Rapport trimestriel T1 -2017 Thierry Denys Marché haussier mais sous pression Les marchés ont quelque peu hésité, début janvier, quant au rythme à adopter avant la prise de fonctions de Donald Trump. Les investisseurs ont été comme soudainement extirpés d’une phase de réelle euphorie qui a marqué les marchés fin 2016. Confortées par le discours d’investiture du 45ème Président des Etats-Unis, le 20 janvier, les Bourses ont pu poursuivre leur envolée, pour aller atteindre des niveaux historiques : le premier trimestre 2017 aura été le témoin des records engrangés par les principaux indices actions US, à savoir le Dow Jones, le S&P500, et le Nasdaq, qui ont successivement passé la barre des 21.000 points, des 2.300 points, et des 5.500 points en mars. En Europe, nous noterons les prouesses du Dax, qui a percé le niveau des 12.200 points par deux fois durant ce même mois de mars. Malgré des embellies appréciables sur le plan économique, les spécialistes s’accordent à dire que l’année sera marquée par les événements politiques : gouvernement Trump, Brexit, élections présidentielles en France, en Allemagne, … Fin mars, aux Etats-Unis, plus de deux mois après l’investiture du nouveau Président, les opérateurs commencent à s’impatienter du manque de précisions apportées quant aux moyens utilisés pour implémenter les promesses électorales de Monsieur Trump (pour rappel, baisses d’impôts, allégements des réglementations touchant les entreprises, relance des dépenses d'infrastructures), ainsi que les délais nécessaires, pour servir à la croissance économique. Jusqu’ici, en effet, la reprise de l’économie américaine repose toujours sur la consommation, les services et l’immobilier en forte progression. Monsieur Trump a bien tenté de faire voter l’abrogation de la loi ObamaCare, mais son propre parti a finalement rejeté ce projet ! Un sacré camouflet ! Troisième hausse des taux US Pendant ce temps, malgré l’incertitude autour de cette phase de transition et une croissance plus faible depuis le début du quatrième trimestre 2016, la Réserve Fédérale a suivi son programme en rehaussant ses taux directeurs de 25 points, pour la troisième fois depuis le début de la crise financière de 2008. Sur l'année 2016, finalement, l'expansion économique des Etats-Unis n'a atteint que 1,6%, le rythme le plus faible depuis cinq ans. En revanche, le taux de chômage persistant sous la barre des 5% (à 4,7% fin 2016) et le taux d'inflation de 1,6% sur un an (au plus haut depuis 2014) justifient la poursuite de la normalisation de la politique monétaire américaine par les taux courts. De même, les rendements des obligations d’Etat à 2 ans et à 10 ans soutenaient la décision de la Fed de rehausser ses taux une fois de plus. Embellie économique en Europe La zone euro, de retour à la croissance et toujours en début de cycle, nécessite encore le soutien monétaire de la BCE pour dynamiser son économie. Au quatrième trimestre 2016, la croissance européenne Page1 Un contexte influencé par la politique n’atteignait que 0.4%. Depuis le début de l’année, la consommation reste solide et les indicateurs de confiance économique soutenus. Le niveau d’inflation se situe quant à lui à un niveau satisfaisant, proche des 2% attendus par la BCE, largement soutenu par un retour des prix de l’énergie. Pour sa part, le PMI manufacturier était en hausse au premier trimestre et affichait un beau niveau de 56.2. Ayant corrigé de plus de 5% sur le trimestre, le cours de l’or noir s’est finalement stabilisé sur des niveaux de USD 50. Article 50 Le 29 mars était officiellement déclenché l’Article 50 pour la concrétisation du Brexit. Dorénavant vont être entamées des négociations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni, pour implémenter la première étape : la sortie réelle du Royaume Uni de l’Europe. Avant cela, aucune négociation d’entente ne pourra être envisagée. Cette situation semblait, en fin de trimestre, apporter un coup de mou à la dynamique de hausse des marchés en Europe, sans toutefois l’entraver réellement. Focus sur les marchés Sur le marché des changes, pendant le premier trimestre, l’Euro, notamment mis à mal dans un contexte de campagne électorale française houleuse criblée d’affaires judiciaires et menacée d'un succès de Marine Le Pen, a oscillé entre 1.05 et 1.08 contre USD et s’est établi à 1.0652 au 31 mars 2017. Sur le front pétrolier, l’optimisme est de retour grâce à l’accord mondial, signé en 2016, pour la réduction de la production. Ceci a permis, pendant le premier trimestre, de compenser l’impact d’un dollar fort et même, en mars, le retour à une certaine pression, suite à l’annonce de stocks en hausse aux Etats-Unis. Certes, les niveaux de valorisations actuels tendus, et les indices au plus haut depuis 2 ans, mettent ces derniers sous pression. Le S&P se traite à environ 18 fois ses résultats attendus sur les 12 mois à venir, alors que le ratio moyen à long terme est à 15, selon les données de Thomson Reuters. Dans un environnement de taux extrêmement bas et d’obligations peu rémunératrices, les investisseurs maintiennent toutefois leur surpondération sur les actions, malgré une prise de bénéfices possible à court terme. Pour toute information complémentaire, merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected] Page2 Billet vert et or noir De fait, du côté des actions, il semblerait que le marché maintienne sa tendance haussière sur le long terme. Au premier trimestre, en Europe, le Dax a réalisé une performance de 7.5%, tandis que l’Eurostoxx 50 progressait de 6.3%. Aux Etats-Unis, l’aura « Trump » ne trompe personne. Les indices, toujours haussiers, sont toutefois plus attentistes. Le Dow Jones a performé de 4.56 % et le S&P 500 de 5.53%. Page3