26 ÉCONOMIE LeMatinDimanche I 14 JUILLET 2013 Suissco veut (re)donner le pouvoir au client dans la communication touristique créé par différents acteurs de la branche, du touriste à l’hôtelier en passant par les entreprises du Swiss made, c’est l’ambition de la start-up romande. Anne Gaudard [email protected] «Leclientquetuveux,c’estluiquiledessine.» Jacques Gobet et Alain Pillet ont décidé d’appliquer cette maxime au tourisme. Au tourisme suisse en fait. Foin de francfortoudecriseeuropéenne.Foinde tensions bancaires et fiscales. Foin de baisse des nuitées allemandes. «Ce contexte est une opportunité unique pour le pays de se positionner différemment.»Notammentsurleplandel’innovation. Car «la Suisse innovante, que ce soit sur le plan économique, artistique, etc., a peu de visibilité en dehors de cercles restreints.» C’est pourquoi ils ont créé Suissco, une start-up active dans la communication touristique. Leur idée? Allierlesdifférentsvecteursdel’imagede la Suisse – des hôteliers aux clients en passantparlesentreprisesetlarecherche académique – pour transmettre une autre perception de ce coin du monde. Tout est parti d’une réflexion sur le positionnement touristique du Valais, canton où enseigne Alain Pillet – il est professeur à la Haute Ecole de gestion et tourisme de la HES-SO Valais, à Sierre. En en parlant avec un ami spécialiste de marketing, communication et sponsoring, Jacques Gobet, ils inventent une sorte de «Koh-Lanta» à l’envers. «Où des gens d’horizons différents mettent en commun leur savoir-faire, leurs connaissances, leur perception pour créer ensemble un message.» Dix jours de fun créatif Ainsi, le projet intitulé «Bonding with Switzerland» prévoit que «dix participants sélectionnés par la HES-SO et les entreprises concernées viendront vivre une expérience unique de fun créatif dans différents endroits du pays liés aux partenaires, accompagnés de professionnels de l’audiovisuel». A l’arrivée: «La cocréation d’une communication visuelle qui sera diffusée mondialement», coordonnée par Suissco et dans laquelle on retrouvera tant le pays que lesentreprises.«Lesentreprisesbénéficieront notamment d’une réflexion académique sur leur swissness.» Alors quelle image les touristes veulent-ils du pays? Les pères de Suissco misent, eux, PUB Bertrand Rey SWISSNESS Diffuser un message Alain Pillet et Jacques Gobet espèrent notamment convaincre cinq à sept entreprises pour lesquelles l’image de la Suisse est importante de participer à l’aventure Suissco. sur les successeurs du banque-fromage-chocolat-folklore. Mais peut-être ne sera-ce pas le cas. L’innovation, selon Alain Pillet, se situe notamment dans la source du message. Pour les entreprises et partenaires touristiques, il s’agit «de quitter la peur delapertedecontrôledeleurimageoude la crainte d’être copié». Le Swiss made «a suffisamment de ressources pour rebondir». Et d’ajouter: «La communication de la Suisse n’est pas toujours comprise à l’étranger, car s’adressant trop à des connaisseurs.» Or, explique Jacques Gobet, «les nouveaux clients du tourismesuisseproviennentaussidepaysoù l’onsitueàpeineleCervinsurunecarte». Il faut donc susciter le besoin dans cette part du milliard de touristes mondiaux pour qui «venir en Suisse n’est pas naturel». Un potentiel de clientèle qui intéresse aussi les entreprises suisses en développement dans les pays émergents. Alain Pillet tient à la triple alliance du privé, des milieux académiques et des institutions publiques. A l’heure du prototype, le Centre suisse d’électrotechnique et de microtechnique (CSEM), Blancpain ou Swiss se disent intéressés. Côté partenaires touristiques et académiques, on retrouve Crans-Montana, le canton de Vaud et la HES-SO. En phase de levée de fonds, Suissco estime à 3,5 millions de francs le coût global du projet. Elle a déjà le soutien de l’institut du tourisme de Sierre. Différemment. Un concept très usité en période de crise. Trop? «Souvent les personnes sont conscientes qu’il faut faire autrement, mais elles continuent d’utiliser les canaux traditionnels de diffusion. Nous proposons une vraie alternative», explique Alain Pillet. Il est clair cependant que «l’entreprise ou