avant la révolte populaire de 1506. 400 nobles sont tirés au sort et forment le grand conseil, renouvelé par quart tous les ans. Le petit
conseil ou Sénat de 100 membres est formé par tirage au sort au sein du grand conseil. La seigneurie est formée du doge, de deux
procurateurs et des gouverneurs, tous élus pour deux ans. Le pouvoir prend une forme collégiale. Organe très puissant de contrôle
des institutions, le syndicato est composé entre autre de deux censeurs. Le doge est de rang royal, il lui est interdit de sortir de la cité
pendant son mandat de 2 ans non renouvelable avant 10 années. Or on élit généralement des hommes fort âgés et seul Giacomo
Maria Brignole sera élu deux fois, en 1779 et 1795, il sera le tout dernier doge de la République. En 1528, la commune de Gênes
disparaît et devient une république, sérénissime en 1596. Cette république oligarchique ou aristocratique est composée de 28
alberghi, factions qui rassemblent les grandes familles de la noblesse génoise en près de 800 patriciens, telles que les Doria, Grimaldi,
Fieschi, Spinola, Sauli, de Ferrari, Brignole Sale, Lomellino, Balbi, Durazzo, Giustiniani, Pareto. Les Génois sont les principaux
banquiers de la Couronne d'Espagne, jusqu'à la banqueroute de Philippe II. (La Loggia dei Banchieri ou Loge des Banquiers,
l'ancienne Bourse). Mais ce génie des affaires ne se traduit pas en politique, et la République génoise est sans cesse le théâtre de
rivalités et de luttes intestines, de complots et de révoltes… En 1575 et 1576, se déroule la guerre civile génoise. Au début de la
république, la succession de « nouveaux nobles » (tels les Sauli, Brignole Sale) et d'« anciens nobles » (tel les Doria, Grimaldi,
Spinola, Centurione) fut respectée mais les « anciens nobles » accaparèrent rapidement le pouvoir. Les « nouveaux nobles »
s'enrichirent considérablement en commerçant le coton et la soie tandis que les « anciens nobles » s'adonnaient à la banque. Après
cette crise, anciens et nouveaux nobles se virent égaux et les alberghi disparurent. Au XVIIe siècle, la république soutient deux
guerres victorieuses contre la Savoie. À cette époque Gênes est une cité splendide qui mérite à nouveau son surnom de « la
Superbe », l'Orgueilleuse. Van Dick, Rubens... font les portraits de son riche patriciat. La population croît rapidement, 140 000
habitants en 1630, nécessitant la construction de la plus impressionnante muraille d'Italie, le nouveau mur, s'étirant sur 12 km et
protégeant la cité de tous côtés. Il fut édifié entre 1626 et 1639. La lutte En 1684, le doge de Gênes (Francesco Maria Imperiale)
commet l'erreur de défier Louis XIV en fournissant des galères à l'Espagne, ennemie de la France. Au même moment, il traite avec
désinvolture l'ambassadeur français François Pidou, chevalier de Saint-Olon. Sur ordre du roi, le marquis de Seignelay, intendant de la
marine, accompagné du lieutenant général des armées navales Abraham Duquesne, organise en mai 1684 une expédition punitive. La
ville subit un violent bombardement. Le gouvernement génois se limite désormais à assurer la sécurité et à prélever l'impôt tandis que
la haute classe dirigeante s'adonne au grand commerce et à la finance. Lors de la guerre de succession d'Autriche, les armées
génoises tout juste réorganisées souffrent des défaites de la France. Gênes est dès lors occupée. En 1797, les armées de la
République française avancent en Italie et un comité jacobin proclame une République ligurienne à Gênes.
Le port comprend un symbole : La Lanterna, un des phares les plus anciens encore en fonction, haut de 117 mètres, il domine la ville
et la mer depuis le XVIe siècle. Autour, les Arsenaux construisaient les grandes galères vendues en Europe.
