
Voici, relevées au fil des études recensées, les conclusions qui pourraient être retenues
avec le moins de risques d'erreur, étant bien entendu qu'elles s'apparentent davantage à
des hypothèses ou des présomptions qu'à des affirmations, aucune étude n'offrant des
conditions de garanties suffisantes.
Les études dites classiques sont fondées sur l'observation de l'alcoolisation de
populations particulières fratries, jumeaux, enfants adoptés... Même si leurs résultats sont
souvent contradictoires et embrouillés, certaines caractéristiques méritent probablement
lLes sujets alcooliques ont plus souvent que les autres des parents (proches ou
éloignés) alcooliques. L'alcoolisme paternel est plus souvent repéré que
l'alcoolisme maternel.
lEn corollaire, les histoires familiales d'alcoolisme (vécu avec un parent alcoolique)
sont également fréquentes. Elles sont alors liées, au niveau du descendant, à un
alcoolisme généralement précoce et sévère.
lLes hommes plus que les femmes seraient touchés par la transmission du
caractère alcoolique familial (surtout en ce qui concerne la dépendance).
lUne personne élevée en milieu alcoolique aura tendance à épouser un conjoint
également alcoolique. Cette remarque est particulièrement importante dans
l'hypothèse qui nous intéresse, la probabilité d'homozygotie entre allèles paternel
et maternel étant augmentée chez le descendant d'un couple alcoolique. Mais les
risques de confusion sont importants entre effet génétique (paternel - maternel -
les deux -) et facteurs biologiques, psychologiques ou sociaux.
lLes sujets alcooliques ont souvent été
des enfants impulsifs, hyperactifs, instables,
irritables, voire antisociaux. A tel point que ces traits de caractère (éventuellement
génétiques) pourraient être considérés comme des indicateurs d'une future
conduite alcoolique.
lL'étiologie génétique serait plus évidente dans certains pays, comme les États?
Unis ou la Suède, alors que les facteurs d'environnement sembleraient plus
déterminants dans d'autres pays, comme la Grande-Bretagne.
lLes études portant sur les enfants séparés de leurs parents biologiques et élevés
dans une famille d'adoption laissent supposer un lien entre caractéristiques
d'alcoolisation du père biologique et de son fils adopté
par d'autres parents. Ce qui
privilégierait l'hypothèse spécifique d'une transmission génétique père-fils... mais
Les études les plus récentes portent sur les marqueurs génétiques. Pas plus que les
autres, peut?être moins encore d'ailleurs, elles n'apportent d'éléments directement
somptions abondent, mais en aucun cas les d
Il faut néanmoins souligner l'intérêt que devraient présenter dans l'avenir les études de
liaison (par opposition aux études d'association entre deux groupes de population, l'un
alcoolique et l'autre non alcooliques) chez des apparentés alcooliques, entre deux gènes
situés sur le même chromosome : celui du marqueur et un autre, dont on suppose qu'il
concerne le caractère étudié. Si une telle liaison existe, les deux gè
rester groupés au moment de la transmission génétique. Ces études, très récentes, sont
malheureusement trop peu nombreuses et contradictoires.
Parmi les quelque 50 marqueurs étudiés, certains sembleraient plus prometteurs. Il s'agit
(pour les études d'association), du récepteur D2 de la dopamine (entrant dans un schéma
explicatif du " système de récompense du cerveau "), et de certains marqueurs liés au
métabolisme de l'alcool (ADH, ALDH...), à l'immunité, ou encore au métabolisme des
Que l'alcoolisme soit défini comme abus d'alcool ou comme dépendance à l'alcool, les
traits sont suffisamment complexes pour laisser soupçonner une transmission génétique
multiforme. Il conviendrait de mesurer l'expressivité et la pénétrance des différents gènes
mis en cause, ainsi que les inévitables interactions avec l'environnement. Appréciation
dont on comprendra la complexité et la finesse, posant actuellement plus de problèmes
qu'elles n'apportent de certitudes. Mais il faut se rappeler que l'alcoolisme n'est pas à cet
égard un cas isolé, puisqu'on pourrait en dire autant de la psychose maniaco?dépressive
Les études recensées sont d'une valeur scientifique très inégale et se révèlent à plus d'un
égard très décevantes. Rappelons qu'elles ont été menées par des équipes différentes,
dans des pays différents... et sur une cinquantaine d'années, ce qui peut expliquer la
finitions retenues. Mais l'absence de
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