L`économie de l`immatériel dans les pays émergents et les enjeux

publicité
L'économie de l'immatériel dans les pays émergents et les enjeux de
l'intelligence économique
Revue Française de Défense
Henri Dou1
Résumé : l’Intelligence Economique, ses méthodes et ses outils sont largement accessibles à tous
les pys. Ainsi, les différences s’estompent et la compétitivité s’accroît. Les exemples de la Corée du
Sud, de la Thaïlade, de la Chine, de la Malaisie, de l’Ile Maurice … illustrent parfaitement cette
orientation. De ce fait, cela devrait pousser les pays de l’Ouest à intégrer encore plus fortement les
mécanismes d’Intelligence Economique et d’innovation dans toutes leurs activités.
Entrée en matière
L’économie de l’immatériel est née dans les pays développés, entre autre à la suite de la
globalisation. En effet pour maintenir leurs avantages compétitifs, les pays développés se sont tournés
de plus en plus vers l’innovation. Celle-ci est basée sur la transformation en « argent » des
compétences et des savoirs créés entre autre par la recherche et l’éducation. Ce processus se réalise
via des partenariats publics et privés, mettant en jeu la création en France de pôles de compétitivité,
dans les autres pays de « clusters ». On est ainsi projeté dans une économie ou les piliers classiques
« terre », « capital », « travail » doivent être complétés par un quatrième qui devient de plus en plus
important : la connaissance. C’est ainsi que l’on parle de capital immatériel des entreprises, du
« knowledge age », etc. La globalisation, la mondialisation de l’économie qui a fait suite à la disprition
du mur de Berlin et de l’Union Soviétique a été perçue au départ par les pays industrialisés qui avaient
depuis deux siècles dominés le monde (révolution industrielle), comme une manière de maintenir leur
hégémonie et d’implulser leur mode de vie et leur politique. Or, ce n’est pas ce qui s’est passé et
maintenant plus de 200 pays frappent à la porte du développement économique mondial pour obtenir
une partie des retombées de l’ensemble de ces richesses. La situation pour les pays développés est
donc très différente de celle qui avait été prévue. Dans l’ensemble des méthodes et des outils
permettant de maintenir les avantages compéttifs ou d’en créer d’autres l’Intelligence Economique2 a
pris une part de plus en plus importante. Ses liens avec l’innovation,l’industrialisation ou la
reindustrialisation, avec les avantages compétitifs, avec la cohésion sociale ont étendu son champ
d’action bien au-delà de l’entreprise. C’est ainsi qu’en France tout un domaine d’application s’est fait
jour : l’intelligence territoriale ou l’apport de l’Intelligence Economique au développement régional.
Dans les pays en développement, fournisseurs pour la majorité d’entre eux de matières premières, la
notion d’Intelligence Economique souvent par des voies détournées commence à se développer.
Dans la majorité des cas elle va contribuer à la création de produits à valeur ajoutée à partir des
matières premières brutes, elle va contribuer à une meilleure connaissance de l’environnment
industriel entre autre par l’APA (Automatic Patent Analysis), elle va contribuer à la protection
nationale de certaines technologies par une politique de brevets active (comme en Chine par
exemple), elle va aussi permettre de bénéficier pleinement des investissements étrangers directs en
contribuant à la création des compétences locales permettant des transferts efficaces de technologie.
1
Henri Dou a été Directeur de recherche au CNRS, puis Professeur à l’Université Aix‐Marseille. Il est actuellement Directeur d’Atelis (Atelier d’Intelligence Stratégique de l’ESCEM Tours Poitiers) et Research Professor à Peking University et consultant. 2
Le terme généralement utilsée au niveau international est Competitive Intelligence Dans cet article, nous allons montrrer par différents exemples les cheminements qui ont permis à
certains pays en développement d’atteindre le niveau des pays développés, mais nous montrerons
aussi les stades intermédiaires plus ou moins avancés allant dans cette direction.
