ARGOSPINE 2009 - COMMUNICATIONS LIBRES
Le Rachis - Tome 5 - N° 2 Mars - Avril 2009 6
LYMPHOCÈLE :
UNE COMPLICATON RARE ET MÉCONNUE
DE LA CHIRURGIE ANTÉRIEURE LOMBAIRE
SCHIZAS C 1, FOKO'O N 2, MATTER M 1, ROMY S 1, MUNTING E 2
La lymphocèle est une entité
rare et mal connue, il existe
peu de publications sur ce
sujet.
Nous rapportons ici deux cas de
lymphocèles survenues après chi-
rurgie lombaire par voie anté-
rieure, dans deux établissements
différents. Nous discutons le diag-
nostic et les options thérapeu-
tiques.
Le premier cas est celui d’un
homme de 53 ans, ayant subi une
ALIF à 2 niveaux pour des lom-
balgies par discopathie. Dans un
contexte d’ancienne spondylodis-
cite. En post-opératoires, le patient
a développé une très importante
masse liquidienne. Les taux de
créatinine dans le liquide étaient
bas et l’UIV a éliminé une collec-
tion urinaire, faisant ainsi évoquer
le diagnostic de lymphocèle.
Après 2 tentatives de drainage
infructueuses, i a été réalisé une
marsupialisation par voie laparo-
scopique.
Le second cas est celui d’une
femme de 32 ans, qui a présenté
une volumineuse collection liqui-
dienne après une corporectomie de
L5 pour burst-fracture. Elle avait
été traitée avec succès par mise ne
place d’un drain aspiratif, laissé en
place 7 jours.
En conclusion, la lymphocèle est
une complication rare, mais doit
être suspectée devant une collec-
tion liquidienne post-opératoire
après un abord lombaire par voie
antérieure. L’analyse chimique du
liquide peut aider au diagnostic.
Le traitement le plus actuel
consiste en une marsupialisation
laparoscopique de la collection.
L’anatomie des vaisseaux lympha-
tiques doit être gardée à l’esprit
lors des abords antérieurs du
rachis lombaire. ■
1. CHUV, Lausanne, Switzerland.
2. Clinique Saint-Pierre, Ottignies, Belgium.
Figure 1 : Scanner du cas n° 2 : importante
collection liquidienne gauche.
TRAITEMENT EN UN TEMPS PAR VOIE POSTÉRIEURE
D’UNE CYPHOSCOLIOSE EXTRÊMEMENT SÉVÈRE
DE L’ADULTE JEUNE : RÉSECTION D’HÉMIVERTÈBRE
ET CORRECTION CHIRURGICALE
ESCAMEZ PEREZ A 1, MARTINEZ BRAVO I 1, HERNANDEZ GARCIA C 1,
MARTIN BENLLOCH A 2
Le but de cette communication
est de discuter les avantages
et les inconvénients de diffé-
rentes techniques de traitement de
cyphoscolioses extrêmement
sévères par hémivertèbre, chez
l’adulte jeune : différentes voies
d’abords, instrumentations, diffé-
rents types d’arthrodèses…
Cas clinique
Nous présentons le cas d’une
patiente de 34 ans, présentant une
cyphoscoliose thoracique due à
une hémivertèbre incarcérée (type
I b, classification de Winter et
Lubicky) au niveau de T4. L’angle
de Cobb pré-opératoire était de
43°, l’angle de la cyphose de 80°
(figure 1). La patiente a refusé la
chirurgie à plusieurs reprises, mais
s’est finalement à une intervention
devant l’apparition de troubles
neurologiques, notamment de
troubles sphinctériens. Il a été réa-
lisé une voie postérieure, après
identification des éléments posté-
rieurs de l’hémivertèbre : épi-
neuse, lames, facettes articulaires
ont été réséquées. Il a été égale-
ment pratiqué la résection de la
transverse, de la tête de côte au
niveau de l’hémivertèbre et des
niveaux sus- et sous-jacents, à
droite et à gauche. Le pédicule de
l’hémivertèbre et le corps ont été
réséqués jusqu’à atteindre la corti-
cale antérieur du corps vertébral.
Les disques crânial et caudal à
l’hémivertèbre ont été excisés. Il a
été réalisé une arthrodèse interso-
matique en utilisant une cage
bourrée d’os et d’os déminéralisé.
Des fragments osseux provenant
des côtes réséquées ont été utilisés
pour protéger le sac dural. Il a été
associé une instrumentation posté-
rieur avec vis pédiculaires de T2 à
T6 pour réaliser la correction de la
courbure. L’angle de Cobb post-
opératoire était de12° et la
cyphose était passée à 38° (figures
2 a et b).
Il n’y a eu aucune complication,
en particulier neurologique. A 3
mois post-opératoires, il est noté
une récupération neurologique.
Le traitement non chirurgical, y
compris utilisation d’orthèses,
n’est généralement pas efficace
dans la prévention de l’aggrava-
tion de la déformation, seul la chi-
rurgie est efficace.
1. Hospital de Cieza, Cieza (Murcia), Spain.
2. Hospital Dr. Pesset, Valencia, Spain.
Figure 1.
Figure 2a.
Figure 2b.