dossier pedagogique

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DOSSIER PEDAGOGIQUE
Sommaire
Côté cour(s)
Côté scène
Côté cœur
Côté jardin
p. 4
p.11
p.25
p.30
1 ____________________________________________________________________________________________________
Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses AVERTISSEMENT : Les metteurs en scène souhaitent ménager l’effet de surprise
de l’illusion et vous proposent de ne pas faire lire la pièce avant le spectacle.
Le dossier pédagogique suivant se veut une prolongation du spectacle du
Théâtre des Osses, une occasion de parler ensemble du spectacle vu.
Cependant, la partie côté cour peut se faire avant de voir la pièce.
Pour faciliter la compréhension du texte de Corneille, nous proposons de
donner le résumé suivant : Un père, affligé de ne plus avoir de nouvelles de
son fils Clindor, s’en va consulter Pridamant un mage qui va faire surgir
devant lui la vie tourmentée, tantôt heureuse et tantôt malheureuse, de son
fils. Il faut dire que dans cette histoire, un homme séduit, aime et trompe 3
femmes dont une qu’il épouse, et une femme est aimée de 3 hommes, en
trompe 3…Ici, tout est rocambolesque, tout le monde aime et …tout le
monde ment.
Préambule
Nous vous proposons de venir au théâtre comme un manant au 17ème siècle,
sans avoir lu la pièce au préalable mais avec l’idée de passer un bon
moment, un vrai divertissement. Ce qui d’ailleurs a été le cas car L’Illusion
comique a d’abord été jouée avant d’être publiée. Il est intéressant de
souligner qu’à l’époque un auteur de pièces de théâtre n’est que le
tâcheron du metteur en scène, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui !
Laissez-vous surprendre par cette pièce qui a traversé les siècles pour venir
jusqu’à vous dans cette salle du Théâtre des Osses.
Laissez-vous charmer par les sortilèges du théâtre.
Laissez-vous plonger dans le noir qui avale le grand rideau, entendez le
marteau qui frappe les trois coups avant que les feux de la rampe n’éclairent
le velours.
Laissez-vous embobiner par la magie du théâtre.
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Ce document pédagogique est une entrée dans l’univers de L’Illusion
comique de Corneille et dans celui de la mise en scène des nouveaux
directeurs du Théâtre des Osses.
Quatre parties s’offrent à la réflexion :
côté cour, avant le spectacle autour de la langue de Corneille et de
l’alexandrin
côté scène, le spectacle
côté jardin, une réflexion après le spectacle
côté cœur, loin des gradins et dans le secret des cœurs.
Des apartés encadrés vous donneront des informations d’histoire littéraire, des
clins d’œil, des curiosités qui nous ont paru intéressantes et que nous avons
glanées pour vous.
Dans un théâtre parisien au XVIIe siècle, dans l'après-midi.
Selon la somme que vous souhaitez débourser, vous pouvez rester debout au
parterre, au milieu des cris et des bousculades, ou chercher plus de tranquillité dans
les loges et galeries. Mais n'espérez pas vous asseoir : les premières chaises ne seront
installées qu'en 1782, à l'Odéon. Seuls quelques riches privilégiés peuvent profiter des
fauteuils installés à même la scène, pour (mal) voir mais être vus ! Le théâtre est en
effet plus qu'un lieu de culture, une occasion de rencontres et de parade. Les
spectateurs, de tous les milieux, ne restent à aucun moment silencieux mais préfèrent
partager leurs commentaires sur les décors et costumes.
Il faut dire que tout est fait pour le plaisir des yeux : le décor, unique pour répondre à
la règles de l'unité de lieu, est soigné et souvent agrémenté d'effets de machineries
impressionnant; généralement propriété personnelle des comédiens, les costumes
peuvent être somptueux, en soie et taffetas, sans souci des possibles
anachronismes : qu'importe que le Romain Cinna apparaisse en pourpoint
Renaissance !
Tout cela est éclairé tant bien que mal avec des bougies disposées sur des lustres ou
sur la rampe, le long de la scène. Cet éclairage présentait deux problèmes : tout
d'abord, il fallait moucher les bougies toutes les 20 minutes, ce qui obligeait les
auteurs à diviser leurs pièces en actes pour instaurer une pause. Ensuite, les costumes
risquaient de s'enflammer, ce qui provoqua la mort de plusieurs danseuses au XIXe s.
C'est pourquoi, dit-on, les tutus furent raccourcis. Rien de naturel également dans le
jeu des acteurs, qui aimaient pratiquer une diction pleine de lyrisme et
grandiloquence. Molière se moqua de cette déclamation, préférant que ses
comédiens s'approchent de la vérité de leur personnage : «Tâchez […] de vous
figurer que vous êtes ce que vous représentez». Un nouvel exemple de sa
modernité...
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Côté cour(s)
autour du français du 17ème siècle, autour de l’alexandrin
Entrer dans un texte du 17ème siècle, c’est voyager dans l’histoire de la langue
française qui évolue depuis sa naissance et qui continue sans cesse sa
transformation au gré des besoins des usagers.
