
plancher de l’orbite, une énophtalmie ou plus rarement des lésions du nerf optique par
fracture irradiée au canal optique ;
-
d’un syndrome de la fissure orbitaire supérieure.
La fracture type Le Fort III avec fracture ou disjonction fronto- et temporo-
zygomatique, est caractérisée par une mobilité de toute la face par rapport au crâne, à la
différence du Le Fort II, où l’os zygomatique reste solidaire des maxillaires.
Le bilan radiographique standard (BLONDEAU) et les coupes scanographiques
(axiales, coronales, sagittales et reconstruction) confirment le diagnostic.
En pratique, ces formes cliniques sont le plus souvent associées avec des traits de
fractures de siège et d’orientation variables.
•
Les fractures centro-faciales
Selon l'importance du traumatisme, elle réalise soit un tableau clinique simple et de
fracture de la région nasale, soit un tableau clinique grave et complexe intéressant l'ensemble
de la région naso-ethmoïdo-frontale.
Fracture du nez
Le diagnostic clinique est simple (douleurs, mobilité, œdème).
La radiographie des os nasaux confirme le trait de fracture qu'il ne faut pas confondre
avec lasuture naso-frontale physiologique.
Un hématome de lacloison sera systématiquement recherché.
Fracture du complexe naso-ethmoïdo-maxillo-fronto-orbitaire (C.N.E.M.F.O)
Le tableau clinique est assez caractéristique : après un violent traumatisme centrofacial, le traumatisé présente un recul de la région nasale qui paraît impactée dans la face.
33
Au niveau orbitaire, il existe un télécanthus (augmentation de la distance intercanthale normalement inférieure à 35 mm).
L'épistaxis est habituelle.
Ces fractures graves de la région centro-faciale peuvent être à l'origine d'une brèche
ostéo-méningée par fracture de la lame criblée de l'ethmoïde qui sera à l'origine d'une
anosmie(de diagnostic primaire difficile) et d'un écoulement de liquide céphalo-rachidien ou
rhinorrhée cérébro-spinale. Cet écoulement nasal sera soit spontané, soit provoqué par des
manoeuvres facilitatrices tendant à faire augmenter la pression intra-crânienne (Valsalva,
compression jugulaire).
Le diagnostic de brèche n'est pas toujours évident cliniquement car celle-ci peut être
transitoire, rapidement occultée par l'oedème et les hématomes, mais exposant le patient aux
complications secondaires redoutables à type de méningite.
Le bilan radiologique comportera systématiquement un scanner en incidence axial et
coronal. La constatation d'une pneumencéphalie est habituelle. La mise en évidence
radiologique de la brèche est le plus souvent possible, le recours à un transit isotopique étant
actuellement exceptionnel.
Les séquelles orbitaires sont fréquentes (dystopie résiduelle, énophtalmie).
Disjonction intermaxillaire et fractures verticales
Les fractures disjonctions cranio-faciales verticales sont caractérisées par un trait de
fracture sagittal médian ou paramédian, avec plaie palatine antéropostérieure et diastème
inter-incisif médian ou paramédian. Elles peuvent être associées aux précédentes.
II-3-4-LES LESIONS ASSOCIEES
Ce sont principalement :
-
les traumatismes crâniens ;
-
les traumatismes du rachis cervical ;
-
les traumatismes thoraco-abdominaux ;
34
-
les traumatismes des membres.
Ces lésions associées relèguent souvent au second plan les traumatismes maxillo-
faciaux, en dehors des deux urgences vitales (asphyxie et hémorragie) engendrées par le
traumatisme maxillo-facial.
III-MODALITES THERAPEUTIQUES [10, 13,21]
III-1-BUTS
Le traitement des traumatismes maxillo-faciaux vise à :
-restituer l’anatomie de la face ;
-rétablir la fonction manducatrice ;
-minimiser les séquelles fonctionnelles et esthétiques.
III-2-MOYENS
En dehors des urgences vitales, Ils font appel à différents procédés fonctionnels,
orthopédiques, chirurgicaux, utilisés de façon isolée ou en association.
III-2-1- REPARATION DES PLAIES DES PARTIES MOLLES
Elle mérite toujours une prise en charge minutieuse pour limiter les séquelles esthétiques
redoutées des patients. Elle commence par le plan le plus profond et en progressant plan par
plan vers la superficie sans omettre de diagnostiquer et de repérer une atteinte du nerf facial
ou du canal de Sténon.
* Le parage : il consiste à nettoyer et à désinfecter les tissus lésés en assurant une hémostase
rigoureuse.
