Variation de la dimension relative en géométrie analytique p

Compositio Math. 143 (2007) 1511–1532
doi:10.1112/S0010437X07003193
Variation de la dimension relative en g´eom´etrie
analytique p-adique
Antoine Ducros
Abstract
Let kbe a complete, non-Archimedean valued field (the trivial absolute value is allowed)
and let ϕ:XYbe a morphism between two Berkovich k-analytic spaces; we show
that, for any integer n,thesetofpointsofXat which the local dimension of ϕis at
least equal to nis a Zariski-closed subset of X. In order to establish it, we first prove
an analytic analogue of Zariski’s Main Theorem, and we also introduce, and study, the
notion of an analytic system of parameters at a point.
Introduction
Soit f:YXun morphisme localement de pr´esentation finie entre scemas. Pour tout point yde
Y, notons dimyfla dimension relative de fen y, autrement dit la dimension de la fibre f1(f(y))
au voisinage de y. Il est bien connu que la fonction y→ dimyfest semi-continue sup´erieurement,
c’est-`a-dire que pour tout entier n, le sous-ensemble Dn(f)deYform´edesytels que dimyfn
est un ferm´edeZariski.
Dans ce texte, nous d´emontrons l’assertion analogue en g´eom´etrie analytique au sens de
Berkovich (th´eor`eme 4.9): si kest un corps ultram´etrique complet et si ϕ:YXest un mor-
phisme d’espaces k-analytiques, alors pour tout entier n, le sous-ensemble Dn(ϕ)de Yest un ferm´e
de Zariski de Y.
Le th´eor`eme correspondant en eom´etrie analytique rigide et´ed´emontr´eparKiehl[Kie68, 3.7],
par des techniques d’alg`ebre commutative. La premi`ere id´ee qui se pr´esente `a l’esprit pour prouver
l’´enonc´e que nous avons en vue consiste `a se ramener `aceth´eor`eme de Kiehl par changement du
corps de base ; elle n’aboutit malheureusement pas, pour une raison simple : les m´ethodes de Kiehl
ne garantissent pas apriorique la formation de l’ensemble analytique Dn(ϕ), dans le contexte de
la g´eom´etrie rigide, commute aux changements de corps de base.
Il est n´eanmoins possible d’utiliser ce qu’a fait Kiehl pour ´etablir notre th´eor`eme, mais d’une
mani`ere absolument non triviale, requ´erant un travail peparatoire d´elicat ; cela a ´et´er´ealis´epar
Berkovich, dans des notes non publi´ees. Mentionnons `a ce propos que dans un article r´ecent [Con06],
Conrad se fonde sur ce r´esultat de Berkovich. . . pr´ecis´ement pour d´emontrer que la formation de
Dn(ϕ)eng´eom´etrie rigide commute aux changements de corps de base !
Nos m´ethodes sont compl`etement diff`erentes de celles de Berkovich, et ne font pas appel `a l’article
de Kiehl ; elles sont inspir´ees par l’´etude que Raynaud et Gruson ont consacr´ee `alaplatitudeetla
platification [RG71]. Nous esp´erons ainsi utiliser ult´erieurement les r´esultats interm´ediaires obtenus
ici pour mieux comprendre ces notions dans le contexte analytique ; c’est l’une des motivations du
pr´esent travail.
Received 30 March 2006, accepted in final form 16 July 2007, published online 9 November 2007.
2000 Mathematics Subject Classification 14G22, 14A99.
Keywords: Berkovich analytic spaces, dimension theory.
This journal is c
Foundation Compositio Mathematica 2007.
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A. Ducros
Les pr´eliminaires techniques
Faute de r´ef´erences disponibles dans la litt´erature, nous entamons cet article par une section d´evolue
`al´etude de la notion de dimension en g´eom´etrie analytique `alaBerkovich;nous´etablissons `ason
sujet les r´esultats de base, qui n’ont pour l’essentiel rien de surprenant : tout ce qu’on esp`ere vrai
l’est effectivement.