Voici quatre états de cette langue, du 16ème siècle au 20ème siècle. Voyez
comme elle est vivante et comme toute chose vivante, elle change.
Surlignez les mots du 16ème qui changeront au 17ème et ainsi de suite.
Qu’en déduisez-vous ?
16ème siècle : Orthographe de Rabelais et Montaigne
l’ay veu et cognu vng escholier, lequel, estant d’vng charactère hardy, aprez nopces et
festins, à l’insçeu de ses maistres, se desroboit à ses trauaulx d’estude, et plantoit là ses
autheurs et leurs escripts en soubsriant gayement, comme faict un meschant garson,
ennemy de touttes loix.
17ème siècle : Orthographe du Dictionnaire de l’Académie, 1ère éd. 1694,
orthographe de Corneille
l’ay vu et conneu vn escolier, lequel, estant d’vn caractère hardy, aprez nopces et
festins, à l’insceu de ses maistres, se déroboit à ses trauaux d’estude, et plantoit là ses
autheurs et leurs escrits en sousriant gayement, comme fait vn meschant garçon,
ennemi de toutes loix.
18ème siècle : Orthographe du Dictionnaire de l’Académie, 4ème éd. 1762,
orthographe de Diderot et Voltaire
J’ai vu et connu un écolier lequel, étant d’un caractère hardi, après noces et festins,
à l’insçu de ses maitres, se déroboit à ses travaux d’étude, et plantoit là ses auteurs
et leurs écrits en souriant gaiement, comme fait un méchant garçon, ennemi de
toutes lois.
19ème siècle : Orthographe du Dictionnaire de l’Académie, 7ème éd. 1878,
orthographe de Balzac et tant d’autres
J’ai vu et connu un écolier, lequel étant d’un caractère hardi, après noces et festins,
à l’insu de ses maîtres, se dérobait à ses travaux d’étude, et plantait là ses auteurs et
leurs écrits en souriant gaîment, comme fait un méchant garçon, ennemi de toutes
lois.
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Observez le passage suivant tiré de la pièce de Corneille et répertoriez les
changements opérés dans une version actuelle du point de vue graphique
(typographie, mise en page, accentuation, ponctuation, etc.) ou
orthographique, ou encore syntaxique (ordre des mots, vocabulaires,
expressions, etc.) suivant votre intérêt :
Le vocabulaire évolue beaucoup également, il change parfois de sens.
Certains mots dévaluent, s’adoucissent, prennent un sens différent. D’autres
disparaissent.
Essayez de traduire en français d’aujourd’hui le texte suivant. Vérifiez si
nécessaire (!) à l’aide de la liste qui suit.
Je ne peux souffrir de le voir baiser son amante alors qu’elle vient de recevoir
mon poulet… En diligence, je vais le frotter d’importance. Ce veillaque ne
peut charmer mon objet…et je vais le mettre en poudre.
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses LEXIQUE TIRE DE L’ILLUSION COMIQUE
Mettre en poudre : réduire en poussière
Veillaque : lâche
Ce petit archer : petit dieu Amour avec ses flèches
Objets : belles personnes qui donnent de l’amour (femmes charmantes)
Je charme : plaire extraordinairement (ensorceler d’amour)
Poulets : petits billets amoureux (billets doux)
Souffrir : permettre
Trop vains : trop vaniteux
Services : attachement d’un homme auprès d’une dame, dont il tâche
d’acquérir les bonnes grâces (longs services : longue cour)
Obliger : faire une faveur
Belître : coquin qui n’a ni bien ni honneur
C’est dénier ensemble et confesser la dette : penser en même temps une
chose et son contraire
Boutade : transport d’esprit impétueux et sans raison
Indiscrète : insensé (boutade indiscrète : emportement insensé)
En effet : dans les faits, effectivement, réellement
Feux : amour
Le porte bien plus haut : est bien plus fier
Gentilhomme : noble
Frotté d’importance : battu fortement
D’autant de bois : de coups de bâton
Fondre : se jeter violemment
Viens çà : viens ici
L’objet : la femme aimable
Coup de revers : coup d’épée
En diligence : en toute hâte
Ventre : juron
Ils sont d’intelligence : ils sont complices
Tête : juron (pour « tête de dieu »)
Générosité : courage, bravoure, noblesse naturelle
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses On dit que les mots sont habités par tous les usages qu’ils ont pris depuis leur
naissance.
