sapiens, caractérisée par une faible densité de population vivant exclusivement de la chasse, se
nourrissant de viande de bouquetins, de cerfs, de sangliers, de chevreuils, mais aussi d’élans et de
bisons européens. Le culte des morts se développe en même temps que les premières réalisations
artistiques, dont témoignent en Ligurie de remarquables vestiges, ainsi dans les grottes de Balzi
Rossi avec, vers -25 000, des statuettes de Vénus sculptées dans la pierre, ou encore, vers -20 000,
la gravure rupestre du cheval de Przewalski, espèce sauvage n’existant plus aujourd’hui qu’en
Mongolie. Cette gravure est contemporaine de la triple sépulture découverte sur le même site dans
la grotte dite«Barma Grande»et abritant ensemble un homme d’environ deux mètres et deux
adolescents. La tombe dite«du jeune prince»,découverte à Arène Candide, date de la même
époque. Le squelette était orné de coquillages, de dents de cerfs et de queues d’écureuil. Les
grottes de Toirano recèlent aussi de véritables trésors avec, notamment, vers -12 000, la présence
dans la salle dite«des Sorcières»d’empreintes de pieds, de mains et de genoux.
De -9000 à -6000 : Période du Mésolithique avec des populations de chasseurs-cueilleurs dans les
zones montagneuses et le développement dans les plaines d’une première agriculture encore très
rudimentaire.
De -6000 à -5800 : Les procédés agricoles caractéristiques du Néolithique se diffusent dans toute
l’Italie trois mille ans après leur apparition en Anatolie. En Ligurie, la période voit ainsi la
généralisation de l’élevage des brebis, l’introduction de l’orge et de trois variétés de blé.
A partir de -3600 : C’est le début de l’âge du cuivre, rendu possible par l'amélioration de la
maîtrise du feu. Les pratiques funéraires, sans doute liées au culte des ancêtres, semblent de plus
en plus élaborées. Les paysages se transforment considérablement : les forêts des côtes laissent
progressivement la place au maquis et à de vastes prairies.
A partir de -2000 : Avec l’avènement de l’âge du bronze ancien, apparition en Lunigiane de
premières statues-stèles en grès, figurant des femmes, symboles de fertilité, ou des hommes
armés, évoquant la guerre et le culte des héros. De telles sculptures anthropomorphes, associées
sans doute à des rites religieux précis, mais demeurés inconnus, seront ainsi réalisées jusqu’à -500
dans la région. Nombre d’entre elles sont visibles au musée du château de La Spezia, abritant la
collection archéologique Ubaldo Formentini.
De -1600 à -1000 : Période du Bronze moyen et récent qui voit de nouvelles transformations du
paysages avec le terrassement des versants, si caractéristiques encore aujourd’hui de la région
ligure. L’habitat évolue considérablement avec la généralisation de pratiques artisanales
collectives, comme la filature et le tissage et l’apparition des castellari, constructions en pierre
sèche dotées d’éléments fortifiés et servant à protéger les habitants et leurs réserves de nourriture.
Les villages se multiplient, mais conservent chacun une faible densité de population.
A partir de -800 : Début de l’âge du fer. Les différentes tribus ligures sont disséminées sur un
territoire accidenté, lui-même partagé entre les zones montagneuses séparées par d’étroites
vallées, les zones marécageuses, et les sites côtiers de plus en plus nombreux, dont celui de la
future Gênes. Si ces tribus s’opposent toutes régulièrement entre elles, on discerne deux grandes
zones d’influence auxquelles les rattacher sur le plan géographique et culturel : les Ligures
occidentaux proches du Sud de la France et de la Suisse ; les Ligures orientaux tournés d’un côté
vers la plaine du Pô et de l’autre vers la mer Tyrrhénienne. Les premiers contacts avec les Grecs