1 - L’innovation et l’Intelligence Economique
L’innovation devient un enjeu national3. Que ce soit au travers de différents rapports (Palminsano, Commonwealth, Rennaissance II, JL Beffa, Innovative Nation, etc….) ou diverses études entre autre celles réalisées en Angleterre ou dans la communauté européenne, il est explicitement indiqué qu’un effort permanent doit être fait pour que l’innovation pénètre dans toutes les couches de la société et entre autre dans le tissu des PMI et PME qui sont créatrices d’emploi. La nécessité d’exploiter l’information, de créer un changement de mentalité (« thinking out of the box » ), de monopoliser les forces de l’entreprise, de la région, de la nation vers le même objectif a créé un lien très fort entre Intelligence Economique et innovation. Mais, pour bien comprendre ce lien et appréhender plus facilement ce qui se passe actuellement au niveau des pays émergents, il faut bien comprendre le mécanisme de base de l’innovation. Celle‐ci n’est pas l’invention, ce qui est une confusion souvent réalisée. L’innovation procède de la manière suivante (travaux réalisé par la communauté européenne dans le cadre du programme InterregIII)4 : •
•
Etape 1 – L’état, les régions, les pouvoirs publics , les étudiants (dans le cas de cursus payants) apportent au secteur de la recherche les moyens qui permettent de créer des compétences et des savoir. Etape2 – C’est l’innovation. Elle consiste à utiliser les compétences et les savoir produits dans l’étape 1 en argent, c'est‐à‐dire à assurer au pays un retour sur investissement entre autre par l’exportation de produits robustes acceptés par les clients potentiels. C’est souvent l’étape 2 qui est défaillante principalement dans les pays latins et entre autre en France ou on estime que l’étape 1 est la seule valorisante. Ce mécanisme en deux étapes conduit alors à considérer que l‘innovation va se réaliser plus rapidement à plusieurs que tout seul d’une part et que d’autre part la création d’entités (clusters, pôles) à l’intersection des services de l’Etat, de la Recheche et de l’industrie facilitera une mouvance générale vers le développepent d’innovations permettant de conquérir de nouyveaux marchés. On retrouve ic les travaux de Michael Porter5 et de l’Ecole hollandaise. Les pays émergents vont s’inspirer d’une manière plus ou moi s organisée de ces considérations pour développer des programmes qui vont permettre au pays de franchir les étapes technologiques et techniques lui permettant d’atteindre des objectifs économiques plus affirmés, créant ainsi les conditions d’une paix sociale durable. En effet, différents travaux tendent à montrer que la régionalisation (qui se retrouve dans bien des pays émergents) conduit 3
Il est à remarquer qu’il y a environ vingt ans, l’Association Régionale de l’IHDEN en Provence Alpes Côte d’Azur avait organisé un séminaire sur la Veille Technologique et son couplage avec le développement des entreprises. Cette initiative de pionier méritait d’être soulignée. 4
Strategic Intelligence and Innovative Clusters – A Regional Policy Blueprint Highlighting the use of Strategic Intelligence in Cluster policy. Interreg III C (European Community) 5
Porter Michael, The Competitive Advantages of Nations, Free Press, 1990
généralement à une diminutions des aides de l’Etat central et à la nécéssité de créer ses propres ressources régionales. Si celles‐ci ne remplissent pas leur rôle économique, la régionalisation pourra évoluer vers le séparatisme, voire de terrorisme, créant ainsi des foyers mondiaux d’instabilité. 2 – L’exemple de la Corée du Sud Cet exemple est intéressant. En effet de 1960 à l’an 2000 la Corée du Sud est passée du stade d’une économie agricole de subsistence à une économie de pays développé. Le PIB de 62US$ par an et par habitant en 1960 est actuellement de l’ordre de 15.000US$. Comment une telle mutation a été effectuée ? Cette mutation décrite dans une présentation réalisée au Maroc par des Coréens du Sud il y a quelques années met en évidence les différences étapes de cette évolution : •