Camille Laurens, une auteure contemporaine, s’est ainsi intéressée aux mots
dans un ouvrage intitulé Tissé par mille. Ecoutez ce qu’elle dit du mot SOUCI,
un mot qui signifie AMOUR au 17ème siècle. Ecoutez comme elle déplie les
différents sens et expressions liées à ce mot.
http://archives.theatreosses.ch/index.php?id=2267
Pour vous plonger encore mieux dans le 17ème siècle, écoutez le comédien
raconter un conte de Charles Perrault, célèbre auteur des contes et
contemporain de Corneille :
http://www.youtube.com/watch?v=6t5ylq-5s04
Si la langue du 17ème siècle est devenue pour vous quasiment une langue
étrangère, l’alexandrin, vers utilisé par Corneille dans L’Illusion comique,
participe de ce sentiment…
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Un véritable défi
L’Illusion comique, c’est 1680 alexandrins… environ
Clindor en dit 305, Matamore 270, Isabelle 354, Lyse 227
« Quelle mémoire, ces comédiens » pensez-vous immédiatement. A votre
avis, est-ce plus difficile d’apprendre des alexandrins ou un texte en prose ?
Pourquoi ?
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Mais au fond, l’alexandrin, ça s’apprivoise !
Et finalement, ce n’est pas si difficile de faire des alexandrins, et dans la
conversation ou lorsqu’on écrit, on en fait l’air de rien…
On en trouve dans les romans
Que se passe-t-il donc ? Que fêtez-vous sans moi ? (Noir Tango, R. Desforges)
dans les discours politiques
… Monsieur le Maréchal, en ces heures de honte…
… On n’avait pas besoin du vainqueur de Verdun…
… Moi qui suis, à présent, le chef des Français libres… (Général de Gaulle)
Ou encore
Je dissous aujourd’hui l’Assemblée nationale ! (ibid.)
dans la publicité
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On peut aller très loin avec Canada Dry
et parfois on finit par en voir partout !
Le train ne peut partir que les portes fermées,
Prière de ne pas gêner leur fermeture.
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses A votre tour d’essayer de parler en alexandrins !
On se dispute, on débat en alexandrins, on déclare sa flamme, on se vante
en alexandrins…
Sauriez-vous en faire autant ? Imaginez un repas de famille ou entre copains
avec la contrainte de ne parler qu’en vers de douze syllabes...
Ce serait vraiment cool de me passer le sel.
Puis continuez la conversation en l’envenimant petit à petit sur un sujet
ordinaire de la dispute familiale : l’ordre, les sorties, le travail scolaire…
Un conseil : écrire la conversation en prose, chercher les rimes et ensuite
seulement ajuster en alexandrins.
Vous pouvez truffer vos alexandrins d’injures et de jurons du 17ème siècle :
Poltron, ah ! traître, insolente, suppôt de Satan, suborneur, folle.
Ah ! Ventre ! Cadédiou ! Parbleu ! Dieux ! Bons dieux ! Ah ! Fortune ennemie !
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Parmi les alexandrins suivants, choisissez-en un pour le dire, le déclamer
devant vos camarades : donnez une intention. Repérez-les durant le
spectacle. Qui dit quelle réplique et à qui ?
La nuit qu’il entretient sur cet affreux séjour,
N’ouvrant son voile épais qu’aux rayons d’un faux jour,
De leur éclat douteux n’admet en ces lieux sombres
Que ce qu’en peut souffrir le commerce des ombres.
Nous donnons bien souvent de divers noms aux choses :
Des épines pour moi, vous les nommez des roses ;
[...] Un amour véritable
S'attache seulement à ce qu'il voit aimable.
Un rien s'ajuste mal avec un autre rien ;
Le seul bruit de mon nom renverse les murailles,
Défait les escadrons et gagne les batailles.
Que ne fait point l'amour quand il possède une âme ?
Les femmes, à vrai dire, ont d'étranges esprits !
Quand je veux j'épouvante, et quand je veux je charme,
Et, selon qu'il me plaît, je remplis tour à tour
Les hommes de terreur, et les femmes d'amour.
L'amour dont la vertu n'est point le fondement
Se détruit de soi-même, et passe en un moment ;
Ma passion m'aveugle, et pour cette conquête
Croit hasarder trop peu de hasarder ma tête.
C'est un feu que le temps pourra seul modérer ;
C'est un torrent qui passe et ne saurait durer.
Tu n’auras plus l’honneur de voir un second Mars,
Je vais t’assassiner d’un seul de mes regards,
Veillaque.
Dans la pièce, des comédiens joueront en alexandrins des scènes de
désespoir, des scènes de déclaration d’amour, des scènes de disputes, des
scènes de grand chagrin…
Essayez de mimer ces scènes sans parole en essayant d’être le plus
convaincant possible ! Filmez-vous !
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Côté scène
Les mises en scène de L'Illusion comique
Le vingtième siècle a réellement redécouvert la pièce de Corneille pourtant
considérée comme un monstre comme le dit Corneille lui-même, et les mises
en scène de cette œuvre sont vraiment nombreuses.
En voici quelques-unes des plus marquantes.