* La suture : elle consiste à faire un rapprochement parfait et exact de tous les plans
sectionnés :
-le plan muqueux par points séparés ou un surjet de fil résorbable ;
-le plan musculaire par points séparés au fil résorbable ;
-le plan cutané par points séparés ou par un surjet
35
III-2-2-REPARATION DES LESIONS OSSEUSES
*Procédés fonctionnels
Ils concernent le plus souvent la mandibule et sont basés sur :
-la prise d’une alimentation semi-liquide les premiers jours, puis mixée pendant quelques
semaines et la mobilisation prudente de la mandibule avec une surveillance clinique et
radiologique régulière de l’absence de déplacement du foyer de fracture.
-la kinésithérapie mandibulaire
Elle consiste après une éventuelle courte période de blocage initial à mobiliser la
mandibule de façon essentiellement active et éventuellement passive (traction par élastiques)
en avant et en latéralités droite et gauche. Ce traitement est répété plusieurs fois par jour
pendant trois semaines et nécessite un contrôle très rigoureux tant de sa réalisation que de son
efficacité. Chez le petit enfant, un suivi prolongé est nécessaire pour s'assurer de l'absence de
toute complication tardive.
*Procédés orthopédiques
Ils nécessitent la présence d’organes dentaires de bonne qualité pouvant servir d’ancrage.
L’articulé dentaire de convenance est recherché et utilisé comme repère anatomique pour
contrôler l’efficacité de la réduction.
-La réduction peut être manuelle ou instrumentale.
-La contention des foyers fracturaires se fera par blocage mono- oumaxillo-mandibulaire par
l’intermédiaire d’élastiques ou de filsd’acier.
On fait appel à des procèdes utilisables, seuls ou en associations :
- Ligatures (Ivy, Leblanc, Dautrey, en panier, en berceau, Ernst, Hopper) ;
-Arcs préformés (arc simple, Duclos) ;
- Attelles plâtrées ;
- Gouttière
*Procédés chirurgicaux
Ils sous-entendent l’abord des foyers de fracture par des voies diverses.
Les voies d’abord
36
-direct, la meilleure voie est celle de la plaie ; l’intervention est impérative dans les 72
heures (attention à l’infection dans les 6 heures).
En absence de plaie, l’abord des foyers de fractures se fera par voies endobuccale et
transcutanée dissimulées dans les plis naturels et les zones pileuses.
- endobuccale: vestibule ;
- orbitaire: queue du sourcil, palpébrale inférieure, conjonctivale
-latérale : voie temporale de Gillies, de l’ATM, sous angulo-mandibulaire
La contention effectuée fait appel à l’ostéosynthèse :
-ostéosynthèse par fil d’acier 3/10ème ,4/10ème (suture osseuse) ;
-ostéosynthèse par plaques métalliques, vissées (microplaques en titane) ;
L’utilisation de matériels d’ostéosynthèse résorbables est de plus en plus répandue mais toutes
les écoles ne sont pas adhérentes.
En cas de perte de substance osseuse,
Les segments osseux sont maintenus en bonne position en attendant la réparation par greffon
osseux (iliaque, côte).
III-2-3-REPARATION DES LESIONS DENTAIRES
Les dents situées dans les foyers de fracture
Elles seront extraites, si elles empêchent une réduction correcte ; dans le cas contraire, elles
serviront d’ancrage pour l’immobilisation des fractures
Les dents dont la conservation est possiblefont l’objet
d’untraitement endodontiqueet d’une surveillance clinique régulière.
Les dents luxéessont réintégrées dans leur alvéole et contenues
par desligatures en berceau.
III-2-4-LA LUXATION TEMPORO-MANDIBULAIRE
La luxation doit être immédiatement réduite par la manœuvre de Nélaton.
III-2-5-MOYENS ADJUVANTS
Ils encadrent de façon variable les moyens précédents et comportent :
37
-des antibiotiques ;
-des antalgiques ;
-des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou des corticoïdes ;
-une sérovaccination antitétanique ;
-un bain de bouche antiseptique à base de chlorhexidine, de DAKIN
On y associe :
-une hygiène buccodentaire par brossage doux et régulier des dents ;
-une alimentation adaptée, liquide ou semi-liquide.
III-3-INDICATIONS
Elles varient selon la localisation du trait de fracture (siège et déplacement), le blessé (état
dentaire, âge), des possibilités techniques, des lésions associées.
III-3-1-ENFANT
Le traitement est orthopédique dans le souci de préserver les germes dentaires.
