Comme un Bond
en plein Ciel
…à la mémoire de mon Père
Solo chorégraphié et interprété
par Serge Ambert
Durée 35 mn
Production :
Cie les alentours rêveurs
6 rue de l’Abbaye
58800 CORBIGNY
03 86 20 17 42
Comme un bond en plein ciel
« le dernier saut de Nijinski ».
Le dernier acte de danse de ce grand artiste se déroula à
l’occasion d’une rencontre organisée par sa femme et Serge
Lifar au sanatorium suisse où le danseur russe se reposait en
proie à des troubles psychotiques (schizophréniques ?) depuis
plus de 20 ans. Durant cette visite, en juin 1939, Lifar pour
tenter de réveiller l’âme endormie de Nijinski se mit à danser
des extraits du Faune et du Spectre de la rose. La réponse de
Nijinski à cette évocation de deux des grands rôles qu’il avait
créés, fut un saut exceptionnel immortalisé par le photographe
Jean Manzon. Ce saut comme un bond vers la résilience fut
vraisemblablement le dernier, il meurt en 1950.
Cette histoire que je connaissais depuis mon enfance sans
savoir si elle était légende ou réalité m’est revenue lors de la
confrontation aux réactions des patients psychotiques avec
lesquels j’ai travaillé à l’Hôpital psychiatrique de Dijon
pendant un an et demi.
Ce solo a pour unique décor un lit en fer, lit d’hôpital, lit-
barreaux, lit-radeau… Espace refuge. Le corps partira de la
nudité, fragilité, jusqu’au face-à-face avec le public, évocation
du solo de la Suvreta House, ultime moment de danse.
La pièce évoque le déroulement d’une journée ordinaire où
l’extraordinaire de la danse vient redonner la vie.
Elle vient prolonger et peut-être achever le travail sur la
schizophrénie débuté il y a six ans avec la création de « la
Fêlure du Papillon » et qui a trouvé une continuité dans mes
ateliers en direction des patients du CHS de Dijon et la
réalisation du film « Sur le fil du fil des Saisons ».
S.A.
Note de travail :
Je souhaite mettre en parallèle pour l’écriture de ce solo trois moments de danse dans la vie
de Nijinski :
La danse de l’élue dans « Le Sacre du Printemps », danse qui à posteriori pourrait se
lire comme un cri de celui qui allait sombrer
Son dernier solo public à la Suvretta House à St Moritz le 19 janvier 1919, « Danse de
la vie contre la mort », jour de son « mariage avec Dieu »
Son dernier saut, ultime moment de danse, temps suspendu
L’Elu(e)
« Nijinski aurait-il secrètement désiré interpréter lui-même le rôle de la vierge sacrifiée ?
C’est la question que se posa Marie Rambert en l’observant pendant ses répétitions avec
Piltz, et, compte tenu des liens étroits qui unissaient Vaslav à sa sœur, cette interrogation est
tout à fait justifiée. S’entretenant avec Richard Buckle, Marie Rambert a même suggéré que la
fin du Sacre sur un sacrifice masculin « aurait sans doute amené Nijinski à réussir la plus
merveilleuse de ses créations ». Quelle remarquable occasion de sublimer sa terrible détresse
Nijinski aurait-il pu trouver en effet dans cette scène finale ! »
Peter Ostwald : « Vaslav Nijinski, un saut dans la folie »
La danse de la Vie contre la Mort
« Ma femme m’aime beaucoup. Elle a peur pour moi, car j’ai joué d’une façon très nerveuse
aujourd’hui. J’ai joué d’une façon nerveuse exprès, car le public me comprendra mieux si je
suis nerveux. Ils ne comprennent pas les artistes qui ne sont pas nerveux. Il faut être
nerveux…
J’étais nerveux, car Dieu voulait exciter le public. Le public était venu pour s’amuser. Il
pensait que je dansais pour l’amuser. J’ai dansé des choses effrayantes. Ils avaient peur de
moi, c’est pourquoi ils ont cru que je voulais les tuer. Je ne voulais tuer personne. J’aimais
tout le monde, mais personne ne m’aimait, c’est pourquoi je me suis énervé. J’étais nerveux,
c’est pourquoi j’ai transmis ce sentiment au public. »
Vaslav Nijinski : « Cahiers »
(traduction du russe de Christian Dumais-Lvowski et Galina Pogojeva)
Serge AMBERT
Le parcours de Serge Ambert se caractérise par une grande pluridisciplinarité.