*1937 L'Illusion comique, comédie en 5 actes de Pierre Corneille / mise en
scène : Louis Jouvet
*1985 L'Illusion comique / mise en scène : Giorgio Stehler, Théâtre de l’Odéon,
scénographie d'Enzo Frigerio
*1988 L'Illusion comique de Pierre Corneille / mise en scène : Pierre Debauche
*1996 L'Illusion comique de Pierre Corneille / mise en scène : Jean-Marie
Villégier
*2004 L'Illusion comique de Pierre Corneille / mise en scène : Frédéric Fisbach
*2006 L'Illusion comique de Pierre Corneille / mise en scène : Alain Bézu
*2007 L'Illusion comique de Pierre Corneille / mise en scène : Marion Bierry
Cette mise en scène a été filmée ; peut-être la trouverez-vous dans la bibliothèque de votre école ?
**2007 L'Illusion comique de Pierre Corneille / mise en scène : Anthony
Magnier
*2008 L'Illusion comique de Pierre Corneille / mise en scène : Galin Stoev
Comédie-Française (Paris)
*2009 L’Illusion comique de Pierre Corneille / mise en scène : Elisabeth
Chailloux , en voir quelques extraits en cliquant ici : https://www.youtube.com/watch?v=9kUcuKxZZlQ
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Comment comprenez-vous cet intérêt ? Partagez-vous cette fascination ?
Auriez-vous envie de monter une telle pièce ? Pourquoi montrer L’Illusion
comique en 2014 à Fribourg ? A qui la conseilleriez-vous ? A partir de quel
âge ?
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Le Théâtre des Osses a voulu ajouter son regard sur la pièce en proposant
une scénographie et une mise en scène originales. Regardez-la d’un œil
critique !
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses LES COSTUMES
Les costumes de L’Illusion comique ont été conçus par Coralie Sanvoisin.
Photographie Marc Vanappelghem
Regardez les costumes. Pour les créer, la costumière lit attentivement le texte
et associe des images aux personnages qui ouvrent sur un monde. Ainsi elle a
vu le père Géronte de cette façon :
Reconnaissez-vous les personnages qui ont inspiré la création de Coralie
Sanvoisin ? Trouvez-vous ce choix pertinent ?
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses De cette première impression vont naitre des costumes d’abord esquissés puis
peints. Nommez 3 détails du costume qui révèlent tout particulièrement la
personnalité du père et la personnalité du fils.
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Comparer permet de voir l’originalité de chaque invention de costume.
Observez ces deux images du personnage de Matamore. Qu’apportent-elles
et chacune à sa manière au personnage de Corneille ?
Description du costume :
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Interprétation du costume :
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Matamore, lithographie de Wolf
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Description du costume :
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Interprétation du costume :
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Dessinez un autre costume pour ce personnage haut en couleur, vantard et
couard.
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Le personnage de Matamore a donné un nom commun (de l'espagnol mata
moros, tueur de maures) qui est souvent utilisé dans les journaux pour qualifier
un homme politique de faux brave, vantard plus courageux en paroles qu’en
actes.
Parmi les figures politiques, suivantes, laquelle vous paraît-elle la plus proche
du personnage de Matamore… Pourquoi ?
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Daumier
Tout enfant ne serait-il pas un matamore dans l’âme ? Vous souvenez-vous
d’une aventure que vous avez racontée… à la manière de Matamore ?
Quand était-ce pour la dernière fois ?
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses LE DECOR
Par quels moyens visuels (couleur, etc.) les metteurs en scène font-ils
cohabiter plusieurs pièces en une seule ? Comment font-ils pour que le
spectateur vive à la fois une comédie à l’acte II, une tragi-comédie à l’acte
III et IV, une tragédie à l’acte V et un final renversant ?
Actes
Personnages,
costumes,
maquillage…
Décor, fond,
lumière,
projections…
Effets
spéciaux
Musique
Acte I
Acte II
Acte III
Acte IV
Acte V
Final
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Dessin de Geneviève Pasquier
Dans la mise en scène, tout est fait pour tromper, pour donner l’illusion,
brouiller sans cesse les frontières entre réel et imagination, entre réel et
fiction.
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Citez 5 trucages qui vous ont semblé particulièrement réussis. Soyez le plus
précis possible.
Ex : la projection par beamer (sur la droite des gradins) d’une neige,
doublée d’une musique qui fait entendre vents et bourrasques permet au
spectateur de frissonner comme le père et de se sentir perdu au milieu de la
tempête. La nuit feinte aussi renforce le climat tragique du début de L’Illusion
comique.
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Détaillez les jeux de scène et d’illusion que permettent les parois et le rideau :
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Avez-vous aimé le chassé-croisé des acteurs entre les parois mobiles ?
Imaginez-vous comédien : vous apprenez d’abord le texte, puis les gestes ?
ou bien vous préférez inscrire chaque réplique dans le mouvement – le vôtre,
celui des autres comédiens, le mouvement des parois - ? Pouvez-vous lister les
compétences requises auprès des acteurs ?
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Auriez-vous eu d’autres idées d’utilisation de ces parois multi-fonctions ?