Entre le XVIème et le XVIIème siècle, de nombreuses familles firent appel à de grands artistes européens pour “personnaliser” les
églises de la ville : église San Siro, première cathédrale de la ville, église San Filippo, église de la Nunziata, église du Gesù et église
des Vigne qui conserve le campanile roman de la première église de 981 et montre une belle façade néo-classique. La piazza San
Matteo qui appartenait à la famille Doria, est bordée de palais recouverts de bandes blanches et grises et d’une très belle église dont
la façade est romano-gothique tandis que l’intérieur date du XVIème s. Les Strade Nuove et le système des palais des Rolli dans le
centre historique de Gênes (fin du XVIe et début XVIIe siècles) constituent le premier exemple en Europe d'un projet de
développement urbain dans un cadre unitaire et avec des plans spécialement divisés par une autorité publique, associé à un système
particulier d'hébergement public dûment réglementé. C’est dans ce contexte que se fit jour la nécessité de construire de nouvelles
résidences pour ces quelques familles extrêmement riches, des résidences capables d’accueillir des hôtes distingués tels que des
cardinaux, des gouverneurs ou des ambassadeurs visitant la ville. Ce besoin de représentation conduisit à la percée de la Strada
Nuova à partir de 1551, et la liste officielle (Rollo) des palais choisis pour une représentation officielle fut proclamée en 1576. La
typologie de ces palais aristocratiques se distingue clairement de celle de la période précédente du haut Moyen Âge, adoptant des
unités spatiales grandioses (vestibules, escaliers monumentaux, atriums, jardins) et une riche décoration intérieure de style de la fin de
la Renaissance et maniériste. Ce modèle a aussi été appliqué à d’autres parties de la ville. En raison de la déclivité du terrain, la
typologie des palais s’ajustait aux conditions spécifiques de chacune de leur implantation. Les édifices comportaient généralement
trois ou quatre étages, associant les halls d’entrée à de spectaculaires escaliers ouverts, des cours et des loggias surplombant des
jardins construits sur différents niveaux dans un espace relativement restreint. Du fait des contraintes, chaque palais possède sa
propre solution architecturale et un caractère particulier. La décoration commence presque toujours par la quadrature de la façade
ornée de fresques et/ou d’un décor de pierre, se poursuit à l’intérieur par des atriums, d’élégants escaliers, des couloirs et des galeries
décorés de fresques et de stucs. Les résidences de la Strada Nuova bénéficièrent de la maîtrise, de la créativité des artisans de
Lombardie et de l’art de vivre fastueux des riches banquiers génois. Ce style grandiose fut reproduit Via Balbi au début du XVIIe
siècle, où les thèmes furent poussés à leur paroxysme. Les palais de Giacomo et Pantaleo Balbi (1618-1645) et celui de Agostino
Balbi (1618-1670) furent l’œuvre de l’architecte Bartolomeo Bianco. Le plus grandiose d’entre eux fut le palais de Stefano Balbi (1643-
1655), qui devint par la suite le Palais royal de la famille de Savoie. Strada Nuova retint à tel point l'attention du peintre et
ambassadeur Pierre Paul Rubens qu'il en fit un livre paru en 1622. Il existe aussi Le Palazzo San Giorgio (palais Saint-Georges, siège
de la banque fondée en 1407), Le Palazzo Ducale (palais des Doges), Le Palazzo Bianco, Le Palazzo Rosso, Le Palazzo Grimaldi-
Doria Tursi, Le Palazzo della Meridiana. Le Palazzo Doria del Principe appartient à la famille Pamphili, monument du XVI° siècle le
plus important de la ville de Gênes. Il était le demeure d'Andrea Doria, amiral de l'empereur Charles V, qui voulait un palais montrant
son pouvoir par ses dimensions et sa richesse. On doit les fresques qui décorent le bâtiment à Perino del Vaga, collaborateur de
Raphaël. Il emprunta ainsi à l'histoire romaine et à la mythologie pour célébrer la figure de Doria. Outres les fresques et les riches
tapisseries (dont le cycle de la bataille de Lepante dessiné par le peintre Luca Cambiaso), on peut voir le portrait de d'Andrea Doria
par Sebastiano del Piombo, peint en 1526, ainsi que le portrait d'Andrea en dieu de la mer de Bronzino. Les édifices religieux sont
importants : Le Duomo di San Lorenzo (cathédrale St-Laurent) où était conservé le Sacro Catino, L'église de Gesù e dei Santi
Ambrogio et Andrea (Circoncision de Rubens, retable du maître-autel), La Basilica della Santissima Annunziata del Vastato