Après une formation en danse et en musique il débute sa carrière d’interprète en qualité de
comédien auprès de Brigitte Mercier et Hans Peter Cloos, puis il est engagé en 1983 dans le
ballet de l’Opéra de Lyon. Il travaille ensuite avec différents chorégraphes, se confrontant alors
à des répertoires variés; néo-classique avec Christian Taulelle, contemporain avec Andy
Degroat, Jean Guizerix et Wilfride Piollet, et baroque au sein de la Cie Ris et Danceries dans des
chorégraphies de François Raffinot, Francine Lancelot, Beatrice Massin et Ana Yepes. Il
interprètera le solo du Sommeil dans l’opéra « Athis ».
En 1993, il intègre la Cie Christine Bastin pour plusieurs pièces (« Gueule de Loup », « la Polka
du Roi », « Première Neige », « Be », « Out of Brad ») et travaille auprès d’elle en tant
qu’assistant à la création de la pièce « Elle et Lui » dont il a par ailleurs réalisé l’univers sonore.
Il poursuit aussi sa carrière d’interprète aux cotés de Jacques Fargearel et auprès de Frédéric
Lescure pour la pièce« Vents Vivants ». Il retrouve le monde du théâtre en 1999 avec la création
au Festival d’Avignon en tant que comédien du texte de Gilles Ribadeau-Dumas : « T’as tort
Totor ».
Débutant son travail de chorégraphe dès 2001 avec un solo « la Sentinelle », puis « Cestou s ni »
Voyage avec Elle » ), pièce pour huit interprètes féminines créée a Prague, il fonde sa propre
compagnie les alentours rêveurs en 2003. Rapidement les projets de la compagnie trouvent des
soutiens dans la région Bourgogne et en République tchèque où son travail est reconnu depuis
plusieurs années.
Suivent quatre créations : « La Fêlure du Papillon » (2004), duo sur la schizophrénie et le duel
intérieur intégrant un travail avec une vidéaste slovaque ; « Les âmes perdues » (2005), solo
témoignant de l’exil et du déracinement ; « Signature(s) » (2006), déambulatoire chorégraphique
mêlant comédien, musiciens et danseurs, et s’adaptant aux différents lieux (créée en République
tchèque) ; « Desirata » (2007) traitant de la relation de désir et de séduction au travers des danses
de bal et intégrant un quatuor de musique contemporaine.
Depuis septembre 2006 la compagnie les alentours rêveurs est accueillie en résidence-
implantation à Corbigny dans la Nièvre.
Serge Ambert poursuit sa collaboration avec la République tchèque avec un projet sur le thème
des insectes qui se déclinera sur plusieurs années (premier volet « Ephémère » présenté au
printemps 2007 à Prague).
Sa dernière création « Fleurs sanglantes » (2009), duo pour deux hommes, évoque le Japon et la
relation des hommes à leur féminité et à leur propre violence au travers des thèmes des
Onnagata (rôles de femmes joués par des hommes dans le théâtre japonais) et du Seppuku
(suicide ritualisé).
Par ailleurs il développe un travail d’ateliers en hôpital psychiatrique auprès de patients et
notamment au CHS de Dijon. Un film témoignage de cette expérience fut réalisé par Florent
Jullien : « Sur le fil du fil des Saisons ». Afin d’achever son travail sur la schizophrénie
commencé avec « la Fêlure du Papillon » il prépare un solo inspiré de la maladie de Nijinski et
qui sera présenté en France au printemps 2010.
Répondant à une commande, Serge Ambert a chorégraphié « Carnaval des animaux » pour le
Ballet du duo/dijon en 2005.
D’autre part il collabore régulièrement avec d’autres artistes : la compagnie de théâtre de rue
Métalovoice, le duo de musiciens Mécanique acoustique, le musicien Patrice Bailly (Collectif Zazen),
Jean Bojko et le TéATr'éPROUVèTe.
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