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Le final dévoile l’Illusion suprême : le jeu des comédiens. Décrivez ce moment
festif :
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Etes-vous d’accord avec l’éloge final du théâtre ? Citez 3 arguments
qu’avancent les personnages de L’Illusion comique pour défendre cet art
mal vu du temps de Corneille.
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Dans la peinture, des artistes ont cherché à confondre les mondes réels. Voici
quelques gravures de M.C. Escher. Laquelle vous paraît le mieux donner
l’esprit de la pièce avec ses mensonges et ses faux-fuyants, ses illusions, ses
mises en abyme ?
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses LA MUSIQUE
Né à Fribourg, peintre, musicien, concepteur lumière et bricoleur ingénieux,
performeur, François Gendre fait partie des figures incontournables de
Fribourg.
C’est à la suite d’une représentation du spectacle de Julien Schmutz, Les 81
minutes de Mademoiselle A., qu’il a été choisi par les metteurs en scène pour
produire la bande-son de L’Illusion comique.
Inventeur fantasque, il propose un univers sonore décalé, hors du temps pour
accompagner cette relecture actualisée de la pièce de Corneille qui se veut
festive et enlevée. Mais François Gendre n’est pas seulement le créateur de
cette bande-son, il est aussi concepteur des machines suivantes
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Pour entrer dans le monde musical de François Gendre, voici trois extraits
MP3 (cliquez sur le lien ci-dessous). Ecoutez-les et replacez ces moments
dans le contexte de l’histoire racontée.
http://archives.theatreosses.ch/index.php?id=2265
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Pour mieux saisir le contraste entre la musique baroque contemporaine de
Corneille et la musique électronique de ce spectacle, suivez le lien et
écoutez le Rondeau des Indes Galantes de Rameau interprété par Magali
Léger et Laurent Naouri, les Musiciens du Louvre sous la direction de Marc
Minkowski en version de concert. https://www.youtube.com/watch?v=RKvd4tMkFHc
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Qu’apporte une musique moderne à une pièce du 17ème siècle ?
Imaginez que les metteurs en scène vous demandent de participer à leur
travail et de proposer des extraits de musique. Choisissez alors un morceau et
expliquez son rapport à la scène qu’il doit illustrer-soutenir- contredire-etc…
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Côté cœur
J’aime/j’aime pas
Lisez ce texte sur la convention du théâtre de l’applaudissement
Une brève histoire de l’applaudissement, Megan Garber (extraits, Courrier
international, 2 au 9 mai 2013)
Au VIIe siècle, l’empereur byzantin Héraclius, se préparant à rencontrer un roi
barbare, se demandait comment impressionner son adversaire. Il savait que son
armée, affaiblie par une récente défaite, ne suffirait plus à intimider son hôte et qu’il
en faudrait plus pour le surprendre. L’empereur aurait alors mobilisé de nouvelles
recrues, moins pour leurs compétences martiales que pour leur capacité à faire du
bruit. Il les aurait engagées pour applaudir.
La tactique d’intimidation par le bruit d’Héraclius ne fit pas grand-chose pour
redonner vigueur à son empire chancelant. En revanche, elle prouve à quel point le
monde gréco-romain a toujours accordé une grande valeur à l’applaudissement,
l’une des manières les plus anciennes et les plus universelles que l’homme ait
développées pour interagir avec ses semblables.
Dans le monde antique, il était synonyme d’approbation, mais aussi de
communication et, pour ainsi dire, de pouvoir, Nous, petits êtres faibles, pouvions
recréer avec nos mains le grondement du tonnerre, les rugissements et les
soubresauts de la nature.
Il en va plus ou moins de même aujourd’hui. Que ce soit dans un studio, au théâtre,
là où les gens se transforment en public, nous continuons de taper dans nos mains
pour manifester notre appréciation et établir des liens dans un espace servant de
caisse de résonnance. Nous applaudissons servilement, poliment, voire, dans des
circonstances idéales, avec enthousiasme, ou, au pire, avec ironie. Autrement dit,
c’est ainsi que nous nous manifestons en tant que foule.
A croire les spécialistes, l’origine de l’applaudissement reste floue. Ce dont ils sont
sûrs, c’est que cette pratique est ancienne et aussi courante qu’indémodable. Les
bébés le font instinctivement semble-t-il. La Bible en parle souvent et
l’applaudissement y joue le rôle d’acclamation et de célébration : ils l’oignirent et
frappant des mains, ils dirent : vive le roi !
Dans la culture théâtrale, c’est au théâtre que l’applaudissement s’est formalisé. Le
mot lui-même vient du latin ad et plaudere, qui signifie battre, frapper. La
convention voulait que l’on tape dans ses mains pour conclure une pièce. A la fin
des représentations, l’acteur jouant le rôle principal lançait : Valete et plaudite !
Portez-vous bien et applaudissez, signalant ainsi avec subtilité au public que le
moment était venu de saluer le talent de la troupe.
