Centre d’Etudes de Politiques pour le Développement (CEPOD)
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renforcement de capacités
Cet article n’a pas pour vocation de critiquer les pro-
grammes d’ajustement structurel ni d’en évaluer l’ef-
ficacité. Il tentera plutôt, de mettre en évidence son
ambiguïté.
Le Programme d’ajustement structurel ou programme
de réformes économiques comporte deux étapes :
d’une part, la stabilité macro-économique à court
terme qui se traduit par la libéralisation de l’économie,
l’austérité fiscale et, d’autre part, la libéralisation du
commerce et du système bancaire, la privatisation des
entreprises et sociétés d’Etat.
Le Sénégal a connu les ajustements structurels à partir
de 1979 suite à une injonction de la Banque mondiale
et du Fonds monétaire international (FMI) dû à une
crise économique et sociale et à une politique écono-
mique non satisfaisante et non prometteuse.
D’aucuns pensent que les Programmes d’ajustement
structurel sont issus sans doute des ruptures avec les
fondements de l’économie coloniale où l’accent était
mis entre autre sur la politique arachidière, la politique
industrielle.
Ainsi, depuis les années 70, beaucoup de Programmes
de développement et de coopération économique sont
mis en oeuvre au Sénégal pour appuyer et améliorer la
situation économique, permettre la compétitivité du
Sénégal, attirer les investissements étrangers et réduire
le déficit public ; sur la base de l’application des deux
étapes énumérées ci-dessus.
Malgré tout, les différents Programmes d’ajustement
structurel ont connu des dysfonctionnements et des
blocages avec des conséquences sociales considérables
dans certains secteurs comme l’éducation, la santé,
l’emploi, le développement rural, l’industrie, etc.
En 1985 et 1992, le Sénégal a mis en œuvre une poli-
tique d’ajustement structurel à moyen et long termes
qui a connu la satisfaction de certaines Institutions de
coopération et financières avant de conclure un nou-
veau plan d’ajustement structurel avec la Banque mon-
diale, en avril 1998, ainsi qu’un accord pour une
troisième facilité d’ajustement structurel renforcé
(FASR) couvrant la période 1998-1999. Les taux de
croissance se situaient aux alentours de 4 et 5% dans
les années 80 et 90 suite à une bonne gestion des fi-
nances publiques, qui a été jugée satisfaisante par le
Fonds Monétaire International (FMI).
Parmi les aspects positifs de l’ajustement structurel on
peut citer les privatisations réussies (eau, télécoms), la
libéralisation des filières agricoles (riz, coton, archide).
Toutefois, l’ajustement structurel connait aussi des li-
mites comme la modernisation de la fonction publique
ratée, les programmes agicoles et l’autosuffissance ali-
mentaire. L’année 1994 a été particulièrement symbo-
lique pour les pays africains de la zone franc avec
l’instauration de la dévaluation.
Cependant, malgré la performance économique à des
années bien précises de l’histoire de l’économie du Sé-
négal, la croissance de l’économie nationale connait
actuellement un ralentissement, un accroissement du
secteur informel, la montée de la pauvreté et des ten-
sions sociales (grèves, insécurité urbaine) etc.
Ces tensions viennent s’ajouter au coût social des po-
litiques de développement menées sans succès. L’accès
Le paradoxe des Plans d’Ajustement Structurel : cas du Sénégal
NOTES DE VEILLE
sur les approches, méthodes, stratégies
politiques, programmes et projets de
développement