R.-U.
Le vote sans précédent du 23 juin en faveur du retrait du R.-U. de l’Union européenne a soulevé des
craintes concernant l’avenir de l’économie britannique. Bien que les marchés aient initialement subi
des liquidations massives, ce scrutin a, de façon générale, eu des retombées variables sur les
marchés. L’indice FTSE 100 de Londres a tiré parti de la dégringolade de la livre sterling, puisque ses
composantes tirent la majorité de leurs revenus de pays étrangers. À la fin du trimestre, le FTSE 250,
qui regroupe surtout des entreprises du pays, demeurait à un niveau environ 10 % inférieur à celui
qu’il occupait avant le référendum. Le rendement des obligations d’État britanniques a poursuivi sa
chute, touchant des creux sans précédent. Ces titres pourraient continuer d’écoper si l’affaiblissement
de la livre sterling attise l’inflation. La Banque d’Angleterre demeure accommodante, prévoyant mettre
en œuvre d’autres mesures de relance si les « conditions le justifient ». Certains penseurs à contre-
courant estiment que le résultat du vote pourrait être avantageux pour le Royaume-Uni à long terme
compte tenu de la robustesse de son économie structurelle sous-jacente. Par le passé, les
compromis intergouvernementaux qui ont pu être négociés ont représenté une influence apaisante
sur les attentes à long terme du marché.
Japon
La croissance économique du Japon a seulement démontré une légère amélioration, sous l’impulsion
de l’augmentation des dépenses à la consommation des ménages. Le gouvernement Abe a décidé
de mettre en veilleuse sa décision de hausser de 2 % sa taxe de vente controversée pour éviter de
faire dérailler la reprise économique chancelante du pays. Or, les tremblements de terre d’avril et la
vigueur du yen font obstacle, à court terme, à une amélioration soutenue de la croissance. À plus
longue échéance, le Japon doit continuer de se pencher sur la nécessité de procéder à des réformes
structurelles, de remédier à son endettement excessif et d’aborder les enjeux démographiques.
Marchés émergents
Après avoir fait un bond au premier trimestre de 2016, les indicateurs économiques de la Chine ont
modéré leur allure au deuxième quart de l’année. Les signes de plus en plus nombreux démontrant
que la Chine pourrait hésiter à mettre en œuvre des mesures de stimulation additionnelles ont porté
le marché à croire que la croissance continuera de décélérer en Asie. La diminution prolongée des
rentrées de capitaux au sein des marchés émergents appuie davantage cette thèse de croissance
lente.
Dans l’ensemble, la conjoncture macroéconomique demeure morose en Chine, où le système
financier croule sous le poids des mauvaises créances et le secteur industriel est aux prises avec une
capacité excédentaire. De même, le gouvernement continue de faire périodiquement appel à de
courtes périodes de stimulation pour éperonner l’activité économique.
Le principal événement du trimestre n’est pas survenu au sein des marchés émergents, mais plutôt
au Royaume-Uni. Il s’agit bien entendu du Brexit, dont les retombées sur les marchés émergents
demeurent incertaines, mais pourraient se manifester sous forme du resserrement possible de la
liquidité financière mondiale. Pour faire échec à cette situation, les banques centrales des marchés
développés, notamment la Réserve fédérale américaine, pourraient adopter des mesures de
relâchement monétaire additionnelles.