Nous prouvons ensuite un r´esultat nouveau (th´eor`eme 2.7), qui joue un rˆole crucial au cours de
cet article, et qui peut par ailleurs pr´esenter un inerˆet intrins`eque : il s’agit d’une forme de Nullstel-
lensatz pour les alg`ebres affino¨ıdes au sens de Berkovich, plus g´en´erales que celles que consid´erait
Tate (Berkovich accepte en effet les polydisques ferm´es de polyrayon arbitraire). Plus pr´ecis´ement,
nous donnons une description exhaustive des alg`ebres affino¨ıdes sur un corps kfix´e qui sont des
corps ; ce ne sont pas n´ecessairement des extensions finies de k, comme le montre l’exemple de
l’anneau des fonctions analytiques de la couronne |T|=r,o`ur/|k|.
Les th´eor`emes g´eom´etriques
Au §3, nous commen¸cons par ´etablir (th´eor`eme 3.2) un analogue analytique du Main Theorem de
Zariski ; il s’agit de donner une description d’un morphisme au voisinage d’un point en lequel il est
de dimension nulle. Nous y parvenons `a l’aide du cas sans bord, dˆu`aBerkovich[Ber93,Proposi-
tion 3.1.4], et de la th´eorie de la (( eduction des germes d’espaces analytiques )) qu’a d´evelopp´ee
Temkin dans [Tem04].
Nous montrons ensuite (proposition 3.5) que le lieu des points en lesquels un morphisme donn´e
ϕ:YXest de dimension nulle est un ouvert de Zariski de Y.Onproc`ede comme suit. Tout
d’abord, on peut faire l’hypoth`ese que le lieu en question est non vide, que Xet Ysont affino¨ıdes et
que Yest r´eduit ; grˆace `anotre(( Main Theorem )) , on exhibe une factorisation YYXde ϕ,
o`uYYest fini, radiciel et surjectif, et o`uΩ
Y/X s’annule en au moins un point de Y.Ilexiste
par cons´equent un ouvert de Zariski non vide Zde Ytel que ΩZ/X soit trivial ; la dimension de
ZXest donc identiquement nulle. Si l’on esigne par Zl’image r´eciproque de Zsur Y,alors
la dimension de ϕ|Zest identiquement nulle. Soit Fle compl´ementaire de Zdans Y.Parr´ecurrence
noeth´erienne, l’ensemble des yappartenant `aFen lesquels la dimension de ϕ|Fest nulle est un
ouvert de Zariski Ude F. Comme la dimension de ϕ|Zest identiquement nulle on a ´equivalence,
pour tout yappartenant `aF, entre la nullit´ededim
yϕ|Fet celle de dimyϕ;d`es lors l’ensemble
des points yde Ytels que dimyϕ= 0 est exactement la eunion de Zet U, et est donc un ouvert
de Zariski de Y.
Au d´ebut de la section 4, nous introduisons un avatar analytique de la notion bien connue de
(( syst`eme de param`etres )) et ´etablissons un lemme technique `a son sujet (lemme 4.5). Ce lemme et
la proposition 3.5 sont utilis´es pour prouver le th´eor`eme suivant (th´eor`eme 4.6): soit ϕ:YX
un morphisme entre espaces affino¨ıdes et soit yun point de Y; notons nla dimension de ϕen y.
On peut alors factoriser ϕpar une fl`eche ψde Yvers An
Xdont la dimension en yest nulle.
En combinant cette assertion et le (( Main Theorem )) , on obtient (corollaire 4.7) l’existence
localement sur la source d’une factorisation agr´eable d’un morphisme entre bons espaces analytiques ;
c’est le pendant analytique d’un th´eor`eme de Raynaud et Gruson sur les morphismes de sch´emas
[RG71,th´eor`eme 1.1.1]. Signalons (cf.laremarque4.8) que dans le cas rigide-analytique classique,
Bosch et L¨utkebohmert ont ´etabli,vialag´eom´etrie formelle, l’existence d’une telle factorisation
G-localement sur la source [BL93,th´eor`eme1.5].
Le th´eor`eme principal de notre article (th´eor`eme 4.9) s’obtient pour finir sans difficult´e, en
combinant le th´eor`eme 4.6 et la proposition 3.5.
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Variation de la dimension relative
Remarques
(1) Signalons une complication, inexistante dans le monde des scemas, qui intervient lorsqu’on
veut d´emontrer le th´eor`eme 4.6 et impose certaines contorsions (dont le recours `alanotionde
(( partie presque dense d’une alg`ebre de Banach )) ,cf.d´efinition 4.4): si xest un point de Xet si Yx
esigne la fibre correspondante de YX, la topologie de Zariski sur Yxest en g´en´eral strictement
plus fine que celle induite par la topologie de Zariski de Y.