III-3-2-EDENTE
En l’absence de prothèses utilisées comme moyens d’ancrage, on a recours à une réduction
sanglante et une contention par plaque(s). Si édentement total, utiliser les grosses plaques de
reconstruction.
III-3-3-ADULTE NON EDENTE
Fracture déplacée: réduction sanglante puis contention
par ostéosynthèse
Fracture non déplacée: blocage maxillo-mandibulaire pendant 30 à 45 jours.
Fracture déplacée des OPN: réduction par méchage et auventplâtré pendant 8 à
15 jours.
38
III-3-4-ORGANES NOBLES
nerf facial: suture ou greffe sous microscope,
canal de Sténon: soit suture termino-terminale après cathétérisme ; soit suture à
la muqueuse,
canal lacrymal : suture microchirurgicale par cathéter,
Diplopie par incarcération de graisse périorbitaire.
Désincarcération avec reconstruction du plancher orbitaire.
III-4-SURVEILLANCE
-Matériel d’immobilisation ;
-Bonne hygiène bucco-dentaire, cutanée et des organes nobles ;
-Contrôle clinique et radiologique ;
-Rééducation après ablation de la contention orthopédique.
III-5-PRONOSTIC
Il est bon, si la prise en charge est adéquate.
La qualité de la réalisation du bilan lésionnel constitue le meilleur garant d’un bon résultat.
III-5-COMPLICATIONS SECONDAIRES ET SEQUELLES
III-5-1-COMPLICATIONS INFECTIEUSES
Infection cutanéo-muqueuse ;
Ostéites des os de la face ;
Cellulite péri-maxillaire.
Méningite (brèche ostéo-méningée) ;
Sinusite post-traumatique maxillaire ou frontale.
III-5-2-SEQUELLES
Morphologiques et esthétiques
39
-Cicatrices disgracieuses et cals vicieux ;
-Paralysie faciale.
Neurologiques
-Névralgie du V ;
-Hypoesthésie ou anesthésie labio-mentonnière ou sous orbitaire.
Fonctionnelles
Masticatrice
-Ankylose de l’Articulation temporo-mandibulaire
-Edentation plus ou moins complète ;
-Mal occlusion
-Dysfonctionnement de l’appareil manducateur.
Oculaire
-diplopie voire cataracte ou cécité post traumatique ;
-Larmoiement ;
-enophtalmie ;
-dystopiecanthale.
Nasale :
-anosmie (déviation du septum nasal)
Fistule salivaire
40
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
41
MATERIEL ET METHODE
42
1-MATERIEL
Nous avons réalisé une étude rétrospective descriptive dans le service de stomatologie
et chirurgie maxillo-faciale du Centre Hospitalo-universitaire de Bouaké.
Le service de Stomatologie et Chirurgie maxillo-faciale du centre hospitalier et universitaire
de Bouaké est le seul de cette ville.
Le CHU de Bouaké s’impose comme une référence dans le paysage hospitalier de l’intérieur
du pays.
Il est l’unique établissement hospitalier de l’intérieur du pays recouvrant environ 50% de
l’aire sanitaire de la région du « GBEKE » et accueillant plusieurs patients provenant des pays
limitrophes.
Cette étude s’est déroulée sur une période de 20 mois (du 1er Janvier 2012 au 31 Aout
2013).
Elle a porté sur 137 cas de traumatismes maxillo-faciaux.
Cette étude incluait tout patient reçu au CHU de Bouaké (service des urgences chirurgicales,
consultation de stomatologie, service de réanimation ou service de traumatologie et
orthopédie) et qui présentait au moins une lésion de la face.
2-METHODE
Tous les patients ont bénéficié d’un examen clinique et d’examens para cliniques
notamment, une radiographie en incidence de face basse et maxillaires défilés droit et gauche,
une incidence de BLONDEAU, un cliché radiographique des os nasaux et ont été répertoriés
sur une fiche d’enquête.
Les paramètres étudiés ont été :
-l’âge,
-le sexe,
-la profession du patient,
43
-la provenance du patient,
-la cause du traumatisme,
-les circonstances du traumatisme,
-le type de lésions maxillo-faciales
-les lésions associées,
-les délais de consultation et du traitement,
-le traitement et ses résultats.
Les patients ont été repartis selon la classe d’âge, la tranche d’âge, le sexe, la provenance, la
profession, le type de lésions, l’agent vulnérant et le traitement effectué.
L’analyse des données recueillies a été faite à l’aide d’un tableur EXCEL
44
RESULTATS
I-ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
I-1-La fréquence
Sur un total de 403 consultations, 137 patientsavaient un traumatisme maxillo-facial
maxillo
soit
33,99%.