Dans l’Empire, les manifestations du public répondaient à des règles précises. Les
membres de l’assistance pouvaient se contenter de claquer des doigts pour
exprimer une approbation modérée, taper dans leurs mains plus ou moins fort, ou
encore agiter un pan de leur toge. Ce même geste permettait au public d’exiger le
rappel des concurrents lors d’un faux départ aux courses de chars. Plus tard, on
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses n’allait pas au théâtre sans un rectangle de tissu, un mouchoir qu’on jetait en l’air
quand on était content.
“Mais, poursuit Garber, nous sommes aussi en train de réinventer l’applaudissement
dans un monde dont, techniquement, les mains sont absentes. On applaudit les
statuts FB des autres. On partage, on linke, on retweete ce que nous trouvons bien
pour amplifier son effet. On friende, on follow, on +1, on recommande, on
mentionne, car nous savons que l’audience est la forme propre de rétribution de ces
contenus. Nous trouvons de nouveaux moyens d’exprimer nos enthousiasmes, de
communiquer nos désirs, d’encoder nos émotions pour qu’elles puissent être
transmises.”
Notez votre façon d’apprécier ce spectacle avec des émoticons…
Cherchez d’autres codes pour dire qu’on apprécie un spectacle. Par
exemple comment applaudit-on en langue des signes ?
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Une œuvre littéraire interroge ou touche …déplace, dérange.
Est-ce le cas pour L’Illusion comique ? Avez-vous eu envie d’applaudir ou de
siffler à la fin du spectacle ? Ou au contraire, vous êtes-vous senti obligé
d’applaudir ?
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Dessin de Lukyanchenko, Ukraine
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses La confusion des frontières entre réalité et fiction, entre réel et imaginaire a
fasciné les créateurs de tout temps et dans de multiples formes d’art.
Cherchez un exemple de trompe-l’œil du 17ème siècle, un tableau avec une
mise en abyme, une œuvre de Magritte jouant sur ces frontières, un exemple
dans la publicité, un film qui contient un film, etc
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L’Illusion comique de Corneille est considérée comme une œuvre baroque.
Dans cette mise en scène du Théâtre des Osses, peut-on parler d’un univers
baroque moderne ? En quoi ?
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Partez maintenant à la découverte du baroque à Fribourg ou votre ville et
photographiez-les.
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église du collège Saint-Michel et chapelle Saint-Ignace dans le collège
chapelle de l'hôpital des bourgeois
église des capucins de Bulle (intérieur)
façade de l'église des cordeliers à Fribourg (dessinée par FrançoisPhilippe de Diesbach-Steinbrugg, 1745)
certains autels de la cathédrale Saint-Nicolas
façade de l'église de la Providence, rue de la Neuveville
église de la Visitation, rue de Morat
autels de l'église des capucins, rue de Morat
chapelle du Roc, entre Granvillard et Lessoc
chapelle des jésuites à Marsens
château de la Poya
autels de l'église Saint-Maurice (couvent des Augustins)
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Si vous aimez les histoires troublantes…
Lisez cette nouvelle : Continuité des parcs de Cortazar
Voyez ce film : Dans la maison de François Ozan
Au fond, la littérature (théâtre ou fiction) ne serait-elle pas cet art de mentir
vrai dont l’homme a tant besoin pour se comprendre, pour comprendre
l’autre, pour mieux vivre ?
Ne sommes-nous pas tous un peu comédiens dans la vraie vie…
Rob Gonzalès 29 ____________________________________________________________________________________________________
Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Côté jardin
A la découverte des nouveaux directeurs du Théâtre des Osses :
Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses PETIT QUESTIONNAIRE AUTOUR DU RAPPORT AUX MOTS ET DU THEATRE
Geneviève Pasquier
A quel temps de l’indicatif aimeriez-vous vivre ?
Au présent, définitivement ! C’est là que s’ancre le théâtre.
Quelle est la règle de grammaire que vous préférez ?
Amour, délices et orgue : masculin au singulier et féminin au pluriel. La vraie parité !
Celle que vous détestez ?
Je me souviens surtout de la couleur verte la Grammaire Larousse à l’école, difficile
de faire plus laid.
Si vous deviez ponctuer votre vie ?
De points d’exclamation car ils secouent les esprits !
Un mot que vous aimez ?
Les prénoms chez Corneille : Alcidon, Florilame, Célidée.
Une figure de style ?
L’ « euphémisme », car il y toujours moyen de rendre la réalité moins brutale.
Quelle est votre interrogation principale ?
Qu’est-ce qui se passe dans une tête ?
Et comment se manifeste-t-elle au théâtre ?
Souvent le corps raconte autre chose que la parole. C’est cette ambivalence qui est
intéressante à montrer au théâtre.
Avec quels auteurs de théâtre auriez-vous envie de passer la soirée ?
Avec Shakespeare et Jarry.
Une chanson qui vous est douce ?
Jardin d’hiver de Henri Salvadore.
Si vous étiez un chevalier du théâtre quelle serait votre croisade ?