(2) Nous avons choisi d’inclure le cas des corps `a valeur absolue triviale, bien qu’il requi`ere par
endroits un traitement sp´ecifique alourdissant un peu la r´edaction. Mais il nous semblait important
de le prendre en compte : la g´eom´etrie analytique sur ce type de corps a d’ores et d´ej`amontr´eson
utilit´e[Ber96,Thu07,Ber08] ; elle joue de surcroˆıt un rˆole majeur dans la th´eorie des espaces de
Berkovich sur un anneau d’entiers de corps de nombres,queJ´erˆome Poineau d´eveloppe actuellement
dans sa th`ese.
Conventions
0.1 Dans ce texte, sauf mention expresse du contraire, les normes d’alg`ebres seront toujours
sous-multiplicatives, les morphismes d’alg`ebres norm´ees seront born´es, et les structures d’alg`ebres
norm´ees seront consid´er´ees `equivalence pr`es.
0.2 Un corps ultram´etrique complet est un corps muni d’une valeur absolue ultram´etrique pour
laquelle il est complet ; le corps esiduel d’un corps ultram´etrique complet Kest not´e
K.
0.3 Une extension compl`ete d’un corps ultram´etrique complet Kest un corps ultram´etrique complet
Lmuni d’une injection isom´etrique KL; une telle extension ´etant donn´ee, on pose
d(L/K)=degtr(
L/
K)+dim
QQZ(|L|/|K|)N∪{+∞}.
On fixe pour toute la suite du texte un corps ultram´etrique complet k;sa valeur absolue peut ˆetre
triviale ;onnotepson exposant caract´eristique.
0.4 Dans cet article, la notion d’espace analytique est `a prendre au sens de Berkovich [Ber90,
Ber93] ; les notions d’alg`ebre k-affino¨ıde et d’alg`ebre strictement k-affino¨ıde sont celles du chapitre 2
de [Ber90]. Si Xest un espace k-analytique, le corps r´esiduel compl´et´ed’un point xde Xsera not´e
H(x) ; c’est la plus petite extension compl`ete de kdans laquelle vivent les ´evaluations des fonctions
analytiques en x.Unpointxde Xest dit rigide si H(x) est une extension finie de k.
0.5 Si A(respectivement X) est une alg`ebre k-affino¨ıde (respectivement un espace k-analytique)
et si Lest une extension compl`ete de k, l’alg`ebre L-affino¨ıde L
kA(respectivement l’espace L-
analytique X×kL)estnot´e(e) AL(respectivement XL). L’application naturelle XLXest surjec-
tive : sa fibre en un point xde Xs’identifie en effet `aM(H(x)
kL); or H(x)kLs’injecte dans
H(x)
kL(cf.[Gru66,th´eor`eme 1, 4o]) qui est donc non nul ; on conclut `a l’aide du th´eor`eme 1.2.1
de [Ber90]. On dit que Leploie A(respectivement X)si|L| ={1}et si AL(respectivement XL)
est strictement L-affino¨ıde (respectivement strictement L-analytique).
0.6 Soit Aune alg`ebre k-affino¨ıde, soit Xl’espace M(A)etsoitXle spectre de A;lesch´ema X
est noeth´erien [Ber90, proposition 2.1.3]. L’application continue naturelle ρ:XXest surjective
[Ber93, proposition 2.1.1]. On appelle topologie de Zariski de Xla topologie dont les ferm´es sont
les images r´eciproques de ferm´es de Zariski de X; l’application F→ ρ1(Fetablit, en vertu de
la surjectivit´edeρ, une bijection entre l’ensemble des ferm´es de Zariski de Xet celui des ferm´es
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de Zariski de X,dontlar´eciproque est G→ ρ(G). Les notions de composante irr´eductible,de
dimension de Krull,decodimension de Krul l, appliqu´ees `aXou `a certains de ses ferm´es de Zariski,
seront toujours relatives `a la topologie de Zariski.
Un sous-ensemble Yde Xest un ferm´e de Zariski si et seulement si il peut ˆetre d´efini comme
le lieu des z´eros d’un id´eal Ide A.Eng´en´eral, un tel In’est pas unique ; seul Iest canon-
iquement d´etermin´e, c’est l’ensemble des fonctions s’annulant en tout point de Y. Chaque choix
d’un Iconvenable permet de munir Yd’une structure d’espace k-affino¨ıde, `a savoir celle associ´ee
au quotient A/I. Il arrivera souvent, lorsque cela ne prˆete pas `acons´equence, que l’on consid`ere
implicitement un ferm´edeZariskideXcomme un espace affino¨ıde sans prendre la peine de pr´eciser
la structure pour laquelle on a opt´e.