I-2-L’âge
49
50
44
45
40
35
30
25
20
14
15
10
8
8
8
6
5
0
0 - 10 ans
11-20 ans
21-30 ans
31-40 ans
41-50 ans
51-60
60 ans
> 60 ans
Figure 1: Répartition des patients selon la classe d’âge
L’âge moyen étaitde 31 ans avec des extrêmes de 4 ans et 64 ans.
Nous avons noté deux pics de fréquence entre 21ans et 40 ans.
I-3- Le sexe
45
n = 23
Sexe masculin
Sexe feminin
n = 114
Figure 2 : Répartition des patients selon le sexe
Nous avons noté 114 patients de sexe masculin (83,21 %) et 23
de sexe
féminin (16,79%), soit unn sex ratio de 5.
I-4-La
La provenance du patient
Tableau I : Répartition des patients selon leur provenance.
provenance
Provenance
Effectifs
Pourcentage (%)
Bouaké
100
72,99
Banlieue
15
10,95
Autres régions
22
16,06
137
100
La majorité des traumatisés maxillo-faciaux
maxillo
x résidaient à Bouaké (72,99%).
I-5-La
La profession des patients
46
Tableau II : Répartition des patients selon la profession
Profession
Effectifs
Militaire
04
Enseignant
10
Agent de santé
02
Secteur tertiaire
84
Secteur privé
03
Sans profession
22
Elèves et étudiants
12
137
61,31% des patients travaillent dans le secteur tertiaire.
47
I-6-Les causes du traumatisme
Tableau III : Répartition des patients selon les causes.
Causes
Hommes effectifs Femme
effectifs
Total
(%)
(%)
AVP
102(74,45)
23(16,79)
125
AD
05(04,65)
00(00,00)
05
VIP
03(02,19)
00(00,00)
03
AS
02(01,46)
00(00,00)
02
T. Balistique
01(00,73)
00(00,00)
01
AT
01(00,73)
00(00,00)
01
114(83,21)
23(16,79)
137
AVP : Accident de la Voie Publique
V.I.P. : Violences Inter-Personnelles
AS : Accident de Sport
AD : Accident domestique
AT : Accident de travail
T. Balistique.
Les accidents de la circulation étaient en cause dans 125 cas soit 91,24%, dont 92 cas dus à
la moto, soit 73,6%.
Sur les 92 usagers de la moto y compris motocycliste et passagers, 10 portaient un casque soit
10,86%.
48
II-ASPECTS CLINIQUES
II-1-Le délai de consultation et de traitement
Le délai moyen de consultation a été de 2 jours avec des extrêmes de 30 minutes et 10
jours.
Le délai moyen de réalisation du traitement a été de 4 jours avec des extrêmes de 12
heures et 14 jours.
II-2-Le type de lésions maxillo-faciales
Tableau IV A: Répartition des différentes lésions traumatiques maxillo-faciales
Types de lésions
Effectifs
Pourcentage(%)
Plaies des tissus mous
57
41,60
Fractures de la mandibule
24
17,52
Fractures alvéolo-dentaires
16
11,68
Fractures
11
08,03
Fractures du maxillaire
08
05,84
Fractures de Le Fort 3
06
04,38
Fractures des os nasaux
05
03,65
Fractures de Le Fort 2
04
02,92
Fractures du C.N.E.M.F.O
04
02,92
Fractures de Le Fort 1
02
01,46
de
l’os
zygomatique
49
137
100
11 patients qui avaient à la fois une plaie des parties molles et une lésion osseuse ont été
classés dans les cas des lésions osseuses.
Les lésions osseuses ont été les plus fréquentes dans 80 cas soit 58,40%.
Parmi les lésions osseuses, les atteintes du massif facial ont été les plus observées dans 40 cas
soit 50 %.
Tableau IV B: Répartition des différentes lésions
maxillo-faciales selon l’agent
vulnérant
Agent
Lésions
Lésions
vulnérant
osseuses(%)
tissus mous(%)
Moto
55(68,75)
37(64,91)
Auto
20(25)
13(22,81)
AD
03(3,75)
02(3,51)
VIP
00
03(5,26)
AS
01(1,25)
01(1,75)
AT
01(1,25)
00
T. Balistique
00
01(1,75)
80(100)
57(99,99)
La moto a été la cause de lésions osseuses dans 55 cas soit 68,75% et la cause de lésions des
tissus mous dans 37 cas soit 64,91%
50
Figure 3A : Déformation de la face en ballon de « rugby », télécanthus + plaie frontale
et labiale inférieure suturée vue de face.