Rendre le public de théâtre aussi universellement passionné que des fans de foot !
A quoi ressemblerait le blason du Théâtre des Osses que vous dirigez ?
Des pieds qui marchent, car le théâtre c’est le mouvement.
Un mot ou une expression à la mode que vous agace ?
« Trop pas ».
Un costume que vous refuseriez d’enfiler ?
Un costume qui gratte.
Votre dernier coup de foudre au théâtre ?
L’Oiseau vert de Gozzi par Benno Besson. Cela fait 30 ans mais on n’a pas des coups
de foudre comme ça tous les jours !
Qu’y a-t-il de droite en vous ?
Ma main qui écrit.
Qu’y a-t-il de gauche ?
Mon cœur qui bat.
La question qui vous fâche ?
Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ?
Votre premier souvenir de l’univers du théâtre ?
A 10 ans, le Médecin malgré lui chez les sœurs dominicaines. Je jouais Géronte.
Celui que vous souhaitez laisser dans le cœur des spectateurs ?
Celui d’une représentation où il est permis d’être soi-même, de rire, de pleurer d’en
ressortir changé.
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Nicolas Rossier
A quel temps de l’indicatif aimeriez-vous vivre ?
Subjonctif imparfait, parce que c’est le temps compliqué et celui des amoureux de
la langue…
Quelle est la règle de grammaire que vous préférez ?
La concordance des temps, particulièrement, « les scies n’aiment pas les raies »,
après le si pas de futur ou de conditionnel.
Celle que vous détestez ?
Les accents… pour avoir trop sué à l’école primaire sur le mot « mélèze ».
Si vous deviez ponctuer votre vie ?
Les trois petits points… avec eux tout est possible.
Un mot que vous aimez ?
Concupiscence… tout y est… à épeler à voix haute. J’aime les mots dont les
sonorités évoquent des images.
Une figure de style ?
Le palindrome. Essayasse, sugus, sexes, gag, kayak…
Quelle est votre interrogation principale ? Et comment se manifeste-t-elle au
théâtre ?
La vie est courte, autant en profiter au maximum.
Avec quels auteurs de théâtre auriez-vous envie de passer la soirée ?
Shakespeare, une soirée avec un tel génie me réconcilierait avec la gent humaine.
Une chanson qui vous est douce ?
Milord, à chaque fois elle m’arrache des larmes. Piaf laissait son cœur sur scène
chaque soir.
Si vous étiez un chevalier du théâtre quelle serait votre croisade ?
Allouer le tiers du budget militaire au théâtre et montrer en quoi cela serait infiniment
plus utile à la population.
A quoi ressemblerait le blason du Théâtre des Osses que vous dirigez ?
La quidouille du gros père Ubu, pour me rappeler de ne pas me prendre au sérieux.
Un mot ou une expression à la mode qui vous agace ?
C’est l’halluce…
Un costume que vous refuseriez d’enfiler ?
Une combi SM…
Votre dernier coup de foudre au théâtre ?
Gilles Privat en malade imaginaire. Cet acteur suinte le délire et l’humour. Je suis
résolument fan.
Qu’y a-t-il de droite en vous ?
La rigueur et l’organisation.
Qu’y a-t-il de gauche ?
Le collectif.
La question qui vous fâche ?
En dehors du théâtre, vous faites quoi ?
Votre premier souvenir de l’univers du théâtre ?
Le théâtre de Benno Besson… avant cela De doux dingues avec Jean Le Poulain et
Maria Pacôme.
Celui que vous souhaitez laisser dans le cœur des spectateurs ?
Un souvenir, une impression telle que l’on peut en éprouver devant certaines toiles
ou paysages.
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses A votre tour, répondez aux questions de ce portrait chinois orienté vers les
mots et le théâtre :
A quel temps de l’indicatif aimeriez-vous vivre ?
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Quelle est la règle de grammaire que vous préférez ?
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Celle que vous détestez ?
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Si vous deviez ponctuer votre vie ?
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Un mot que vous aimez ?
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Une figure de style ?
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Quelle est votre interrogation principale ?
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Quelles sont les 3 personnes à qui vous écrivez le plus souvent ?
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Celle avec qui vous rêveriez de correspondre ?
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Une chanson qui vous est douce ?
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Si vous étiez un chevalier quelle serait votre croisade ?
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A quoi ressemblerait votre blason ?
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Un mot ou une expression à la mode que vous agace ?
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Un costume que vous refuseriez d’enfiler ?
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Votre dernier coup de foudre en littérature ?
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Qu’y a-t-il de droite en vous ?
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Qu’y a-t-il de gauche ?
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La question qui vous fâche ?
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Quelles autres questions autour des mots et du théâtre pourriez-vous encore
poser pour mieux connaître quelqu’un ? Exemple : quel est le silence qui a
été le plus éloquent ? Le mensonge le plus heureux… le malentendu le plus
tragique…
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Notes d’intention : Souvent au théâtre, le metteur en scène dit en quelques
mots ce qui le motive dans le choix de la pièce.