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Continuité d’une politique industreille acceptée par la majorité et l’opposition et suivie pendant de nombreuses années Création de comptences par un programme éducatif scientifique et technique Développement d’un système d’information robuste Passage par l’industrie lourde Développement de l’imitation créatrice (innovation incrémentale) Mouvance vers une industrie plus sophistiquée par intégration des savoir apportés via les investissements étrangers directs (FDI Foreingn Direct In vestments) Mobilité des scientifiques Création de conglomérats industriels privés Développement d’une politique de clusters Développements de marques internationales On a ici tous les éléments qui plus ou moins imbriqués sont ceux qui sont pronés actuellemnt dans les systèmes d’Intelligence Economique (ou Intelligence Compétitive pour le reste du monde, le terme Intelligence Economique étant une spécificité française). Il n’est donc pas question ici d’espionage, de « coups tordus » de manœuvres non étiques, mais de travail soutennu par une politique constante et par un effort constant de toutes les couches productrices du pays. Il est évident qu’au départ les différences salariales ont joué un rôle, mais on ne peut pas dire actuellement que dans le développement de marques comme Hyundai, Samsung, … et de l’omniprésence du pays en constuction navale elles soient encore un élement moteur (par exemple la CMA‐CGM vient de commander 8 super navires transporteurs de containers à la Corée du Sud). 3 – La Thaïlande et le développement des clusters Ce pays conduit (avec l’aide de USAID) le développement d’une politique agressive de clusters. Cette politique est centrée sur des niches qui ont été déterminées via les analyses des potentialités du pays. Ces niches donnant lieu à la création de « clusters ». Pour plus d’information sur ce sujet il faut consulter le site K.I.Asia (Kenan Institute Asia). Cet institut est une association sans but lucratif qui est basée en TaÏlande et qui aide au développement soutenable de la Thaïlade, du Cambodge, du Vietnam et du Laos. http://www.kiasia.org/EN/Group_Tier.asp?GroupTierId=9 Cet institut est une émanation du projet développé par USAID (US Agency for International Development). Il a été fondé en 1996. Ce qui est intéressant au point de vu de la méthodologie de l’Intelligence Economique, c’est le système d’information qui a été mis en place pour irriguer les entreprises avec un information stratégique commentée, analysée et ciblée. Nous prendrons comme exemple le « Patent Mapping » ou analyse cartographique des informations brevets. Dans les domaines considérés comme stratégiques par la Thaïlande des études sont systématiquement réalisées en utilisant la base de données brevet mondiale disponible sur le serveur de l’OEB (Office European des Brevets). Pour réaliser ces études une systématique est utilisée : télédéchargement sur un ordi ateur local (un portable relié à l’Internet est tout à fait acceptable) des brevets relatifs à un domaine donné par exemple les noix de coco, les nanotechnologies, le thé vert, etc. A partir des diverses bases de données locales réalisées (et qui peuvent être mises à jours lorsque cela est nécessaire) l’ensemble des brevets constitutifs de ces bases est analysé automatiquement en utilisant le logiciel Matheo‐Patent6. Tous les champs documentaires Applicant (entreprises), inventeurs, numéros de brevets (application et priorité), date de dépôt, classification internationale des brevets (CIB qui divise la technologie et les applications en groupes et sous groupes), plus des groupes créés en cours d’analyse (groupes de brevets par pays, par technologies, par mots significatifs extraits des titres ou résumés, par dates …) sont analysables en créant des histogramme, des matricers, des réseaux. On obtient ainsi une vision synthètique de l’ensemble des données télédéchargées ce qui permet aux experts de meiux comprendre « l’état des lieux », de savoir qui fait quoi, où, comment, de savoir qui collabore avec qui, quelles sont les orientations de recherhce ou de dépôts, etc. Cette manière de travailler qui est systématique permet