Si Yest un ferm´edeZariskideXet si Lest une extension compl`ete de k, l’image eciproque de
Ysur sur XLest un fere de Zariski que l’on d´esigne par YL; cette notation est compatible avec
l’abus qui consiste `aconsid´erer indiff´eremment Ycomme un simple sous-ensemble de Xou comme
un espace k-affino¨ıde. Si Yet Zsont deux ferm´es de Zariski distincts de X,alorsYL=ZL, puisque
YLYet ZLZsont surjectifs.
0.7 Si Xest un espace k-affino¨ıde et si (Xi) est un redouvrement fini de Xpar des domaines
affino¨ıdes, une partie Yde Xtelle que YXisoit pour tout iun ferm´edeZariskideXiest un
ferm´edeZariskideX(ceci d´ecoule du th´eor`eme de Kiehl, cf.[Ber93,§1.2]). Si Xest un espace k-
analytique, on dira qu’une partie Yde Xest un ferm´edeZariskideXs’il existe un G-recouvrement
(Xi)deXpar des domaines affino¨ıdes tel que YXisoit pour tout iun ferm´edeZariskideXi;
la remarque qui pr´ec`ede assure que cette d´efinition est compatible avec celle d´ej`enonc´ee pour les
espaces affino¨ıdes.
0.8 Si Aest une alg`ebre k-affino¨ıde, une A-alg`ebredeBanachfinieest une A-alg`ebre de Banach
Bqui est isomorphe, en tant que A-module de Banach,`a un quotient d’une somme directe finie
de copies de A, munie de la norme du maximum. En s’appuyant notamment sur les r´esultats du
paragraphe 3.7.2 de [BGR84], Berkovich a prouv´elesfaitenonc´es ci-dessous [Ber90,propositions
2.1.9, 2.1.10 et 2.1.12].1
Un morphisme de A-alg`ebres entre deux A-alg`ebres de Banach finies est automatiquement
born´e, et mˆeme admissible. Si Best une A-alg`ebre finie, elle admet une unique structure de
A-alg`ebre de Banach finie, qui en fait une alg`ebre k-affino¨ıde (pour ce dernier point, appliquer la
proposition 2.1.11 et le corollaire 2.1.8 de [Ber90] pour se ramener `alaproposition4de[BGR84,
6.1.3]).
Un morphisme M(B)M(A) entre espaces k-affino¨ıdes sera dit fini si Best une A-alg`ebre
de Banach finie. Sous cette hypoth`ese, si Cest une alg`ebre affino¨ıde sur une extension compl`ete
Lde k,alorsCABC
ABest bijective, et C
ABest une C-alg`ebre de Banach finie ; en
particulier, si xM(A), alors H(x)
AB=H(x)AB, et l’image eciproque de xsur M(B)
est ainsi non vide si et seulement si BAH(x) est non nul. Il s’ensuit qu’un morphisme fini entre
espaces k-affino¨ıdes qui est induit par un morphisme injectif d’alg`ebres k-affino¨ıdes est surjectif.
Si |k| ={1},toutek-alg`ebre norm´ee finie est une k-alg`ebre de Banach finie par l’´equivalence
des normes en dimension finie ; si |k|={1}, une k-alg`ebre de Banach finie est une k-alg`ebre finie
munie d’une norme ´equivalente `a la norme triviale. On en d´eduit que si Lest une extension finie de
k, sa structure de k-alg`ebre de Banach finie peut toujours ˆetre d´efinie par l’unique prolongement `a
Lde la valeur absolue de k.
1Dans la d´emonstration de la proposition 2.1.9 de [Ber90], la justification du fait que Ker πest ferm´e est erron´ee ; on
peut la remplacer par un raisonnement analogue `a celui de la preuve de la proposition 2.1.3 de [Ber90], combin´eavec
la proposition 1 de [BGR84, 3.7.2].
