Les causes micro économiques de la rigidité nominale des prix et des salaires. I) Les coûts d’ajustement. La modification d’un prix de vente d’un produit représente des coûts dits « coûts de catalogue » pour une entreprise. Les effets de ces « coûts de catalogue » sont cumulatifs. Généralement, en marché concurrentiel, les entreprises attendent que leurs marges aient bien été érodées par l’inflation avant d’augmenter leurs prix. Cependant, l’ajustement par les prix est toujours tout d’abord privilégié à l’ajustement par les quantités (et donc en définitive, les salaires), plus coûteux encore. II) Risque et information imparfaite. L’ajustement des prix représente un risque dans la mesure où l’entreprise ne sait pas parfaitement comment ses concurrents et ses clients vont réagir. Même raisonnement pour les salaires. Théorie du salaire d’efficience, qui justifie le fait d’accorder un salaire haut et stable à ses employés, afin de s’assurer de leur productivité (la perte de ce salaire serait trop grave pour les employés.). Théorie du contrat implicite : l’entreprise et ses employés ont un contrat « implicite » : en haut comme en bas de cycle, le salaire reste stable. Il s’agit d’une sorte d’assurance que donne l’entreprise à l’employé (en contrepartie, le salaire est légèrement inférieur au salaire d’équilibre moyen). D’une façon générale, les entreprises préfèrent un changement dans les quantités (niveau de production, heures travaillées) plutôt qu’en prix ou en salaire. Il en résulte donc une rigidité des prix et des salaires. III) Courbes de demande coudées. Lorsque la courbe de demande est coudée (concurrence imparfaite – rappel : en concurrence parfaite, la courbe de demande est censée être quasiment horizontale), les entreprises subissent des pertes beaucoup plus importantes lorsqu’elles augmentent leur prix au-dessus du prix courant qu’elles ne réalisent de profit lorsqu’elles baissent leur prix en dessous de ce prix courant. Dans ce genre de situation, l’attentisme est de règle.