de mieux déterminer les concurrents, leurs liens entre eux, les partenariats éventuels, les niches qui peuvent être utilisées pour des développement de produits ou d’applications. Cette manière de travailler en utilisant les moyens fournis par les technologies de l’information (l’Internet), par la puissance de la micro‐informatique et par les facilités d’accés (dans ce cas gratuite) à une source d’information indispensable montre comment des pays émergents peuvent réaliser des études du même type (et souvent d’après l’expérience de l’auteur plus pertinentes) que celles réalisées par certains de pôles technologiques français par exemple. En outre le faible coût de tels logiciels (Matheo‐Patent)7 et la gratuité de la source d’information montrent que les barrières classiques qui pouvaient exister il y a quelques années ont été effacées par la technologie. 6
Ce logiciel a été développé en France par la société Matheo‐Software (créée par des étudiants du CRRM, laboratoire d’enseignement et de Recherche en Veille Technologique et Intelligence Economique dirigé par le Professeur Henri Dou. Ce laboratoire a disparu lors du départ à la retraite de ce Professeur, l’Université (Aix‐Marseille III, Paul Cézanne Centre de Saint Jérôme) n’ayant pas fait l’effort nécessaire pour maintenir les compétences acquises dans ce domaine. Ce log iciel est accessible en version de démonstration sur le site http://www.matheo‐patent.com 7
Abonnemen t annuel de 600€ 4 – La Malaisie, volonté politique et éducation La Mlaisie est un cas intéressant. La volonté politique de remplacer de nombreux produits importés par des produits réalisés en Malaisie a été une volonté politique très forte qui a permis à la Malaisie de se développer technologiquement et d’être aujourd’hui bien plus avancée que des pays de la même zone géographique avec lesquels elle était comparable il y a une vingtaine d’années. En mettant en place le socle éducatif scientifique et technique nécessaire au développement d’une expertise nationale dans des domaines clés, la Malaisie a pu par contrats successifs et par intégrations des technologies étrangères développer les compétences indispensables à son développment. Aujourd’hui la Malaisie produit une voiture La Proton qui commence à être exportée, c’est le plus grand producteur du monde d’huile de palme et des travaux de R&D sont réalisés dans ce secteur, c’est aussi un exploitant de pétrole (société Petronas) en même temps que fabricant de produits électroniques (corridor électronique Malaisien). Ce pays a aussi mis en place une politique universitaire performante, orientée vers la formation continue et l’enseignement à distance (OUM Open University of Malaysia)8. Ce qui est remarquable c’est entre autre l’orientation des formations vers des compétences et savoir utiles pour le développement du pays et entre autre pour la résiolution de problèmes nationaux. On retrouve ici l’organisation de systèmes décrits dans les recherches menées sur la Triple Hélice9 et sur les partenariats public privés. En outre, dans le domaine de la propriété industrielle la Malaisie produit un louable effort pour développer une politique nationale. 5 – L’Ile Maurice et les pays du SADC (Southern African Development Community) L’Ile Maurice a commencé son développement à partir de l’utlisation d’une main d’œuvre à bas prix, entre autre dans le domaine du textile. Mais, rapidement une politique nationale de création d’un tourisme « haut de gamme » a été réalisée. En même temps dans le cadre du SADC et de l’ONUDI une politique de développement d’activités offensives (basées sur l’innovation) et non pas défensive (basée sur une diminution des coûts) était mise en place. A partir d’une cinquantaine de projets cette politique a permis aux Mauriciens d’intégrer la notion de clusters, de développer le système éducatif en fonction des orientations choisies et de mettre en place une dynamique de développement assez éloignée des politiques classiques suivies par les pays en développement. En outre elle utilise pleinement sa povition géographique, pour fortifier ses action s économiques. 8