51
Figure 3B : Enfoncement fronto-nasal vue de profil.
52
Figure 4A : Fracture ouverte de l’os zygomatique droit
Figure 4B : Radiographie en incidence
de BLONDEAU mettant en évidence une fracture de l’os zygomatique droit.
53
Figure 4C : J 12 après traitement.
54
Figure 5A : Plaie de la fibro-muqueuse entre la 47 et la 46 + déformation de l’arcade
dentaire inférieure.
Figure 5B : Radiographie en incidence maxillaires défilés droit et gauche mettant en
évidence une fracture déplacée de la branche horizontale droite de la mandibule.
II-3-les lésions associées
Tableau V : Répartition des patients selonles lésions traumatiques associées
Hommes
Femmes
Total
(%)
Membres
18
02
20
58,82
Crâne
08
02
10
29,41
Thorax
02
00
02
05,88
55
Cou
02
00
02
05,88
30
04
34
99,99
Une lésion des membres était associée dans 20 cas soit 58,82 %.
Il s’agissait d’un polytraumatisme dans 34 cas soit 24,81%.
III-ASPECTS THERAPEUTIQUES
III-1-Traitement effectué
2,18% des patients (3 cas) ont été référés vers Abidjan.
52,55% des patients (72 cas) sont sortis contre avis médical .Parmi ces patients, nous avons
noté 25 cas de fractures du massif facial soit 34,72% (7 cas de fractures de l’os zygomatique
soit 28% ; 06 cas de fractures de Le FORT 3 soit 24% ;04 cas de Le Fort 2 soit 16% ; 04 cas
de fracture du C.N.E.M.F.O soit 16% ;02 cas de fracture de Le Fort 1 soit 8% ;02 cas de
fracture des os nasaux soit 8% ), 27casde fracture de la mandibule soit 37,5% et 20 cas de
plaies des tissus mous soit 27,78%.
Sur 80 lésions osseuses seulement 24 cas ont été traitées soit 30%.
11 patients ont bénéficié à la fois d’une suture des parties molles et d’un traitement des
lésions osseuses.
Une suture des plaies des parties molles a été réalisée dans 40 cas soit 56,34% et une
reprise des sutures a été effectuée dans 5 cas soit 7,04%.
Les sutures des plaies ont été réalisées sous anesthésie locale chez les adultes et les
adolescents, et sous anesthésie générale chez les enfants (04 patients).
Le traitement des lésions osseuses était surtout orthopédique dans 91,67% des cas (22
cas sur 24 traitées). Pour le traitement orthopédique des lésions osseuses, nous avons réalisé
sous anesthésie loco-régionale (tronculaire V2 et V3avec de la xylocaïne non adrénaliné), un
blocage maxillo-mandibulaire en bon articulé dentaire par des arcs vestibulaires chez 10
56
patients et par des ligatures d’IVY au fil d’acier 4/10ème chez 5 autres .Dans ces cas, les
patients recevaient une alimentation liquide.
Une contention mono-maxillaire a été effectuée chez 7 patients pour des fractures alvéolodentaires.
Un traitement mixte à savoir une ostéosynthèse au fil d’acier 3/10ème couplée à un blocage
maxillo-mandibulaire été réalisé chez 02 patients sous anesthésie générale.
Une antibiothérapie était systématique pour prévenir ou lutter contre une éventuelle infection.
Nous avons utilisé une association (Ceftriaxone 2g en IVD par jour et du Métronidazole
500mg en perfusion 3 fois par jour, pendant 7 jours) chez 50 patients, et Amoxicilline +
Acide clavulanique 1g par voie orale 3 fois par pendant 7 jours chez 10 patients.
Le traitement antalgique était fait de paracétamol (1g en perfusion 3 fois par jour pendant 3
jours) et a été administré à tous les patients.
Une corticothérapie fait de Solumédrol 120 mg (120mg en IVD par jour pendant 5 jours), a
été effectuéepour permettre la régression de l’œdème pré et post opératoire chez 40 patients.
Les bains de bouche ont été faits auDAKIN* dilué chez 45 patients et à lachlorhexidine chez
15 patients. Il s’agissait desantiseptiques disponibles àla pharmacie du Centre Hospitalier et
universitaire.
Une brosse à dent (ELGYDIUM 15/100ème)
a étéprescritepour améliorer l’hygiène
buccodentaire chez 50 patients.
