On peut maintenant d´emontrer le th´eor`eme 2.2. Si Gest isotrope, alors il
contient un Gm, donc n’est pas born´e puisque G(K) contient K∗. A fortiori
G(K) ne peut pas ˆetre compact.
En sens inverse supposons G(K) non compact, donc non born´e puisque
G(K) est localement compact. On applique alors le lemme `a G(K), qui
est Zariski-dense (fonctions implicites). On obtient un ´el´ement g∈G(K)
poss´edant une valeur propre α∈Kavec v(α)<0. Quitte `a ´ecrire g=u.s
avec uunipotent et ssemi-simple, on peut supposer gsemi-simple. Il appar-
tient alors `a un tore maximal S, d’o`u un caract`ere χ∈HomL(G, Gm), d´efini
sur une extension finie galoisienne Lde K, avec χ(g) = α. Posons alors
χK:= Y
γ∈Gal (L/K)
γ.χ,
on observe que χK∈HomK(G, Gm) et v(χK(g)) = [L:K].v(α)6= 0 car
un ´el´ement de Ka mˆeme valuation que ses conjugu´es ([12], chapitre II, §2,
corollaire 3). Finalement on a bien trouv´e un tore Sde Gavec H0(K, b
S)6= 0,
ce qui prouve que Gest K-isotrope.
3. L’approximation faible
Soit Gun groupe alg´ebrique lin´eaire connexe, qu’on supposera toujours
r´eductif, les groupes unipotents v´erifiant de mani`ere ´evidente l’approximation
faible vu qu’ils sont k-isomorphes `a un espace affine en tant que vari´et´e. Bien
que, comme on va le voir, Gne v´erifie pas toujours l’approximation faible,
il n’en est en un certain sens pas loin, et le d´efaut d’approximation faible
disparaˆıt quand Gest semi-simple simplement connexe (ou encore adjoint). Il
existe diverses approches de ce dernier r´esultat, dˆu `a Kneser pour les groupes
classiques ou sans facteur de type E8, et `a Harder pour E8. La preuve de
Platonov ([8], Th. 7.8) repose fortement sur sa d´emonstration de la conjecture
de Kneser-Tits dans le cas d’un corps p-adique (qui dit que pour Gr´eductif
isotrope sur un tel corps K, le groupe G(K) est engendr´e par les ´el´ements
unipotents), et de ce fait elle n’´echappe pas `a une discussion cas par cas
reposant sur la classification des groupes semi-simples simplement connexes.
Une fois connu le r´esultat pour les groupes semi-simples simplement connexes,
Sansuc ([11], Th. 3.3) a calcul´e le d´efaut d’approximation faible pour un
groupe lin´eaire connexe quelconque par des m´ethodes cohomologiques. Nous
allons ici utiliser ces m´ethodes pour traiter d’abord le cas des tores (qui
remonte, avec une autre pr´esentation, `a Voskresenski˘ı). On expliquera ensuite
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