C2-2
On imagine que ça doit être une base si pour tout entier naturel k
, dk = k (
degrés échelonnés
)
. Par récurrence :
Initialisation : Vect(P0) = Vect(1) (
immédiat
).
Hypothèse de récurrence : Vect(P0
, P1
, ...
, Pn) = Vect(1
, X
, ...
, Xn)
.
Passage au rang suivant : Pn+1 = Q + an+1Xn+1 où d°(Q) = n ; d'où Q ∈ Vect(1
, X
, ...
, Xn) et alors :
Pn+1 ∈ Vect(1
, X
, ...
, Xn+1)
, ce qui prouve Vect(P0
, P1
, ...
, Pn+1) ⊂ Vect(1
, X
, ...
, Xn+1)
. Et comme, en
outre Q ∈ Vect(P0
, P1
, ...
, Pn) et alors Xn+1 = (Pn+1 - Q)/an+1 ∈ Vect(P0
, P1
, ...
, Pn+1), ce qui prouve
l'inclusion dans l'autre sens (
a
n+1
≠ 0
).
On peut aussi appliquer le théorème d'échange.
On a donc bien, dans ce cas particulier, une base de
I
K
[X]
. Il faut montrer que ça n'en est pas une dans les autres
cas ; soit m le plus petit entier tel que d°(Pm) > m
, alors Vect(P0
, P1
, ...
, Pm-1) = Vect(1
, X
, ...
, Xm-1) ; et, d'après
la première question : (P0
, P1
, ...
, Pm-1
, Xm
, Pm
, ...) est libre, d'où Xm ne peut pas s'exprimer dans la famille
(Pn) qui ne peut donc pas être une base.
-
Conclusion
: Toute famille de polynômes de degrés deux à deux distincts est libre, et si en plus cette famille
est infinie et que l'ensemble des degrés est
, alors c'est une base.
C2.5) Montrer que, si f est nilpotent, alors : idE - f et idE + f sont inversibles, et calculer leurs inverses. (
Un
endomorphisme f est dit nilpotent s'il existe un entier naturel p tel que f
p
soit l'application nulle. Si p est le plus petit entier naturel
possédant cette propriété, on dit que f est nilpotent d'ordre p
). Si E est de dimension finie, montrer que si f est nilpotent
d'ordre p alors p ≤ dim(E)
.
-
Corrigé
: Soit p l'ordre de nilpotence de f
, alors f
p = 0 (
et f
p-1
≠ 0
) ; alors idE - f
p = idE
, c'est-à-dire, en
factorisant : (idE - f).
Σ
k=0
p-1
f
k = idE
, d'où idE - f est inversible d'inverse
Σ
k=0
p
f
k
.
De même : idE + f
p = (idE + f).
Σ
k=0
p-1
(-1)kf
k = idE
.
On suppose dim(E) = n
, finie, et p > n ; soit u ∉ Ker(f
p-1) (
qui existe par définition de l'ordre de nilpotence
). On sait
qu'il existe une famille (α0
, α1
, ...
, αn) non nulle telle que α0
.u + α1.f(u) ...
+ αn.f
n(u) = 0E
, car toute famille de
n + 1 vecteurs est liée. En appliquant successivement f
p-1
, f
p-2
, ...
, f
p-n à cette égalité, on montre que tous les αi
sont nuls, ce qui est en contradiction avec l'hypothèse. En conclusion : p ≤ n
.
C2.6) Si E est de dimension 3
, soit a un scalaire non nul et f un endomorphisme de L(E) tel que :
f
³ - 2a.f
² + a².f = Θ
. Montrer que Ker(f) et Im(f) sont supplémentaires. Discuter des solutions de cette équation
quand le rang de f vaut 1
.
-
Corrigé
: Soit v ∈ Ker(f)∩Im(f) ; alors ∃ u tel que f(u) = v et, en appliquant l'hypothèse :
f
³(u) - 2a.f
²(u) + a².f(u) = 0E
, c'est-à-dire : f
²(v) - 2a.f(v) + a²v = 0E
. Comme f
²(v) = f(v) = 0E
, alors v = 0E
.
L'intersection est bien réduite à 0E
. Avec la formule de Grassman et le théorème du rang :
dim(Ker(f) ⊕ Im(f)) = dim(Ker(f)) + dim(Im(f)) = dim(E)
,
d'où, Ker(f) ⊕ Im(f) est un sous-espace vectoriel de E de même dimension que E
, donc : Ker(f) ⊕ Im(f) = E
.
Si rg(f) = 1 : Soit B = (e1
, e2
, e3) une base de E telle que (e1) soit une base de Im(f) et (e2
, e3) une base
de Ker(f)
. Pour toute application linéaire
, Im(f) est stable par f
, donc : f(e1) = k.e1
. on remplace dans
l'équation de f : f
³(e1) - 2a.f
²(e1) + a².f(e1) = 0E
, c'est-à-dire : k³ - 2ak² + a²k = 0 ; k est non nul car sinon f
serait nulle, donc : k² - 2ak + a² = (k - a)² = 0
, d'où l'on déduit f(e1) = a.e1
. Connaissant f(B)
, on connaît l'unique
solution f (
on peut même donner sa matrice dans B
).
Étude du cas rg(f) = 2 : Soit B = (e1
, e2
, e3) une base de E telle que (e1
, e2) soit une base de Im(f) et (e3)
une base de Ker(f)
. On a toujours Im(f) qui est stable par f
, et ainsi : f(e1) = α.e1 + β.e2
, f(e2) = α'.e1 + β'.e2
.
On remplace dans l'équation : f(f
²(e1) - 2a.f(e1) + a².e1) = 0E et f(f
²(e2) - 2a.f(e2) + a².e2) = 0E
,
Donc f
²(e1) - 2a.f(e1) + a².e1 ∈ Ker(f)∩Im(f)
,
d'où : f
²(e1) - 2a.f(e1) + a².e1 = 0E
, et de même : f
²(e2) - 2a.f(e2) + a².e2 = 0E
.