le partenaire touristique doivent accepter que ce ne soit pas eux qui choisissent le message à diffuser, mais le client.» Reste que, concluent les concepteurs de Suissco, «c’est l’image de la Suisse innovante qui est en jeu». x Les actions gardent le vent en poupe en 2013 BOURSE Les valeurs refuges n’ont plus vraiment la cote auprès des investisseurs en quête de rendement. Tout comme les marchés émergents. ±ç´¤»ëÓÓ®ëèëޮ鮱Øç´¤ ±ç´¤»ëÖçéÛÆÓ¢ª××°×êà¡ÞêªÛè Ö ÆÜ¢ÛÞ·Ü謬éêÓèÓæêÆ·éÞÛ»«ê¯¡ëÆ·ª¼é¯é«àê໯¢±Øç´¤ ËAÒÒåÎA¢[nAAen en A 0åÒÒn nÒÜ oAnn¢Ü ËAÒÒåÎA¢[nAAen Ãå ë§åÒ ¶Î§Ürn enÒ ¶neÒ G A ÜpÜn¼ 2A¢Ü en ¶nÎÒ§¢¢nÒ ënn¢Ü Ãå§Üen¢¢nn¢Ü G ë§ÜÎn ÒA¢Üo¼ nò nÒA¢Ab ÎC[n G ¢§ÜÎn Ò§åÜn¢b G ¢§Ò [§¢ÒnÒ nÜ G ¢§Ò ¢{§ÎAܧ¢Òb ¢§åÒ ¶În¢§¢Ò oAnn¢Ü Ò§¢ en ë§åÒ¼ ¢ ÜA¢Ü Ãån ¶ÎnrÎn AÒÒå ÎA¢[nAAen n¢ 0åÒÒnb ¢§åÒ [Îo§¢Ò enÒ n¢Òb ¶Î§¶§Ò§¢Ò enÒ ÒnÎë[nÒ en AåÜn ÃåAÜo G enÒ [§¢eܧ¢Ò AëA¢ÜAnåÒnÒ nÜ ¢§åÒ n¢An§¢Ò ¶§åÎ Ãån n ÒîÒÜrn en ÒA¢Üo ÒåÒÒn ÎnÒÜn Ëå¢ enÒ nnåÎÒ eå §¢en¼ ììì¼nÒA¢A¼[ Contrôle qualité Nouveaux records pour les indices de la Bourse de New York cette semaine. Parmi les facteurs influents: la politique de la Réserve fédérale. Toujours. Suite, ralentissement ou fin de la troisième vague d’assouplissement quantitatif? Une interrogationquisévitdepuismai,depuis le «taper tantrum», comme l’appellent les économistes de Bank of AmericaMerrill Lynch. Soit l’émotion soulevée par l’utilisation du verbe «to taper» (s’effilocher, s’estomper) par Ben Bernanke. Que beaucoup ont interprété comme le signe d’une fin prochaine du soutien de la Fed à la première économie du monde. Mais à la lecture des minutes de la dernière réunion du comité monétaire (FOMC), BNP Paribas constate que «les membres du FOMC ont alors décidé qu’il s’agirait d’établir que l’évolution de QE3 restait attachée aux évolutions économiques, et que le calendrier indicatif étaitconditionnelàlaréalisationdesprévisions économiques de la Fed». Cela dit, «quel serait l’impact d’une telle réduction?» s’interrogent les économistes de Swiss & Global Asset Management. «Dans l’ensemble, l’impact sur l’économie serait limité, la croissance économique faisant contrepoids. La croissance du bilan de la Banque centrale s’en trouverait certes ralentie, mais la massemonétairenediminueraitpasetles taux à court terme demeureraient dans unpremiertempsàleursniveauxhistoriquement bas.» Cette période d’explication de texte a engendrécequeBankofAmerica-Merrill Lynch appelle la «grande rotation». Une période pendant laquelle ses clients privés ont «acheté pour 7 milliards de dollars d’actions, vendu pour 7 milliards de dollars d’obligations et accru leurs posi- LES PERDANTS ET LES GAGNANTS DE CE DERNIER MOIS EN BOURSE Rendement de quelques actifs (actions et obligations) issus du classement de BofA-ML Actions du Japon Obligations souveraines d’Afrique du Sud Actions d’Afrique du Sud +5,5% +3,7% +1,3% Actions des Etats-Unis +0,8% Obligations d’entreprises +0,6% de Chine Obligations souveraines +0,2% de Chine Actions d’Australie 0% -1,5% Actions de Suisse -8,2% Obligations souveraines de Suisse Actions de Grèce -8,2% Actions de Turquie -8,8% Actions du Portugal Obligations souveraines d’Indonésie Actions de Pologne -5,3% -12,1% -13,7% -13,8% -15,1% Actions du Brésil Obligations souveraines de Grèce SOURCE: BANK OF AMERICA-MERRILL LYNCH tions en cash de 2 milliards». Et de constater qu’en 2013, les grands vainqueurs sont les actions américaines, japonaises, grecques et suisses alors que les grands perdants sont les marchés émergents, les obligations souveraines, les métaux industriels et précieux. Une tendance encore visible récemment (voir graphe). Pour la suite, les économistes de la banque américaine estiment que le secondsemestreseracaractériséparuneliquidité moindre et une croissance plus dynamique. Dans la foulée de l’économie US. Il s’agira alors de bien analyser les données du marché immobilier américain, précisent-ils encore. Mais des risques demeurent: ils se nomment crash obligataire ou chinois ou réticence des banquesàprêter.Unesituationpeufavorable à la création d’emplois dans les pays industrialisés. Des créations d’emplois qui restent un indicateur déterminant pour la politique de la Fed. A. Gd