J'aime L'Illusion comique parce que c'est une planète peuplée d'enfants, et que
cette pièce nous rappelle que le théâtre existe pour notre plus grand plaisir. Il n'est
rien de plus subversif.
Il y a tant à dire sur L'Illusion comique, comédie de l'amour étincelante, pleine
d'invention, de jeunesse, d'audace, poème emblématique de la mise en abyme où
l'on joue à jouer, où Corneille s'amuse à se parodier et semble rire de ses tragédies à
venir.
S'il est un thème de L'Illusion comique résolument moderne, moteur de l'action
dramatique et de l'action dans l'action, c'est celui du destin, de la quête d'une
destinée qui protègerait l'être humain du gouffre métaphysique en l'exposant à
l'immédiat de l'aventure, fût-elle imaginaire.
Don Quichotte, Matamore, Clindor, Isabelle, personnages modernes cherchent une
destinée. Loin des dieux, loin d'Homère, l'homme moderne souffre d'une absence de
sort, de fortune, de volupté de la fatalité, et tente de se forger un destin.
Lyse risque plus encore et semble détrôner les déesses de l'Olympe en proclamant :
« Ainsi Clindor je fais moi seule ton destin
Des fers où je t'ai mis c'est moi qui te délivre
Et te puis à mon choix faire mourir ou vivre. »
Les personnages de cette brillante comédie rêvent de tragédie. Ces aînés
immatures de Camille, du Cid, de Cyrano, de Don Juan, de fausses suivantes et de
tant d'autres prennent les chats pour des tigres et les mouches pour des dragons. Ils
ont trouvé refuge dans la matrice du théâtre, celle de l'enfance, celle que l'on
conserve en soi si précieusement pour survivre, ils y sont à l'abri pour longtemps.
Marion Bierry, mise en scène au théâtre de Poche de Montparnasse en 2006
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses Vous avez vu le spectacle du Théâtre des Osses. Composez la note
d’intention qu’aurait pu rédiger Geneviève Pasquier, la metteuse en scène.
Vous pouvez utiliser les mots suivants : fit, festif, moderne…gaie, enlevée…
Pour en savoir plus sur les précédents spectacles de Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier
http://www.cie-pasquier-rossier.ch/
Affiche de L’Illusion comique en page de couverture : Karakter graphic design
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Dossier pédagogique
PARAGRAPHES
Françoise Vonlanthen et Agnès Jobin,
avec l’aide de Marine Grand
Septembre 2014
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Contact pour le Centre dramatique fribourgeois
Anne Jenny
1, place des Osses
1762 Givisiez
[email protected]
079 137 29 66
www.theatreosses.ch
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses QUELQUES REPONSES POSSIBLES
CORRIGE DE LA 1ère QUESTION
16ème siècle : Orthographe de Rabelais et Montaigne
l’ay veu et cognu vng escholier, lequel, estant d’vng charactère hardy, aprez nopces et
festins, à l’insçeu de ses maistres, se desroboit à ses trauaulx d’estude, et plantoit là ses
autheurs et leurs escripts en soubsriant gayement, comme faict un meschant garson,
ennemy de touttes loix.
17ème siècle : Orthographe du Dictionnaire de l’Académie, 1ère éd. 1694,
orthographe de Corneille
l’ay vu et conneu vn escolier, lequel, estant d’vn caractère hardy, aprez nopces et
festins, à l’insceu de ses maistres, se déroboit à ses trauaux d’estude, et plantoit là ses
autheurs et leurs escrits en sousriant gayement, comme fait vn meschant garçon,
ennemi de toutes loix.
18ème siècle : Orthographe du Dictionnaire de l’Académie, 4ème éd. 1762,
orthographe de Diderot et Voltaire
J’ai vu et connu un écolier lequel, étant d’un caractère hardi, après noces et festins,
à l’insçu de ses maitres, se déroboit à ses travaux d’étude, et plantoit là ses auteurs
et leurs écrits en souriant gaiement, comme fait un méchant garçon, ennemi de
toutes lois.
19ème siècle : Orthographe du Dictionnaire de l’Académie, 7ème éd. 1878,
orthographe de Balzac et tant d’autres
J’ai vu et connu un écolier, lequel étant d’un caractère hardi, après noces et festins,
à l’insu de ses maîtres, se dérobait à ses travaux d’étude, et plantait là ses auteurs et
leurs écrits en souriant gaîment, comme fait un méchant garçon, ennemi de toutes
lois.
CORRIGE DES PLAGES DE MUSIQUE
1. James Bond - Acte 3, scène 11, bagarre entre Clindor et Adraste
2. Rosine - Acte 5, scène 4, entrée de la princesse Rosine
3. Entrée Alcandre - Acte 3, entre scène 6 et 7, il bouge les miroirs par magie
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Dossier pédagogique – L’Illusion comique de Corneille– Production 2014 du CDF-Théâtre des Osses 
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