Henri Dou a été Directeur de recherche au CNRS, puis Professeur à l’université Aix Marseille III. Il est actuellement Directeur d’Atelis (Atelier d’Intelligence Stratégique du groupe ESCEM Tours‐Poitiers) et Research Professor à Peking University et consultant. Il est auditeur de l’IHEDN (Session Régionale de Marseille 1982) et membre de l’AR9 Marseille. 9
Leydesdorff Loet, ETZKOWITZ Henry, The Triple Helix as a Model for Innovation Studies, (Conference Report), Science &
Public Policy Vol. 25(3) (1998) 195-203
Voir aussi Industry & Higher Education 12 (1998, nr. 4) 197-258
Nous citons ici à titre d’exemple un extrait du discours prononcé par M. Patrick Gilabert10, représentant de l’ONUDI pour les Commores, l’Ile Maurice, Madagascar « Je suis aussi heureux de voir que la cooperation entre Maurice et l’ONUDI va dans la bonne direction. Notre premier projet dans le pays a été développé en 1969 pour l’établissement de zones industrielles. Depuis nous avons développé 54 projets dans différents domaines, tels que la promotion des investissements, la sous‐traitance, la qualité, la métrology, le développement des PME, la promotion de l’export. Les projets les plus récents sont liés à l’établissement d’un institut de la mode l’an passé, le futur développement d’un programme de production soutenable, un projet conjoint sur la sécurité alimentaire avec la commission de l’Ocean Indien et évidemment le développement du programme du SADC pour améliorer et moderniser l’Ile Mauruce. » 6 – Le cas de la Chine En chine une politique très active d’Intelligence Economique se développe. Que ce soit à partir d’universités comme celles de Peking ou Remin, ou de Centres dédiés comme l’Institut d’Intelligence Compétitive du Hunan, ou d’institutions comme la Shanghai Library. L’objectif poursuivi est double : quitter petit à petit la fabrication de masse à bas coût pour créer des produits de plus haute technologie d’une part, et d’autre part faciliter par l’Intelligence Economique le développement régional. En effet un des problèmes est d’éviter la migration des personnes de la campagne vers les villes. Cette politique est basée sur l’analyse des expériences menées de part le monde dans ce domaine. Le cas de la France avec le développement d’une politique nationale d’Intelligence Economique et la création de pôles de compétitivité, est un objet de curiosité et d’analyse. C’est ainsi que diverses missions11 et invitations ont été échangées et qu’un protocole de coopération12 entre le Centre d’Intelligence Economique de la province du Hunan, l’ACFCI (Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie), Atelis (Atelier d’Intelligence Stratégique du Groupe ESCEM) et la Société IMCS (Information Management Consulting and Solution) a été signé à Paris au mois de Mai 2009. Il faut en outre souiligner au niveau de la Chine un effort sans précédent entrepris dans le domaine de l’Information scientifique, technique et économique13. Cet effort est caractérisé par le développement de portails spécifiques permettant d’accéder aux références bibliographiques et au texte intégral des travaux publiés. Il est à remarquer que ces accès ne 10
M. Patrick Gillabert est un ancien élève du CRRM et poursuit actuellement des recherches en collaboration avec le Dr Jacky Kister (CNRS) et le Professeur Henri Dou. 11
Colloque International d’Intelligence Compétitive Technique de Shanghai library 2006 (Henri Dou), Beijing en 2007 (Henri Dou), mission de Philippe Clerc à Shanghai et dans ke Hunan, etc..Détails sur le site http://www.ciworldwide.org 12
Le texte du protocole est accessible via http://www.ciworldwide.org 13