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Variation de la dimension relative
1. Th´eoriedeladimension
Les polyrayons
1.1 Un polyrayon est une famille finie (r1,...,r
l)der´eels strictement positifs ; l’entier lest la
longueur du polyrayon. On dit que (r1,...,r
l)estk-libre si (r1,...,r
l) est libre lorsqu’on la voit
comme une famille d’´el´ements du Q-espace vectoriel QZ(R
+/|k|).
1.2 Soit r=(r1,...,r
l) un polyrayon. On note krla k-alg`ebre de Banach d´efinie comme l’ensemble
des sommes formelles ZlaITIo`uTest un l-uplet d’ind´etermin´ees et o`ulesaIsont des ´el´ements
de ktels que |aI|rItende vers z´ero quand |I|tend vers l’infini ; les deux oerations de Arsont
celles que l’on imagine, sa norme est l’application aITI→ max |aI|rI. L’alg`ebre krest k-affino¨ıde
[Ber90,§2.1].
1.2.1 La norme de krest multiplicative. Il est en effet clair qu’elle envoie 1 sur 1. Par ailleurs,
consid´erons deux ´el´ements non nuls A=aITIet B=bITIde kr; munissons Zlde l’orde
lexicographique, et soit U(respectivement V) le plus grand des indices Itels que |aI|rI=A
(respectivement |bI|rI=B). Le coefficient cde TU+Vdans la s´erie produit AB est alors somme de
aUbVet de termes de la forme aIbJqui, par construction, sont tels que |aIbJ|rU+V<|aUbV|rU+V.
On en d´eduit que A.BAB|c|rU+V=|aU|rU|bV|rV=A.B,do`u l’assertion.
Remarquons que celle-ci implique entre autres que krest int`egre.
1.2.2 Supposons que rest k-libre. Dans ce cas, krest un corps. En effet, soit A=aITIun
´el´ement non nul de kr. Comme rest k-libre, si Iet Jsont deux indices distincts tels que aI=0et
bI=0,alors|aI|rI=|bJ|rJ;onend´eduit qu’il existe un unique indice Utel que |aU|rU=A.
On peut en conequence ´ecrire A=aUTU(1 + B), avec B<1; d`es lors, Aest inversible.
La norme de kr´etant multiplicative, c’est une valeur absolue qui fait de krune extension compl`ete
de k.Ilestimm´ediat que |k
r|=|k|⊕rZ
1···rZ
l.Dapr`es ce qui pec`ede, un ´el´ement de k
rest
de valeur absolue ´egale `a 1 si et seulement il s’´ecrit aU(1 + B)avecaUkokoo et B<1; on
en conclut que
kr=
k,etqued(kr/k)=l.
1.2.3 Si rest un polyrayon et si A(respectivement X) est une alg`ebre k-affino¨ıde (respective-
ment un espace k-analytique) on posera Ar=kr
kA(respectivement Xr=X×kM(kr)). On dira
que reploie A(respectivement X) s’il est k-libre et si kreploie A(respectivement X).
Lemme 1.3.Soit Aune alg`ebre k-affino¨ıde et soit run polyrayon. L’alg`ebre Arest r´eduite
(respectivement int`egre) si et seulement si Aest r´eduite (respectivement int`egre).
emonstration. Comme As’injecte dans Ar, elle est r´eduite (respectivement int`egre) d`es que Ar
est r´eduite (respectivement int`egre). ´
Etablissons les implications r´eciproques, en supposant pour
commencer que Aeduite. Soit A=aITIun ´el´ement nilpotent de Ar.Soitxun point appar-
tenant `aM(A). L´el´ement aI(x)TIde H(x)rest nilpotent, donc nul puisque H(x)rest int`egre
d’apr`es le 1.2.1 ci-dessus. En cons´equence, chacun des aI(x) est nul. Pour tout I,l´el´ement aIde A
s’annule ainsi en chaque point de M(A), et est de ce fait nilpotent. Comme Aest r´eduite, tous les
aIsont nuls et A=0.
Supposons maintenant Aint`egre. Elle est alors non nulle, et l’on en d´eduit imm´ediatement que
Arest non nulle. Soient A=aITIet B=bITIdeux ´el´ements de Arde produit nul, et soit
IA(respectivement IB) l’id´eal de Aengendr´eparlesaI(respectivement les bI). Pour tout point
xde M(A), l’inegrit´edeH(x)rimplique que aI(x)TI=0oubI(x)TI= 0, autrement dit
que ou bien tous les aI(x) sont nuls, ou bien que tous les bI(x) sont nuls. L’espace M(A) est donc
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