Tableau VI : Répartition des patients selon les modalités thérapeutiques
Effectifs
Pourcentage(%)
Suture des plaies
40
56,33
BMM
13
18,31
Contention MM
09
12,68
Reprise de suture
05
07,04
57
Ostéosynthèse
02
02,82
Cicatrisation dirigée
02
02,82
71
100
BMM : Blocage maxillo-mandibulaire
Contention MM : Contention Mono-maxillaire.
III-2-Evolution
Après l’anesthésie locale, les patients ont été suivi en ambulatoire.
Les patients, chez qui, il a été réalisé un traitement orthopédico-chirurgical sous anesthésie
générale, ont été hospitalisés durant 5 jours puis suivis en ambulatoire.
Les patients chez qui il a été réalisé un blocage maxillo-mandibulaire ont été hospitalisés
durant 3 jours puis suivis en ambulatoire.
L’évolution a été simple chez 49 patients.
3 patients ont présenté une cicatrice inesthétique qui a fait l’objet de reprise Chirurgicale.
8 patients ont été perdus de vue.
58
Figure 6 : Contrôle radiographique après blocage maxillo-mandibulaire montrant des
arcs vestibulaires (face basse)
COMMENTAIRES
I-ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
Les traumatismes maxillo-faciaux ont représenté 33,99 % de l’ensemble des
consultations dans notre service. Ils ont donc représenté 1/3 des motifs de consultation. Ils
sont une cause importante de morbidité. Ce constat a été fait par Borowy [5] en Allemagne et
59
Bhuyan [4] en Inde. Cette étude, réalisée dans le service de stomatologie et de chirurgie
maxillo-faciale du Centre Hospitalo-universitaire de Bouaké, a montré que les traumatismes
maxillo-faciaux dus aux accidents du trafic routier ont pris des proportions inquiétantes .Les
motocyclistes sont les plus exposés sur la voie publique et demeurent les plus vulnérables,
payant ainsi un lourd tribut à la circulation routière. L’absence de permis de conduire, du port
de casque, l’excès de vitesse, le non respect des règles de priorité, le manque de rigueur dans
le contrôle routier, le non respect des panneaux de signalisation. La défection des feux
tricolores et le mauvais état des routes expliquent la fréquence de ces accidents.
Ces traumatismes maxillo-faciaux ont été fréquents chez les patients jeunes, ainsi l’âge
moyen des patients a été de 31ans avec la plus haute incidence entre 21 et 40 ans. Ce constat
a été fait par Bali [3] et Ravindran [23] en Inde. Ces classes d’âge représentent la population
la plus active qui participe aux activités socio-économiques, sportives et culturelles. En
somme, cette tranche d’âge entre 21 et 40 ans est un groupe à interaction sociale intense et
donc exposé aux facteurs étiologiques des traumatismes maxillo-faciaux.
Concernant le sexe, on notait une prédominance masculine avec un sex-ratio de 5.Ceci a
été constaté par la plupart des auteurs d’autres études. Ainsi, Ravindran [23] a trouvé un ratio
de 4,1. Cette prédominance masculine s’explique par le fait que les hommes sont les plus
impliqués dans les activités socioprofessionnelles et physiques.
Les accidents de la circulation ont été la principale cause des traumatismes maxillofaciaux
dans 91,24% suivis des accidents domestiques (4,65%), des
violences
interpersonnelles (2,19%), des accidents de sports (0,73%), des accidents de travail et des
traumatismes balistiques (0,73%).Bali [3] en Inde a incriminé les accidents de la circulation
dans 71,89% des cas ; et Kamulegeya [15] en Ouganda a observé les accidents de la
circulation dans 56,06% des cas.
Cette prédominancedes accidents de la circulation s’explique par la reprise des activités socioéconomiquesà Bouaké, avec pour corollaire l’essor démographique, la hausse du trafic
routier, l’augmentation des engins motorisés à deux roues et l’augmentation du parc
automobile. Mais, il n’y a pas eu d’amélioration de la qualité des infrastructures et de la
sécurité routières.
60
Les accidents de motos étaient les plus fréquents
avec73,6 % des cas. Cissé [8] à Bouaké
(Côte d’Ivoire) avait noté47,45 % des cas attribués aux motos. Bali [3] en inde a observé
66,2% des cas attribués aux motos ; quand Kar [16]
en inde également constatait
l’implication des motocyclistes dans 75,99% des cas.