Guenec Nadège, Dou Henri, Intérêt et méthode d’extraction de l’information scientifique chinoise Cahiers de la Documentation Belge, n°4, Décembre 2008 sont pas gratuits. En outre, dans le domaine de la propriété industrielle un très gros effort a été entrepris, puisque l’an passé un accroissement de 25% des dépôts de brevets (dont la majorité avec une priorité chinoise et pas ou très peu d’extension dans d’autres pays) a été réalisé. On estime que dans les cinq prochaines années la Chine sera le premier déposant mondial. Il est à remarquer que le très grand nombre de dépôts de brevets avec une priorité chinoise, conduit à protéger de l’extension étrangère de très larges pans de la technologie chinoise. On constate ainsi que la dépendance stratégique due à l’extension de bevets étrangers en Chine a bien été comprise et qu’une pollitique adéquate a été mise en place. En outre il faut souligner que la langue chinoise est une sorte d’auto‐protection au niveau de l’analyse des informations chinoises. 7 – Le cas du Cameroun et des pays de l’OAPI (Office Africain de la Propriété Intellectuelle) C’est à travers le développement de la propriété industrielle et de l’utilisation de celle‐ci pour mettre en place des systèmes de veille technologique, qu’un début d’Intelligence Compétitive Technologique est entrain de ce développer. En effet le problème de ces pays est de mettre à niveau les PME qui pourraient constituter (car elles ont les mêmes sujets d’intérêt) des début de clusters. Dans ce cas l’analyse des brevets du domaine permet de choisir des orientations technologiques en accord avec les compétences et les savoir locaux. En même temps l’ouverture vers les dépôts de dessins et modèles vers les certificats d’utilité permet une protection à coût réduit. Ces deux aspects sont importants car l’investissement est moindre que pour le dépôt de brevets. Un récent séminaire réalisé à l’initiative de l’OMPI (Office Mondial de la Propriété Intellectuelle) avec la collaboration du Gouvernement du Cameroun (Ministère du Développement) à permis la réalisation d’une réunion de trois jours à Douala14 pour aborder ces sujets et ensuite passer à un niveau de développement de « petits » projets concrets et structurants, basés entre autre sur les PME mais aussi sur une utilisation intensive des informations brevets. A cette occasion le logiciel Matheo‐Patent15, logiciel français d’APA (Automatic Patent Analysis) a été présenté. il servira de base à l’OAPI comme système d’accès et d’analyse des informations brevets pour les projets PME et PMI. Conclusion On constate que le développement des actions d’Intelligence Economque est de plus en plus marqué, que ce soit dans des pays émergents ou des pays en développement. Le système 14
Séminaire National sur la Propiété Industrielle à l’Intention des petites et moyennes entreprises camerounaises. Douala du 3 au 5 Juin 2009. 15
http://www.matheo‐patent.com ralisation de la société Matheo‐Software Cette société est un exemple d’utilisation des compétences et savoir créés par l’enseignement et la recherche et ensuite utilisés pour réaliser des « objets » commerciaux. utilisé est quasi identique dans toutes les circonstances : l’objectif est de créer des clusters performants à partir d’une vision politique. L’information scientifique, technique, technologique et commerciale est utlisée comme système fédérateur et une utilité d’Intelligence Economique est incluse dans la gouvernance du cluster. L’information est considérée comme une action permanente qui a un coût et les budgets de veille ou d’Intelligence Competitive Technologique sont octroyés en fonction de l’importance du projet. Il est évident que les vitesses de développempent sont variables, mais tous les projets ont pour objectif d’augmenter la compéttitivité des entreprises et d’accéléler la maturité des clusters. Au plan éducatif la formation continue dans le domaine de l’Intelligenec Economique est le vecteur choisi par plusieurs pays pour assurer la dissémination des méthodes et des concepts vers les entreprises. Il faut aussi remarquer que les informations étant facilement accessibles, les outils techniques à la porté de tous, et l’intégration de compétences nouvelles au travers des FDI (Investissement étrangers direct) facilitée, il est prévisible que l’utilisation de l’Intelligence Economique va accroître la compéttitivité déjà forte de certains pays. Cela devrait pousser les pays de l’Ouest à accélérer l’utilisation des systèmes de Veille et d’Intelligence Economique dans l’ensemble de leurs activités. N’oublions pas que le temps perdu ne se rattrape jamais. 
Téléchargement