Ainsi, de l’année 2000 à l’année 2013 nous avons noté une augmentation de leur incidence
d’environ 26,15%. Ceci s’explique par le fait qu’avec le déficit en moyens de transport en
commun engendré par la crise politico-militaire en cote d’ivoire, nous avons constaté
l’apparition d’un autre type de transport en commun que sont les «motos- taxi ».Les
détenteurs de moto ne disposant pas pour la plupart d’un permis de conduire, ignorent le code
de la route et la nécessité du port de casque.
Les traumatisés maxillo-faciaux dans 72,99% des cas résidaient à Bouaké. En effet,
Bouaké est une zone de forte densité de population et de concentration des activités socioéconomiques, sportives et culturelles.
II-ASPECTS CLINIQUES
Les lésions les plus fréquentes ont été les lésions osseuses dans 58,39% des cas.
Malara [20] en Pologne avaient déjà fait ce constat. Nos résultats témoignent certainement de
la violence du choc au moment de l’accident, et surtout de l’absence de port de casque ou de
la ceinture de sécurité. Nous avons trouvé une fréquence de port de casque de 10,86%
comparable au taux de Bali [3] en Inde qui était de 10% .Ce faible taux est l’apanage des pays
en développement où la population adulte jeune est peu soucieuse des mesures de sécurité
routière et ignorante surtout de leur nécessité, des bienfaits à en tirer.
Les lésions osseuses étaient dominées par les fractures du massif facial dans 50% des cas
suivies des fractures de la mandibule (30%), et des fractures alvéolo-dentaires (20%). Nos
résultats sont contraires à ceux d’autres études qui ont montré que la mandibule était l’os le
plus touché ; or ces études ont relevé la prédominance des accidents de moto [2, 3, 4,].Dans
notre étude, la prédominance des fractures du massif facial pourraient s’expliqué d’une part,
par la violence du choc, et d’autre part, par l’absence de port de casque exposant ainsi tous les
pare-chocs de la face au cours des accidents de motos surtout.
61
Il s’agissait d’un polytraumatisme dans 24,81% des cas.
Les lésions associées concernaient respectivement les membres dans 58,82% des cas, le crâne
dans 29,41% des cas, et le cou dans 5,88% des cas. Nos résultats sont semblables à ceux de
Bhuyan [4] en Inde, mais différents de ceux de Bali [3] en Inde qui a noté que les
traumatismes crâniens étaient les lésions les plus fréquemment associées dans 76,6% des cas.
Ainsi, la survenue d’une atteinte du crâne
et/ou du cou témoigne de la gravité du
traumatisme et de la violence du choc.
III-ASPECTS THERAPEUTIQUES
En ce qui concerne le délai de réalisation du traitement, sa durée moyenne a été de 4
jours avec des extrêmes de 12 heures et 14 jours. Malgré le fait que les traumatismes maxillofaciaux soient une urgence chirurgicale, nous avons noté un retard dans la prise en charge
thérapeutique. Ce constat a été fait par Diallo [11] au Mali . Ce retard est du à l’absence de kit
d’urgence et au fait que ce sont les parents des malades ou le malade lui même qui prend en
charge les frais des ordonnances. En effet 77,37% des patients avaient des
ressources
pécuniaires modestes, représentés par 22 patients sans emploi et 84 travaillaient dans le
secteur tertiaire.
Au plan thérapeutique, des reprises des sutures ont été réalisées chez des patients dont des
sutures à visée hémostatique avaient été réalisées initialement, soit aux urgences chirurgicales,
soit dans un autre centre de santé par un personnel non spécialisé en chirurgie maxillo-faciale.
Ces sutures initiales présentaient un
chevauchement des berges qui auraient rendu
lescicatrices inesthétiques.
En ce qui concerne le traitement des lésions osseuses, nous avons opté pour un
traitement orthopédique dans 91,67% des cas. Kamulegeya [15] en Ouganda a également
utilisé cette méthode dans 90,15 % des cas. La tendance actuelle, c’est l’ostéosynthèse des
fractures des os de la face par des plaques vissées [13,21]. Mais, ce traitement ne peut être
réalisé dans la plupart des pays en développement du fait de l’insuffisance du plateau
technique, de l’absence de matériaux d’ostéosynthèse .Même lorsquece matériel est
62
disponible, son coût est hors de portée des patients qui ont entièrement la chargede leur
traitement. Ainsi, nous n’avons traité que 24 fractures sur 80 cas.
Ce nombre trop peu important de patients pris en charge, est lié d’une part aux conditions
socio-économiques défavorables et d’autres parts par le manque d’assurance des véhicules et
motocyclettes le plus souvent.
Nous avons référé 3 patients vers un autre centre hospitalier d’Abidjan. Il s’agissait de
patients ayant des lésions graves dont la prise en charge nécessitait un centre mieux équipé.
Tous les patients (72 soit 52,55%) qui sont sortis contre avis médicalen raison de difficultés
pécuniaires ont été perdus de vue.
Dans la littérature, les séquelles fonctionnelles et psychologiques après des traumatismes
maxillo-faciaux ont été notées [13,24].Dans notre étude, il ne nous a pas été possible de les
apprécier car 56,94% des patients ont été perdus de vue.
RECOMMANDATIONS
63
L'application de mesures de sécurité routière contribuerait à réduire la fréquence des
traumatismes maxillo-faciaux.
A l’endroit des gouvernants.
Il s’agira :
-
De faire respecter l’obligation du port de la ceinture de sécurité et du casque,
-
De faire respecter le code de la route ;
-
De contrôler de façon stricte la détention du permis de conduire auto et moto ;
-
De veiller au confort et à la qualité des engins motorisés ;
-
De construire des routes de qualité et en nombre suffisant ;
-
De développer des infrastructures sanitaires équipées.
-
De promouvoir l’assurance des véhicules motocyclettes.
A l’endroit des populations
Il s’agira :
-
De respecter le portdu casque et de la ceinture de sécurité ;
-
De respecter le code de la route que l’on soit automobiliste, motocycliste ou piéton ;
-
D’appliquer de façon stricte les mesures de sécurité dans les lieux de travail, dans les
établissements scolaires et universitaires et dans les ménages.
CONCLUSION
64
Les traumatismes maxillo-faciaux constituent une pathologie relativement fréquente.
Il s’agit d’une pathologie de l’adulte jeune entre 21 ans
et 40 ans avec une
prédominance masculine.
Ils revêtent un caractère épidémiologique particulier dans les pays en développement
où l’essor économique se fait avec une hausse du trafic routier.
Leur incidence est étroitement liée à l’augmentation des engins motorisés à deux roues
et trois roues, à l’augmentation du parc automobile, à l’indiscipline des usagers de la route, au
non respect des mesures de sécurité routière, au déficit en infrastructures routières et
sanitaires de qualité.
Ces traumatismes maxillo-faciaux ont des répercussions esthétiques, fonctionnelles et
psychologiques, imposant une prise en charge thérapeutique précoce difficilement réalisable
dans la plupart des pays en développement.
Ils semblent ainsi constituer un problème de santé publique dans les pays en développement.
Il est possible de réduire l’incidence de ces traumatismes maxillo-faciaux en prenant des
mesures préventives. Elles passent par la responsabilisation des motocyclistes qui sont les
principales victimes des accidents du trafic routier.
BIBLIOGRAPHIE
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RESUME
68
Les traumatismes maxillo-faciaux sont relativement fréquents .Ils entrainent des lésions des
parties molles et du squelette facial pouvant avoir des répercussions morphologiques
esthétiques et psychologiques.
Les objectifs ont été de :
-
Relever les particularités socio-démographiques des traumatismes maxillo-faciaux
-
Décrire les aspects cliniques des traumatismes maxillo-faciaux et leur prise en charge.
Matériel et méthode
Il s’agit d’une étude rétrospective effectuée dans le service de chirurgie maxillo-faciale et de
stomatologie du centre hospitalier universitaire de Bouaké du 1er Janvier 2012 au 31 Aout
2013. Les paramètres étudiés ont été l’âge, le sexe, l’étiologie, le type de lésions maxillofaciales, les lésions associées, le traitement effectué.
Résultats
Nous avons colligé 137 dossiers de patients traumatisés maxillo-faciaux. L’âge moyen des
patients était de 31 ans Le ratio était de 5. L’étiologie la plus fréquente concernait les
accidents de la voie publique dans 91,24 % des cas avec en particulier, les accidents de moto
dans 73,6% des cas .On notait 58,40% de lésions osseuses et 41,60 % de plaies des parties
molles.
La prise en charge des lésions osseuses était surtout orthopédique dans 91, 67 % des cas.
Conclusion
Les traumatismes maxillo-faciaux à Bouaké revêtent un caractère épidémiologique particulier,
avec la recrudescence des engins motorisés à deux roues. Ils semblent constituer un véritable
problème de santé publique.
Ainsi, l’accent doit être mis sur la responsabilisation des motocyclistes en particulier et les
usagers de la route en général sur le contrôle plus strict du respect du code de la route.
Mots-clés :
-
Accident de la circulation,
-
Traumatismes maxillo-faciaux,
69
-
Motocycliste
70
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